Une année, du 9 septembre au 9 septembre, à tenter de comprendre et de qualifier ce qu'elle a subi. De passer de coupable à victime, du statut de « celle qui ne dit mot consent » à celui de poupée de chiffon, tétanisée par la stupeur.
Une année pour comprendre que l'on croit connaître l'autre, une année pour sortir de sa caverne intérieure.
Marine Peyrard enchaîne les formes libres pour parler avec une grande justesse de la guerre que se livrent ses sentiments contradictoires en son corps usé, qui s'érige comme un rempart. Échange épistolaire contemporain, monologue intérieur, libération de la parole des autres comme miroir de sa propre souffrance... Le récit de cette belle au bois dormant nous touche en ce qu'il lève le voile sur les acceptations quotidiennes, sur les petites résignations qui, piqûre après piqûre, vrillent un peu plus chaque jour la chair et l'âme.
La Princesse sans reflet est un conte poétique écrit par Marine Peyrard (Viande à viol) qui suit la quête de Petite pour retrouver son ombre. Le prince est parti après la nuit de noce mais Petite a perdu une partie d'elle-même... Illustré par Mirion Malle (Commando culotte, Adieu triste amour), ce bel ouvrage retrace les interrogations et les rencontres de la princesse et pose une question fondamentale : comment se reconstruire quand on a subi la violence des hommes. La sororité reste la principale réponse.