Qu'est-ce que le camp ? « Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour pénétrer la sphère comportementale. C'est le reflet de Narcisse dans le miroir de la Méchante Reine de Blanche-Neige. » Camp ! volume 1 n'est pas à proprement parler un essai, mais plutôt le récit d'un genre cinématographique, un récit débordant d'humour et d'amour pour le cinéma. Un roman dont les héros s'appellent Joan Crawford, Vincent Price, Norma Desmond, Paul Morrissey, Baby Jane, Andy Milligan, ou encore Doris Wishman, cinéaste à nulle autre pareille, mère d'une oeuvre qui lui valut d'être comparée à Ed Wood ou Jean-Luc Godard. Une curieuse odyssée où l'on croise des hommes en porte-jarretelles, des femmes qui tuent à coups de seins, des poupées ridées, des stars déchues, des espionnes aux corps bioniques. Le filtre Camp agit dès lors comme un révélateur, qui nous permet de relire le cinéma anglo-saxon sous un jour nouveau.
Camp ! est un livre-somme, dont la publication s'étalera sur trois volumes.
Dans ce premier opus, Pascal Françaix s'intéresse au mélodrame gériatrique (« hagsploitation »), au cinéma d'épouvante (dont les productions de la Hammer) et au cinéma d'exploitation (de Russ Meyer à la drugsploitation).
Après avoir revisité le cinéma d'exploitation et la comédie musicale, voilà que Camp ! se conclut par un feu d'artifice. Il nous replonge dans les mélodrames outrés d'Edward Dmytryk, les divas esquintées, débordantes de chair et de fards (Liz Taylor ou Lana Turner) en passant par les soap operas adolescents de Delmer Daves avec Troy Donahue, pâle imitation d'un James Dean. Le métafilm hollywoodien y revisite les destinées de Jean Harlow et consorts jusqu'à l'indispensable Jour du fléau de John Schlesinger. La seconde partie de l'ouvrage se penche sur l'avant-garde et le porno gay et met à l'honneur des auteurs anarchistes, tels Jack Smith, Kenneth Anger, les frères Kuchar, sans oublier John Waters et sa Divine avide d'immondices. Ce dernier volume explore un cinéma qui éclaire d'une manière nouvelle, subversive et contestataire, la sexualité, les normes, Hollywood et ses marges ; le Camp s'avère un outil indispensable pour envisager le monde.
Qu'est-ce que le camp ? « Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour pénétrer la sphère comportementale. C'est le reflet de Narcisse dans le miroir de la Méchante Reine de Blanche-Neige. » Camp ! volume 2 invite les comiques outranciers Jerry Lewis et Mel Brooks, s'attarde longuement sur les fabuleuses courbes de Jayne Mansfield chez Tashlin, le glamour étrange de Mae West, voit débouler une Raquel Welch dans la peau d'un homme, se faufile dans les danses de Bob Fosse. Cet opus met en lumière la beauté des décors baroques de Joseph Losey et la fureur des oeuvres de Ken Russell. L'amour de Pascal Françaix pour le Camp lui permet de sauver de l'oubli certains nanars d'envergure (Xanadu). Gode-ceinture de rigueur et âme sensible s'abstenir. En somme du rire, des larmes, du sexe et du rythme : le Camp est de retour !
Tout en dégageant les origines du sousgenre, Pascal Français revient sur Scream et sa franchise qui ont engendré une nouvelle vague de teen slashers.
Convoquant par la suite plus d'une cinquantaine de films (de All Cheerleaders Die à ÇA, en passant par Carrie, Black Christmas, les Freddy, Grave, Super 8, jusqu'au remarquable It Follows), il insiste sur les angoisses matérialisées par les monstres de la teen horror, sur les rapports de pouvoirs et les rapports de sexe qu'elle évoque et qui ne sont plus les mêmes que jadis - faisant ainsi un focus passionnant sur les films d'exorcisme. Le sous-genre est plus ample et plus radical qu'on peut le croire, rendant compte des bouleversements de la société qu'il dépeint.
Tout est couché là, noir sur blanc. Narré dans les menus détails. Toute la mélasse où je m'englue, le foutoir obscène et canaille. Il y est question de manman, des tourments que je lui prodigue pour la punir d'avoir foiré ma vie en illuminant mon enfance. Il y est question de Rachid, emmerdeur patenté et tapette pas tentante ; de ma frangine Annette et de ses vapeurs vertueuses ; de mon vieux pote Gautier et de ses buées éthyliques ; des sales pétrins où ils me fourrent et de comment je m'en dépêtre. Tout est scrupuleusement noté au fil de ces cahiers, où je vomis mon quotidien sans soucis des éclaboussures.
Le torture porn désigne un sous-genre du cinéma d'horreur. Il s'agit d'histoires où des victimes sont soumises à toutes sortes de brutalités, de tortures et autres atrocités dont l'issue leur sera généralement fatale. Cet ouvrage propose d'en explorer les enjeux et les thèmes en remettant en cause une pensée politiquement correcte. Le torture porn, héritier d'une tradition subversive du cinéma d'exploitation, y est envisagé comme le vecteur d'une sensibilité postmoderne empreinte de scepticisme envers les valeurs morales, politiques et culturelles en vigueur. Il questionne la validité du modèle patriarcal et redéfinit les enjeux de la féminité. Se dérobant aux notions établies de bien et de mal, il restitue au cinéma d'horreur sa force brute de questionnement et ses vertus d'inconfort.
Présent en renouant avec le temps perdu.
Fernand en entamant un monologue destiné à ce fils oublieux et distant dont il s'est toujours senti incompris. Joséphine en s'offrant un " tamagotchi ", petit animal virtuel propre à combler ses lacunes affectives - et peut-être, avant tout, à enquiquiner son époux.
Mais le joujou ridicule acquiert vite une présence écrasante, obsédante, au sein du vieux couple. Eveillant les soupçons de Fernand.
De qui le petit gadget est-il réellement le substitut ? D'Hector le chien, le bichon fidèle dont Fernand n'a jamais voulu s'embarrasser ? D'un ancien prétendant de Joséphine ? Ou cache t-il un secret plus redoutable qui transforme deux existences apparemment banales en un combat désespéré contre la folie ?
"Tu sais quoi ? Je me demande parfois s'ils ne s'interdisent pas de commettre LA faute digne de mon talent. Peut-être bien qu'ils se contraignent, dans l'espoir d'émousser ma verve. Ils doivent deviner le plaisir que j'ai à rédiger ces lettres, alors ils se sont dit : "Voilà, contentons-nous de péchés minuscules. Ayons des vices aussi mesquins que nos vertus." Mais qui sait ? Dans le fond, c'est peut-être dans leur nature... Les gens d'ici sont si petits, en tout... Quoi qu'il en soit, depuis deux ou trois mois, je les trouve désespérément sages.
Autrement dit : médiocrement salauds... Vraiment, Malou, les temps sont mous ! Mais ça ne va pas durer... Parce que, dans la bonne ville de Javel, célèbre pour son eau ménagère, Mme Hortense, corbeau de son état, a désormais décidé de signer ses infamantes épîtres ! Et ce n'est pas sa pourvoyeuse de ragots favorite qui l'en empêchera. Malou, 12 ans entre Fifi Brindacier et Nina Hagen a d'autres chats à fouetter. La preuve, elle vient de recueillir chez elle le tueur d'enfants qui hante les rues de Javel. Et elle a pour lui quelques projets... Entre polar et fantastique, Malou et l'agneau est une parodie féroce et drôle du roman de genre. Pour dire l'absurde sordide du quotidien...