May Li avança et s'immobilisa à un mètre de sa victime ligotée nue sur une croix de Saint-André. Elle le considéra d'un oeil expert.
" Bel homme, fut sa conclusion. J'avoue que dans d'autres circonstances, j'aurais volontiers cédé à votre charme. Mais le destin en a décidé autrement. " elle coula un regard sarcastique sur Corentin.
" Avez-vous une préférence ? demanda-t-elle. Non... ? Aucune expérience en ce domaine ? Vous avez bien quelque fantasme secret ? Non... Alors je vais me laisser guider par mon inspiration. " La tigresse recula sans quitter sa proie des yeux. Son regard noir brillait d'une lueur sadique, presque satanique.
Sous les tendres caresses de son amant, Apolline Vinteuil se redressa comme si un frelon venait de la piquer. Durant un instant très court, le docteur Philippe Lenobres eut l'impression que son visage n'était plus qu'un concentré de haine. Une haine dirigée contre lui. Mais, la fraction de seconde suivante, Apolline retrouva son sourire sensuel, avant de descendre de la table d'auscultation et de rabattre sur son corps les pans de la blouse.
- Je n'ai pas joui... fit humblement observer Philippe Lenobres, avec un mouvement de menton en direction de son ventre.
- C'est bien... c'est très bien... murmura Apolline, d'une voix étrangement lointaine. Tu vas avoir ta récompense à présent. Des sensations comme tu n'en as jamais connues. Et comme tu n'en connaîtras plus jamais...
Pendant qu'elle disait cela, elle avait glissé ses deux mains dans les poches de la blouse.
Et refermé ses doigts sur les lanières de nylon, à droite, et sur le rasoir. à gauche.
"« Le court trajet depuis Paris s´était fait dans le silence. Son épouse Olga, assise à ses côtés, n´avait pas desserré les dents. Crispée sur son siège, les mains agrippées à la ceinture de sécurité qui lui barrait la poitrine en comprimant son sein droit, Olga fixait le long ruban de la route, qui se dévoilait au fur et à mesure dans la lumière des phares. Elle savait qu´au bout, dans la magnifique demeure que n´aurait pas manqué de louer Charles Biron pour cette énième fête, pour elle, ce serait le calvaire. »"
Le type était allongé sur le lit, tirant nonchalamment sur un cigare.
Carla s'immobilisa. Un seul coup d'oeil lui suffit pour le reconnaître. Elle crispa les poings pour juguler le tremblement de ses doigts. " Eh ben, approche. T'es timide ? Ça va être plus marrant que je ne l'escomptais. Allez, grouille... J'ai pas de temps à perdre et il faut que je me vide les burnes ". Il n'avait rien perdu de sa grossièreté !. " Ne t'en fais pas, mon chou. Je vais te gâter, susurra-t-elle d'une voix si douce qu'il eut du mal à l'entendre ".
-Tu es sûre que c'est vraiment prudent d'aller là-bas ? souffla Mette, avec la pointe d'accent scandinave dont elle ne parvenait pas à se défaire bien qu'elle vive en France depuis plus de quatre ans.
Vanessa se retourna vers elle et, avec une petite moue à la fois ironique et sensuelle, lui murmura : - C'est bien toi qui m'as dit que tu adorerais te promener dans le château en pleine nuit, non ? - Oui, oui, bien sûr, mais... C'est pas un peu risqué ? Après tout, on ne sait pas si... La jeune Danoise laissa sa phrase en suspens. Vanessa venait de passer son bras autour de ses épaules nues et, la serrant contre elle, parcourait à présent sa nuque et la base de son cou de petits baisers à peine effleurés.
Terrorisée, Ingrid gardait les yeux fermés.
On l'avait déshabillée. Une poutrelle lui sciait atrocement le ventre, ses jambes pendaient dans le vide, soixante mètres au-dessus du sol. La voix du bourreau lui parvint dure, tendue : - Rampe ! Sous ses paupières closes, Ingrid eut le sentiment que la Tour Eiffel était prise de folie et qu'elle tournait autour d'elle à une vitesse vertigineuse...
Cerbera saisit Clotilde aux épaules et l'écarta doucement d'elle. Non sans murmurer, avec un sourire qui se voulait prometteur : - Allons, Ophélie, ne soyez pas si pressée ! Nous avons tout le temps devant nous... Clotilde tressaillit en s'entendant appeler Ophélie - un prénom, un surnom plutôt, que seules ses meilleures amies étaient censées connaître, pour la bonne raison que c'étaient elles qui le lui avaient donné. Elle dévisagea la brune d'un air quelque peu égaré, les yeux écarquillés : - Mais... Comment savez-vous que... - Que vos amies, les Xénaïdes, vous ont surnommée ainsi, Ophélie ? l'interrompit doucement Cerbera. Quelle importance, au fond ? Mais enfin, si vous tenez absolument à le savoir, disons que j'ai cette manie de toujours m'intéresser de près aux gens qui me plaisent. Et plus ils me plaisent, plus je m'y intéresse de près...
Sandra Muckiewicx pressa doucement l'extrémité du tube de crème pour en faire sortir une noix, qu'elle recueillit dans sa paume gauche.
Puis, elle entreprit de bien étaler le produit gras sur toute la surface interne de sa main. De l'autre côté de la cloison contre laquelle elle était assise, elle percevait nettement des froissements d'étoffe, un bruit de ceinture que l'on déboucle, le raclement furtif des semelles sur le linoleum - et aussi une respiration masculine un peu forte, un peu trop rapide, preuve que son prochain " patient " (elle employait ce mot par une sorte d'auto-dérision, et aussi parce qu'elle détestait celui de client) était déjà bien " en condition " pour ce qui allait suivre.
Durant une seconde ou deux, le temps que Pamela Cristin déverrouille la petite porte blindée, Angélique d'Estives se dit qu'elle aurait volontiers passé un moment en face, à L'Aérolitre, le café-restaurant situé de l'autre côté de l'avenue, avec les piliers de comptoir locaux. Elle aurait bu trois ou quatre Martini avec eux, se serait laissé gentiment draguer, avant de rentrer se coucher sans avoir accordé la moindre privauté tangible à quiconque. Mais ça, ce serait pour un autre jour : ce soir, les trois pensionnaires de l'institution Sainte-Audine et elle-même étaient requises pour une soirée de baby-sitting d'un genre un peu particulier. En pénétrant dans l'immeuble flambant neuf de la société anglo-saoudienne, Angélique se dit qu'il aurait été plus juste, vu le sort qui les attendait, d'appeler cela du man-sitting...
Résumé bientôt disponible
Bien qu'en " mission " professionnelle, Jacques Etchebarne ne put réprimer un sourire de plaisir lorsqu'il sentit soudain, sous la table, une main.
Apparemment experte, commencer à lui caresser la cuisse droite, lentement, de haut en bas, par une pression du bout des doigts- parfaitement calculée. Une main qui se dirigea bientôt, par petits cercles concentriques, vers l'endroit le plus intime de sa personne... Comme si de rien n'était... Décidément, on soignait le client européen au Crépuscule des Sens, haut lieu branché de la cuisine asiatique du 13e: arrondissement, le " Chinatown " de la capitale.
Pourtant aucun des guides gastronomiques qu'Etchebarne avait soigneusement consultés ne mentionnait cette "prestation "extra culinaire qui, à ce moment précis, lui déclenchait une véritable érection.
Une bande de truands hors normes qui attirent dans leurs filets de jeunes étudiantes, mais pour les livrer à qui ? Et pour quels jeux érotiques trop poussés ? Qui est donc cet être qu'ils protègent envers et contre tout, et qu'ils doivent alimenter en chair fraîche sans que jamais sa soif érotique ne puisse être étanchée ? Qui, du gros homme, du lanceur de couteaux ou de l'inquiétante gouvernante est le vrai meneur de toute l'affaire Si ce n'est l'enquête la plus dangereuse de Boris Corentin et de ses collègues, c'est certainement la plus étrange et la plus sulfureuse...