Compilée dans le Kojiki et le Nihon shoki sur ordre impérial au seuil du VIIe siècle, la mythologie japonaise est presque sans équivalent en Asie : d'une ancienneté avec laquelle seules les traditions chinoises peuvent rivaliser, elle préserve la mémoire de la culture archaïque du Japon tout en constituant un véritable conservatoire de presque toutes les mythologies de l'Asie de l'Est et du Nord-Est.
Terra incognita pour l'Occidental qui, tel Alexandre, ne s'aventure jamais au-delà du monde indien, la mythologie japonaise est pourtant d'une richesse et d'une originalité qui ne le cèdent en rien à ses homologues gréco-romain, nordique ou hindou.
De la création de l'archipel par le couple incestueux Izanaki et Izanami à la descente sur Terre de l'ancêtre de la lignée impériale, en passant par l'origine de la mort ou des céréales, la querelle entre la déesse du Soleil et le trublion cosmique Susanowo, ces légendes, loin d'être un fossile culturel, sont le témoignage d'une pensée mythique restée bien vivante.
La Chine n'est pas qu'un pays : c'est un monde en soi, qui plonge ses racines dans une histoire trois fois millénaire.
En huit chapitres chronologiques, Damien Chaussende retrace cette histoire, de la naissance de l'écriture vers 1200 avant Jésus-Christ jusqu'à la chute de l'empire des Qing en 1912. Il présente pour chacune des grandes périodes l'essentiel du cadre événementiel et ce qu'il faut en retenir pour comprendre une culture riche et foisonnante. Il fait en outre la part belle à de multiples anecdotes historiques, aux personnages et aux grandes oeuvres qui forment le bagage culturel de tout un chacun dans la Chine d'aujourd'hui.
Véritable petit guide, il sera utile aux amoureux de la Chine, aux étudiants et apprentis sinologues et à tous ceux qui souhaitent découvrir les grands jalons de l'empire du Milieu avant son entrée dans la modernité du XXe siècle.
Disciple de Platon, précepteur d'Alexandre le Grand, fondateur du Lycée, Aristote est une figure majeure de notre civilisation. Celui que l'on nomme «?le Stagirite?» du fait de sa ville de naissance, Stagire, a pensé et écrit sur tous les sujets?: métaphysique, physique, politique, éthique, poétique, logique... au point de devenir le principal philosophe encyclopédique de l'histoire de la philosophie. Penseur des causes et des fins, inventeur du syllogisme et des catégories, Aristote fait de la philosophie la science suprême englobant toutes les autres. Deux mille trois cents ans après sa mort, force est de constater que sa pensée est encore un passage nécessaire pour qui veut s'initier à la philosophie. Pierre Pellegrin brosse le portrait d'un Aristote éminemment physicien, passionné de biologie et grand observateur des animaux. Il nous offre des clés de compréhension d'un philosophe qui, s'il est parfois remis en question, n'en demeure pas moins «?le Philosophe?» par excellence.
Constituée de cinquante-quatre États, berceau de nombreuses civilisations, l'Afrique représente à elle seule un continent-monde de plus d'un milliard d'habitants. Trop souvent considérée comme un tout homogène, elle devrait être pensée dans sa diversité et sa profondeur.
Sur le plan des relations internationales, on la croit en marge du système international. Ses acteurs sont souvent perçus comme passifs et dépendants du reste du monde. Or, c'est une tout autre représentation que propose Sonia Le Gouriellec dans cet ouvrage. Celle, au contraire, d'un continent ouvert sur le monde, ayant depuis toujours participé aux échanges et aux équilibres politiques, commerciaux et intellectuels, et qui est aujourd'hui intégré à la mondialisation et aux dynamiques du système international.
S'appuyant sur de nombreuses études de cas, Sonia Le Gouriellec n'écrit rien de moins qu'une géopolitique des Afriques.
Depuis les révolutions de la fin du XVIIIe siècle se pose la question des droits, de la citoyenneté et de l'émancipation des femmes. Nés dans un contexte occidental, des féminismes se sont implantés peu à peu sur tous les continents pour libérer la parole et l'action de la moitié de l'humanité, selon des modalités spécifiques de luttes politiques, nationales et anticoloniales.
Le point de vue global inédit de Florence Rochefort permet de saisir ces interactions transnationales et de retracer les grandes caractéristiques des modes de pensée et de mobilisation contre les inégalités entre les sexes, pour les droits et les libertés des femmes, mais aussi pour de nouvelles normes de genre.
Le développement du chômage l'a montré?: travailler est une norme. Dans nos sociétés occidentales, le travail est le principal moyen de subsistance mais aussi une part essentielle des occupations de chacun. L'ordre social s'organise autour de lui. En a-t-il toujours été ainsi?? Assiste-t-on, aujourd'hui, avec la réduction du temps de travail, à une remise en cause de sa valeur?? Va-t-on vers de nouvelles formes de travail?? En croisant les regards historiques et philosophiques avec les résultats des enquêtes sociologiques et économiques les plus récentes, Dominique Méda interroge notre rapport au travail et, battant en brèche les idées reçues, nous invite à repenser sa nature ainsi que la place qu'il prend dans nos vies.
Souvent confondu avec la démagogie, le populisme n'a pas bonne presse. De fait, si le mot renvoie à l'origine à un mouvement politico-social russe de la seconde moitié du XIX siècle, qui s'était donné pour objectif de soulever la paysannerie contre le pouvoir tsariste, il désigne aujourd'hui, dans le débat, les discours et les doctrines qui en appellent au « peuple » comme s'il était un corps politique indifférencié. Le populiste, c'est celui qui flatte les masses dans ses aspirations les moins louables.
Or, les crises multiples que traversent nos démocraties libérales (crises économiques, mondialisation, crises migratoires, crise de la représentation) réactivent un spectre qu'on a cru disparu avec les idéologies du XX siècle. Le populisme est-il une dérive inévitable de la démocratie ? En quoi n'est-il justement pas le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ? Quel en est le moteur ?
Pascal Perrineau tente de circonscrire un concept flou, fait le point sur les études les plus récentes et montre quelles sont les formes nouvelles du populisme à l'heure des réseaux sociaux et des fake news .
Événement mythique, inscrit au panthéon des gauches, le Front populaire (1934-1938) a laissé des traces profondes dans la société française. Ces quatre années, tiraillées entre espoir et désenchantement, présentent une densité rare?: à la séquence politique incarnée par la figure de Léon Blum et la lutte antifasciste s'ajoutent un mouvement social d'une ampleur remarquable, mais aussi un foisonnement culturel sans précédent. Jean Vigreux relate l'histoire d'une époque fondatrice qui, depuis quelques années, s'est beaucoup enrichie, notamment grâce à l'ouverture et à l'analyse d'archives nouvelles?: celles des banques suisses, celles de Moscou, et peut-être plus encore celles des départements, qui révèlent avec quelle intensité ce Front populaire a été vécu jusque dans chaque village de France.
Selon le philosophe allemand Ernst Cassirer (1874-1945), être historien, c'est d'abord apprendre à lire. À lire une langue, à déchiffrer un monde, à cartographier un univers mental : celui des hommes et des femmes du passé. Donc, contrairement aux idées reçues, l'histoire n'est pas qu'une affaire de dates, elle est aussi affaire de mots.
Johann Chapoutot en a sélectionné 100 pour sensibiliser le grand public à une discipline au coeur du débat d'idées contemporain, et qui s'est construite comme une science, avec son épistémologie (l'historiographie), mais une science bien littéraire, dont l'objet n'est rien de moins que le temps !
Voici le petit livre d'un historien chevronné qui, en amoureux du gai savoir, vous fera entrer dans l'histoire...
1992 : 49 % des Français votent « non » au traité de Maastricht. 2005 : 55 % des Français votent « non » au traité constitutionnel européen. 2017 : au total, 48 % des Français votent pour des candidats qui, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, proposent de quitter tout ou partie de la construction européenne. Il apparaît donc que de façon stable, un Français sur deux est souverainiste. Il n'existait pourtant pas, jusqu'à présent, d'ouvrage académique consacré au souverainisme. Thomas Guénolé vient combler ce manque.
Pour la première fois, le souverainisme est présenté dans toute sa profondeur historique et dans sa dimension mondiale : l'indépendance américaine, l'éclatement de l'Autriche-Hongrie, De Gaulle... Et pour la première fois aussi est proposée une typologie, distinguant souverainisme culturel, souverainisme civique, souverainisme révolutionnaire et souverainisme économique.
Vous aimeriez partir à la recherche de civilisations englouties ? Enfant, vous vous rêviez dans la peau d'Indiana Jones ? Chaque été, vous êtes bénévole sur un chantier de fouilles ? Vous êtes un habitué des sites et des musées archéologiques ? Alors ce livre est fait pour vous ! En professionnelle confirmée, Anne Lehoërff, après avoir raconté l'histoire des premiers archéologues et des grandes découvertes depuis le milieu du XIXe siècle, décrit les méthodes d'enquête et les étapes de la chaîne opératoire en archéologie. Enseignants du primaire ou du secondaire, étudiants, acteurs des politiques d'aménagement au contact de l'archéologie préventive, amateurs des Journées du patrimoine et des Journées nationales de l'archéologie ou simplement férus de vieilles pierres, vous trouverez dans ce guide tout ce qu'il faut savoir en matière d'archéologie. Vous y apprendrez, par exemple, que la loi française interdit de fouiller son jardin...
Socrate est souvent qualifié de « père de la philosophie ». S'il n'en est peut-être pas le fondateur, il est le premier à se détourner de l'étude de la nature et à insister pour que la réflexion philosophique s'intéresse désormais, et exclusivement, aux « affaires humaines ».
En raison de cette stature, et du fait qu'il n'ait jamais laissé d'écrit, on a longtemps cherché dans les oeuvres de Platon, de Xénophon, d'Aristophane ou encore d'Aristote, la trace du vrai Socrate, du Socrate historique. Mais chacun de ces « témoignages » nous offre une figure et une pensée différentes du philosophe. En exposant et expliquant la diversité de ces portraits, la multiplicité des modèles qui lui sont attribués, l'ouvrage montre comment ses disciples ou ses contemporains se sont réappropriés, souvent pour en faire le porte-parole de leur propre doctrine, la figure du premier martyr de l'histoire de la philosophie.
Au travail, vous vous sentez apathique ou, au contraire, surinvesti. Vous vous montrez cynique envers vos collègues. Vous souffrez de ne pas être reconnu à votre juste valeur. Vous avez perdu confiance en vous. Alors vous faites peut-être partie des 5 à 10 % de la population active victimes de burn out. Omniprésent dans le langage courant et les médias, ce mot a fini par désigner toutes les formes de fatigue liée au travail. Pour clarifier la situation, Philippe Zawieja adopte une démarche psychosociologique, tout en puisant ses exemples dans la psychologie, la psychanalyse, la sociologie, les sciences du management, la médecine ou la philosophie... Une telle approche est en effet indispensable pour se faire une idée globale, et parfois critique, du burn out.
Discipline paramédicale inscrite au Code de la santé publique, la psychomotricité est pratiquée par environ 30 000 professionnels en France et dans le monde dans le secteur de la santé ou de l'éducation.
Développée à l'origine pour les enfants ou les adultes présentant des troubles moteurs associés à des troubles cognitifs, elle est une approche globale qui associe fonctions motrices et état psychique, affectif et relationnel du sujet. Son champ d'action s'est étendu à la néonatalogie et la gériatrie.
La théorie de la psychomotricité s'appuie sur des champs de recherche aussi divers que la psychologie clinique et cognitive, l'anatomie et la neurophysiologie. Issue de ces différentes recherches, la théorie de l'étayage explique la spécificité des liens qui s'établissent dès la naissance et pour toute la vie entre la tonicité musculaire, les sensations, les affects et les images. La pratique, quant à elle, est axée sur la conscience corporelle, les relaxations thérapeutiques, la gestion des émotions et les modalités expressives de l'être humain.
Cet ouvrage se propose de faire découvrir une profession encore peu connue, qui parle de l'être humain et le situe dans son environnement.
L'Empire romain naît officiellement en 27 av. J.-C. et s'achève, selon les points de vue, avec la prise de Rome par les Goths en 410 ou en 476, date de la chute de l'empereur d'Occident, conséquence des assauts répétés des Germains. Durant la phase classique du Haut-Empire s'est imposé un système de gouvernement unique dont nous restons, à quelque degré, les héritiers.
Au-delà d'un simple récit des règnes des empereurs et des événements, l'ouvrage décrit les fondements d'une puissance dominatrice, situe le poids et le rôle de la ville de Rome, rend compte des conditions dans lesquelles vivaient les habitants des provinces, prend la mesure des difficultés et des dangers auxquels l'Empire fut exposé.
De l'histoire de l'Allemagne, nous avons surtout retenu ce qui nous concerne : 1870, deux guerres mondiales, les horreurs du nazisme, le Mur et sa chute, la puissance économique retrouvée depuis la réunification. Nous savons aussi l'apport littéraire et philosophique des Allemands.
Raconter l'Allemagne contemporaine, c'est évidemment revenir sur ces faits. C'est peut-être aussi, de 1806 à nos jours, suivre le fil de la lente construction d'une démocratie libérale. « Unité, droit et liberté » sont les trois premiers mots de l'hymne choisi par les Allemands en 1949. Ils disent le dessein ancien, proclamé dès 1813 et qui s'est réalisé pendant la seconde moitié du XXe siècle, de faire nation dans la liberté et le droit.
Pour donner à comprendre cette histoire complexe et souvent mal connue, Johann Chapoutot a composé un récit historique aussi riche que vivant, où se mêlent événements politiques, vie culturelle et paroles d'Allemands.
Qui sont les pervers narcissiques ? Comment les reconnaître, déjouer leurs manipulations, se délivrer de leur emprise ?
Depuis que l'expression existe, il semble qu'ils soient de plus en plus nombreux. Les domaines les plus variés s'intéressent à eux : l'éducation, le management, le marketing...
Plusieurs décennies après l'invention du concept par Paul-Claude Racamier, Alberto Eiguer, l'un de ceux qui ont contribué à le populariser, jette un regard rétrospectif sur son évolution, en revient à ses fondements cliniques, psychopathologiques et thérapeutiques et en questionne la validité et l'efficacité. Il montre combien le diagnostic est opérant dans des situations jusqu'alors peu identifiées, déconstruit la rhétorique des pervers narcissiques et donne des clés pour ne pas tomber dans leurs filets.
La phobie, peur irrationnelle d'une situation sans danger manifeste, nous concerne tous. Chacun a connu sa ou ses phobies et a pu les perdre ou les garder. Peur des souris ou des araignées, vertige, claustrophobie, peur de rougir, phobies scolaires soulèvent la menace d'une angoisse gênante et parfois panique. Elles contraignent à des manoeuvres d'évitement ou à des conduites « contre-phobiques », mais elles marquent aussi le caractère et influencent les relations sociales, amoureuses, tout comme l'ensemble de la vie psychique.
La psychanalyse est née dans l'esprit d'un homme, Sigmund Freud. Retracer l'histoire de la psychanalyse, c'est ainsi d'abord faire celle de la découverte freudienne, en comprendre les tâtonnements, les confusions, les erreurs, les succès. C'est montrer aussi qu'il s'agit de l'oeuvre d'un homme profondément immergé dans la culture de son temps et qu'elle reste pourtant la matière sur laquelle tous les psychanalystes après lui ont travaillé et travaillent encore. Mais la psychanalyse est à présent plus que centenaire et Roger Perron nous invite à en suivre aussi les principaux développements théoriques, pratiques comme institutionnels depuis sa naissance jusqu'à nos jours.
L'évolution de la géographie reflète les grands débats intellectuels qui animent la scène occidentale ; elle répond également à la demande sociale, à celle des gouvernants en particulier : elle prospère là où se développent des bureaucraties, lorsqu'un empire s'étend ou lorsque la découverte d'un monde franchit une étape.
L'histoire de la géographie ne s'éclaire vraiment que lorsqu'on prend en compte à la fois le contexte intellectuel et l'arrière-plan politique et administratif qui caractérisent chaque époque.
La mondialisation, ce terme aujourd'hui à la mode, n'est pas un phénomène récent. Elle résulte de l'européanisation du monde, c'est-à-dire de l'expansion des nations européennes dans leur mouvement de conquête. L'auteur se propose à la fois de démystifier ce phénomène fondateur de la modernité occidentale, en montrant qu'il n'est porteur d'aucun sens de l'histoire, et d'en étudier les enjeux les plus actuels. En effet, la mondialisation implique l'explosion de nouveaux conflits entre ses différents acteurs (individus, États), et la quête de normes universelles qui instaurent un équilibre inédit entre le monde et ses régions. Elle est aussi toujours plus inclusive : la crise des années 2000 et l'ampleur de ses conséquences en sont une expression. Et une brûlante invitation à repenser la gouvernance mondiale.
« Dantesque » : voilà comment, en français, l'usage a résumé le caractère sombre, terrifiant et tout à la fois sublime de l'oeuvre de Dante Alighieri (1265-1321). Encore ce jugement ne s'applique-t-il qu'à la Divine Comédie, car Dante est également l'auteur de la Vie nouvelle, des Rimes, d'un traité De l'éloquence en vulgaire, d'un Banquet et de la Monarchie. Baudelaire le savait : « Un des caractères principaux du grand peintre est l'universalité. - Ainsi le poète épique, Homère ou Dante, sait faire également bien une idylle, un récit, un discours, une description, une ode, etc. » Après avoir retracé la vie de celui que l'on considère comme le « père de la langue italienne », Carlo Ossola passe en revue toutes ces manifestations du génie de Dante, consacrant naturellement une large part de son propos à la Divine Comédie, sommet de la littérature médiévale. Car ce sont bien dans les tercets où Dante, en compagnie de Virgile, nous conduit de l'Enfer au Paradis en passant par le Purgatoire que sont mis en scène les universaux, physiques et métaphysiques, chers à la tradition aristotélicienne, et légués par cette voie (et cette voix) à la pensée et à l'histoire de toute la chrétienté.
Le substantif « communs » (de l'anglais commons) est d'usage relativement récent en français. Mais la réalité qu'il désigne est de tous les temps : les communs, ce sont les ressources gérées collectivement par une communauté. La notion a refait surface aujourd'hui, et sous cette forme, face à la menace de leur disparition. Pour mieux les gérer, l'heure n'est-elle pas venue d'inventer de nouvelles formes d'organisation et de coopération ? Encore faudrait-il réévaluer les rapports sociaux et la répartition des richesses en posant les bases d'autres manières de préserver ce qui compte réellement. Remise sur le devant de la scène grâce, notamment, aux travaux d'Elinor Ostrom (prix Nobel d'économie en 2009), la dynamique des communs est plurielle et prend de l'ampleur. Elle porte une capacité d'action inédite, orientée vers la prise en charge collective de multiples biens ou services. À ce titre, elle est incontestablement politique : porteuse d'une vision et d'une attente, elle touche à la volonté de réappropriation de la chose publique et induit de nouvelles formes d'engagement.
La pensée de Marx souffre encore d'avoir été longtemps associée à des régimes politiques discrédités. Pourtant, Marx reste sans doute le penseur le plus pertinent de l'économie capitaliste et de ses dérives, du travail et de la révolution. Il importe donc de débarrasser l'oeuvre de ses gloses et autres commentaires pour en revenir au texte même. C'est ce à quoi s'emploie Jean-Numa Ducange dans cet abécédaire, où il a retenu une centaine de mots caractéristiques du vocabulaire de Marx, suivis de la définition même qu'en propose ce dernier. Une bonne manière de faire connaissance (ou de reprendre le contact) avec un penseur-phare dont la philosophie de l'histoire a profondément imprégné nos imaginaires. Aliénation, État, luttes de classes, matérialisme, prolétariat, travail... «?À la lettre?»?: une collection pour revisiter ses classiques «?dans le texte?».