Comment présenter L'An 01 ? Est-ce une bande dessinée de Gébé, un film de Jacques Doillon, un mouvement, une utopie ?
En 1970, Gébé publie ses premières planches, et dans Charlie Hebdo l'aventure commence.
Le premier livre qui les recueille paraît un an plus tard. Ensuite, c'est un film, que Jacques Doillon réalise, avec la participation d'Alain Resnais, de Jean Rouch, et de nombreux acteurs et amis : Coluche, Miou-Miou, Gotlib, Stan Lee.
L'An 01, c'est l'envie d'en finir pour de bon, mais sans violence, avec une société morne et matérialiste, vendu comme un horizon indépassable. "On arrête tout", là, maintenant, et on imagine, au fur et à mesure, le monde à venir. Le tout avec poésie et humour, avec une liberté et une joie qui ne manque pas de rafraîchir nos cerveaux engourdis. Pendant toute la durée de réalisation du film, Gébé dessine, dans ses planches, le film en train de se faire, prolonge le travail, répond au lecteur, rend compte de l'enthousiasme général. Le film, c'est l'Utopie en train de se faire, L'An 01 qui commence. La bande dessinée, elle c'est le carnet, la mémoire de cette révolution en marche. Le monde entier participe au film. Le scénario paraît en feuilleton dans Charlie Hebdo. Pour la première fois, les planches de Gébé et le film de Jacques Doillon seront disponibles de conserve. Écologie, amour, refus des rapports marchands, réinvention de soi et de la société : et si L'An 01 commençait pour de bon ?
" La mémoire a conservé peu de choses de ce spectacle, sinon la certitude de quelque chose de capital, quelque chose qu'on se doit de dire, et qui là est dit, une fois pour toutes, mieux que jamais, et si raidement, si purement, qu'on en tremble, qu'on en a la parole coupée, et qu'on sort le coeur blessé et pansé, baigné d'une effluve de larmes. " Hervé Guibert Cet enregistrement de Café Müller a été réalisé en 1985 avec Pina Bausch qui en outre a supervisé toute la production du film. Un document historique.
Il y a des mythes dans l'histoire de la danse et la création du Sacre du printemps de Stravinsky par les Ballets russes de Diaghilev figure parmi eux. Juste avant la Première Guerre mondiale, la création en 1913, au Théâtre des Champs-Élysées, fut un scandale retentissant qui marqua le début de la danse moderne, du moins celle du XXe siècle. Parce que le scandale fut si éclatant, la chorégraphie de Nijinski tombait presque dans l'oubli et devenait, à tort, secondaire. La musique de Stravinsky, en revanche, s'imposa et fut interprétée par d'autres chorégraphes célèbres, parmi eux Martha Graham et Maurice Béjart. En 1975, dans la pluvieuse ville de Wuppertal, Pina Bausch relevait le défi.
" C'est une série de cérémonies de l'ancienne Russie ", a précisé le compositeur. " Le Sacre du printemps ne comprend pas d'intrigue ", ajouta-t-il. C'est exactement ce qu'on sent quand on regarde la captation du mythique spectacle de Pina Bausch. Il y a un centre autour duquel se déroule l'action. Il fait chaud, la tension entre hommes et femmes est palpable et quelqu'un doit consentir à un sacrifice. Mais qui ? Une femme, mais laquelle ?
La distinction entre Pina Bausch et les chorégraphes antérieurs fut là : ses danseurs et danseuses dansent jusqu'à la frontière de l'épuisement. Vêtus de peu, la terre noire leur colle à la peau. Oui, jusqu'au point où ça commence à faire mal. Un document unique des débuts de Pina Bausch, un enregistrement authentique d'une des chorégraphies les plus marquantes du XXe siècle.
Les 14 films des Groupes Medvedkine (1967-1974) réunis dans un coffret 3 DVD, accompagné d'un livret de170 pages + le film "Le train en marche" dans lequel Alexandre Medevkine raconte l'histoire du ciné-train à Chris Marker (inédit en DVD): A bientôt, j'espère (Chris Marker et Mario Marret,1967-1968) - La charnière (son seul, 1968) - Classe de lutte (1968) - Rhodia 4/8 (1969) - Nouvelle Société 5. « Kelton » (1969) - Nouvelle Société 6. « Biscuiterie Buller » (1969) - Nouvelle Société 7. « Augé découpage » (1970) - Lettre à mon ami Pol Cèbe (Michel Desrois, 1971) - Le traîneau-échelle (Jean-Pierre Thiébaud, 1971) - Sochaux, 11 juin 1968 (1970) - Les trois-quarts de la vie (1971) - Week-end à Sochaux (1971-1972) - Avec le sang des autres (Bruno Muel, 1974) - Septembre chilien (Bruno Muel et Théo Robichet,1973) - Le train en marche (Chris Marker, 1973)
Enfant, il se pensait « nul en tout sauf en dessin » jusqu'au jour où le dessin est devenu son quotidien. Dans Edmond, un portrait de Baudoin, on retrouve Baudoin face à la vie, face à ses réflexions, ses rêveries de créateur, face à son besoin de peindre l'existence. Avec Éloge de l'impuissance, il défend son « impuissance de dire » ; pour lui tous ses livres lui servent finalement à exprimer cette fragilité.
De fait, cet éloge fait écho à ses oeuvres les plus personnelles, paru pour la plupart à L'Association; Le Portrait, Couma acò, Éloge de la poussière et plus particulièrement Le Chemin de Saint-Jean dont le récit se situe à Villars. Edmond a grandi dans ce village de l'arrière-pays niçois, où il passe encore tous ses étés à dessiner et où la réalisatrice Laetitia Carton a tourné son portrait. Dans la nature, dans les montagnes, près de ses amis, de sa famille, sources d'inspiration inépuisables.
Cette bande dessinée, contrepoint essentiel et indissociable du film, présente l'artiste bousculé dans ses retranchements les plus intimes. Du reste, les discussions complices avec la documentariste le poussent à exprimer son rapport passionnel au dessin, à la vie et aux Hommes. C'est le portrait d'un auteur atypique, d'un personnage unique, libre, humble et attachant, dont l'existence s'enchevêtre souvent avec ses récits.
On le découvre ainsi poète, peintre et philosophe. Edmond demeure invariablement d'une grande générosité et d'une intense spontanéité aussi bien dans son éloquence que dans son art. Ce livre-DVD constitue un témoignage fort qui le montre comme un créateur permanent, à sa table à dessin comme dans sa vie de tous les jours. Le film peut tenir lieu de porte d'entrée dans son univers ou de document fascinant pour ses lecteurs de toujours.
En somme, de la joie et du bonheur.
«Renate quitte le pays», telle une opérette, est une pièce qui flirte avec les spectateurs. Gai et élégant, c'est peut-être la pièce la plus amusante que Pina Bausch ait jamais créée. Une oeuvre encore inconnue du public et emblématique du théâtre dansé, qui marie Hollywood à Wuppertal. (DVD trilingue inclus)
Lors du tournage de son film La Plainte de l'impératrice, Pina Bausch apprend que la danseuse interprétant le rôle de la victime dans Le Sacre du printemps est tombée malade. La représentation étant prévue pour le lendemain, Pina Bausch interrompt aussitôt son tournage pour organiser une répétition spéciale et préparer Kyomi Ichida pour ce rôle. Quelques membres de l'équipe du tournage se rendent également dans la salle. Ils profitent de cette occasion pour filmer la séance de travail en cours. Pas à pas, geste après geste, Pina Bausch fait évoluer Kyomi Ichida d'une étape à l'autre dans cette scène-clé de l'oeuvre. Le calme, la concentration qui accompagne cette répétition, sont exemplaires. Quant à la beauté et l'originalité des propositions chorégraphiques de Pina Bausch, elles s'expriment avec une force extraordinaire.
Le titre du film paraît biblique, un peu provocant. Une femme, des femmes, un homme, des hommes. Qui ne sont peut-être qu'un et se manifestant sous plusieurs apparences. Des enfants aussi et, bien sûr, des passions. La danse en fait partie. Autant de marques pour jalonner le parcours. Justement, un parcours peu habituel à l'intérieur de la ville et dans les paysages autour de Wuppertal, où la chorégraphe habita et travailla pendant presque quarante ans.
Un portrait ne raconte pas une histoire. On peut seulement deviner la biographie de celui ou de celle qui est portraituré. Même quand il s'étale dans le temps - ce qui est ici le cas - une histoire se dégage à peine. Au lieu de cela le film creuse dans la profondeur des sensations, des atmosphères jamais vues et entendues.
C'est aussi un film sur les saisons. Les feuilles en automne. La neige en hiver. L'herbe au printemps. Sur des arbres qui portent des numéros. Sur des eaux vives et des fruits étranges. Il y a un désir criant dans ce film, le besoin d'être aimé, la peur de la fin.
Voici une petite sensation: le premier DVD d'une pièce de Pina Bausch.
Kontakthof,pièce "mythique", a été, en 2001, mise en scène avec des dames et des messieurs ayant un certain âge, ni acteurs ni danseurs, mais disposant d'un trésor d'expériences.
Deux plans interfèrent pendant toute la pièce: les relations entre hommes et femmes, et la nécessité de se montrer à un public. Le Kontakthof ("cour de contact") est l'endroit où les prostituées attendent leurs clients. Le théâtre est la forme sublimée d'un processus similaire.
La scène consiste en un espace surélévé, gris, style 1900, érigé en salle de danse avec une estrade et un piano, comme une scène sur la scène. Rolf Borzik, le créateur de la scénographie et des costumes, a réalisé ici l'une de ses grandes oeuvres, typiques d'une série de spectacles qui ont fondé la renommée mondiale de la troupe.
L'aspect "Variétés" de la pièce est souligné dans la musique: les chansons des années 20 et 30, avec leur mélodie nostalgique, sur la brèche entre joie et désespoir, emporte danseurs et spectateurs comme en un souffle.
Lors de la première, en 1978, la pièce fut bien sûr interprétée par les danseuses et danseurs de la troupe de Pina Bausch. Mais le désir de la chorégraphe de voir un jour la pièce interprétée par des danseurs plus âgés était déjà là.
Walzer - « valse » en français - quel titre envoûtant ! Et à première vue, on se sent à l'aise chez Pina Bausch.
On dort, on rêve, jusqu'à ce que quelqu'un s'éveille, heureusement assez tôt, pour éteindre un feu qui couve. Peu importe, la fête continue. Bien que les invités soient un peu bizarres. Ils bougent comme s'ils étaient inconscients et pourtant sûrs d'eux comme des noctambules. Ils portent une charge : le fardeau de leur vie.
Le moment arrive où la première commence à parler, Mechthild Grossmann, par terre et un verre de vin à la main. Mais il y a d'autres femmes, surtout des femmes. Les solos inoubliables de Meryl Tankard, Jo Ann Endicott ou encore Nazareth Panadero. Ça, c'est la grande Pina Bausch qui dans les années 1970 et 1980 réunissait autour d'elle une bande de danseurs révolutionnaires. Inoubliable, inégalable. Où chaque danseur et chaque danseuse fut un interprète hors pair et un personnage, qui pouvait remplir sans peine toute une scène vide.
Walzer est un film de 55 minutes issu d'une pièce qui dure plus de trois heures et dont la première a eu lieu en 1982 au Théâtre Carré d'Amsterdam. L'extrait a été choisi par Pina Bausch et c'est encore elle qui a supervisé l'enregistrement et le montage.
S'il existe un moyen de conserver l'esprit d'un spectacle vivant, on peut le contempler ici.
Il y a des surprises qui ressemblent à des miracles. Avant de tourner son film La Plainte de l'impératrice, Pina Bausch s'est pliée à un exercice. Elle a dû montrer aux coproducteurs des chaînes de télévision, qu'elle était capable de faire un film sans scénario. Sa méthode était incompatible avec les méthodes traditionnelles du cinéma. Ainsi, un film est né, un film qui documente les répétitions d'une de ses pièces portant le titre (intraduisible) Ahnen. Et ce film montre un ensemble de danseuses hors pair. En attendant, en cherchant et créant. Un document unique. En fait il y a ici vraiment de quoi crier au miracle.
Autour du livre de Howard Zinn Une histoire populaire américaine, les plus grands acteurs hollywoodiens et les grandes stars de la chanson prêtent leurs voix aux rebelles de l'histoire américaine qui luttèrent pour les changements sociaux.
Documentaire de 64 minutes réalisé par Francis Vadillo, qui a suivi Mattt Konture pendant plus de deux ans, chez lui, dans différents festivals, et lui offre enfin le portrait qu'il mérite. C'est l'occasion de le voir au travail, dessinant dans ses car-nets et réalisant des fanzines, ou jouant sur scène avec son groupe Courge. On pénètre dans son quotidien en l'accompagnant dans sa pratique compulsive du dessin, seul ou entouré de ses nombreux amis « fanzineux », mais aussi par l'évo-cation de la maladie qui l'affecte, la sclérose en plaques. C'est enfin un portrait d'une scène underground musicale et graphique vivace et festive, que Mattt Kon-ture n'a de cesse de parcourir pour apporter sa contribution. On y croise JC Menu, Pacôme Thiellement et Killoffer, qui se souviennent de leurs rencontres, au début des années 80, et reviennent sur l'importance de son oeuvre autobiographique.
Durant le tournage, Mattt Konture a réalisé une nouvelle « Comixture » qui ac-compagne le DVD. Ce nouveau Comix, sans comparaison possible avec un simple making-of, ouvre un dialogue avec le documentaire, lui offre des prolongements inattendus et donne toute sa cohérence à l'ensemble.
Coffret réunissant le livre "Carnet de bord d'in gréviste" de Christophe Metroz et le DVD "Comme des Lions" de Marcel Trillat.
Ils vident des sacs de sable, ils lèchent du yaourt à même le sol, ils s'habillent le plus vite possible, ils s'enduisent de mousse à raser. Dix-huit gestes qui constituent pour Fabre une journée de travail au théâtre. Les spectateurs peuvent passer au bar et revenir ensuite, ils sont libres de traverser cette journée comme bon leur semble. Avec son esthétique des années quatre-vingt - projecteurs Super 8, crochets de boucheroe et costumes noirs et blancs - Fabre creuse un cratère dans le théâtre de cette époque.
Contrairement à d'autres champs artistiques, la littérature - ce qui se désigne comme telle - semble de moins en moins consciente, non seulement de son histoire récente, mais également de son historicité. À défaut de remettre en route une histoire littéraire arrêtée depuis les dernières avant-gardes des années soixante-dix du siècle dernier, It's too late to say littérature (aujourd'hui recherche formes désespérément) essaye de poser quelques questions à cette volonté de ne pas savoir, d'interroger quelques auteur(e)s ou artistes dont le travail cherche non pas à s'appuyer confortablement sur les formes et les genres de l'histoire littéraire entrée en glaciation mais tout simplement à trouver des formes motivées par les visées qu'elles se donnent, par les conditions historiques de nos expériences de l'ici et maintenant. Un essai de Jean-Charles Massera suivi d'une série d'entretiens avec :Sandy Amerio - Éric Arlix - Patrick Bouvet - Thomas Clerc - Claude Closky - Jean-Yves Jouannais - Martin Le Chevallier - Loreto Martinez Troncoso - Louise Desbrusses - Yves Pagès - Julien Prévieux - Arnaud Viviant.
La prospérité démographique, économique et culturelle qui a marqué les Trente Glorieuses s'est accompagnée de mutations sociales considérables.
De 1945 à 1975, la société française passe de la reconstruction à un accès généralisé à la consommation et aux loisirs. Les innovations techniques et le développement de l'industrie soutiennent un optimisme basé sur la recherche du bien-être, qui se manifeste tout particulièrement dans les habitations et dans le mobilier. Le mobilier de l'après-guerre, fonctionnel, adapté aux petites surfaces, susceptible d'être produit en série, obéit à partir du milieu des années 1960 à une vision hédoniste, voire impertinente, qui consacre le règne des lignes fluides et souples, joue sur la couleur ou la transparence, et s'incarne dans des meubles multifonctions et modulables.
Pierre Guariche, Marcel Gascoin, Marc Held, Joseph-André Motte, Olivier Mourgue, Pierre Paulin, Charlotte Perriand, Jean Prouvé, Alain Richard ou encore Roger Talion en sont les principaux acteurs. Cet ouvrage explique comment, en se démocratisant, le mobilier moderne a fait son entrée dans les intérieurs français. Son approche large -histoire culturelle, esthétique, technique, économique- en fait un livre incontournable pour en comprendre les enjeux.
Il contient en outre un dictionnaire biographique de plus de cent créateurs et éditeurs, ainsi qu'un DVD incluant seize interviews de créateurs, d'éditeurs et de diffuseurs de mobilier de cette époque charnière.
Troisième volume de la collection « Mémoire populaire ». En rassemblant des contributions d'historiens replaçant la production de ses films dans leur époque et en proposant des archives inédites dont le film majeur La Terre fleurira de Henri Aisner, il s'agit de rendre accessible tout un pan de notre histoire à travers ce « cinéma communiste ». Ce cinéma s'est développé avec force grâce à des cinéastes proches du Parti Communiste, très influencés par l'esthétique du cinéma soviétique. L'histoire du journal, mêlée avec celle de sa grande fête populaire, a produit des images fortes d'une grande qualité cinématographique et il nous semble aujourd'hui très intéressant de les remettre en perspective, loin des enjeux du temps de la guerre froide.
En 1980, Jan Fabre rassemble plusieurs amis/acteur autour de lui pour créer sa première pièce de théâtre, Théâtre écrit avec un "k" est un matou flamand. Il s'agit du premier volet d'une trilogie (qui se poursuit avec C'est du théâtre comme c'était à espérer et Le Pouvoir des folies théâtrales.) Les trois productions se réfèrent explicitement au théâtre comme un lieu en pleine ligne de mire; Fabre met le théâtre sens dessus dessous et cherche à savoir ce dont il peut se débarrasser dans / à travers ce média. Au niveau formel par contre, les trois productions sont on ne peut plus éloignées l'une de l'autre. L'approche du théâtre est différente dans chacune d'elles: maniériste dans le Pouvoir..., à la façon d'un ready-made dans C'est du Théâtre..., et avec la force combative de la performance dans Théâtre écrit avec un "k"... .
Sciences appliquées de Hambourg en Allemagne, au DAMS de Gorizia en Italie et à l'Ecole supérieure de l'image d'Angoulême en France. Je leur ai proposé de dessiner quelque chose qui leur était arrivé et d'en faire un acte impossible. Impossible dans la vie organique, impossible dans la nature, mais possible dans l'acte de création qu'est le dessin.
Ils ont dessiné 20 BD et 34 films, d'une urgence narrative et d'une qualité à la fois évidente et extrêmement surprenante si l'on considère que les histoires ont été réalisées en dix jours en France, les films en dix jours en Italie et en quelques semaines en Allemagne. Ce matériel, selon moi précieux, à la fois bizarre et clair, est assemblé ici en 430 pages et 52 minutes contenues dans le DVD qui se trouve à la fin du livre, et constitue la mise en oeuvre de quelque chose que l'on peut vraiment qualifier d'acte impossible.
Je m'appelle Stefano Ricci.
La Construction du bonheur est, à la fois, un livre et un film... Les deux objets sont, ici, matériellement présents. Mais les deux peuvent être pris séparément. Dans l'un comme dans l'autre y apparaît Robert Misrahi sous des éclairages et des angles changeants. À l'écrit, Robert Misrahi, s'il commence par revenir sur son oeoeuvre livresque, consacré au bonheur et au philosophe eudémonique Spinoza, c'est afin de planter le décor. Très vite il en arrive à l'image. Car c'est là le sujet. Doublement.
Voilà qui est nouveau. Il y consacre quatre chapitres : La fascination de l'image ; La mise en chantier ; Les premiers tournages ; La création.
Ce court texte est des plus réjouissants. Il témoigne du courage d'un homme, philosophe de son état, qui n'hésite pas à se prêter à une expérience phénoménologique d'un genre particulier où champ et hors-champ, d'écriture et d'images, se mêlent.
Cet ouvrage, accompagnant la première exposition monographique sur André Robillard, proposée par la Collection de l'art brut, retrace cinquante années de création originale et autodidacte.
André Robillard (1931) fabrique des fusils, des avions, des spoutniks et des animaux avec des matériaux de rebut et du bois découpé. Ces assemblages complexes et ingénieux sont d'une grande puissance évocatrice. Il pratique également le dessin au feutre ou au crayon de couleur dans un style personnel et poétique.
Cinquante ans après la création du premier fusil d'André Robillard, cet ouvrage richement illustré réunit des essais de plusieurs intervenants connaissant personnellement André Robillard et entretenant avec lui des relations privilégiées, la plupart depuis de nombreuses années. L'ouvrage comporte également un DVD contenant des documents d'archives et deux films documentaires de Henri-François Imbert.
Mark Lewis est un artiste canadien contemporain internationalement reconnu. Il travaille à la frontière de l'art contemporain et du cinéma. Après avoir « mis en pièce » les conventions du langage filmique et exploré ses composantes pour leur propre compte, Mark Lewis a développé son propre langage cinématographique, combinant les dispositifs les plus anciens du médium (plan unique) aux stratégies de l'art contemporain (minimalisme, conceptualisme).
Mark Lewis est actuellement au premier plan de la scène artistique française à travers deux évènements importants:
Depuis octobre dernier, Le Louvre accueille l'exposition « Invention au Louvre » jusqu'en août 2015. L'artiste expose également ses oeuvres, du mois de février au mois de mai, au BAL à Paris sous le titre de « Mark Lewis. Above and Below ».
- Les essais de Christine Ross, Elie During et Sylvain Portmann réunis dans le volume s'inscrivent respectivement dans les domaines de l'histoire de l'art, de la philosophie et de l'histoire du cinéma. Les trois auteurs s'intéressent au mouvement autonome de la caméra comme stratégie de construction sensorielle, mais ils le font sur la base de références distinctes et dans des buts différents.
- Un entretien du cinéaste est proposé : il a été demandé à Mark Lewis de décrire sa relation à l'histoire du cinéma et à l'art contemporain, en d'autres termes de se positionner au sein du champ de la création.
- Ce volume contient également un carnet d'images sélectionnées par l'artiste, conçue comme une illustration de son travail.
Mark Lewis a choisi un film par année, de 1995, date de son film séminal Two Impossible Films, à 2014 ; il reproduit les plans de début et de fin de chaque film.
« J'aurais dû être fusillé ce jour-là. » Par un heureux concours de circonstances, Jean Blum, résistant dans le massif du Vercors, échappe de justesse aux balles de l'armée allemande. Sa vie a basculé pendant la guerre. Adieu les années d'insouciance à Paris. Comment croire en son étoile lorsqu'on en porte une jaune, offerte à la haine aveugle ? Avec la traversée de la résistance, Jean Blum devient Jean Valère. Aux lendemains de la guerre, il éprouve un sentiment de vide que le cinéma vient combler. Il en gravit peu à peu les échelons. Marcel Carné, André Cayatte, Max Ophuls. Il côtoie les plus grands, dont il devient l'assistant. En acteur ému et en observateur amusé, il croise Arletty, Jean Gabin, Simone Signoret, Roger Nimier, Julien Gracq, Cocteau, Morand et Giono. Une fois devenu metteur en scène, sa vie devient une succession de films. Son cinéma explore la condition humaine dans le registre dramatique, et avec quelques incursions dans la comédie. Il dirige des acteurs aussi différents que Maurice Ronet, Jean Seberg, Monica Vitti, Jacques Brel, Emmanuelle Riva. Entre souvenirs et anecdotes, entre gravité et légèreté, le récit de Jean Valère nous restitue des pages entières de l'histoire du cinéma français, de l'après-guerre à aujourd'hui, avec un éclairage particulier, sur l'histoire de la Nouvelle vague notamment.
Le livre sera accompagné du fi lm (DVD) "La Sentence" (1959) de Jean Valère avec Robert Hossein, Marina Vlady, Roger Hanin, Béatrice Bretty, Lucien Raimbourg... et en bonus des entretiens avec Jean Valère, Robert Hossein et Marina Vlady...