Les voix de deux amants s'entrelacent dans une nuit de ferveur. Dans ce huis clos, se mêlent l'amour et la mort, la peur et le désir, la passion et la tendresse. Au rythme hypnotique d'une conversation fiévreuse, le lecteur entre dans l'intimité du couple et se laisse emporter dans un voyage initiatique où les symboles se multiplient : feu, serpents, oiseaux et l'antique combat entre bien et mal.
J'ai l'âme gavée de poussières.
Morceaux d'étoiles crachés.
Depuis que le ciel tombe.
Dans le même esprit que ses romans, les poèmes de Simon Johannin sont ceux des belles âmes esseulées dans un monde souvent aride et brutal. Les voix crient la liberté dans des vers délestés de leur ponctuation, aussi vifs que des éclairs. Des voyous pas méchants, des jeunes gens pas prêts quoique robustes se chamaillent pour trouver une place au soleil. La précarité guette le porte-monnaie et les sentiments avec la même férocité. Pourtant, devant le vertige du quotidien, il s'agit de ne pas tomber dans les écueils du ressentiment, de s'acharner à trouver du sens et du plaisir, pour que l'amour jaillisse de la noirceur avec éclat.
Ici, c'est La Fourrière : un village de nulle part où l'on vit retiré et un peu hors-la-loi. Les gamins tabassent les chiens, dépècent les agneaux et jouent au milieu des carcasses d'animaux. Les charognes s'entassent, dégoulinent, ça sent la mort dans toutes les maisons. Puis vient le temps de partir. Aller voir le monde. Trouver une issue. Entre tendresse et rage, camaraderie et violence, l'été se termine, l'enfance aussi.
Paradis ?
Nés respectivement en 1991 et 1993, Capucine et Simon Johannin racontent des histoires et jouent avec les formes. Nino dans la nuit est leur premier livre en commun.