thierry paquot
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Issu du vocabulaire des peintres, le mot " paysage " a progressivement conquis d'autres domaines et acquis d'autres sens selon les disciplines. Simultanément, il s'émancipe du seul regard pour devenir polysensoriel et se placer entre " milieu ", " environnement " et " nature ", quitte à provoquer quelques confusions... L'art des jardins, la création de parcs, la nécessité d'attribuer à la nature une place plus importante dans les villes et les territoires urbanisés confortent le rôle grandissant du paysagiste dans la fabrication de " paysages " aux côtés des agriculteurs, ingénieurs des infrastructures, architectes, designers, urbanistes, concepteurs lumière, écologues, randonneurs...
Cet ouvrage, véritable état critique de la pensée en matière de " paysage ", examine aussi bien les paysages urbains que leur patrimonialisation, les transformations du sentiment de la nature que ses représentations. Il appelle à une " éthique paysagère " soucieuse des nouvelles exigences environnementales et conclut que le paysage s'apparente à un " don de sensations ", une poétique des écosystèmes. -
L'amour des lieux
Thierry Paquot
- PUF
- Centre De Correspondances Du Xixe Siecle
- 12 Février 2025
- 9782130870449
Chacune, chacun sait ce que les lieux font de lui. Notre autobiographie environnementale nous renseigne sur notre géographie affective , nombreux sont les écrivains qui en témoignent. Si l'amour des lieux est un sentiment exigeant, il nous récompense de notre attention envers nos demeures et leurs paysages en nous ménageant pour autant que nous les ménageons. Aussi, ressentons-nous cruellement les lieux méchants, les maisons revêches, les quartiers indifférents, les architectures anxiogènes. Ces manifestations de topophobie provoquent un malaise, une spatiophagie, une schizotopie, une agoraphobie, un mal-être lié au lieu qui ne nous rejette... Au contraire, une maison ou un lieu d'une grande hospitalité , nous réconforte, nous stabilise, nous enchante. Cela n'a pas échappé à Gaston Bachelard pour qui une habitation n'est pas un simple « corps de logis » mais un « corps de songes ». Il en va du bonheur de chacun. De sa capacité à inscrire son existence dans des territorialités et des temporalités aimables...
Tout être humain réclame un habitat et un territoire comme n'importe quel être vivant, ainsi convient-il sûrement d'élargir notre lieu de vie à la biorégion en attente de son éclosion...
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Une réflexion historique et philosophique sur la ville et son habiter.
Y a-t-il une " juste taille " des villes ?
Les mégalopoles connaissent une extension sans limites, s'encombrent de gratte-ciel, de centres commerciaux, d'automobiles, de gated communities et de bidonvilles. Faut-il privilégier des villes plus petites et réduire les trop grandes ? Y a-t-il une " juste taille " des villes et une " bonne échelle " des territoires de notre existence ?
Depuis Platon, philosophes et penseurs se penchent sur ces questions de la taille des villes et de leur mesure.
Dans cet essai foisonnant, Thierry Paquot entrelace démographie, géohistoire, urbanisme, écologie et nous guide dans le labyrinthe des idées et des expérimentations : naissance et évolution des cités, utopies fouriéristes, garden-city d'Ebenezer Howard, shrinking cities... Il nous initie aussi à la pensée de théoriciens souvent méconnus en France, parmi lesquels les partisans du small is beautiful ou des biorégions. -
Ivan Illich et la société conviviale
Thierry PAQUOT, Ivan ILLICH
- Le Passager clandestin
- Les Precurseurs-ses De La Decroissance
- 25 Février 2020
- 9782369352365
Philosophe mais aussi historien, prêtre « en congé » de l'Église, professeur itinérant et polyglotte, fondateur d'une université libre et sans diplôme, Ivan Illich (1926-2002) fut une figure incontournable des débats intellectuels des années 1970. Implacable critique de la société industrielle, il a démontré qu'au-delà d'un certain seuil, les institutions se révèlent contre-productives et a dénoncé la tyrannie des besoins dictés par la société de consommation.
Il oppose au productivisme et à la croissance économique indiscutée une ascèse choisie, un mode de vie qui entremêle sobriété, simplicité et générosité.
Thierry Paquot nous invite à la redécouverte d'une pensée stimulante et anticonformiste qui accompagne aujourd'hui nombre de pratiques alternatives.
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Elle avait tout vu et tout démontré il y a 60 ans ! Des océans poubelles aux sols pollués, en passant par l'extinction des espèces... Cet ouvrage propose la résurrection d'une des plus grandes figures de l'écologie mondiale. Naturaliste, spécialiste de la vie des océans, Rachel Carson (1907-1964) dénonce dans Printemps silencieux (1962) la surconsommation de pesticides qui détruisent les écosystèmes, mettent en péril la santé de la Terre et rendent malades de nombreux humains. Soucieuse de ne pas politiser le combat écologique pour toucher le public le plus large possible, elle privilégie la vulgarisation à partir d'une écriture littéraire et sensible. Tout en alertant sur ce qui menace notre planète, elle nous invite à admirer la beauté du monde, qui enchante notre existence.
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Le voyage contre le tourisme (3ème édition)
Thierry Paquot
- Eterotopia
- Rhizome
- 7 Mai 2024
- 9791093250670
L'Office Mondial du Tourisme fanfaronne : les touristes sont deux milliards. Que signifie qu'un Terrien sur quatre soit
à un moment de l'année un touriste ? Une plus grande tolérance envers autrui ? Une ouverture d'esprit marquée par
une curiosité sans limite ? Une disponibilité accrue envers ce qui nous est étranger ? Le tourisme n'est pas neutre. Il
favorise une économie globalisée aux retombées locales minimes et banalise un néo-colonialisme de subordination
généralisée... De même, croire que le hit-parade des « hauts lieux » de l'Humanité mis en place par l'Unesco stimulerait
une « mémoire collective » aux fonctions éducatives se révèle un incroyable leurre. La multiplication des équipements
standardisés (aérogares, hôtels, musées, fronts de mer et de fleuve, « quartiers historiques », etc.) et des
coûteux « événements » (Jeux Olympiques, Expositions universelles, etc.) homogénéisent les sites, leurs temporalités
et leurs spectacles. Le pic pétrolier et le dérèglement climatique appellent à une plus grande responsabilité envers le
pourquoi et le comment des mobilités. Le tourisme est déjà responsable de 8 % des émissions mondiales de gaz à
effet de serre... Faut-il, là aussi, décroître ? Il convient, à coup sûr, de rompre avec le tourisme massifié (et ses sousproduits
que sont les tourismes sexuel, médical, équitable, durable...) et de privilégier le voyage et ses acclimatations
progressives aux cultures que l'on découvre, plus lentes, plus économes, plus attentives. L'être humain est relationnel,
il serait aberrant de lui interdire de voyager ! Mais, compte tenu des nouvelles contraintes environnementales,
il devient indispensable de repenser le proche et le lointain, ces deux aimants de toute boussole existentielle. -
Ce livre combatif vise à fournir des outils critiques pour contester l'accélération de l'urbanisation et faire advenir des alternatives architecturales, des expérimentations urbaines et des modes de vie ouverts et libérés.
Grands ensembles, centres commerciaux, gratte-ciel, gated communities et " grands projets " sont les principaux dispositifs architecturalo-urbanistiques qui accompagnent l'accélération de l'urbanisation partout dans le monde. Emblématiques de la société productiviste et construits au nom du " progrès " et de la " marche de l'histoire ", ces désastres urbains n'ont en réalité comme seule fonction que de rentabiliser des territoires désincarnés et interconnectés.
Cette enquête montre - visites de bâtiments, romans, essais, films ou rapports officiels à l'appui - comment ils façonnent l'uniformisation des paysages urbains, amplifient les déséquilibres sociaux, économiques et écologiques et contribuent à l'enfermement et à l'assujettissement de leurs habitants. Sans compter qu'ils se combinent aujourd'hui aux catastrophes dites " naturelles " (ouragans, tsunamis, séismes, inondations...) pour créer une instabilité et une dangerosité sans équivalent historique.
Ce livre combatif vise à fournir des outils critiques pour les contester et faire advenir dans un avenir proche des alternatives architecturales, des expérimentations urbaines et des modes de vie ouverts et émancipateurs. -
James Graham Ballard et le cauchemar consumériste
Thierry PAQUOT, James Graham BALLARD
- Le Passager clandestin
- 14 Octobre 2021
- 9782369351160
James Graham Ballard (1930-2009), écrivain britannique, est une figure-clé de la science-fiction. Prophète du « présent visionnaire » et de l'éco-catastrophe, il dépeint dans ses récits les travers de son temps, et donc du nôtre : l'ultra-consommation, l'hégémonie de l'automobile, l'emprise de la télévision...
Dans le sillage de George Orwell et Aldous Huxley, il dénonce les méfaits des « progrès » techniques et des technologies dans des romans sans concession, parfois violents ou dérangeants.
À l'heure de la publicité ciblée et d'une consommation accrue par les réseaux sociaux, Thierry Paquot nous propose de redécouvrir une oeuvre de science-fiction étonnante qui invite à remettre en question notre consommation et nos modes de vie urbains.
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Au singulier, l'espace public désigne la sphère du débat politique, la publicité des opinions privées. Au pluriel, les espaces publics correspondent au réseau viaire, rues et boulevards, places et parvis, parcs et jardins, bref à toutes les voies de circulation ouvertes aux publics, dans les métropoles comme dans les villages urbanisés. Les deux relèvent de la communication.
La mondialisation, la révolution communicationnelle, la vidéo surveillance, la multiplication des murs réels et virtuels " effacent " les espaces publics. L'urbanisation planétaire (centres commerciaux, tourisme de masse, mobilier urbain, enclaves sécurisées, etc.) transforme leurs usages et les uniformise. C'est aussi le cas de la numérisation généralisée de toutes les activités humaines. Pourtant, des résistances se manifestent (
street art, spectacles de rue, code de la rue, cyber-rue, actions féministes, rues aux enfants, nature en ville, etc.) qui associent aux espaces publics, gratuits et accessibles les trois qualités des villes : l'urbanité, la diversité et l'altérité. -
Préserver les solitudes ; parcs et forêts de l'ouest sauvage
John Muir, Thierry Paquot
- PUF
- 14 Octobre 2020
- 9782130826699
Ce texte vibrant est un chant à la gloire de la wilderness , cette nature pas encore totalement dénaturée par les activités humaines. Les forêts profondes aux essences variées, les lacs miroitants, les ruisseaux murmurants et les cascades toniques, les montagnes imposantes participent, avec grâce et mystère, aux paysages américains traversés trop vite par une humanité plus préoccupée par ce que l'économie pourrait en retirer que par la beauté encore sauvage, inutile et gratuite, qu'ils offrent. John Muir, qui connait parfaitement ces lieux de solitude, nous les décrit avec précision et amour, inquiet de leur devenir, alors que retentissent les coups des haches des bûcherons...Comment les protéger d'interventions fatales ? En les sanctuarisant comme parcs naturels nationaux, ouverts néanmoins au tourisme ?
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Ensemble de constructions hâtivement bâties avec des matériaux de fortune sur un terrain squatté non viabilisé, destiné à une population pauvre exclue de tout, le bidonville est l'une des modalités de l'urbanisation planétaire, née à la fin du XIXe siècle et qui abritera près de 2 milliards d'habitants en 2030.
Le phénomène s'est considérablement amplifié avec l'exode rural et l'extension des mégalopoles en ouvrant l'éventail des situations : certains bidonvilles centenaires se sont branchés sur les réseaux d'eau et d'électricité, des bicoques sont dorénavant en dur et disposent d'un jardinet, d'autres encore représentent le degré zéro de l'habitabilité avec quelques planches maladroitement clouées entre elles et surmontées d'un bout de tôle.
Cet ouvrage retrace la géohistoire des bidonvilles, présente les principales théories socio-anthropologiques qui en expliquent la genèse et la pérennité, s'attarde sur leurs représentations tant romanesques que cinématographiques et évalue ce que ces villes incomplètes et inconfortables apportent à l'architecture de survie et à l'urbanisation sans urbanisme. -
Les 100 mots de la ville
Julien Damon, Thierry Paquot
- Que sais-je ?
- Que Sais-Je ? Les 100 Mots
- 14 Avril 2021
- 9782715406681
Penser la ville contemporaine revient à se pencher sur les conditions de vie de l'écrasante majorité des Terriens. C'est décrire et analyser les réalités urbaines pour mieux imaginer le futur des villes. C'est aussi se frotter aux mots des experts, qu'ils soient architectes, urbanistes ou encore élus. De " NIMBY " à " bobo " en passant par les " ZFU ", " équilibre spatial " ou encore " gentrification ", l'urbain semble susciter la création de néologismes et autres acronymes plus ou moins opaques.
Ce livre n'entend pas être un simple lexique. Il invite, au gré des mots - " bidonville ", " Dubaï ", " toilettes publiques ", " aéroport " -, à une promenade sur la planète urbaine. Flânant entre réalités et utopies, les auteurs croisent des approches sociologiques, philosophiques, écologiques, juridiques, cinématographiques pour mieux donner à comprendre les ressorts de la vie citadine et inventer les territoires urbains de demain.
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C'est avec la publication de L'Utopie de Thomas More en 1516 que le mot se répand et que naît un genre littéraire associant critique sociale et description d'une « société heureuse ». L'utopie n'est pas une anticipation, mais un présent qui mise sur le bonheur, l'équité, l'abondance et le respect de chacun.
Thierry Paquot explore diverses utopies écrites ou expérimentées qui se sont succédé depuis le XVIe siècle, en privilégiant certains thèmes : le travail et les loisirs, l'éducation, la famille et les relations amoureuses, la ville et l'architecture. L'utopie s'enrichit au XIXe siècle de l'uchronie, puis de la science-fiction, pour proposer de nouvelles alternatives à la « société de consommation ».
L'utopie contient le pire et le meilleur, elle se révèle parfois autoritaire, totalitaire, culpabilisatrice, triste et uniformisante, tout comme elle peut favoriser le déploiement des désirs, démultiplier les plaisirs, répondre joyeusement aux attentes de ses membres. Ce sont ces paradoxes qu'analyse cet ouvrage documenté à l'écriture directe et passionnée, en s'attardant sur les oeuvres de Thomas More, Francis Bacon, Fénelon, Diderot, Sébastien Mercier, Robert Owen, Saint-Simon, Charles Fourier, Edward Bellamy, William Morris et quelques autres « sublimes rêveurs ».
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Poésie urbaine : De Baudelaire à Grand Corps Malade
Thierry Paquot
- Eterotopia
- Rhizome
- 7 Novembre 2023
- 9791093250540
La ville de la modernité captive romanciers et poètes, ils ne savent plus où donner de la rime. Tout en elle les enchante ou les irrite, les exalte ou les révolte. La ville qu'ils poétisent au ras du bitume n'est pas toujours tirée au cordeau, comme la mer elle a sa marée basse et ses tempêtes, elle combine la turbulence de l'écume et le miroitement du soleil. Toute ville suscite mille et une métaphores que les poètes adoptent pour exprimer l'exacerbation de leurs sens et révéler l'esprit des lieux.
Poètes, paroliers, rappeurs, slameurs, inventent leurs villes, leurs mots s'entrechoquent, leurs formules rivalisent d'intensité, leurs phrases se déchaînent, leurs qualificatifs se contorsionnent...Chaque ville est plurielle. Chaque situation possède son ambiance. Chaque sentiment réclame son lieu. -
L'enfance est un pays dont on aura toujours la nostalgie. En rendant hommage à Bachelard, l'auteur examine la place de l'enfant dans nos villes et mobilise aussi bien les analyses des pédagogues, que ses propres recherches philosophiques.
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En ce début de siècle, un constat s'impose : l'urbanisation est planétaire. Un standard de vie, plus ou moins homogène, se répand partout, avec son cortège de normes de consommation, de comportements types, de valeurs collectives et de pratiques individuelles qui déséquilibrent les écosystèmes.
C'est cette révolution aux expressions paradoxales que Thierry Paquot explore ici sous ses multiples formes territoriales - bidonville, mégalopole, enclave résidentielle sécurisée, ville moyenne, global city, urbain diffus... L'auteur pointe les défis à relever : la " bonne " occupation des sols face à l'extension des zones urbaines et à la réduction des terres agricoles ; la " bonne " manière de se déplacer, dans un monde confronté à la pénurie probable de pétrole et à la multiplication des mobilités ordinaires (tourisme de masse, shopping, pratiques sportives...) ; la " bonne " façon d'assurer à tous un confort urbain minimal, en favorisant une décroissance raisonnée de certaines consommations ; la " bonne " gouvernance, qui exige l'invention de nouvelles pratiques démocratiques ; la " bonne " habitabilité entre soi et les autres.
Seule une écologie existentielle respectueuse de la diversité culturelle, de l'éventail des croyances et des rites, de l'incroyable différence des temporalités qui régissent et animent la vie de tout homo urbanus peut assurer à tous un devenir urbain. -
Introduction à Ivan Illich
Thierry Paquot
- La découverte
- Repères Découverte
- 22 Novembre 2012
- 9782707174949
À l'occasion du dixième anniversaire de la mort d'Ivan Illich (décembre 2002), cet essai permet d'aborder un personnage atypique, grand voyageur, lecteur insatiable, polyglotte, curieux de tout et de tous, qui a rédigé une oeuvre critique de la technique et de la société occidentale exigeante et impressionnante autant qu'inclassable.
Dans les années 1970, on débattait partout d'Une société sans école ou de La Convivialité. Leur auteur, Ivan Illich (1926-2002), atypique, enseignant-voyageur, lecteur insatiable, polyglotte, curieux de tout et de tous, a rédigé une oeuvre exigeante et originale, tant par le choix des thèmes que par leur traitement transdisciplinaire.
Penseur critique de la société industrielle, il a démontré qu'au-delà d'un certain seuil les institutions (l'Église, l'école, l'hôpital, les transports, etc.) se révèlent " contre-productives " : l'école désapprend, l'hôpital rend malade, les transports bouchonnent, etc.
Son analyse de l'Église catholique, son histoire de l'Homo educandus, sa dénonciation de la théorie des besoins, ses réflexions sur le développement, l'outil convivial, la technique dévastatrice, la fin des communaux, l'abolition du genre, l'obligation du travail fantôme, la substitution du garage à parquer les humains à un " chez soi " où se déploie l'art d'habiter, la déconsidération de la langue maternelle au profit de la culture numérique, l'imposition de l'écran qui nous empêche de voir ce que l'on regarde, la perte de nos sens au nom d'une technologie toujours plus performante sont quelques-uns des thèmes qu'il aborde dans ses séminaires et ses courts essais. C'est à cette pensée stimulante et anticonformiste que ce livre souhaite introduire. -
L'Office Mondial du Tourisme fanfaronne : les touristes sont de plus en plus nombreux et le cap des deux milliards sera prochainement franchit ? Que signifie qu'un Terrien sur quatre soit à un moment de l'année un touriste ? Une plus grande tolérance envers autrui ? Une ouverture d'esprit marquée par une curiosité sans limite et une disponibilité accrue envers ce qui nous est étranger ? Le tourisme n'est pas neutre. Il favorise une économie globalisée aux retombées locales minimes et banalise un néo-colonialisme de subordination généralisée... De même, croire que le hit-parade des « hauts lieux » de l'Humanité mis en place par l'Unesco stimulerait une « mémoire collective » aux fonctions éducatives se révèle un incroyable leurre. La multiplication des équipements standardisés (aérogares, hôtels, musées, fronts de mer et de fleuve, « quartiers historiques », etc.) et des coûteux « événements » (Jeux Olympiques, Expositions universelles, etc.) homogénéisent les sites, leurs temporalités et leurs spectacles. Le pic pétrolier et le dérèglement climatique appellent à une plus grande responsabilité envers le pourquoi et le comment des mobilités. Le tourisme est déjà responsable de 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre... Fautil, là aussi, décroître ? Il convient, à coup sûr, de rompre avec le tourisme massifié (et ses sous-produits que sont les tourismes sexuel, médical, équitable, durable...) et de privilégier le voyage et ses acclimatations progressives aux cultures que l'on découvre, plus lent, plus économe, plus attentif. L'être humain est relationnel, il serait aberrant de lui interdire de voyager ! Mais, compte tenu des nouvelles contraintes environnementales, il devient indispensable de repenser le proche et le lointain, ces deux aimants de toute boussole existentielle.
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DROMOLOGIE : dromologie n.1 ; la vitesse c'est l'état d'urgence : cahiers Paul Virilio
Thierry Paquot, Eyal Weizman, Jean Richer
- Eterotopia
- Dromologie
- 16 Mars 2021
- 9791093250458
« Il nous faudrait absolument ce que j´appelle une ""dromologie"", c´est-à-dire une discipline qui s´intéresse aux ravages de l´accélération et de la course. » disait Paul Virilio en 1977. Les évènements qui ont bouleversé 2020, avec la conjonction du drame écologique, de l´accident viral, des confinements, des couvre-feux, des multiples crises économiques et sociales, confortent les prémonitions de Paul Virilio et plus que jamais, imposent la nécessité d´une pensée de la vitesse. Une pensée ouverte aussi bien à la géopolitique qu´à la ville, aux territoires, mais aussi aux libertés et aux solidarités. Le nom de Dromologie, s´est imposé à un collectif inter¬national d´auteur.e.s souhaitant révéler, partager et approfondir cette nouvelle approche théorique du monde. « Nous allons vers un village global, annonce Paul Virilio en 1991, qui sera en réalité le plus grand confinement et la plus grande incarcération jamais vécus ».
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Ralph Waldo Emerson (1803-1882), car il s'agit de lui, marche dans son temps et remarque tout. Son temps est celui du siècle américain. Celui de la conquête de l'Ouest et de l'extermination des Indiens, de la mécanisation du travail agricole, de l'extension du réseau de chemin de fer, de l'urbanisation, du matérialisme et de l'individualisme, des sectes et des clubs, de la naissance du travail social et de la multiplication du self-made man, de la remise en cause de l'esclavage et des débuts du féminisme... » (Thierry Paquot. Extrait de la présentation). Ce texte d'Emerson est inédit en français
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DROMOLOGIE Tome 2 : Le musée de l'accident : cahiers Paul Virilio 2022
Thierry Paquot, Jean Richer, Paul Virilio
- Eterotopia
- Dromologie
- 17 Novembre 2022
- 9791093250571
Depuis la parution de Dromologie 01, les accidents se sont multipliés : climatiques, géopolitiques, sociaux, migratoires, océaniques, sanitaires, etc. Tous liés entre eux et dont les enchevêtrements aléatoires ne font que renforcer l'urgence d'une écologie grise - un concept de Paul Virilio, expliquant qu'au-delà de la pollution de la nature, existe une pollution liée à l'accélération du monde. Une réflexion qui a conduit l'urbaniste et philosophe à imaginer un musée de l'accident chargé d'exposer et d'analyser de manière critique les accidents du progrès. Ce Dromologie 02 questionne architectes, artistes (peintre, musicien, danseur, designer, etc.), philosophes, historiens, sur leur vision d'un musée de l'accident, sur cette ressource immatérielle ; tandis que plusieurs articles interrogent cette accidentologie en cours d'élaboration. Contributions de : Augustin Berque, Viana Conti, Gilles Delalex, André Delpuech, Elizabeth Diller, Nicolas Giraud, Julien Glauser, François Jarrige, Anaïs Lapel, Frédérick Lemarchand, Luca Merlini, Yann Ollivier, Françoise Parfait, Benjamin Pichery, Ernest Pignon-Ernest, Angelin Preljocaj, Edouard Ropars, Yannick Rumpala, Christian Sander, Valentin Sanitas, Francesco Sebregondi, Patrick Tosani, Laurent Vidal.
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La folie des hauteurs ; critique du gratte-ciel
Thierry Paquot
- Infolio
- Archigraphy Poche
- 31 Août 2017
- 9782884747776
Méfions-nous des modes, par nature passagères, et chantons la diversité des paysages urbains, la singularité des skylines, l'originalité des formes contrastées, des matériaux et des couleurs aux palettes multiples et joyeuses!
Le gratte-ciel, avec l'étalement urbain, le centre commercial et l'autoroute constituerait-il la négation de ce qui fait une ville? Serait-il l'expression d'un avenir appartenant au siècle passé? Enfin, serait-il une impasse en hauteur, une enclave sécurisée fermée? C'est ce que tente de démontrer Thierry Paquot à travers ce plaidoyer pour la diversité des paysages urbains, l'originalité des formes contrastées loin de cette folie des hauteurs. -
Un recueil de nouvelles sélectionnées par un jury prestigieux et écrites par des jeunes de 18 à 35 ans dont l'objectif est de faire entendre la voix de celles et ceux qui feront le monde de demainÂ; de comprendre les sujets, les craintes mais aussi les espoirs qui sont les leurs et les animent d'aujourd'hui.
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Simone et Lucien Kroll une architecture habitée
Thierry Paquot, Sophie Ricard
- Actes Sud
- Architectures Contemporaines
- 7 Septembre 2013
- 9782330021450
Lucien Kroll, né en 1927, formé à l'Ecole Nationale Supérieure de La Cambre, vit et travaille à Bruxelles, au sein de l'Atelier d'Urbanisme, d'Architecture et d'Informatique Lucien Kroll, et avec sa femme Simone, jardinière, coloriste, potière. S'il se définit autant comme architecte ou urbaniste que simple citoyen, c'est que l'architecture pour lui est une affaire de relations, liant les individus entre eux et à leur environnement.
L'Atelier Lucien Kroll travaille depuis les années 1960 avec la participation des habitants, et dans le plus grand respect du contexte : la recherche du "sentiment d'habiter" étant tout simplement impossible sans la contribution de coopératives d'habitants.