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france tazieff
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A quel homme de ce siècle véhément qui commence avec la victoire de l'Empire du Soleil Levant sur celui des tsars a-t-on eu le plus envie de lancer : Alors, ranconte ! ? Quel nom mieux que le sien, à la sonorité sauvage et qui semble inventé par un magicien des ténèbres, évoque mieux notre âge du feu ?
[...] Tour à tour écolier à Tbilissi, émigré à Constantinople, ingénieur naturaliste, terroriste face à l'occupant nazi, orpailleur, géologue, boxeur, plongeur sous-marin, coureur cycliste, alpiniste au pied criblé d'éclats, spéléologue, chercheur d'épaves, pilier de rugby, géothermiste, citoyen engagé, Haroun Tazieff découvre en 1948, au Congo, son premier volcan, et sa vocation celle de plongeur et de cinéaste au coeur dufeu , avant de devenir ministre.
Pendant plus de trente ans, face au blizzard, par - 20º C parfois à - 60º C , il a escaladé les pentes des volcans les plus actifs du monde, sondé soixante cratères, filmé les éruptions les plus terrifiantes et rapporté de ces abîmes les matériaux d'une connaissance intime de la vie profonde, du souffle et des colères de notre Terre.
Jules Verne du réel, aventurier très sage, savant téméraire et judicieux, maître du mont Erebus qui est aux autres volcans ce que l'Everest est aux montagnes des cinq continents, il aura, à coups de piolet, de sonde et de génie, découvert une terre qui n'aura pas été seulement une terre qui sent le soufre, mais aussi celle qui sent le foin.
Cet extrait du texte que Jean Lacouture a consacré à son ami Garouk, comme l'appelaient ses intimes, ne fait que survoler les mille et une vie d'Haroun Tazieff (1914-1998). L'homme appartient au panthéon de l'aventure humaine et scientifique du XXe siècle. Son histoire se lit comme un roman de découverte et d'exploration. C'est un hommage qui lui est ici rendu, mais les textes et les images réunis pour ce livre par son épouse France Tazieff et par Jean Lacouture montrent bien la complexité d'un homme captivant, avec sa force et ses faiblesses.
