L'histoire du Parti communiste français a fait couler beaucoup d'encre et continue de susciter de nombreux travaux, entre fascination et rejet. Néanmoins, tous ou presque focalisent exclusivement leur attention sur l'institution - le « Parti » - et la ligne politique, laissant de côté le fondement de l'action et de l'histoire du PCF : ses militants, cadres et dirigeants.
En s'intéressant aux parcours individuels que les militants de tous échelons (section, fédération, centre) étaient appelés à retracer dans des questionnaires biographiques, Paul Boulland se livre à une histoire de la politique des cadres du Parti communiste de la Libération à 1981. Les itinéraires qui se donnent à lire permettent de souligner la grande diversité des profils militants, d'évaluer les différents seuils d'engagement, les libertés prises avec la ligne politique et parfois, les conflits et tensions internes. Une manière de faire une histoire incarnée du Parti communiste en mettant en avant cette diversité de parcours et d'engagements, mais aussi d'aborder et d'éclairer l'histoire de l'institution par le biais de ceux qui la composent, en retraçant les évolutions de la politique de promotion - ou au contraire de mise à l'écart - des militants. Ces grilles de lecture évoluent dans le temps, selon les contextes rencontrés par le PCF (de la clandestinité à la participation au gouvernement, des affaires internes à la crise de représentativité populaire). Au moment où la représentativité politique des milieux populaires est en crise, ce livre permet de mettre l'accent sur le rôle d'instituteur que joua le Parti communiste auprès d'une partie non négligeable de ses militants.
Depuis 1945 et la nationalisation des industries électriques et gazières, l'engagement syndical des femmes et des hommes qui ont travaillé dans ce secteur a durablement marqué l'histoire sociale française.
La création d'un statut unique pour les salariés est le fruit de combat mené durant plusieurs décennies avant cette date décisive. Cette conquête démontre le caractère souvent pionner d'un syndicalisme dont l'implantation est particulièrement dense au regard d'autres secteurs industriels.
Ce statut novateur s'accompagne d'un fort engagement pour la défense du service public et pour obtenir les moyens nécessaires au développement des activités sociales. Cette bataille se concrétise par la création en 1964 de la Caisse centrale des activités sociales (CCAS). La fin des années 1990 voit les fédérations syndicales du secteur se relier à celle de la chimie pour la CFDT et à celles des mines pour la CGT et FO.
Cet ouvrage rassemble le plus grand nombre de biographies de militants gaziers et électriciens jamais réunies par une équipe d'historiens dirigée par Paul Boulland. Du dernier quart du XIX ème siècle jusqu'au seuil du XXIème siècle, les itinéraires et les engagements de ces 3500 personnes s'inscrivent dans plus d'un siècle d'histoire. 350 d'entre eux sont présentés dans le volume papier et plus de 3000 dans le CDROM joint à l'ouvrage. Parmi eux, Pierre Bérégovoy, Joseph Charuau, Alain Chupin, Daniel Cohen, François Duteil, Gabriel Gaudy, François Hennebicq, René Leguen, Bruno Léchevin, Léon Mauvais, Marcel Paul, Charles Werbrouck...
Une introduction au dictionnaire relate les grandes étapes de l'histoire syndicale et sociale - de la Libération aux années 1990 - et en complément un DVD, en fin de volume, rassemble des témoignages de militants qui ont exercé des responsabilités durant cette période.
Dirigé par Paul Boulland, docteur en histoire, chercheur associé au Centre d'histoire sociale du XXème siècle-Paris I- CNRS, cet ouvrage a été réalisé par une équipe d'historiens composé de Louis Botella, Alexandre Courban, Gilles Morin, Claude Pennetier, Alain Prigent et François Prigent pour les biographies de la période 1944-1990. Parmi les signataires des notices des périodes précédentes : A. Balent, E. Bellouet, R. Balland, J.- P. Besse, R.
Bourderon, P. Broué, T. Burel, C. Chambelland, J. Girault, E. Kagan, M. Launay, Y. Le Maner, R. Lemarquis, Y.Cl. Lequin, J. Maitron, M. Moissonnier, A. Olivesi, C. Pennetier, R. Pierre, M. Rault, J. Raymond, J. Risacher, F. Roux, L. Strauss, N. Ténine-Michel, N. Viet-Depaule.
La guerre, la Résistance, la reconstruction, la guerre froide, l'explosion du mouvement associatif, l'anticolonialisme, le féminisme, Mai 68 à travers la biographie de milliers de militants connus et inconnus, ce tome 12 du Maitron continue de témoigner de l'histoire sociale pour la période charnière de 1940 à Mai 68 à travers les biographies des acteurs du mouvement ouvrier et social.
Ce douzième et dernier volume de la 5e période réunit près de 400 biographies et offre l'accès gratuit à la totalité du site maitron-en-ligne. Il couvre les lettres Tc à Z.
On retrouvera dans ce dernier tome de la série la biographie de nombreux militants et acteurs du mouvement social peu connus du public pour lesquels cette « entrée » dans le Maitron constitue un hommage à leurs actions et engagements. Et, comme chaque tome, c'est aussi l'occasion de retracer le parcours militant d'un certain nombre de personnalités.
On croisera ainsi dans les pages du Tome 12 Germaine Tillon et Vercors, figures de la Résistance, de même que l'on pourra lire la notice d'Elsa Triolet ou encore de l'antifasciste italien Silvio Trentin. Des historiens Jean-Pierre Vernant et Pierre-Vidal-Naquet à l'avocat Jacques Vergès, les parcours d'intellectuels seront une nouvelle fois présents, et s'y ajouteront les biographies de grandes figures artistiques parmi lesquelles Jean Vilar et Antoine Vitez pour le monde du théâtre. Des figures militantes locales, comme Marcel Zaidner, très implanté dans le Val-de-Marne, ou Gaston Viens, longtemps maire d'Orly, viendront quant à elles illustrer la diversité des courants politiques du mouvement social, tandis que les biographies de Louis Viannet ou Maurice Villandreau donneront à voir les parcours de syndicalistes.