Jacques Demy confesse s'être servi de son expérience américaine pour Peau d'âne ; Marguerite Duras s'embarque dans une conversation épique ; la monteuse Agnès Guillemot ou le compositeur Michel Legrand racontent leur collaboration avec Jean-Luc Godard ; Bulle Ogier confie sa terreur de la drogue quand Wenders s'accorde une séance de psychanalyse sauvage dans le sillage de Paris, Texas...
Ce recueil de 29 entretiens, menés par Noël Simsolo entre 1969 et 1985, donne la parole à des cinéastes français (Claude Chabrol, François Truffaut, Éric Rohmer, Jacques Rivette...), allemands (Werner Herzog, R. W. Fassbinder), japonais (Nagisa Oshima, Yoshishige Yoshida), des comédiens, des collaborateurs artistiques. Toutes ces conversations témoignent d'une même passion : celle d'oeuvrer pour le cinéma, qu'importent les conditions économiques, les moeurs, l'époque.
Howard Hawks sut séduire de nombreuses générations avec des films aussi différents que Scarface, Seuls les anges ont des ailes, Les hommes préfèrent les blondes, Rio Bravo, Rio Lobo. Méprisé pendant de longues années, considéré comme un simple raconteur d'histoires, ce metteur en scène a réussi les meilleurs modèles de tous les genres, de la comédie au western, du polar au film de guerre. Classique, tout autant que moderne, son oeuvre est devenue un exemple nécessaire pour les cinéastes du monde entier. Hors de son efficacité et de la perfection de son style, Hawks surprend par un univers riche de monstres, d'infirmes, de femmes libres et de personnages intelligents. Abstrait par volonté de rigueur, cet homme de spectacle a régné sur Hollywood pendant plus de cinquante ans. Ce qui n'alla pas sans problèmes. Cet ouvrage trace un portrait du réalisateur, tout en tenant compte des réalités politiques et sociales des USA. L'auteur y tente aussi une analyse de l'oeuvre, se fondant sur les seules images et leurs articulations de film en film. Hawks reste un des rares cinéastes qui puissent contenter tous les publics, et - comme on dit - à tous les degrés. Noël Simsolo
Né en 1944, réalisateur de films, historien de cinéma, scénariste et producteur de radio. Il a tourné quatorze courts métrages et un long métrage : Cauchemar. Il a travaillé comme scénariste pour Paul Vecchiali, Marco Ferreri, etc. Il est l'auteur, aux Cahiers du cinéma, d'ouvrages sur Sergio Leone (Petite Bibliothèque) ou encore Clint Eastwood (collection Auteurs).
Voyage dans la violence, le sexe et la drogue au milieu sixties à Lille, Bob Dylan et le P'tit Quinquin fait revivre en noir une époque où les apparences laissaient croire au bonheur de vivre.
Un jeune bourgeois riche rencontre une routarde qui chante Dylan et tue par plaisir. Un professeur de chimie raciste joue les prédateurs en s'attaquant à l'objet de ses haines. Un historien s'instaure en ange exterminateur pour exécuter les pourvoyeurs du mal. Un sérial killer dépèce les jeunes filles. Une grande bourgeoise se livre au vice pour satisfaire son mari. Un truand cherche à faire le bien de façon peu orthodoxe et les flics y perdent leur latin, se suicident ou pardonnent à ceux qui les ont offensés.
Peintre de peu de talent et pickpocket de hasard, Guillaume Bravant voit le sort se pencher sur son existence.
Un richissime vieillard lillois lui lègue sans raison apparente la totalité de sa fortune un hôtel particulier, des toiles de maîtres et un compte en banque garni. Bravant revient à Lille, ville de son enfance et retrouve d'anciennes connaissances, perdues de vue depuis son départ pour Paris. Les souvenirs, bons et mauvais, remontent à la surface tandis qu'une faune inquiétante apparaît dans le paysage.
Des notables et personnages en vue commencent à mourir prématurément. L'incorruptible commissaire Daniel Devister, catholique convaincu, mène l'enquête dans une société qui n'est au-dessus d'aucun soupçon. Dans ce roman, noir et rythmé comme un film de John Cassavetes, Noël Simsolo donne une vision inattendue et un peu nostalgique du quartier de Wazemmes et de Lille, la bourgeoise, cette cité discrète où n'affleurent que rarement les travers de ses membres les plus éminents.
Si la capitale des Flandres peut être fière de son présent radieux, elle conserve encore les stigmates d'un passé douloureux et mal assumé. Un retour sur un demi-siècle d'Histoire.
Depuis sa mort, Sacha Guitry est le prince du purgatoire des cinéastes. Homme de théâtre, il continue de séduire le public, et ses pièces sont sans cesse rejouées, mais quand un de ses films ressort, la critique en loue la direction d'acteurs et le dialogue, tout en certifiant une fois de plus que ce n'est pas du cinéma, juste du théâtre filmé.
S'il y a pléthore d'ouvrages sur l'homme et son théâtre, il n'en existe pour ainsi dire aucun sur son travail de cinéaste. Cette part d'ombre a de quoi surprendre car des réalisateurs comme Orson Welles, François Truffaut, Alain Resnais ont toujours indiqué l'importance de Guitry cinéaste. Ils ont signalé que cet auteur avait un style original, une écriture particulière où les trouvailles abondent. Et ceci dans tous les films, aussi bien Si Paris nous était conté que La Malibran, Le Comédien, La Poison, Le Roman d'un tricheur...
Dans ce livre, Noël Simsolo suit le parcours de Sacha Guitry dans l'univers du cinéma ; il désigne les constantes qui l'animent et sa fascination pour le cirque et les clowns, son goût du masque et du funambulisme, sa méfiance pour l'Histoire officielle et sa confiance dans les faits-divers. Et nous constatons combien il fut un cinéaste moderne, en un temps où la plupart des metteurs en scène bégayaient dans l'académisme. D'ailleurs, au cinéma, Sacha Guitry a presque tout réussi.
Quand des adolescents exécutent des personnalités politiques en plein partouze au nom de l'intégrisme catholique, les diverses polices invoquent la raison d'Etat pour expliquer leur impuissance et Kriss le reporter, Valerian Krissawiecz, se retrouve à enquêter du côté de l'enfer.
On retrouve dans ce roman les personnages de Couleur sang jetés dans une aventure qui les conduit des boîtes échangistes aux salons de la haute bourgeoisie industrielle, du milieu du cinéma à une librairie révisionniste, de Paris à Lille, dans un tourbillon de meurtres et de violence où le miroir des apparences finit par refléter l'horreur d'une machination politique.
Depuis quelques temps, le poulpe ne dessaoulait plus et personne n'osait lui en demander la raison.
Le parisien était sur le comptoir. lecouvreur ne l'ouvrit pas. il alluma sa gitane d'une main tremblante. ce n'est qu'au troisième scotch qu'elle cessa de s'agiter.
scénariste, cinéaste, historien du cinéma et écrivain, noël simsolo a publié aux éditions cahiers du cinéma : clint eastwood, 2003, conversations avec sergio leone, 1999, il était une fois... samuel fuller, 1990, et sacha guitry, 1988.
Cinéaste américain d'origine autrichienne (Vienne 1906 - Beverly Hills 2002). Formé à l'école de l'expressionnisme allemand, il s'est imposé dans des genres aussi divers que le drame : Assurance sur la mort (1944), Le Poison (1945), Boulevard du crépuscule (1950), et la comédie légère : Le Gouffre aux chimères (1951), Sept Ans de réflexion (1955), Certains l'aiment chaud (1959). Ses derniers films : La Vie privée de Sherlock Holmes (1970), Avanti (1972), Fedora (1978).
L'oeuvre de Kenji Mizoguchi, né à Tokyo au moment où le cinématographe arrive au Japon, raconte à elle seule une histoire du cinéma, du muet au parlant, du noir et blanc à la couleur, des productions à al chaîne des grands studios japonais à la politique des auteurs. C'est au début des années cinquante que l'Europe découvre ses films qui remportent de véritables triomphes au festival de Venise : La Vie d'O-Haru, femme galante, Les Contes de la lune vague après la pluie, L'intendant Sansho. Mizoguchi, qui a débuté dans les années vingt, a déjà plus de soixante-dix films à son actif, et même si une large partie d'entre eux a disparu, le public qui connaît alors un engouement sans précédent pour le cinéma japonais va désormais pouvoir accéder à un véritable trésor du septième art. Si la filmographie de Mizoguchi est profondément ancrée dans la culture et l'histoire du japon, elle accède à une ampleur universelle bien au-delà d'un exotisme orientaliste. Mizoguchi conjugue dans sa mise en scène les contingences de son pays, les codes des genres qu'il aborde (le polar, le mélodrame ou le film d'époque), avec une vision humaniste d'une force incomparable. C'est sans conteste le cinéaste qui a dessiné les plus beaux portraits de femmes trahies, déchues et humiliées par les hommes.
Depuis ses dernières aventures, Edgar vit dans la neurasthénie. Asmina, Leroux et lui sont rentrés bredouilles d'un voyage en Autriche où la comtesse Ava de Manolos commande des vampires dotés de pouvoirs étonnants. Ils sont toujours sans nouvelles de Satan qui a été kidnappé et ne retrouvent nulle trace du docteur Radar qu'un mystérieux individu a aidé à s'évader de la prison de la Santé. Mais les attaques de vampires qui reprennent un peu partout en Europe montrent que le triumvirat constitué par Asmodée, Berith et Zikosar, à la tête des Enfers, ont de plus en plus de mal à résister à la dépravée Ava. Seul le retour de Satan peut rétablir l'équilibre du bien et du mal, d'autant plus qu'un certain Adolf Hitler prépare, en cette fin d'année 1923, un coup d'état qui risque bien de déséquilibrer encore plus les forces en présence...
Alors qu'Edgar Flanders doit faire face à l'enlèvement d'éminents scientifiques et aux crapuleuses machinations de l'infâme docteur Radar qui s'apprête à bombarder la terre, Ava de Manolos ressurgit des enfers...
Elle a fait une dangereuse alliance avec les dieux de l'Olympe pour récupérer la mystérieuse bague qui lui permettrait de régner sur le monde et ses ténèbres... et de se débarrasser définitivement de Flanders ! Pour préserver l'équilibre des forces du bien et du mal, notre détective de l'étrange et son maître en magie, Paul Leroux, devront se résigner à pactiser avec le diable, et lui confier l'âme de la belle Asmina...
Il aurait pu vivre une belle histoire d'amour fou, si la gosse n'avait pas été mineure. C'était déjà assez compliqué comme ça. Il a fallu qu'il y ait un mort. Difficile d'être au paradis quand on devient assassin. On voyage du côté de l'enfer. Même si certaines rencontres laissent espérer qu'on puisse s'en tirer. À coups de revolver!...
Sur le pavé luisant d'une cité nordique, des porte-flingues échafaudent des attentats tandis que dans des bars louches des femmes de petite vertu recueillent leurs confidences.
Ambiance fifties et film noir us pour ce polar pourtant bien français, qui se déroule. à lille dans le début des années 60. un polar un rien " rétro " qui raconte une série de meurtres dans les milieux de l'algérie française, et l'enquête criminelle menée par la police lilloise. si les personnages semblent au premier abord ne pas devoir sortir du moule (flics, bourgeois corrompus, traîtres et seconds couteaux), le mac amateur d'art homosexuel et la pute africaine diplômée de la sorbonne ont pourtant de quoi détonner dans cette atmosphère nocturne et glaciale, surtout à une époque oú le régime politico-militaire n'aimait pas trop tout ce qui sortait du rang.
Plusieurs héros se partagent l'action mortelle de cette aventure brumeuse. entre un tueur à gages au sang-froid, des activistes bouillonnants et un flic à l'âme perdue - qui semblent tous avoir pour pont de repère les bordels de la rue de la clef - qui tuera qui in fine ? peut-être bien que chacun tuera tout le monde et que tout le monde achèvera chacun. sans espoir de rédemption.
Quand un Mystérieux personnage assassine une personne par arrondissement de Paris, le commissaire Yèble finit par demander à Pierre de Gondol de l'aider dans son enquête.
Le propriétaire de la plus petite librairie de Paris se rend alors compte que le serial killer s'inspire directement de la série des Nouveaux Mystères de Paris de Léo Malet. Mais le créateur de Nestor Burma n'a jamais terminé sa saga et s'est arrêté au bout de 15 arrondissements. L'ennui, c'est que le tueur semble vouloir achever le travail, car il se met à trucider des personnes dans les 5 derniers.