Passion sport, c'est l'histoire d'une culture, celle de la place du sport dans la société.
Georges vigarello comble ici un vide : cette histoire, confrontant des pratiques sportives très différentes, n'avait jamais été constituée du moyen age à aujourd'hui. au plus près des sensations par l'image et le récit, l'historien met en scène une iconographie considérable, plus de 400 documents. des tournois en foule du moyen age auxgrands spectacles de notre siècle, les jeux de compétitioncomme les jeux de places de village, mais aussi leur contexte social, leurs espaces, leurs décors sont au centre d'une exploration à travers le temps.
C'est en étudiant la compétition dans la longue durée que georges vigarello appréhende le sport contemporain, la passion qu'il suscite, sa mondialisation, l'abondance croissante de son public. l'historien des mentalités est sur les traces du mythe collectif qui fait du sport le dernier lieu du sacré.
L'ouvrage de Georges VIGARELLO sera le livre de référence pour les 20 millions de sportifs que compte la France.
Mais la restitution des techniques sportives à travers notre histoire prend une dimension sociologique qui séduira, également, toutes les personnes soucieuses de comprendre et de connaître la composante culturelle que représente le sport dans la société actuelle.
C'est aussi l'histoire des outils utilisés par les différents sports, de leurs machines et de leurs environnements, qui est retracée par Georges VIGARELLO, le sport étant conçu comme une technique parmi d'autres dans l'histoire des civilisations.
Le sport prend même des formes particulières où les pratiquants et les champions jouent un grand rôle, quelquefois plus important, même, que celui des ingénieurs et des savants.
A travers l'évolution de la technique, c'est plus profondément la transformation culturelle du sport, celle des modèles du corps, la modification des horizons économiques ou des usages sociaux qui sont ici restituées.
Vêtements, chaussures, perches, planches, etc., tout simplement de mieux comprendre le sport aujourd'hui en le replaçant dans un contexte et un acquis culturels.
L'histoire de l'éducation physique, des activités sportives et artistiques au travers des techniques, des évènements et des hommes.
Jamais les héros de l'Olympie moderne n'ont été si glorifiés.
Mais jamais ils n'ont été si épuisés de courir après la performance, transformés en hommes-sandwichs de la publicité contemporaine. Pour répondre à ce paradoxe et comprendre la situation très actuelle du sport, Georges Vigarello mobilise la réflexion historienne en analysant le passage du " jeu " dans les sociétés d'Ancien Régime à l'invention du sport au XIXe siècle. De ce statut du jeu ancien à la fois pari et défi, volé aux temps sociaux de labeur et de culte, il ne reste presque plus rien quand il se métamorphose en compétitions institutionnalisées outre-Manche d'abord et, un peu plus tard, en France.
Trouvant son autonomie, le sport engendre dès la fin du XIXe siècle une véritable contre-société calquant ses modèles méritocratiques et démocratiques sur ceux de notre société. Il se donne en miroir idéal. Il crée un mythe d'autant plus important que tendent à s'effacer par ailleurs transcendantes et idéaux. Le sport " donne à croire ". Il convient parfaitement aux exigences de l'image, du spectacle, de l'événement.
Mais ses enjeux mêmes le soumettent à de nouvelles pressions : celles de l'argent, celles des médias. Ils favorisent dopage, trucages, malversations.
Ce qui conduit à penser sans doute d'autres rapports entre le sport et la puissance publique. Ce qui conduit aussi à une attention toute particulière aux pratiques naissantes aujourd'hui.