Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
Prix
Zijian Chi
-
Quand la rivière se libère de sa ceinture de glace et de neige, quand les arbres reverdissent et que les azalées fleurissent à nouveau, la réserve ornithologique de Wacheng reprend vie pour le grand bonheur des canards, des sarcelles et même des cigognes qui viennent nicher jusque sur le temple de la Déesse. Les habitants de cette petite ville aux hivers interminables ne cessent de proclamer les mérites des oiseaux migrateurs et nourrissent leurs légendes, comme celle qui voudrait que leurs ailes servent de registre des vivants et des morts au dieu des Enfers. Il y a les gardiens de la réserve Dents de Fer et Noiraud, les trois nonnes du temple, et puis les petits marchands de la rue de la Paix, les cuisiniers au wok, coiffeurs, cordonniers, vendeurs d'huile, fabricants de fleurs en papier, vendeurs de beignets torsadés. La forêt retentit de bruits d'ailes et la destinée des oiseaux s'enchevêtre avec les passions, manigances et secrets des humains, dans une narration savoureuse et envoûtante.
-
En 1910 une épidémie de peste, la dernière de la planète, frappe Harbin, dans la région la plus au nord de la Chine. C'est une ville nouvelle et dans le désordre des ruelles enneigées se côtoient Russes, Japonais et Chinois, tout un monde cosmopolite et truculent. Avant que l'épidémie ne réduise tous les bonheurs en miettes.
En s'appuyant sur un formidable travail de documentation et de recherche, Chi Zijian a entrepris de dessiner une carte de la ville puis installé sur cette carte les scènes de son roman, les pavillons avec jardin, les églises, l'entrepôt de céréales, l'auberge des Trois Kangs, les maisons closes, la distillerie, l'écurie où dort le cocher de fiacre, les deux ormes et leur nuée de corbeaux, la pharmacie, le magasin de bonbons... C'est ainsi que le vieil Harbin a repris vie, avec les multiples histoires de ses habitants enchevêtrées les unes aux autres, dans une épopée vibrante d'énergie et de volonté de survivre. -
C'est toute la vie d'un village perché à flanc de montagne, dans l'extrême nord de la Chine, qui se découvre à nous : le forgeron, le héros de guerre, le boucher qui allume sa pipe au feu du soleil, l'embaumeuse, le vendeur de tofu, la séduisante patronne du moulin à huile, le policier exécuteur des basses oeuvres, autrement dit bourreau, dont personne ne veut serrer la main qui a tué peut-être un innocent. Les amours, les vengeances, les secrets se dévoilent par petites touches et s'entrecroisent, tel un puzzle musical où chaque pièce viendrait ajouter sa note à l'ensemble de la partition. Et la beauté et la puissance de la nature qui entoure les hommes donne une dimension grandiose à ce monde étonnant, truculent dont les péripéties nous font frémir et vibrer jusqu'à la dernière page.
-
Ecoutez la voix d'une femme qui n'a pas de nom car son histoire se fond avec celle de la forêt de l'extrême nord de la Chine. Elle partage avec son peuple une vie en totale harmonie avec la nature, au rythme des migrations des troupeaux de rennes et du tambour des Esprits frappé par les chamanes. On y rencontre des hommes vigoureux comme des arbres, un vieillard élevant un autour pour se venger du loup qui l'a rendu infirme, un chamane qui tisse une mirifique jupe en plumes pour prendre au piège la femme qu'il aime, et aussi les guerres et les convoitises extérieures qui viennent menacer ce monde fragile.
Sa voix coule comme l'eau, de sa venue au monde annoncée par un renne blanc à son grand âge qui n'attend plus que des funérailles dans le vent. Et lorsque sa voix se tait, elle continue à résonner en nous comme si quelqu'un de très lointain nous était devenu très proche et ne voulait plus nous quitter.
-
Il faut d'abord imaginer ce Grand Nord de la Chine aux si longs hivers, les fleurs de givre sur les vitres et l'explosion vitale des étés trop brefs. Puis Xiao'e, une jeune fille modeste, pas spécialement belle, dit-elle, pour qui la vie n'a jamais été tendre. Et puis Léna aux yeux gris-bleu et au mode de vie raffiné, qui joue du piano et prie en hébreu, dont le visage exprime une solitude infinie. Xiao'e rencontre donc Léna, une vieille dame juive dont la famille s'est réfugiée à Harbin après la révolution d'Octobre. Tout semble les opposer, pourtant on découvrira qu'un terrible secret les lie. C'est un monde où les fantômes côtoient les supermarchés, où les blessures de l'enfance restent vivaces. A la fois désabusé et espiègle, tragique et gai. L'écriture de Chi Zijian est, elle, à la fois étincelante et d'une infinie délicatesse. Un auteur qui n'a pas fini de nous enchanter.
-
-
Fillette ou jeune veuve, les femmes qui habitent les deux récits de Chi Zijian ont les pieds dans la terre des campagnes chinoises et les yeux au plus près du ciel.
Deux récits dans ce recueil :
Enfance au village du Grand Nord : raconte l'histoire d'une enfant placée chez sa grand-mère parce qu'elle est trop « insupportable, bavarde et désobéissante. » Au fil des jours la petite fille va changer, en rencontrant notamment sa vieille voisine Nainai, ou en découvrant le secret de son grand-père.
Toutes les nuits du monde : Une jeune femme a perdu son mari dans un accident de voiture. Il s'agit plus d'un récit d'atmosphère. La jeune femme entreprend un voyage dans un village minier et erre au fil de ses rencontres, de ses conversations.
Déjà paru aux éditions Picquier : Bonsoir, la rose
-
Quatrième de couverture « .... La Quatrième Epouse reste étrangère à cette effervescence printanière. Les souvenirs de son enfance la submergent. C'était à la campagne, pas très loin de la ville. Après la mort prématurée de ses parents - elle avait alors huit ans -, son oncle maternel l'avait adoptée. La famille vivait de cultures maraîchères, médiocrement les bonnes années, avec beaucoup de difficultés quand la récolte était mauvaise. La Quatrième Epouse avait beaucoup souffert du caractère acariâtre de sa tante qui, percluse de douleurs, toujours malade, était trop fragile pour travailler dans les champs. En revanche, elle débordait d'énergie pour humilier et maltraiter la petite, allant jusqu'à lui reprocher sa présence. La Quatrième Epouse se rappelle encore comment sa tante lui criait dans les oreilles et comment celle-ci ponctuait ses insultes de coups de pied dans les jambes. La Quatrième Epouse ne se souvient pas d'avoir jamais mangé à sa faim. On lui reprochait continuellement sa « goinfrerie » et d'être la ruine de la famille... »
-
-
Fillette ou jeune veuve, les femmes qui habitent les deux récits de Chi Zijian ont les pieds dans la terre des campagnes chinoises et les yeux au plus près du ciel.
Elles aiment les tours de magie, les histoires de revenants, les nuages qui dansent dans le ciel immense.
Elles ont le coeur grand ouvert aux rencontres et savent découvrir le secret des plus humbles, le tendre aubier sous l'écorce.
Et quand approche le moment des adieux, à la saison qui s'achève ou aux êtres chers qui disparaissent, elles lèvent les yeux vers les étoiles et accueillent la nuit qui vient.