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jean claude métraux
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La Migration comme métaphore a rencontré un succès qui nous conduit à proposer aujourd'hui une troisième édition. Comme l'illustre la postface, Lettre aux gens de la mer, de nombreux lecteurs, migrants, travailleurs sociaux et humanitaires, thérapeutes, universitaires, journalistes généralistes ou spécialisés, ont salué la qualité, l'originalité et la profonde humanité de cet écrit. Dans un avant-propos inédit, Le voile et le linceul, l'auteur montre comment son approche des phénomènes migratoires pourrait contribuer à la conception de politiques susceptibles de prévenir le cycle des exclusions, violences, attentats et répressions. Le miroir et la boussole, préface à l'édition italienne, clôt l'ouvrage, en soulignant son caractère novateur. Nous sommes tous des migrants, affirme l'auteur. Migrations géographiques, culturelles, sociales, temporelles : nous ne sommes jamais les mêmes, ni dans le même monde, au fil de notre vie. C'est parce que nous n'en avons pas conscience que, professionnels de la santé, du social, de l'éducation, citoyens, élus, creusons avec les autres, autochtones ou étrangers, une asymétrie qui exacerbe les maux et les violences que nous souhaitons pourtant combattre. Jean-Claude Métraux, pédopsychiatre, s'appuie sur son expérience pour dynamiter certaines idées reçues sur la relation d'aide, l'accompagnement, le travail clinique, l'enseignement et la recherche. Il propose une approche originale des concepts de reconnaissance, de don et de deuil, en faisant dialoguer les travaux d'historiens, de philosophes, d'anthropologues avec sa pratique quotidienne, dont les exemples émaillent ces pages. L'enjeu est de taille : transformer notre monde aujourd'hui pétri d'exclusions.
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Nous sommes tous des migrants... Jean-Claude Métraux, pédopsychiatre, travaille depuis longtemps avec des migrants et, plus généralement, avec des familles vivant dans la grande précarité. Il en tire des propositions radicalement nouvelles sur la relation d'aide, l'accompagnement, le travail clinique, l'enseignement et la recherche, qu'il traduit dans une pratique quotidienne dont les exemples émaillent ces pages.
S'appuyant sur les concepts de reconnaissance, de don et de deuil, il propose une thérapeutique du lien social fondée sur les dons de paroles, l'échange de paroles précieuses. L'enjeu est de taille : développer des moyens, accessibles à tous, de transformer notre monde aujourd'hui pétri d'exclusions
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Nous sommes tous des migrants.
Migration universelle, certes géographique, au-delà des frontières depuis des temps immémoriaux, mais aussi migration interne, migration culturelle, montant et descendant l'échelle sociale, et surtout migration temporelle : nous ne sommes jamais les mêmes, ni dans le même monde, au fil de nos vies. Mais, l'oubliant ou n'en ayant pas conscience, professionnels de la santé, du social, de l'éducation et de l'humanitaire, chercheurs, juristes, élus et honnêtes gens, nous creusons avec les autres, autochtones ou étrangers, une asymétrie dépourvue d'éthique ; exacerbons les maux que nous souhaitons pourtant combattre, dont la violence.
Jean Claude Métraux, pédopsychiatre, travaille depuis longtemps avec des migrants, au sens usuel, et plus généralement avec des familles vivant dans la grande précarité. Cette expérience l'a amené à repenser sa propre trajectoire, sa propre généalogie, en termes de migration. Il en tire des propositions radicalement nouvelles sur la relation d'aide, l'accompagnement, le travail clinique, l'enseignement et la recherche, qu'il traduit dans une pratique quotidienne dont les exemples émaillent ces pages.
Fouillant dans les travaux d'historiens, de philosophes, d'anthropologues et de thérapeutes, s'appuyant sur les concepts de reconnaissance, de don et de deuil, il propose une thérapeutique du lien social fondée sur les dons de paroles, l'échange de paroles précieuses. L'enjeu est de taille : développer des moyens, accessibles à tous, de transformer notre monde aujourd'hui pétri d'exclusions.
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Les transitions sociales et les mutations culturelles, passées ou présentes, ont déjà reçu de multiples et utiles éclairages. Mais ces analyses en taisent une dimension essentielle : tout sens défunt, individuel ou collectif, s'assortit d'un processus de deuil. La qualité de ce dernier. dès lors, ne colore-t-elle pas, voire même ne fonde-t-elle pas, les nouvelles créations culturelles et sociales ? Pareille hypothèse obligeait à une exploration minutieuse des deuils collectifs, négligés dans les sciences humaines en dehors de cas extrêmes, tels les génocides. Revisiter au préalable les deuils individuels s'imposait aussi : bien que traités en abondance par d'innombrables auteurs, leur essence a au mieux été effleurée. À savoir leur rôle nucléaire dans toute création humaine, en particulier de sens. Jean-Claude Métraux, pédopsychiatre de formation, a acquis une longue expérience professionnelle auprès de personnes et de communautés frappées par des pertes multiples. Il établit, dans cet ouvrage, la distinction fondamentale entre tragédies mortifères et créatrices, entre deuils et traumatismes, trop souvent confondus ; il identifie les mécanismes de survie mis en oeuvre par " les damnés de la terre " ; analyse les ressorts psychiques et sociaux de l'utilitarisme, de l'hymne moderne à l'individu, au progrès et à la maîtrise ; contribue, avec les concepts de deuils congelés ou fossilisés, à l'intelligibilité de phénomènes aussi disparates que le totalitarisme ou la mondialisation, l'obsession présente pour violence et terrorisme, ou la contradiction inhérente à certaines formes d'aide humanitaire. Mais l'enjeu dépasse cette interprétation originale des tragédies humaines. En débusquant l'incidence des deuils inachevés sur les idéologies, théories et pratiques, individuelles et communautaires, ce livre montre que la création sociale, dont nous sommes tous les anonymes auteurs, n'a pas encore dit son dernier mot.