L'Histoire post-coloniale a laissé des blessures béantes, renforcées par un déni de réparation, une islamophobie rampante et un racisme omniprésent, sans oublier les incompréhensions sur le traumatisme palestinien et le nouvel antisémitisme français. Quel peut être le ressenti de ces nombreux Français musulmans qui voient ce poison s'ancrer dans leur quotidien ? Pour la première fois, un auteur se penche sans tabou, et à travers son propre vécu, sur les racines de ce poison. Surtout, il propose une nouvelle voie républicaine pour que la France soit plus juste avec tous ses enfants. Livre préfacé par Roland DUMAS.
La France entretient une relation ambiguë avec l'Algérie depuis de nombreux siècles, commençant par différentes incursions dès le 16ème siècle pour déboucher sur la conquête en 1830 avec une colonisation de près d'un siècle et demi, une guerre de huit années et des centaines de milliers de morts, principalement des civils algériens. Les responsabilités sont unilatérales et la France le sait; elle s'est salie en Algérie en institutionnalisant la torture et en commettant, dans cette contrée proches, des crimes contre l'humanité pires que ceux des nazis, afin que les Algériens ne relèvent plus jamais la tête parce qu'on les avait considérés comme inférieurs car musulmans. L'âme des Algériens a résisté au joug colonial en silence, encaissant les humiliations successives tout en portant l'idéal révolutionnaire de redevenir des hommes libres. Le sacrifice de ses chouhada est ancré dans la mémoire de chaque famille algérienne.Depuis 1962, la France ne sait pas comment digérer ce trauma colonial car toujours incapable de considérer l'ex-indigène algérien comme son égal, y compris dans ses relations bilatérales tous secteurs confondus, lui déniant même aujourd'hui son existence en tant que nation avant la conquête en 1830. Ce déni est une insulte caractérisée à toute la nation algérienne, de surcroit lorsqu'elle émane du premier responsable français, le Président de la République, Emmanuel Macron. Cette idéologie française sur l'Algérie semble tenace, y compris venant d'historiens réputés comme Benjamin Stora, historien conseiller des princes depuis plus de 30 ans, incapable dans son rapport mémoriel de 2021 de franchir un palier vers une véritable réconciliation. Ce politicien historien a été obligé de faire le détour par l'Asie pour tenter de justifier l'impossibilité de présenter des excuses sincères concernant la barbarie coloniale française en Algérie. Le monde fantasmé de Stora est une reculade dans le rapprochement des deux peuples.L'absence étrange de réponse officielle algérienne sur cette question mémorielle, source d'incompréhension et de malaise, renforce l'urgence de combler ce vide. Le Professeur Larkeche accepte de répondre frontalement au Président Macron et à Benjamin Stora pour recentrer le débat sur l'essentiel, la reconnaissance et la réparation des crimes coloniaux français en Algérie afin que les mémoires cessent de saigner sur les deux rives de la Méditerranée.
Le poison algérien, c'est le poison de la corruption comme symptôme d'une société malade. Ses matérialisations et causes sont profondes dans la société algérienne, gangrénant le pays et étouffant les forces vives de la nation depuis 1962. Le poison de la rente, associé au poison de l'autoritarisme, a engendré le poison de la corruption qui est la conséquence et non la cause d'un système en panne.Pour comprendre, une vision analytique est développée à travers l'histoire de l'Algérie, mais aussi dans ses ramifications internationales, y compris avec l'ex-puissance coloniale, la France. Une explication sur la liaison du poison corruption algérien et du poison français de la discrimination est également développée, permettant de cerner les principaux bénéficiaires du poison algérien, la triangulation diabolique et ses relais internationaux. L'auteur ne se limite pas à une démarche analytique mais poursuit par une démarche prédictive pour sortir de cette impasse algérienne où le système mis en place finit toujours par dévorer ses enfants et ses gouvernants. L'histoire se termine toujours mal avec ce système monstre (ghoul) que les Algériens ont engendré et dans lequel les responsabilités sont collectives.Un sursaut est-il possible ? Oui, selon le Professeur Larkeche, à la condition d'un bilan critique et d'un projet ambitieux pour l'Algérie. L'auteur développe aussi le processus de mise en oeuvre et insiste sur l'urgence d'impulser des axes stratégiques clairement identifiés autour du capital humain algérien comme véritable richesse du pays dont la diaspora sera pleinement partie intégrante. L'auteur désigne enfin l'objectif à terme de rendre autonome l'Algérie dans différents secteurs stratégiques (biens alimentaires, santé, services...) et de l'insérer dans une écologie active. Cet avenir prometteur sera possible grâce au génie du peuple algérien dont le Hirak est la plus belle illustration, à condition qu'il soit réhabilité. L'issue est entre les mains du Président Tebboune qui devra trancher, en dépit des résistances nombreuses, pour faire basculer l'Algérie dans une nouvelle ère prospère.