Anders est un jeune homme sans histoires, il travaille dans une salle de gym. Un matin au réveil, il constate que sa couleur de peau a changé. Il ne comprend pas ce qui lui arrive, et décide de ne pas se rendre au travail, de ne plus sortir. Mais la faim aura raison de sa résolution, et il reprend également contact avec sa petite amie Oona.
Au même moment, des émeutes racistes éclatent dans la ville, on cherche à tuer les gens de couleur. Dont Anders, désormais. Ce dernier comprend qu'il n'est pas seul à subir cette mutation : de plus en plus de Blancs deviennent du jour au lendemain des personnes de couleur. Anders se cache alors chez son père, gravement malade, tout en revoyant Oona.
Quelque temps après, le père d'Anders meurt. Lors de son enterrement, dans son cercueil à moitié ouvert, tout le monde dans l'assistance a déjà perdu sa peau blanche : il est le dernier homme blanc.
Écrit à la manière d'une parabole, ce court roman nous interpelle sur la question raciale et la violence dans nos sociétés occidentales.
Traduit de l'anglais (Pakistan) par Colin Reingewirtz.
Quelque part au Moyen-Orient. Les militants prennent petit à petit le pouvoir dans la ville où vivent Saïd et Nadia, réduisant la liberté des jeunes amoureux à néant. Saïd et Nadia décident de partir et d'emprunter une de ces portes magiques qui ouvrent le chemin vers l'Occident. Ils arrivent ainsi à Mykonos où ils tentent de survivre loin de la foule des autres immigrants qui ont envahi l'île, puis ils empruntent une autre porte et se retrouvent à Londres. Ils ne sont pas en sécurité pour autant, car la métropole britannique est submergée de réfugiés, tous s'organisant en des communautés concurrentes. Quand la réaction de ceux qui voudraient mettre fin à toute immigration dans le pays se fait plus musclée, la guerre civile menace, et Saïd et Nadia constatent que cette vie commence à affecter leur relation. Ils repartent encore, cette fois en Californie. Mais leur amour encore fragile, tout juste né quand ils ont pris la décision de prendre la route de l'exil, n'aura peut-être pas résisté à cette épreuve...
Dans une langue à la fois sobre et précise, Mohsin Hamid explore la réalité de l'immigration par la fiction et, notamment, par des motifs empruntés au conte et au réalisme magique. Son roman condense de manière saisissante les convulsions que nos sociétés, entre modernité et fondamentalisme religieux, traversent actuellement et donne à entendre la voix de ceux qui paient le prix fort sur les chemins de l'exil.
Le monde est sa patrie. Il est né au Pakistan, il a vécu en Italie, en Angleterre, aux États-Unis. Jeune romancier surdoué (L'intégriste malgré lui, Comment s'en mettre plein les poches en Asie mutante), Mohsin Hamid est aussi un infatigable voyageur, riche d'une culture cosmopolite devenue rare de nos jours. Passant avec une aisance déconcertante et un enthousiasme contagieux de la chronique intime à la réflexion sur la mondialisation, de la littérature à la politique, du cinéma au questionnement religieux, les 36 essais rassemblés dans ce recueil dressent un tableau saisissant de notre monde, et un autoportrait intellectuel non moins original. Qu'il nous livre ses réflexions sur la paternité ou sur les rapports entre l'Islam et l'Occident, qu'il nous raconte la projection d'un film hollywoodien à Lahore ou qu'il rende hommage aux écrivains qui l'inspirent, de Toni Morrison à Murakami en passant par Camus ou Tabucchi, jamais Mohsin Hamid ne se départ de son humour et de sa lucidité. Réjouissante déclaration de guerre à tous les dogmatismes, cet essai pluriel est la profession de foi d'un véritable honnête homme de notre temps.