On la disait archaïque, dépassée au temps de la globalisation et du Web. Pourtant, l'histoire récente ne cesse de nous ramener à la nation !
L'idée de nation se porte bien au coeur même de l'Europe : l'Angleterre a recouvré sa pleine indépendance, la rapidité et le succès de la réunification allemande font contraste avec les difficultés persistantes de « l'Union » et les nouveaux entrants des pays de l'Est ne cessent d'opposer leurs spécificités culturelles nationales aux velléités unificatrices des règles européennes. Partout, les parties souverainistes gagnent du terrain. Tout se passe comme si la mondialisation économique avait suscité le réveil de peuples qui ne se résolvent pas à la dissolution de leurs libertés politiques dans le marché global.
Il faut donc continuer de penser la nation, sans laquelle bon nombre d'enjeux contemporains - migrations, multiculturalisme, souveraineté, démocratie... - sont incompréhensibles. Qu'est-ce donc qu'une nation ? Pour répondre à cette question, ce livre mobilise une tradition intellectuelle rarement convoquée sur ce sujet, la philosophie politique chrétienne. On y découvrira une pensée de la nation qui s'organise constamment dans une tension fructueuse entre le particulier et l'universel. Une pensée qui ouvre un chemin sûr, loin du cosmopolitisme naïf comme de l'exaltation idolâtre, pour comprendre en quoi la nation répond aux besoins et aux désirs des hommes.
Le monde de l'entreprise est en pleine mutation. Le sentiment que l'on arrive au bout d'un modèle d'organisation et de management est désormais très largement partagé. Les tourments de la perte de sens montrent qu'il est grand temps de changer de modèle.
Cette aspiration au changement est reprise avec enthousiasme par les cadres et dirigeants eux-mêmes qui proposent de « libérer l'entreprise ». Ils promeuvent alors l'autonomie, la liberté, la responsabilité, la suppression des hiérarchies... Pourtant, et aussi séduisante soit- elle, cette approche souffre d'un défaut originel : les entreprises ne peuvent être le monde de l'autonomie et de la liberté ! Elles sont au contraire le monde des dépendances assumées dans lequel chaque participant renonce à déterminer seul son action pour la définir de façon coopérative avec les autres... et faire mieux ensemble !
En tant que lieu de l'interdépendance choisie et de la coopération volontaire, l'entreprise est nécessairement le lieu du dialogue au travers duquel se tissent et se retissent en permanence les fils de l'action commune. Cette pratique du dialogue ne suppose pas la suppression des règles ou de l'autorité mais leur refondation. C'est un défi pour le management que de savoir soutenir, animer et organiser le dialogue. Ce sont les voies d'un management par le dialogue queL'entreprise délibérée entend explorer.
IL n'y a pas de fatalité au pouvoir de l'économie sur nos vies. Mais il ne suffit pas de s'en indigner ou de s'en atterrer. Encore faut-il changer de paradigme. C'est à cette révolution qu'invite le pape François. C'est cette transformation que propose la pensée sociale de l'Église. C'est cette mutation qu'explique et défend ici Mathieu Detchessahar, en bataillant au nom de l'éthique en politique.
À l'heure où les mirages du marché tournent aux cauchemars de l'inégalité et où la finance prend le pas sur la décence, cet essai vif et flamboyant contre le libéralisme effréné montre que les altermondialistes les plus radicaux sont peut-être bien catholiques.
Un livre appelant des débats rénovés, de nouvelles alliances, un sursaut commun.