Eva Einarsdottir se sépare de son fiancé et rentre chez elle en Islande après avoir vécu à New York. Un ami d'amis lui a offert un logement gratuit, au centre de Reykjavik, dans une tour high-tech équipée des technologies dernier cri en matière de sécurité et de surveillance. Elle ne reconnaît pas ce pays dans lequel elle revient, les pêcheurs ont disparu et les cadres de banques et les traders ont envahi la ville. Eva se transforme, elle sort de moins en moins de cet appartement, elle fait des cauchemars, rencontre des gens étranges dans l'immeuble, se laisse envahir par une voisine. Peu à peu une tension s'installe. La sensation de menace s'intensifie à mesure que l'oeuvre avance, et culmine dans une seconde partie insoutenable.
Quoi de plus efficace pour échapper au stress de la vie citadine qu'une virée en 4x4 sur les hauts plateaux désertiques de l'est de l'Islande avec un coffre rempli d'alcool et d'herbe ? Les deux jeunes couples qui s'y risquent ne sont pas au bout de leurs surprises. Perdus dans le brouillard et la neige ils entrent en collision avec une maison qui ne devrait pas se trouver là et dans laquelle vit un vieux couple qui leur offre l'hospitalité.
Le monde et le temps se mettent alors à se transformer, la violence devient palpable. Les voyageurs essaient d'échapper à cette étrange maison et à ses occupants, mais ils y retournent inexorablement.
Dans l'atmosphère de plus en plus lourde, les problèmes des quatre protagonistes font lentement surface. Plus ils tentent de fuir ce désert de rocs et de sable et ses barrages abandonnés, plus leurs conflits sous-jacents et leurs traumatismes refoulés apparaissent au grand jour. La nature qu'ils voulaient découvrir n'a plus rien de romantique, elle perd tout attrait et ne révèle que sa rudesse et son animalité. Le paysage devient agression. Steinar Bragi intègre au thriller fantastique classique des éléments empruntés aux légendes islandaises, et donne ainsi une version islandaise d'un genre international.