Les mannequins dans un défilé, les danseuses d'un corps de ballet, la chaîne de montage des poupées Barbie : autant d'images interchangeables, dépersonnalisées. Elles ne se distinguent que par le détail d'un vêtement, d'une courbe, d'une teinte de cheveux. Toutes identiques, l'illusion de la perfection. Ces serial girls ne sont pas la mise en forme des filles telles qu'elles sont, mais bien telles que l'on souhaite qu'elles soient. Ce sont des femmes-objets, des femmes-ornements, des femmes-marchandises. Toutes (re) produites mécaniquement par l'usine ordinaire de la misogynie. Si elle dénonce le conformisme imposé aux femmes, Martine Delvaux expose aussi leur révolte : celle des Pussy Riot, des Femen, de Beyoncé. Leur force, celle du collectif. Dans la série s'incarne alors la résistance au féminin pluriel.
Ils sont tournés les uns vers les autres. Ils s'observent et s'écoutent. Ils s'échangent des idées, des armes, de l'argent ou des femmes. Dans cet univers clos réservé aux hommes, le pouvoir se relaie et se perpétue. Le boys club n'est pas une institution du passé. Il est bien vivant : État, Église, armée, université, fraternités, firmes... et la liste s'allonge. Des clubs privés londoniens à la Silicon Valley, Martine Delvaux met en lumière ces regroupements d'hommes qui ensemble se relaient le pouvoir et font en sorte de le conserver.
Il me fallait un dispositif, une provocation, peut-être un garde-fou pour continuer d'observer cet objet à la fois banal et étrange qu'est ma vie. L'observer en suivant de nouvelles lignes : le chemin que me propose le film Thelma & Louise . Mon film choisi, mon film aimé, le film qui a marqué ma vie, le film qui encore aujourd'hui me fait pleurer. J'ai voulu remonter le cours du temps en m'installant dans la Thunderbird avec Thelma et Louise, pour retrouver celle que j'étais en 1991, cette jeune femme qui n'est pas si différente de la femme que je suis aujourd'hui.
L'écriture est affaire de ventre car le ventre des femmes reste le lieu de toute transmission, celle de la vie autant que celle de la mort.
Au départ, un seul mot : Filiation. De juillet 2001 à août 2002, Catherine Mavrikakis et Martine Delvaux en font l'objet d'une correspondance, poignante et intime, à travers laquelle elles discutent de la maternité, des origines, du désir, de la relation mère-fille, de l'écriture, du don et de la perte. Au fil des lettres, elles fouillent les béances, les blessures, celles qui se tapissent au fond du ventre - lieu symbolique de toute transmission, autant de la vie que de la mort - d'où émerge la voix. Portée par l'amitié qui les unit, leur conversation lucide et sensible aborde la question de l'écriture au féminin sans jamais craindre l'aveu, qu'il soit chargé de révolte ou de colère.
Il a laissé une étendue de ruines dans sa vie. Le coup de foudre et la passion ont dégénéré en conflit, puis en guerre, à la vitesse de l'éclair. Pourtant, elle était certaine d'être en train de vivre une grande histoire, l'histoire de sa vie. Les cascadeurs de l'amour n'ont peut-être pas droit au doublage, mais elle a pu écrire ce livre - une ultime missive envoyée du front, le champ de bataille de la rupture. Avec ce roman belliqueux, rageur et libérateur, Martine Delvaux s'applique à coudre ensemble avec adresse les clichés effilochés de l'amour. Un livre qui solde pour de bon les comptes du ratage amoureux.