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Sandrine Baume
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face aux critiques antiparlementaires, virulentes, de l'entre-deux-guerres, et au désenchantement à l'égard des institutions républicaines, kelsen offre une définition de la démocratie qui affronte les oppositions classiques à cette forme de gouvernement.
aux objections qui délégitiment le jeu démocratique, sous prétexte qu'il est incapable de produire la " bonne décision ", kelsen offre son relativisme mettant
au coeur de la vie des institutions les conflits et leur résolution pacifique. ses réflexions sur le phénomène démocratique et son relativisme juridique se font écho et dessinent une doctrine cohérente marquée en profondeur par le refus de la transcendance et le renoncement à la règle " juste ".
suscitée par les bouleversements politiques qui surgissent après 1918, la question de la stabilité dès institution démocratiques s'impose, non seulement à kelsen, mais également à d'autres juristes, tels hermann heller et cari schmitt. la diversité des réponses données, témoignant d'orientations doctrinale divergentes, notamment libérale, social-démocrate, étatiste voire autoritaire, souligne paradoxalement le faisceau de questionnements qui leur est commun, relatif à la pérennité de l'état et aux modes d'intégration de la pluralité.
face à ces interrogations brûlantes, la contribution scientifique de kelsen réside dans la théorisation du compromis comme mécanisme de résolution des conflits, propre à la démocratie parlementaire.
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Carl Schmitt, penseur de l'état ; genèse d'une doctrine
Sandrine Baume
- Presses De Sciences Po
- Academique
- 24 Janvier 2008
- 9782724610543
La doctrine de l'État de Cari Schmitt, souvent délaissée au profit d'autres facettes de son oeuvre, constitue pourtant le lieu où s'incarnent ses théories du politique et de la Constitution. Le juriste allemand y consigne les bouleversements institutionnels traversés par l'Allemagne au XXe siècle. En 1914, il pense encore l'État dans sa conformité à la légalité, alors qu'à la chute de l'Empire, il ne considère les organes étatiques que dans leur usage de la décision et leur aptitude à affronter les situations d'exception. Dans une perspective inédite, à partir d'une étude systématique de ses écrits relatifs à l'État, cet ouvrage relie la théologie politique de Schmitt, son anti-individualisme, comme sa définition singulière du politique, à ses propositions de refonte des institutions. La reconstitution de sa doctrine de l'État éclaire d'un jour nouveau l'affrontement entre ses partisans et ses adversaires et explique, malgré les compromissions avérées de Cari Schmitt avec le nazisme, la persistance de sa pensée dans la vie intellectuelle après Nuremberg.