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Xavier Barral
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Tout commence par le voyage de son grandpère, en 1926. Celui-ci effectue alors « Le grand tour », expédition contemplative et touristique des ruines du Moyen-Orient par les occidentaux. Il y réalise alors un album photo, souvenir de son parcours. En 2019, Mathieu Pernot part à son tour, sur les traces de son aïeul, suivant le même chemin, presque cent ans plus tard. L'aventure commence donc à Beyrouth, au Liban, à la recherche de l'appartement dans lequel a séjourné son grand-père. La ville est maintenant détruite par la récente explosion du port, mais l'appartement est bel et bien toujours là. Pernot va traverser le Liban, l'Irak et la Syrie, passant par Tripoli, Baalbek, Homs ou encore Mossoul pour photographier ce que sont devenus ces régions qui fascinaient tant. Ce livre est la trace de cette ruine moderne dans laquelle sont désormais plongés les habitants. Les villes, si magnifiques sur l'album familiale, sont maintenant détruites par les conflits ou les catastrophes. Pernot suit les vestiges de ce qu'était cette région, avec son ancienne voie de chemin de fer qui la traversait, et ses monuments démolit. Le livre se termine avec des photographies de famille trouvées dans les ruines de Mossoul, qui constituent l'album moderne, en regard de celui du grand-père, comme une mémoire du présent.
Textes :
- Hala Kodmani, Journaliste spécialiste du Moyen-Orient.
- Entretien entre Mathieu Pernot et Etienne Hatt, journaliste à Artpress.
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En avril 2015, alors que les derniers détenus venaient d'être transférés vers d'autres établissements pénitentiaires, Mathieu Pernot s'est rendu à plusieurs reprises à la maison d'arrêt de La Santé.
Il a photographié l'ensemble du bâtiment et parcouru l'intégralité des cellules pour y inventorier les graffiti inscrits sur les murs et prélever les images qui y étaient encore accrochées.
À l'automne 2015, le chantier commençait et la démolition de la prison devenait effective. Sur les ruines du bâtiment du XIXe siècle, un nouvel établissement pénitentiaire a été construit.
Il ouvrira ses portes à l'automne 2018.
Ce livre restitue des fragments d'histoires, de mots et d'images de ceux qui se trouvèrent à l'intérieur de ces murs.
Les inscriptions ont été retranscrites en préservant l'orthographe et la syntaxe des textes. Elles voisinent avec les images qui se trouvaient accrochées dans le même espace. Les traces relevées dans les cellules, dont le numéro apparaît en haut des pages, se déploient dans le livre pour restituer un récit du dedans.
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"J'ai rencontré la famille Gorgan en 1995, lorsque je faisais mes études à l'École de photographie d'Arles. Les parents, Johny et Ninaï, vivaient alors en caravane avec leurs 7 enfants sur un terrain situé entre la gare de transport de marchandises et le Rhône. Je ne connaissais rien de cette communauté et ignorais à ce moment-là qu'il s'agissait d'une famille Rom installée en France depuis plus d'un siècle. " "J'ai réalisé mes premières images en noir et blanc avec le vieux Rolleiflex que mon père m'avait offert. Je voulais les photographier comme on le ferait des membres d'une minorité à laquelle on n'appartient pas. Je gardais une distance, faisais face et essayais de comprendre ce que ce médium pouvait encore nous apprendre d'eux.
C'est en 2013, plus de 10 ans après avoir réalisé les dernières photographies, que j'ai compris que cette aventure n'était sans doute pas terminée. J'ai donc décidé, malgré l'inquiétude qui me tiraillait, d'aller les retrouver un après-midi de Juillet. Ils avaient été prévenus de ma visite quelques jours avant. À peine sorti de la gare d'Arles, je vis arriver Ninaï accompagnée de 2 jeunes filles venues m'accueillir. Il s'agissait de Vanessa et Prisicillia qui tenaient dans les bras leurs enfants. Une nouvelle génération de Gorgan venait de naître. L'évidence que cette histoire devait continuer le plus longtemps possible m'apparut immédiatement. En couleur cette fois.
Ce livre est l'album d'une famille et le récit de l'histoire que nous avons construite ensemble. Face à face. Désormais côte à côte."