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stathis kouvelakis
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Le lieu commun voudrait que Marx soit venu au communisme en faisant la rencontre des ouvriers. Pour le philosophe et militant grec Stathis Kouvélakis, c'est inexact. Pour reconstituer le fil qui mène au communisme de Marx, c'est du côté des retombées de la Révolution française dans la philosophie allemande qu'il faut aller regarder, car contrairement à son image conservatrice, Kouvélakis montre combien Kant, Hegel et leurs successeurs sont travaillés par l'espoir révolutionnaire, tout en souhaitant conjurer la violence des masses. Cette nouvelle édition est accompagnée d'un entretien inédit avec l'auteur, qui situe l'intention du livre dans le contexte de la crise du marxisme et du projet communiste. Il en souligne l'actualité et le tranchant politique, à l'heure où la critique sociale s'intéresse davantage aux inégalités qu'à l'acuité du concept de révolution.
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Le mot « critique » est aujourd'hui omniprésent en philosophie et en sciences sociales, mais quel est son contenu ? La vaste enquête entreprise par Stathis Kouvélakis, dont ce livre sur l'École de Francfort constitue le premier volet, voudrait clarifier les usages de ce terme et saisir ce qui s'y joue depuis Horkheimer dans les années 1930 jusqu'à Pierre Bourdieu et Judith Butler dans les années 2000.
L'auteur étudie ici de façon approfondie la trajectoire intellectuelle de trois auteurs, celle de Max Horkheimer, premier directeur de l'Institut de recherche sociale de Francfort, et de ses successeurs, Jürgen Habermas et Axel Honneth. Une question fondamentale le guide : comment un programme de recherche au départ conçu comme interne au matérialisme historique a-t-il pu s'en éloigner au point de devenir un simple accompagnement intellectuel de la démocratie libérale ouest-allemande ?
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Y-a-t-il une vie après le capitalisme ? avec les contributions de Devine, Lowy, Husson, Labica...
Stathis Kouvelakis
- Le Temps Des Cerises
- 12 Septembre 2008
- 9782841097487
Y a-t-il une vie après le capitalisme ? De nos jours, la réponse quasiment spontanée est négative. L'histoire est « finie », au sens où elle a atteint sa finalité interne, car, après la fin des régimes dits « communistes » de l'Est européen, le capitalisme est son horizon ultime. Voilà pourquoi il est devenu aujourd'hui plus facile d'imaginer la fin du monde qu'une modification bien moins cataclysmique, celle du mode de production actuellement dominant. Il existe pourtant une réponse contraire, même si elle est minoritaire, qui consiste à dire : bien sûr que oui, le capitalisme n'est pas éternel, il n'est pas le dernier mot de l'histoire, car l'histoire ne connaît pas de dernier mot (ce en quoi elle diffère justement des récits théologiques). L'échec de ces régimes ne signifie pas la fin de la perspective socialiste, mais la fin d'un cycle du mouvement révolutionnaire, celui du « court vingtième siècle », dont il s'agit de faire un bilan et de tirer les nécessaires leçons.
C'est cette réponse qui est déclinée de diverses façons dans les contributions de ce recueil. Sont ainsi repris, questionnés et développés, les thèmes essentiels d'un avenir d'après le capitalisme : le nécessaire dépassement du marché, l'essor de pratiques autogestionnaires, la transformation de la vie quotidienne et de l'ensemble des rapports sociaux.
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La France en révolte ; luttes sociales et cycles politiques
Stathis Kouvelakis
- Textuel
- Essais Et Documents
- 20 Septembre 2007
- 9782845972292
Cet ouvrage présente une analyse de la vie politique hexagonale dont l'originalité repose sur la place décisive accordée aux mouvements sociaux qui ont occupé le devant de la scène et aux transformations profondes de la société française. Il y a vingt ans, des commentateurs autorisés saluaient l'avènement de la « République du centre », celui d'une société fondamentalement pacifiée, réconciliée avec les réalités de l'économie « de marché » et les principes du libéralisme politique. Aujourd'hui, le constat d'une société en proie à une crise profonde, qui va en s'aiguisant, s'impose à l'observateur le moins averti. Quelles sont les raisons de cette crise ? À partir des mobilisations grévistes de l'hiver 1995, mouvements sociaux et séismes électoraux se succèdent à intervalles rapprochés. Ce qui prend corps alors c'est une révolte populaire, issue non du passé mais des contradictions d'une période nouvelle. Pourquoi ce réveil social, après une longue période d'atonie ? Quelles sont les caractéristiques nouvelles de ce mouvement populaire multiforme, différencié, mais uni dans son refus du néolibéralisme ? S'agit-il d'une « exception française » ? Comment penser ses rapports à la politique ? Cet essai aborde sous un angle neuf la question des perspectives d'avenir de la gauche antilibérale et offre en conclusion une analyse des résultats électoraux des présidentielles de 2007.
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La Grèce et Syriza contre l'Europe de la finance
Stathis Kouvelakis
- Dispute
- 15 Octobre 2015
- 9782843032622
Un événement politique majeur vient de se produire en Europe : la victoire de la coalition de la gauche radicale Syriza, aux élections législatives du 25 janvier 2015, en Grèce. Il s'agit d'une première contre-attaque politique contre l'Europe de la finance et du néolibéralisme. Le peuple grec, en votant massivement pour Syriza et d'autres partis également opposés aux politiques antidémocratiques et d'austérité imposés par la Troïka et l'Union européenne, a ouvert des possibles réels en vue d'une rupture de gauche, radicale et internationaliste, en Europe.
Après cinq ans de "thérapie de choc" austéritaire en Grèce, le gouvernement conduit par Alexis Tsipras cherche à mettre en oeuvre un programme de lutte contre la pauvreté, la fraude fiscale et la corruption, pour la justice sociale, la défense de l'environnement, le droit des travailleurs et des migrants, suscitant un soutien massif du peuple grec et un soutien international d'une ampleur inégalée ces dernières décennies.
Face à ce mouvement démocratique et anti-austéritaire, l'Union européenne et la Troïka (BCE, FMI, Commission européenne) font front commun. Il s'agit d'empêcher la remise en cause de la cage d'acier de l'austérité et la mise en oeuvre du programme de rupture choisi par le peuple grec mais aussi d'éviter à tout prix qu'en Espagne et en Irlande demain, en Allemagne et en France peut-être après-demain, des forces sociales et politiques alternatives au néolibéralisme - et au fascisme - ne changent la donne en Europe.
Ce livre d'entretiens avec Stathis Kouvelakis - membre du Comité central de Syriza, philosophe, analyste et acteur des récentes évolutions politiques de la gauche en Grèce et en France - donne les clés pour comprendre cette aventure politique qui constitue déjà une référence majeure pour toutes les gauches et qui fera date dans l'histoire de l'Europe. Il est composé de trois entretiens successifs : en janvier 2015, juste avant les élections et la victoire de Syriza ; en février 2015, après un mois d'exercice du pouvoir et au moment du premier bras de fer entre la Grèce et l'Union européenne ; en juin 2015, lors des réunions préalables à une échéance décisive au coeur de cette confrontation.
Il raconte et explique, en détail et de manière vivante, la situation sociale et politique en Grèce ; l'histoire, la composition et l'ascension de Syriza ; son programme et les raisons de son succès ; les premières mesures et les batailles du gouvernement mais aussi ses difficultés et ses faiblesses ; les enjeux de la négociation et de la confrontation avec la BCE, l'Eurogroup et l'Union européenne.
Cet ouvrage éclaire également les nouvelles questions et les enseignements stratégiques de cette situation inédite pour la France et pour l'avenir de l'Europe. "Il n'y a pas d'alternative" ? Autour des enjeux de la dette publique grecque et européenne, des "réformes structurelles" pour dépasser la crise de 2008, du renouvellement des pratiques politiques de la gauche radicale, se joue une confrontation politique de cruciale importance : l'avenir de l'Europe sera-t-il toujours celui du néolibéralisme et de l'accroissement des inégalités, à nouveau celui de l'extrême-droite et de la haine ou bien enfin celui d'une politique de gauche renouvelée, capable de répondre de manière juste et radicale aux défis du temps présent ?
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