Au bureau comme à la maison, on attend des femmes qu'elles soient à l'écoute, disponibles, vigilantes et sensibles aux besoins matériels et psychologiques de leur entourage. Comme si cela allait de soi. Comme si elles étaient naturellement compatissantes. Or, à force de considérer comme naturel ce qui ne l'est pas, on en arrive à des situations dramatiques où les femmes se surmènent. Un jour, elles craquent, deviennent violentes, maltraitantes, ou simplement indifférentes...
Quels sont les enjeux psychiques du travail ? Quels rapports souffrance et plaisir y entretiennent-ils ? En quoi la vie personnelle ou la sexualité s'en trouvent-elles influencées ? Jusqu'à quel point sommes-nous les héritiers du rapport subjectif au travail de nos parents ? Que transmettons-nous à nos enfants ?
Introduction à la psychodynamique du travail, ce livre fait l'histoire de cette discipline nouvelle et en présente les principaux concepts. Il constitue un outil essentiel pour les psychologues, les psychiatres, les médecins du travail et les travailleurs sociaux, mais aussi pour les syndicalistes, les formateurs ou les consultants en entreprise.
Le care ou le souci des autres est une zone de conflits, de tiraillements et de dominations. Celle, notamment, du travail salarié des professionnels du soin et de l'assistance, constitué essentiellement d'un salariat féminin subalterne, surexploité et stigmatisé par son manque de qualification, et parfois sa couleur de peau ; celle, aussi, du travail domestique toujours inégalement distribué. Or on ne pourra jamais évacuer complètement le sale boulot, il est urgent de penser une transformation politique du travail et de la société en plaçant le care au centre de la réflexion sur le travail. Cet ouvrage défend une position singulière, sensible et forte, au sein des débats contemporains autour du care et propose de changer de regard sur le travail, sur le soin et sur la société. C'est cette position que, d'entrée de jeu, la préface de cette nouvelle édition renforce en répondant et en désarmant avec brio les polémiques sur le care, polémiques parfois induites par la précédente édition, publiée en 2013. Ce qui conduit l'auteure à mettre la focale sur ce qu'est vraiment la perspective du care et à montrer l'inédit de cette posture théorique.
Pourquoi le travail du care est-il particulièrement fertile pour les questions morales? Qu'est-ce que la psychologie sociale peut apporter à la réflexion en éthique? En quoi la philosophie morale peut-elle renouveler l'écoute des psychologues? Ceux-ci peuvent-ils transformer leur façon de comprendre les préoccupations du monde ordinaire? Comment les discours savants peuvent-ils ne pas étouffer la voix différente en éthique? À partir d'enquêtes réalisées sur le terrain de la recherche en nanomédecine, sur celui du soin gériatrique, ou de l'expérience de femmes confrontées à la violence, ce livre propose une lecture de « ce qui compte » pour les personnes qui sont engagées dans une relation d'attention à autrui. Les conditions de l'identification à l'autre, ou au contraire de l'impossibilité de s'imaginer à sa place, sont un fil rouge dans une réflexion portant tour à tour sur l'angoisse morale, le racisme et le mépris social, le rapport entre souci de soi/des autres.
De nombreux travailleurs et travailleuses appartiennent à des catégories subalternes dont on entend généralement peu parler, y compris dans les ouvrages consacrés à la souffrance au travail. La crise du Covid-19 a propulsé ces professions souvent mal considérées - aides-soignantes, auxiliaires de vie, caissières, éboueurs - sur le devant de la scène publique, et l'on s'est rendu compte que leurs activités étaient essentielles. Ce travail qui confine souvent au « sale boulot » relève de la production du vivre. Les analyses recueillies dans ce livre nous apprennent que maintenir les conditions d'un monde ordinaire qui soit vivable, en particulier pour les plus vulnérables d'entre nous, relève d'un travail invisible, silencieux, mal jugé et mal compris. Ce travail non reconnu est majoritairement réalisé par des femmes et confondu avec une soi-disant nature féminine - ce qu'il s'agit ici de déconstruire.Cet ouvrage est fondé sur des enquêtes empiriques et théoriques. Il montre l'envers du décor, fait entendre des voix habituellement étouffées, et met en lumière la complexité de ce type de travail. Il interroge aussi les pratiques de l'écoute psychologique et la place qu'elles accordent aux expériences « subalternes ».
Se soucier des autres n'est pas une caractéristique féminine. C'est un travail. Apporter une réponse concrète aux besoins des autres, telle est, aujourd'hui, la définition du care, ce concept qui ne relève pas, comme on l'a longtemps cru, du seul souci des autres ni d'une préoccupation spécifiquement féminine, mais d'une question politique cruciale recoupant l'expérience quotidienne de la plupart d'entre nous. Première synthèse sur cette notion d'une très grande ampleur après les travaux fondateurs de Carol Gilligan dans les années 1980 puis de Joan Tronto dans les années 1990, ce livre concerne aussi bien le domaine du travail que ceux du genre, de l'éthique et de la santé.
Difficilement traduisibles en français, apparemment « importées » des États-Unis, les éthiques du care répondent à une préoccupation de plus en plus prégnante dans notre société, celle du soin, au sens ordinaire et non médicalisé du mot.
Or, si le care est largement étudié outre-Atlantique, il a fait l'objet de peu de publications en France jusqu'à présent, alors même qu'un vrai travail interdisciplinaire a été mené par les chercheurs et chercheuses françaises (philosophes, sociologues, psychologues, politistes, etc.). Le rayonnement de ces travaux au niveau international faisant d'ailleurs que l'on parle désormais d'« école française du care ».
La perspective du care, encore peu connue, est un enjeu majeur de notre monde commun. Les autrices cherchent ici à en montrer les multiples aspects afin que chacun puisse en percevoir les contours pour, in fine, y prendre sa part.
De quoi la crise du care est-elle le nom ? De la crise des solidarités familiales ? De celle de l'État-providence ou encore du travail gratuit des femmes ? La perspective du care déplace les frontières entre le privé et le public, l'intime et le politique, la théorie et l'empirie. Cet ouvrage restitue l'effervescence actuelle des recherches sur le care. Il propose un regard pluriel, à partir d'enquêtes empiriques, sur le travail du care au Japon, au Brésil, en France, aux États-Unis, en Colombie, au Liban et en Argentine.
Les récentes recherches sur la place des femmes dans le monde académique font apparaître plusieurs constats. Le premier est l'érosion du nombre des femmes au fur et à mesure que l'on avance dans la hiérarchie des enseignements et des statuts ; il existe bien un "plafond de verre" qui affecte les carrières universitaires des femmes. Le second constat est le fonctionnement apparemment sexué des disciplines universitaires. Enfin, de nombreux stéréotypes de genre affecteraient encore les représentations du travail et de celles ou ceux qui le font, ce qui n'est pas sans incidence sur l'évaluation des dossiers, la perception de "l'excellence" et les carrières différenciées.
Cet ouvrage rassemble des analyses historiques et des approches sociologiques comparatives à l'échelle internationale, qui actualisent les données chiffrées sexuées concernant la place des femmes dans les différentes disciplines académiques, mais aussi dans les différents corps des universités, y compris administratifs.
Sur un versant plus prospectif, il identifie certains obstacles persistants aux carrières féminines, tout en prenant en compte les différents programmes mis en place en faveur de l'égalité pour évaluer leur efficacité. Le tout vise à aiguiser la réflexion sur de nouvelles actions à mener.