Le développement de l'historiographie de l'art, au cours du XIXe siècle, a été grandement favorisé par l'invention puis les progrès de la photographie. Peu à peu, les chefs-d'oeuvre de la peinture et de la sculpture ont fait l'objet de campagnes photographiques menées dans toutes les grandes collections publiques. L'enseignement de l'histoire de l'art a profité de cette documentation sous la forme de projections lumineuses qui, à partir des années 1890, l'accompagnent d'abord en Allemagne, puis dans les autres pays européens.Roland Recht consacre sa leçon de clôture à la projection lumineuse, outil dont tous les enseignements d'art ou d'archéologie se servent depuis plus d'un siècle. L'introduction du projecteur dans la salle de cours a non seulement modifié les comportements de l'orateur et du public, mais a également contribué, d'une certaine façon, à redéfinir les orientations de l'histoire de l'art. Les possibilités qu'offrent aujourd'hui certains logiciels favorisent tout particulièrement une nouvelle approche de l'oeuvre d'art visible sur l'écran.
Associée déjà aux plus grandes institutions du savoir en France (Institut, Académie française, CNRS, universités, Musées de France, etc.), la Librairie Arthème Fayard prête au Collège de France son concours pour faire connaître l'oeuvre des grands spécialistes de toutes les disciplines du savoir humain. Des langues mortes pour certaines intelligibles aux découvertes sur la matière, de la littérature à la biologie moléculaire, voici donc, sous la forme de brefs et élégants volumes le meilleur de ce que peuvent délivrer à un public attentif l'aristocratie de nos savants et de nos penseurs.
En remontant le temps et en publiant en premier les leçons inaugurales prononcées dernièrement, nous espérons faire mieux connaître une institution fondée par François Ier et rassemblant aujourd'hui encore le meilleur des élites intellectuelles français.
Cette publication accompagne l'exposition Un musée révolutionnaire Le musée des Monuments français d'Alexandre Lenoir au musée du Louvre du 7 Avril 2016 au 4 Juillet 2016. Journée-débat sur Alexandre Lenoir avec participation de l'auteur Roland Recht au musée du Louvre. Les oeuvres d'art ne nous intéressent pas seulement en raison de leur valeur historique et artistique, mais aussi parce qu'elles ont pour ainsi dire une seconde histoire, celle de leur accession à un statut patrimonial. C'est cette histoire que l'historien de l'art se propose d'étudier. Dans la mesure où il procède à un transfert qui fait passer l'objet de sa destination cultuelle ou fonctionnelle primitive à une nouvelle vie, à la fois aux plans esthétique et historique, le musée constitue une mise en scène et un dispositif parfaitement réglés. À travers une série d'études ponctuelles, Roland Recht analyse les changements qui affectent notre relation aux objets esthétiques, depuis l'Élysée d'Alexandre Lenoir jusqu'au Grand Louvre ouvert en 1993. Il s'intéresse à ce moment décisif où l'oeuvre d'art et le monument qui l'abrite se trouvent sacralisés. L'auteur examine quelques cas de « réhabilitations », comme celle des primitifs ou de l'art roman, et montre ainsi comment l'histoire de l'art construit ses objets. Il s'interroge enfin sur la redoutable mutation qui gagne aujourd'hui les grandes institutions patrimoniales et sur les effets néfastes qu'elle exerce sur la vie de l'esprit. Cette nouvelle édition d'un livre qui fit date s'enrichit de trois études consacrées au rôle joué par Prosper Mérimée et par Viollet-le-Duc dans le sauvetage du patrimoine monumental .- Une nouvelle édition de l'ouvrage de Roland Recht, enrichie de trois études, à l'heure où le Louvre célèbre Alexandre Lenoir du 7 avril au 4 juillet 2016 ;
- Une analyse des changements qui affectent notre relation aux objets esthétiques, depuis l'Élysée d'Alexandre Lenoir jusqu'au Grand Louvre ;
- Une réflexion sur l'histoire de l'art et son objet ;
- Une méditation sur l'avenir de nos musées et la conservation du patrimoine.
Titulaire de la chaire d'histoire de l'art européen médiéval et moderne au Collège de France, Roland Recht dévoilera ici ses lectures des oeuvres de René Magritte, Robert Filliou, Marcel Broodthears, Jean-Luc Godard, Ian Hamilton Finlay, Anselm Kieffer, Giuseppe Penone, Claudio Parmiggiani, Sarkis, Hubert Duprat, Etienne Pressager, Claire Roudenko-Bertin, Thomas Huber et Lee Ufan.
Ce nouvel ouvrage du grand médiéviste Roland Recht, professeur honoraire au Collège de France, part de l'idée que l'art gothique n'a pas été saisi à la fois dans ce qu'il a d'innovant et de créatif par rapport à la période romane, mais aussi à travers l'histoire de sa réception, qu'elle soit médiévale ou bien moderne. L'auteur commence par analyser les aspects spécifiques de la production artistique au Moyen Âge : la grande mobilité des hommes, des modèles et des oeuvres ; la lente conquête d'une représentation du corps et du portrait ; la redécouverte de l'espace privé et de la nature ; la relation dialectique entre les manières et les comportements de la société et leur stylisation dans l'art autour de 1400 ; l'invention proprement révolutionnaire de l'architecture dite gothique. Autant de caractères originaux des derniers siècles du Moyen Âge.
Nous sommes en 1839 : Alexandre de Humboldt est chez Arago à Paris. Celui-ci lui montre les premiers résultats de Daguerre. Il écrit à Carl-Gustav Carus, le disciple de Friedrich, pour lui dire son enthousiasme devant cette découverte prodigieuse : « Le ton général, doux, fin, mais comme bruni, gris, quelque peu triste... » Lettre emblématique qui vient relier photographie et romantisme, science et peinture. Lettre qui fonctionne ici comme le frontispice d'un essai où viennent se superposer, comme une surimpression presque cadencée, tous les signes avant-coureurs de la photographie. Théorie du jardin-paysage, problématique du cadre et du champ, récurrence du thème de la fenêtre, art de la silhouette, déploiement muséal des images, transparents et enfin diaporamas.
Roland Recht propose une nouvelle définition de l'art des cathédrales, en montrant d'abord qu'il est contemporain d'un besoin de voir pour croire dont témoignent, entre la fin du XII? siècle et le début du XIII?, l'élévation de l'hostie au moment de la consécration, l'exposition et la multiplication des reliques, mais aussi la visibilité de l'activité évangélique de saint François ou encore les développements que connaît alors la science optique, s'inspirant des traités grecs et arabes antérieurs. L'architecture des cathédrales devient le support d'une profusion d'images qui rendent visibles les enseignements de l'Écriture, tout en étant traitée elle-même comme une image, sollicitant incessamment le regard, à la faveur du pouvoir naissant des maîtres d'oeuvre qui se soucient d'en augmenter les valeurs visuelles, par exemple avec les moyens de la polychromie.L'analyse des conséquences de ce changement sur l'ensemble des oeuvres, dans la sculpture qui gagne en expressivité, dans l'orfèvrerie qui met en scène les reliquaires et dans la composition des vitraux, mais aussi et surtout dans la structure des grands édifices caractéristiques - Saint-Denis, Chartres, Bourges -, débouche sur une nouvelle interprétation de l'espace de la cathédrale qui en renouvelle entièrement notre appréhension.
À l'heure où les expositions monstres et spectaculaires d'artistes starisés recueillent la ferveur du public toujours plus nombreux, Roland Recht, professeur au Collège de France, revient ici sur les défis auxquels est confrontée l'histoire de l'art prise en tenaille entre des impératifs de rentabilité invasifs et la déprofessionnalisation du métier, confié de plus en plus à d'honnêtes gestionnaires peu au fait de l'art. Mais le pessimisme actif de Recht est avant tout dans la proposition et le ressort : c'est une nouvelle éducation du regard vers quoi il s'agit de tendre.
Ce livre traite pour la première fois de la richesse des paysages monumentaux du rhin, depuis les alpes centrales jusqu'au delta de la mer du nord.
Les frontières entre les pays qui bordent le fleuve s'effacent au profit des relations artistiques ou de la circulation intense des artistes et des oeuvres de part et d'autre de ses rives, depuis la conquête romaine jusqu'à l'éclectisme du xixe siècle. après une introduction consacrée à la structure physique et géographique des régions rhénanes et à leur histoire mouvementée, l'auteur retrace l'histoire de l'art qui se déploie le long des mille trois cent vingt kilomètres.
Le corps de l'ouvrage est consacré à un itinéraire qui nous mène de disentis à delft, des basiliques ottoniennes aux résidences princières, des sculptures romaines aux reliquaires gothiques, des primitifs de cologne aux peintres baroques. chaque oeuvre d'art - architecture, décor sculpté ou peint, peinture, orfèvrerie, tapisserie - est resituée dans son contexte historique et fait l'objet d'une présentation synthétique qui rend compte des recherches les plus récentes.
Grâce aux illustrations en couleurs, pour la plupart inédites, réunies dans ce livre, se déploie un panorama d'une richesse exceptionnelle, qui nous fait accéder à la véritable mémoire culturelle et artistique de l'europe.
Précieux et fragiles, les livres manuscrits demeurent protégés dans les réserves des bibliothèques, laissant méconnu tout un pan de l'histoire de l'art. En réunissant des exemples parfois célèbres, le plus souvent peu connus, allant du Ve au XVe siècle, Roland Recht nous révèle le monde de l'enluminure médiévale. Donnant la priorité aux oeuvres, restituées à l'aide de reproductions d'une grande qualité, Roland Recht les accompagne d'un texte à la fois informé et sensible. Les miniatures qui ornent les manuscrits sont non seulement considérées ici sous leur aspect " documentaire " - qui nous renseigne sur la mentalité et la spiritualité médiévales - mais surtout en tant qu'oeuvres d'art. Le parcours que propose l'auteur n'est pas chronologique. En premier lieu, il éclaire la signification du livre et des images, puis il insiste sur l'importance du couple commanditaire - peintre auquel on doit ces grandes créations de l'art de tous les temps. Roland Recht aborde ensuite les singularités de l'enluminure médiévale, successivement par l'étude de l'ornement, de l'expression et de l'espace. D'abord simple accompagnement du texte, la peinture dans le livre finit par occuper une place croissante sur la page, au point de mobiliser toujours davantage l'attention du lecteur sur elle, sur ses audaces colorées, sur l'inventivité dont elle témoigne, sur le sens qu'elle véhicule. Ce livre raconte comment, dans l'Occident médiéval, l'art visuel est né à partir de l'écrit, puis a rivalisé avec lui pour, en fin de compte, s'en émanciper.
Ce recueil de textes, présentés dans une édition soignée, réunit les contributions d'une trentaine d'historiens de l'art, s'interrogeant sur leur discipline : étude des formes du discours portant sur les oeuvres d'art, conditions historiques et idéologiques dans lesquelles ils ont été élaborés... Les évolutions des récentes décennies ont aujourd'hui amené l'histoire de l'art aux confins d'autres spécialités dont elle s'est enrichie. Cette édition présentant l'état des plus récentes recherches, constitue en elle-même une contribution précieuse à la connaissance de l'histoire de l'art et à son évolution. Les 26 planches illustrées, de belle facture, sont reproduites en fin de volume. Un important corpus de notes accompagne chacune des interventions présentées ci-après :
Un important corpus de notes accompagne chacune des interventions présentées ci-après :
Héritages érudits et constructions nouvelles
- L'art de rassembler : la naissance de la bibliographie systématique en histoire de l'art
- The Berlin School and the Republic of Letters
- Projecteur sur une zone d'ombre dans l'histoire de l'histoire de l'art médiéval : le cours inédit d'archéologie médiévale de Jules Quicherat (1814-1882)
Controverses
- "La bataille dure encore entre les pontifes de l'Antiquité et les Paladins du Moyen Âge" : la querelle de la " première Renaissance " française
- Courajod et le problème de la Renaissance
- Marcel Reymond et la haine de l'antique
Histoire visible, histoire écrite
- Notes pour une anthropologie historique de l'histoire de l'art : le cas de l'histoire de l'art pendant la Révolution française
- Apprendre à "voir" l'histoire de l'art. Le discours visuel des planches de l'Histoire de l'art par les monuments de Séroux d'Agincourt
- Le livre d'histoire de l'art en France (1810-1850) - une genèse retardée Françoise Hamon
- 1800-1840 - Le regard de l'architecte-dessinateur
- Connaisseurs français au milieu du XIXe siècle : tradition nationale et apports de l'étranger
- Histoire/histoires : Sur les traces de Léonard
- Photographies d'oeuvres d'art anciennes au XIXe siècle : bilan et perspectives de la recherche
- Le Collectionneur et le musée, ou comment infléchir l'Histoire de l'Art ?
- De la collection à l'histoire : sur la genèse et la structure de l'Histoire des arts industriels au Moyen Age et à l'époque de la Renaissance de Jules Labarte
Frontières du discours
- L'histoire de l'art selon Gautier et Baudelaire
- L'histoire de l'art entre histoire et esthétique : le cas de Taine
- Robert de La Sizeranne : entre l'esthétique et l'histoire
- De Berheim à Focillon : la notion de suggestion entre médecine, esthétique, critique et histoire de l'art
Idéologies
- Art d'Orient / Art d'Occident. Les débats sur l'apport oriental dans l'architecture médiévale française au XIXe siècle
- Ethnicisation de l'histoire de l'art en France 1840-1870 le modèle philologique
- L'histoire de l'art des vaincus. L'Alsace et son art dans l'historiographie française entre 1870 et 1918
- Studieren und photographieren : Arthur Haseloff, ein deutscher Mitarbeiter von André Michels Histoire de l'art et idéologie politique chez Jules Renouvier et Louis Dimier
- Erudition et engagement politique : la double vie de Louis Dimier
Formalismes
- Le schéma de composition. Outil et symptôme de la perception du tableau
- La grammaire comme modèle de l'histoire de l'art
- Giovanni Morelli and the French
- Apollinaire historien du présent : invention et destin de l'orphisme
- Writing nineteenth-Century Art, Then and Now
Mathieu Pernot livre ici une nouvelle vision de l'exil où des « migrants » retrouvent leur identité et leur humanité. Une partie des oeuvres présentées sont en effet nées d'une collaboration directe avec les exilés eux-mêmes : un astrophysicien syrien reconstitue la voute céleste de son trajet, un botaniste commente les planches de botanique de végétaux du pourtour méditerranéen etc... À la grande diversité des documents (photos, cahiers, vidéos, gravures, dessins) viennent s'ajouter deux textes signés par des plumes de renom : l'historien de l'art Roland Recht et l'historien Patrick Boucheron.
Les Musées de la Ville de Strasbourg organisent en collaboration avec l'Université de Strasbourg une grande manifestation pluridisciplinaire consacrée à la vie culturelle strasbourgeoise entre 1880 et 1930. « Laboratoire d'Europe, Strasbourg 1880-1930 » a pour ambition de montrer comment la ville est alors devenue un laboratoire dans lequel de nouveaux savoirs et des formes inédites ont surgi des croisements et fécondations, voire oppositions, entre cultures allemande, française, et plus largement européenne. L'exposition montre la remarquable floraison artistique des arts décoratifs, liée à l'urbanisme naissant, ainsi que l'affirmation d'une université européenne de tout premier rang, qui rayonne grâce à ses illustres figures de chercheurs, enseignants et étudiants. L'université de Strasbourg constitue alors des collections encyclopédiques de premier plan, tandis que les musées de la Ville rassemblent d'exceptionnelles collections, aujourd'hui singulières dans le paysage muséal français. Dans les années 1920, la ville voit éclore des expériences novatrices, telles l'Ecole des Annales, fondatrice de la science historique contemporaine, ou la création du phare moderniste de l'Aubette. Ainsi, arts, sciences et idées sont-ils réunis pour faire revivre dans ses complexités la double identité de la ville ainsi que l'ambition, dont elle porte aujourd'hui l'empreinte, d'une culture humaniste européenne.
Le catalogue de l'exposition restitue le foisonnement artistique, culturel et scientifique qui se déploie dans l'exposition. D'un côté, les nombreuses contributions des spécialistes illustrent les multiples facettes du ferment qui anime et transforme la ville entre 1880 et 1930 : le développements des arts décoratifs et l'action de nouveaux groupes d'artistes, tels que le groupe de Saint Léonard et le groupe de Mai, la constitution des collections muséales et universitaires, la création d'une université moderne et à l'avant-garde dans les méthodes pédagogiques, la naissance du conservatoire et de l'Opéra, le projet moderniste de l'Aubette. Une attention particulière est accordée aux protagonistes de cette époque, souvent peu connues du grand public mais qui ont pourtant influencé profondément l'historie de Strasbourg. Une iconographie variée, mêlant oeuvres d'arts, objets et spécimens scientifiques, documents et photographiques historiques restituent l'univers visuel de cette période.
Cet ouvrage obéit tout ensemble aux pratiques des sciences sociales et à l?exercice biographique. Il mixe l?aléatoire d?un parcours singulier et les jalons d?une trajectoire académique exemplaire, et prend le parti de la micro histoire pour tendre à la démonstration de problématiques générales, sous la forme d?une « conversation d?entre soi ».
Libre, elliptique, à l?écart des censures, spontané dans le flux ou le silence, adroit pour arpenter les champs personnels sans rien dévoiler d?une vie privée, l?opus s?engage dans un récit à deux voix où le témoignage cède devant une analyse historique et historiographique « grand angle » de l?Histoire de l?art. Conduit au c?ur du bureau devenu atelier mais multiscallaire lorsque le JE fait valeur pour cette pratique spécifique de l?histoire, ce dialogue propose les lignes et les courbes d?une vie intellectuelle qui traverse un second XXe siècle autant qu?elle le modèle et s?en saisit pour l?étude.
Le sculpteur Nicolas Gerhaert de Leyde (vers 1430-1473) est considéré comme l'un des plus important artistes de la fin du XVe siècle au Nord des Alpes, auteur d'innovations décisives tant sur le plan formel qu'iconographique. Le parcours européen de cet artiste, depuis les Pays-Bas dont il était probablement originaire jusqu'en Autriche, comprend un séjour marquant à Strasbourg entre 1462 et 1467. Il y réalise plusieurs ensembles conséquents, en particulier l'épitaphe du chanoine de Busnang dans la chapelle Saint-Jean de la cathédrale (datée 1464 et signée) et surtout le portail de la Chancellerie de la ville, bâtiment aujourd'hui disparu mais dont quelques fragments sculptés subsistent.
L'ouvrage présente une grande partie de l'oeuvre sur bois et sur pierre de cet artiste, dont le Musée de l'oeuvre Notre-Dame conserve quatre bustes d'hommes en grès dont le très célèbre Homme accoudé mélancolique, véritable " portrait de la conscience de soi du sujet moderne ". Elle permet en particulier de rassembler les deux fragments encore existants du décor du portail de la Chancellerie de Strasbourg, la Tête d'homme barbu du Musée de l'oeuvre et son pendant, la Tête de jeune femme conservée au musée de Francfort.
Il s'agit également d'évoquer, en présentant un ensemble d'autres chefs-d'oeuvre de la sculpture européenne, l'influence décisive de l'oeuvre de Nicolas de Leyde dans l'espace rhénan entre Bâle et Cologne, mais aussi dans l'ouest et le sud de l'Empire et jusqu'en Autriche, dans l'actuelle Slovaquie et les régions limitrophes. L'ouvrage montre ainsi comment Nicolas de Leyde reprend à son compte la tradition d'une sculpture physionomiste, les innovations picturales de Van Eyck