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Pierre Sansot
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Une certaine forme de sagesse se reconnaît à la volonté de ne pas brusquer la durée, de ne pas se laisser bousculer par elle, pour augmenter notre capacité à accueillir l'événement.
Nous avons nommé lenteur cette disponibilité de l'individu.
Elle exige que nous donnions au temps toutes ses chances et laissions respirer notre âme à travers la flânerie, l'écriture, l'écoute et le repos. pierre sansot, l'auteur de gens de peu, de la france sensible et de jardins publics, donne, dans cet essai, quelques conseils concernant une politique de la ville, un certain emploi de la culture, un certain usage des sens.
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On ne résume pas un tel ouvrage - monumental, riche et foisonnant. Disons simplement qu'il est le résultat d'un pari insensé : qu'un homme puisse, à lui seul, s'emparer de la ville et nous en restituer toutes les facettes, tous les secrets.
Qu'il s'agisse de l'arrivée sous la pluie dans une petite ville, des manifestations de rue, des dérives nocturnes ou des promenades matinales, des rythmes urbains, de la symbolique de la rue, du carrefour ou du boulevard, des
transports (bus, taxi, métro), de personnages emblématiques (prostituée, clochard), des quartiers et faubourgs, ou encore des intérieurs (hôtels, studios, salles de bain, de séjour), on se laissera donc porter par la prose d'un Sansot éblouissant, au gré de ses intuitions malicieuses et de sa géographie sentimentale.
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« L'expression me plaît. Elle implique de la noblesse. Gens de peu comme il y a des gens de la mer, de la montagne, des plateaux, des gentilshommes.
Ils forment une race. Ils possèdent un don, celui du peu, comme d'autres ont le don du feu, de la poterie, des arts martiaux, des algorithmes. La petitesse suscite aussi bien une attention affectueuse, une volonté de bienveillance. » L'originalité de ce livre tient au regard porté sur les classes populaires, ses loisirs, sa culture, un « goût commun pour les bonheurs simples ». De là des descriptions précises, savoureuses et parfois nostalgiques sur les bals du 14 juillet, le bricolage, le camping, les rituels de la vie domestique, les scènes de ménage, le football des trottoirs, la légende dorée du Tour de France...
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Comment penser la marge lorsque le centre a disparu ? Dans les textes réunis ici, Pierre Sansot interroge notre modernité obsédée par la lumière et la vitesse. Sous la pression grandissante d'un univers technique toujours plus intrusif, les foules se dispersent, les espaces de liberté sont relégués aux marges. La société se périurbanise. La marginalité urbaine devient alors une nécessité de se mettre à l'ombre, d'inventer des clairières, à défaut des boulevards qui attiraient autrefois les corps vers le centre(-ville), lieu de tous les mélanges.
Ce recueil de textes inédits de Pierre Sansot rappelle l'importance de l'oeuvre de cet écrivain du sensible et arpenteur des territoires de l'Hexagone.
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La conversation n'est pas seulement un passe-temps agréable destiné à nous délasser du travail ou à nous divertir de nos tracas, mais tout autant une occasion d'entrelacer notre existence à d'autres que nous, en toute liberté et selon notre humeur.
Nous y découvrons notre capacité à plaire, et aussi à savoir écouter. Mais alors, comment la distinguer du dialogue ou de l'entretien ? La correspondance et la causerie ne sont-elles pas des formes plus achevées de la conversation ? Pouvons-nous converser avec Dieu, avec les poètes disparus, entre amoureux, et dans quelles conditions ? A quels signes reconnaître l'horrible bavardage ? Comment éloigner les goujats, les fâcheux, les êtres suffisants qui, dans leur complétude, n'ont rien à attendre de nous, les ironistes aussi, à la froideur dérangeante ? Dans cette satire joyeuse de nos temps de " communication ", Pierre Sansot poursuit son projet singulier, récemment marqué par un Bon usage de la lenteur, de la marche ou de la séduction.
De cette conversation ordinaire qui n'est pas l'apanage de quelques nantis, nul n'est exclu, à condition d'apporter son écot, en l'occurrence des phrases, des pensées, des élans de l'esprit qui lui appartiennent en propre.
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Après Du bon usage de la lenteur, Pierre Sansot propose ici un bon usage de la séduction . Suite de courtes fictions, qui sont autant de variations sur le thème du renoncement au monde, ce livre renoue avec le ton des moralistes français. Tour à tour drôle, provocant, sarcastique, violent ou tendre, il témoigne d'abord d'un grand amour des femmes et de la vie. Et si l'auteur - qu'on reconnaîtra sous bien des masques - renonce à la séduction, que la haine, l'égoïsme ou la volonté de dominer défigurent, c'est au profit d'une écoute plus attentive des êtres et des choses. Le monde alors ne disparaît pas tout à fait : il existe avec moins d'arrogance , et permet à l'auteur d'aborder aux rivages, peu décrits ou parcourus, de la tendresse. J'ai mis un terme aux jeux souvent insignifiants, parfois cruels de la séduction. J'ai pris le risque d'aimer et de m'exposer. Je me dis que je suis en mesure de souffrir si les circonstances l'exigent et qu'à me réserver, comme je le faisais autrefois, je passais à côté de la vie. Quoi qu'il arrive, ma joie à exister aura été sans commune mesure avec mon ancienne façon élégante, distraite de briller, de conquérir.
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(Texte provisoire) Dans ce recueil sont réunis huit textes inédits ou publiés dans des revues aujourd'hui introuvables, qui sont autant de plongées dans l'univers sensible, toujours en mouvement, attentif aux riens qui emplissent nos vies, dans lequel s'épanouit la pensée de Pierre Sansot.
Pierre Sansot (1928-2005), philosophe, anthropologue et écrivain, a enseigné la philosophie et l'anthropologie à l'université de Grenoble, puis à l'Université Paul-Valéry de Montpellier. Après Poétique de la ville, paru en 1973, il publie de nombreux ouvrages dont plusieurs connaissent un large succès commercial et critique.
Eclectique et buissonnière, son ouvre a la particularité de s'attacher au repérage des petites choses. Au fil des ans il s'intéresse aux sujets les plus variés : paysage, conversation, rugby, jardins, etc. Pierre Sansot a toujours surpris et séduit. Brouillant les frontières entre sociologie et littérature, il a réenchanté le texte scientifique. Ses derniers textes reflètent une morale attentive à soi et à l'autre, délestée du bavardage et de l'agitation. -
"On nous apprend à nager, à escalader, à sauter les haies, à descendre des torrents, à danser sur des valses à trois temps, à voguer dans les airs en chevauchant un deltaplane. Mais nul ne nous enseigne à traverser l'existence.
Néanmoins, Hélène aurait dû passer d'une rive à l'autre sans fracas. Elle possédait l'immédiateté joyeuse de celles qui plongent au creux des vagues les plus hautes et qui en resurgissent souveraines. Elle possédait l'aisance de celles qui, d'un geste sûr, cueillent sur un arbre les fruits arrivés à maturité. Elle aimait les gens, les innombrables façons qu'ils ont de sourire, de se rencontrer ou de s'éviter. Dans le malheur, demeurait en elle une part préservée qui considérait avec amusement le spectacle pathétique qu'elle offrait aux autres.
Alors, Hélène, pourquoi si souvent avoir boudé la vie, l'avoir invectivée, t'être éloignée de ton mari, puis de ton fils avant d'avoir trouvé bien tard l'apaisement dans un service hospitalier ? Et devenue enfin une vivante, de transmettre à tes compagnes de misère le don de vie ?" Pierre Sansot est l'auteur de, entre autres, Les gens de peu (P.U.F, 1992) et Du bon usage de la lenteur (Payot, 1998). -
"Voilà un homme qui prépare son bac chez les romanichels, et l'agrégation dans les bals musettes. Enseignant dans un collège de Marmande, il plaide pour la liberté d'arriver en retard, initie ses élèves au rugby en comparant la mêlée à la philosophie de Merleau-Ponty. Bidasse chez les chasseurs alpins, visiteur de cimetières, noctambule amateur de jardins publics, cafés de gare et bordels d'Agen, Sansot est de ces poètes de l'orthographe auxquels la virgule évoque "une mouche sur la gorge d'une belle"." («Télérama»)