Ce volume se présente comme une monographie consacrée aux oeuvres de Fabienne Verdier qui seront présentées lors de l'exposition que le musée Unterlinden de Colmar dédie à l'artiste, et qui dialogueront non seulement avec les collections d'art ancien et moderne du musée, mais aussi avec l'espace architectural - conçu par Herzog & de Meuron - qui les abrite. Cet ouvrage permettra aux lecteurs d'approfondir le lien inédit que l'artiste noue entre son oeuvre monumentale et le retable d'Issenheim de Matthias Grünewald en s'inspirant du spectre chromatique et de l'aura lumineuse qui distinguent la peinture de Grünewald. Fabienne Verdier réfléchit à la représentation de la mort non plus comme fin, mais comme trace d'énergie qui se libère pour les vivants. Ce lien entre l'homme et le cosmos, cette énergie vitale sont autant de thèmes qui justifient le titre - du livre comme de l'exposition - Le Chant des étoiles. La grande installation des Rainbows joue un rôle central dans la publication : ces 66 oeuvres inspirées par l'aura lumineuse produite par la mort d'une étoile sont conçues comme des individus dont chacun porte un titre soulignant son lien avec le ciel, les étoiles et la lumière. En outre, pour Fabienne Verdier, ces oeuvres constituent les portraits des défunts morts de la Covid-19, ils sont une manière d'icônes contemporaines et donnent vie à une oeuvre d'art universel.
L'essai passionnant de Corinna Thierolf porte sur le travail artistique de Fabienne Verdier né de son dialogue visuel et spirituel avec le retable d'Issenheim de Matthias Grünewald (1516), conservé au musée Unterlinden de Colmar. Entre 2019 et 2022, l'artiste a donné vie à un ensemble de 78 peintures de grandes dimensions où elle poursuit sa méditation sur la lumière de Grünewald en faisant appel non seulement aux moments significatifs de l'histoire de la science, mais encore aux thèmes fondamentaux de la culture picturale, orientale comme occidentale, manière d'illustrer la force universelle de l'ar t. Le Christ fluctuant, qui vient de se libérer de sa vie terrestre, trouve sa contrepartie dans la lumière évanescente des peintures de l'artiste, dont les cercles reflètent la forme idéale de la sphère, et donc du monde, et peuvent être appelés à juste titre « soleils nocturnes » (Jean Paul). Avec les Rainbow-Paintings, Fabienne Verdier évoque un phénomène naturel, elle raconte le lien entre l'existence et sa disparition, entre la proximité et l'éloignement, l'éternité et l'infini, les mondes visible et invisible. De là surgissent les thèmes de la vie et de la mort, deux pôles qui ne sont pas interprétés dans une optique antagoniste, mais comme un status en perpétuelle évolution. L'artiste montre un tout vital en constante mutation et, par sa force poétique, elle rend le vide habitable.
Tout au long de ses soixante années de carrière, Franco Fontana a photographié ce que l'on ne voit pas, réussissant à fixer dans l'objectif une image « autre », détachée de la réalité, libérée du sujet représenté. Son travail sur la géométrie, les proportions et la composition lui a permis d'atteindre par paliers une synthèse conceptuelle qui est à la fois son langage personnel et sa manifestation formelle.
Invisible, volume de 168 pages comptant plus de 100 photographies, est le résultat d'une exploration minutieuse des archives de l'artiste, qui a fait émerger des clichés inédits, allant des recherches les plus expérimentales aux manifestations les plus libres de sa subjectivité, sans négliger pour autant les images iconiques qui ont rendu leur auteur célèbre dans le monde entier.
Cet album, composé avec un soin particulier, s'adresse à ceux qui souhaitent avoir une vue d'ensemble du parcours de l'auteur, mais aussi explorer cet espace intérieur, au-delà du réel, dévolu à l'interprétation suggestive, à la quête de l'image en devenir, que seule la sensibilité visuelle du photographe sait recueillir et traduire en un cliché unique et inimitable, de sorte que l'invisible devient soudain visible.
À 41 ans, Omar Victor Diop est l'un des photographes les plus prometteurs de sa génération.
Artiste autodidacte, son oeuvre s'inscrit directement dans l'héritage de la photographie de studio africaine de Seydou Keïta, Mama Casset ou Malick Sidibé, un genre dont il a su s'approprier les codes tout en s'en affranchissant.
L'ouvrage Omar Victor Diop réalisé en collaboration avec la galerie MAGNIN-A, rassemble pour la première fois les trois dernières séries emblématiques du photographe : Diaspora (2014), Liberty (2017) et Allegoria (2021).
Dans Diaspora, Omar Victor Diop choisit l'art de l'autoportrait. Le photographe sénégalais incarne dans ses images dix-huit figures de la diaspora africaine, aux destins hors du commun mais oubliées de l'Histoire occidentale. En agrémentant ses images d'objets liés au football, il estompe la charge dramatique tout en propulsant ses personnages historiques dans le présent.
Il les inscrit ainsi dans le débat sur l'immigration et l'insertion des étrangers dans les sociétés européennes.
Pour Liberty réalisée en 2017, Omar Victor Diop poursuit la mise en lumière du continent africain et de sa diaspora en proposant une lecture universelle de l'histoire de la protestation Noire. Par un jeu de références visuelles mêlant autoportraits et mises en scène, l'artiste revisite les évènements marquants de cette histoire, certes différenciés par le temps, la géographie et l'ampleur, mais reliés par une même quête, celle de la liberté trop souvent entravée.
Avec Allegoria, Omar Victor Diop entame un nouveau chapitre de son travail. Le photographe se saisit de la question fondamentale de l'environnement et de sa portée sur le continent africain.
Ses oeuvres figurent l'allégorie d'une humanité soucieuse d'une nature qui pourrait n'être plus qu'un souvenir des manuels d'histoire naturelle. L'Homme, abandonné à sa douloureuse responsabilité, recueille autour de lui cette Nature réduite à une représentation.
Si notre oeil a pris aujourd'hui l'habitude de percevoir une palette infinie de couleurs se déployant sur toutes sortes d'objets, du panneau publicitaire au dessin animé en passant par l'estampe et la photographie, il n'en a pas toujours été ainsi. En céramique comme au cinéma, la couleur a fait l'objet d'une quête, parfois longue et fastidieuse, mais souvent source d'une émulation sans précédent. Cet ouvrage raconte l'histoire tumultueuse de cette quête de la couleur sur porcelaine en Chine et en France. Il propose de mettre en regard deux moments phares de l'histoire de la porcelaine caractérisés par la volonté d'étendre la palette des émaux sur porcelaine : les tournants du XVIIIe siècle en Chine et du XIXe siècle en France. Un premier volet montre le développement des émaux opaques sur porcelaine et sur cuivre au XVIIIe siècle à travers la très riche collection de porcelaines impériales d'Alfred Baur, les émaux de Canton de la Fondation Zoubov et les porcelaines d'exportation du musée Ariana (Genève). La deuxième partie débute en France au XIXe siècle à la manufacture de Sèvres et suit le périple des différentes missions menées en Chine pour en rapporter des échantillons de couleur, les analyser chimiquement et les imiter ; elle se termine par les expérimentations de l'artiste Fance Franck (1927-2008) sur le rouge sacrificiel. Ouvrant sur la période contemporaine, la dernière partie de l'ouvrage interroge le travail sur la couleur du céramiste autrichien Thomas Bohle (né en 1958).
Ce livre accompagne la grande exposition «Molière en costumes» organisée par le Centre national du costume de scène qui aura lieu au printemps 2022 à Moulins (France) à l'occasion du 400e anniversaire de la naissance du célèbre auteur, acteur et dramaturge. Plusieurs décennies de création théâtrale défileront sous les yeux des visiteurs dans une exposition originale présentant 150 costumes de scène et une collection de maquettes, de photographies et d'enregistrements audiovisuels. Sélectionnés parce qu'ils sont des objets singuliers et emblématiques d'un metteur en scène - Dom Juan de Louis Jouvet, Dandin de Roger Planchon ou Le Malade imaginaire de Jean-Marie Villégier - ou d'un costumier - Suzanne Lalique, Christian Bérard ou Patrice Cauchetier -, les costumes sont aussi le reflet des tendances, qu'ils soient des reconstitutions historiques, des modes de l'époque ou simplement le fruit de l'imagination d'un créateur. Le public pourra découvrir le caftan majestueux de Louis Seigner dans le rôle de Monsieur Jourdain dans la production du Bourgeois Gentilhomme mise en scène par Jean Meyer en 1951, l'élégante robe de Célimène (Madeleine Renaud) conçue par Marcel Escoffier pour Le Misanthrope mis en scène par Jean-Louis Barrault, ou encore le costume du précieux Philaminte interprété par Georges Wilson pour Les Précieuses ridicules en 1956. Un espace important sera consacré à la Comédie-Française, encore connue aujourd'hui comme la «Maison de Molière», fondée en 1680, sept ans après la mort de l'auteur. Les oeuvres et costumes présentés proviendront principalement des collections du CNCS, de la Comédie-Française et du département des arts du spectacle (BnF), mais aussi de prêts de théâtres, de compagnies ou d'institutions culturelles, comme le Théâtre national populaire (Villeurbanne), la Maison Jean Vilar, etc.
Première monographie dédiée au travail de l'artiste suisse Anne Pantillon, ce volume rassemble l'intégralité des séries et recherches développées par l'artiste depuis les années 2000. Plus de deux cents photographies permettront de découvrir les différentes périodes de l'oeuvre d'Anne Pantillon, dont chacune se caractérise par un geste et un processus particuliers. En effet, au cours de sa carrière, l'artiste a donné vie à d'incessantes expérimentations esthétiques, passant du réalisme à l'abstraction et de l'abstraction au réalisme avec une déconcertante facilité. Dans le même temps, son oeuvre protéiforme montre toute sa dextérité : l'artiste maîtrise en effet aussi bien l'aquarelle, le dessin, l'encre, l'huile, le trempage de papier que la gravure. Pour sa récente série des Oscillographies, Anne Pantillon a laissé tomber les pinceaux pour peindre « aux coudes et à l'avant-bras », mobilisant ainsi toute l'énergie de son corps pour créer des oeuvres d'une intense vibration. Pour autant, il faut souligner que cette production artistique se distingue par un fil rouge qui lui donne toute sa cohérence ; que l'on songe notamment à l'étude de la nature sauvage et urbaine, à l'observation et à la représentation du mouvement ainsi qu'aux liens entre peinture et musique. L'ouvrage est complété par les textes de Nathalie Chaix, directrice du musée Jenisch à Vevey, Corinne Currat, conservatrice adjointe à la Fondation de l'Hermitage à Lausanne, et Pierre Fankhauser, auteur et traducteur, pour qui Anne Pantillon a illustré le recueil poétique La Visée.
Au cours des années 1930, Charlotte Perriand joint à son activité d'architecte (elle collaborera plusieurs années avec Le Corbusier), de designer et d'urbaniste, celle de photographe, à laquelle elle consacre une part importante de son travail de création. En 1927 elle fait ses premiers pas dans ce domaine qu'elle abandonne en 1940 lorsque la Seconde Guerre mondiale détruit tout espoir en un monde meilleur. Au lendemain de la crise de 1929, les photographies de Charlotte Perriand reflètent magnifiquement le regard nouveau posé sur le monde et la « course vers la nature » qui marqueront les arts plastiques en les renouvelant de manière radicale. À partir de 1933, avec Pierre Jeanneret et Fernand Léger, elle se lance dansune véritable aventure conceptuelle qui prend prétexte d'objets trouvés par hasard dans la nature et qui ont été modelés par le temps : galets, pavés, morceaux de bois rongés par la mer. Pour Charlotte Perriand, la photographie est le « laboratoire secret » de ses recherches plastiques et philosophiques ; elle est une « machine » pour penser. Son oeuvre photographique, expression des principaux thèmes et des grandes questions qui préoccupent l'homme moderne, s'inscrit dans un vaste mouvement des avant-gardes où peintres, architectes et photographes, parfois confondus les uns avec les autres, travaillent côte à côte dans une communauté spirituelle où chaque mode d'expression s'enrichit du regard des autres.
Alice Bailly affirme sa vocation artistique tardivement. Née àGenève, elle a 32 ans quand elle monte à Paris. Son talent sera reconnu en 1912, lorsque ses envois aux Salons parisiens seront loués par apollinaire, et surtout en 1913, quand sa première exposition personnelle lui permettra d'afficher son appartenance àune avant-garde internationale. Son art se caractérise par une fantaisie, une exubérance, une volubilité, qui trouvèrent un équivalent plastique dans le cubisme et le futurisme, dont elle ne retiendra pas la discipline mais la libération de la forme et de la couleur nécessaire à l'expression de ses impulsions créatrices. Entre 1917 et 1923, Bailly exécutera une cinquantaine de « tableaux-laine », des fils multicolores lancés en lignées parallèles sur une toile de coton ; pour elle aucune différence de statut, encore moins de valeur artistique, ne les séparait de la peinture.Le livre retrace le parcours exceptionnel de cette artiste qui aimait àrappeler que « l'art n'est pas une affaire de jupon ou de pantalon » : premier séjour à Paris dès 1906 avec un éclaircissement de la palette dans le sens du fauvisme qui va marquer sa peinture jusqu'en 1910 ; évolution dans la direction d'un cubisme coloré, qui lui vaudra d'être classée parmi les orphistes par Apollinaire; intérêt pour le « dynamisme universel » des futuristes; retour forcé àGenève en 1914 qui se traduit par une forme de stylisation; dès 1918, premiers collages et « tableaux-laine » ; deuxième séjour parisien en 1920 marqué par un assourdissement de sa palette; établissement àLausanne en 1923, voyages en Italie et dernières années marquées par la commande d'importantes décorations, dont celle du foyer du Théâtre à Lausanne.
En 2015, le musée McCord de Montréal recevait en don l?une des plus importantes collections.
Le peuple bari, jadis installé sur les deux bancs du Nil Blanc entre le 4ème et le 6ème degré de latitude nord, est apparemment resté fermé au monde extérieur jusqu'à l'aube de ce 19ème siècle qui a profondément transformé l'ensemble du continent noir.
Les premiers contacts remontent à l'expédition commanditée en 1840 par Ismaïl Pascha, lui suivront durant les dernières décennies de la période ottomane d'Egypte les poussées répétées des explorateurs à la recherche des sources du Nil alternant avec celles, parfois concurrentes, des chasseurs d'esclaves.
La publication à paraître tente de replacer la collecte des statues bari aujourd'hui connues dans le contexte historique du Soudan égyptien, depuis les premiers contacts avec les explorateurs Joseph Pons d'Arnaud et Wilhelm Werne en 1841 jusqu'aux derniers moments de cette époque précoloniale décrite par Wilhelm Junker, à la veille du raz de marée mahdiste qui submergea le Soudan au milieu des années 1880 et le coupera du reste du monde pendant une quinzaine d'années.
Poussé au centre de l'intérêt des nations occidentales par les explorations passionnantes commanditées par les sociétés de géographie, mais aussi par les courants abolitionnistes à l'influence grandissante qui exercèrent leur pression sur les Khédives d'Egypte, le sud Soudan et plus particulièrement le peuple bari vécut durant ce demi-siècle une évolution culturelle radicale.
Les musées fondés dans de nombreuses métropoles durant le 19ème s. se lancèrent dans une concurrence effrénée de collecte d'objets ethnographiques, en s'appuyant notamment sur le travail des explorateurs, mais aussi sur toutes sortes de commerçants et d'aventuriers.
L'ouvrage La sculpture des Bari du Nil Blanc dresse le catalogue des quelque 63 statues bari aujourd'hui connues, toutes issues de ce contexte et conservées en grande majorité dans des institutions publiques. Il propose une synthèse de l'état des connaissances sur les circonstances de leur collecte, ainsi que leur fonction et diversité formelle, en s'appuyant largement sur les nombreuses sources du 19ème siècle ainsi que sur la littérature moderne.
Né à Lausanne, l'artiste suisse Félix Vallotton (1865-1925) a vécu en France pendant une grande partie de sa carrière. Bien qu'il ait été très proche de Pierre Bonnard et d'Edouard Vuillard et qu'il ait fait partie du groupe avant-gardiste des Nabis, il est souvent resté dans l'ombre de ses contemporains plus célèbres. S'il a réalisé certaines de ses plus grandes oeuvres à Paris dans les années 1890, toute sa carrière est imprégnée d'une approche originale et innovante.
Vallotton privilégiait les intérieurs, les portraits, ainsi que les nus et les paysages. Après l'expérience du front pendant la Première Guerre mondiale, ses oeuvres se chargent d'éléments symboliques. Les textes du livre, rédigés par les plus grands spécialistes de Vallotton, explorent la vie, l'oeuvre et les succès de l'artiste, dans le but de réévaluer non seulement sa production mais aussi son héritage.
L'ouvrage contient des reproductions de ses dessins et estampes les plus connus, ainsi que d'oeuvres jusqu'ici inédites.
Frédéric Bruly Bouabré (1923-2014) a créé une oeuvre résolument originale, d'abord comme écrivain et linguiste, ensuite comme dessinateur d'un remarquable ensemble de compositions en couleurs. Ses thèmes de prédilection, centrés sur l'entente entre les humains, la solidarité et l'égalité, sont associés à la culture de la population bété dont il est issu et au milieu urbain d'Abidjan. Sa participation à la mémorable exposition parisienne Magiciens de la terre, en 1989, le révéla internationalement alors qu'il était inconnu y compris dans son pays natal : la Côte d'Ivoire. Depuis son travail a fait l'objet d'expositions de groupe ou en solo de par le monde. Ce catalogue, publié à l'occasion de la première rétrospective qui lui est consacrée dans un musée américain, propose un compte rendu précis de sa longue et débordante carrière d'artiste, une biographie détaillée et des reproductions de plus de six cents dessins. Le conservateur Ugochukwu-Smooth C. Nzewi y propose un essai qui introduit Bouabré auprès d'un nouveau public tout en soulignant son importance comme un des artistes africains les plus fascinants du XXe siècle.
Ce double volume présente la collection d'antiquités classiques de la Fondation Gandur, réunies au cours d'une quarantaine d'années par Jean-Claude Gandur dans le respect de la législation qui réglemente le commerce des antiquités ; elle se distingue par la richesse, la variété et la beauté de ses quelque 400 objets de culture matérielle totalement inédits, dont 200 sont examinés dans la présente publication. Si le premier volume approfondit le thème de la religion antique à l'aide de représentations d'idoles, de dieux et de déesses, de porteurs d'offrandes, et donc des pratiques et des rites cultuels qui s'y rattachent, le second se concentre sur des objets particulièrement raffinés, de luxueuses frivolités qualifiées dès l'Antiquité de deliciæ. Néanmoins, dans les deux cas l'objectif est double : d'abord faire connaître ces objets à un public le plus large possible de spécialistes et de passionnés, ensuite permettre à ces objets de prendre la parole, c'est-à-dire de transmettre une connaissance sans cesse plus profonde de thèmes liés à l'archéologie, à l'histoire des religions, à l'iconographie et aux multiples facettes de l'histoire de l'Antiquité et, en particulier, des relations entre l'homme et le monde. Ces deux volumes, qui interagissent entre eux et constituent un tout, offrent un panorama étincelant de l'Antiquité gréco-romaine, de l'Italie géométrique à l'Orient romain de l'Empire tardif en passant par la Chypre archaïque, la Grèce classique et l'Égypte hellénistique. Chacun de ces objets, classés par thème, origine et date, est analysé du point de vue typologique et iconographique, avant d'être replacé dans le contexte historique où il a été créé. Cet ouvrage est une invitation adressée au lecteur pour qu'il prenne part à un très beau voyage en compagnie des dieux et des hommes de la Méditerranée antique.
Michael Wolf, connu pour avoir remporté le prix World Press Photo 2010 grâce à son projet Tokyo Compression, pose ici son regard sur la capitale française. Comme il sait si bien le faire, il repère des éléments architecturaux caractéristiques du paysage visuel parisien afin de les immortaliser.
Toits, cheminées et lumières rythment les images de leurs couleurs, de leurs formes et, surtout, de leurs volumes. L'univers visuel auquel il nous invite à participer conduit l'observateur à suivre du regard les lignes entrecoupées des murs et des gouttières, à s'attarder sur des détails qui ne sont pas toujours si apparents qu'on le penserait. Il nous incite enfin à imaginer le contexte environnemental et architectural qui donne un cadre à ces éléments strictement rectangulaires.
L'impression de songe qui accompagne ce voyage dans un Paris vu depuis les toits se confirme dans la deuxième partie du livre. L'ombre des arbres y décore les façades de divers édifices et façonne une poésie visuelle propice au dialogue intime où, en l'absence de toute présence humaine, nature et architecture parviennent à se fondre l'une dans l'autre.
Pour la première fois réunis dans une publication, le Livre des livres de l'art brut vous permet de tourner les pages de plus de 60 ouvrages rédigés par ces génies mystiques, artistes visionnaires et autres fous littéraires que sont les grandes figures de l'art brut.
Car cet art brut - adulé par les artistes comme par les amateurs d'art - a désormais gagné ses lettres de noblesses en rejoignant des collections muséales majeures et en abolissant les catégories lors des dernières biennales de Venise.
Par ailleurs, le fait que ces productions ne paraissent explicitement dédiées à personne d'autre qu'à leurs auteurs eux-mêmes, n'est pas pour rien dans le sentiment de privilège que l'on peut ressentir lorsque de telles créations nous sont dévoilées.
Mais alors que la plupart des artistes bruts assument probablement le risque que leurs productions plastiques trouvent en l'autre un récipiendaire et finissent par rencontrer leur public, il en va tout autrement pour les livres, cahiers et autres traités dont ils sont parfois les auteurs.
Rares sont ceux qui, à l'instar d'Adolf Wölfli, caressaient l'espoir insensé que leurs volumes soient publiés un jour. Parfois conçus dans des asiles psychiatriques, ces pages sont les fruits de l'isolement dans lesquels ils se livrent à eux-mêmes dans un dialogue intime, ils sont à l'apogée de leur secret.
L'écriture, souvent, se fait dessin, et inversement, dans un continuum graphique et émotionnel où se mêlent traités ésotériques, livres d'histoires, soliloques autobiographiques, épopées holistiques, carnets d'esquisses et grimoires cosmologiques d'une prodigieuse inventivité.
Pénétrer ces volumes, en suivant leur rythme intérieur, page après page, rend leurs auteurs plus proches de nous qu'ils ne l'ont jamais été. Ces volumes, en nous révélant leurs obsessions, leurs passions, leurs souffrances aussi, nous font toucher du doigt leur humanité la plus profonde, et donc la nôtre.
La 5e Biennale de l'Art Brut proposera une nouvelle facette des fonds de la Collection de l'Art Brut. Consacrée au thème des croyances, elle révélera autant le lien particulier que les auteurs d'Art Brut entretiennent avec la religion que les sciences occultes.
Plusieurs créateurs illustrent des sujets mystiques en les réinterprétant ou en s'appropriant des rites religieux. D'autres inventent une doctrine toute personnelle pour leur propre usage et, tels des démiurges tout-puissants, ils intègrent leurs productions à leur nouvelle confession, en les utilisant comme support à des prophéties ou pour conjurer le mauvais sort. Quant aux nombreux spirites ou médiums inspirés qui affirment être en relation avec l'au-delà, ils créent sous la dictée de défunts, d'esprits ou de forces surnaturelles et se soustraient à la paternité de leurs travaux.
Par leur croyance diverse et originale, tous transcendent à leur manière des conditions de vie souvent difficiles. La sélection des oeuvres présentera aussi bien des illustrations de divinités, de saints ou de personnages religieux, que des compositions abstraites d'un grand raffinement, des peintures de caractère symboliste et des objets rituels.
Le quatrième volume de la collection « Trésors cachés » est consacré aux bronzes de Riace, deux des très rares statues originales qui ont survécu à l'Antiquité, aujourd'hui conservés au Museo Archeologico Nazionale de Reggio Calabria. La publication, qui voit le jour à l'occasion du cinquantenaire de leur découverte, fait dialoguer l'enquête photographique de Luigi Spina avec les textes de Carmelo Malacrino.Le photographe Spina développe un récit continu qui propose une comparaison directe des deux sculptures, nommées A et B, en mettant en lumière la lecture corporelle des sujets et la tridimensionnalité de leurs corps en bronze, souvent masquée par le caractère bidimensionnel des images photographiques.Carmelo Malacrino analyse les célèbres chefs-d'oeuvre du Ve siècle avant J.-C. sous l'angle de l'oeuvre d'art antique et sous celui de leur signification dans la culture contemporaine. Il retrace l'aventure des bronzes à partir de leur découverte en août 1972, détaillant les circonstances de leur récupération, de leur restauration et de leurs expositions, ainsi que leur effet sur le public national et international. Une importance tout aussi grande est accordée à la relecture des deux statues, de leur contextualisation au sein de l'art grec aux questions stylistiques qu'elles soulèvent, et à une réflexion sur les pratiques et les savoirs des ateliers de sculpture classique.Cet ouvrage surprendra les amoureux de statuaire classique, les passionnés d'archéologie, et tous ceux qui ne se contentent pas d'un regard fugace lorsqu'ils admirent une oeuvre d'art.
Ce catalogue présente les oeuvres de 25 créateurs japonais d'art brut (autodidactes, marginaux, personnes agées, personnes incarcérées ou résidant dans des hôpitaux psychiatriques) dont des peintures, des dessins, des photographies, des productions textiles et des sculptures. Avec deux articles qui précisent la définition de ce domaine en marge du champ officiel de l'art.
Captant la clarté jaillie de la nuit, certaines oeuvres, d'une beauté unique, révèlent et enchantent les couleurs de l'ombre. Les collections de la Fondation Baur, musée des arts de l'Extrême-Orient, regorgent de ces perles rares, attirant visiteurs du monde entier.
Au sein des vitrines dédiées aux grès chinois de l'époque Song (960-1279), les bols tenmoku aux revêtements irisés, parcourus de « fourrures de lièvre », de « gouttes d'huile » en sont d'extraordinaires témoignages ; plus proche dans le temps, au sein de l'ensemble exceptionnel de porcelaines chinoises monochromes des XVII et XVIIIème siècles, on peut aussi découvrir les « poussières de thé » ou les « noirs miroirs » aux reflets ondoyants. Dans les espaces aux éclairages tamisés dévolus à l'art japonais, nombre des objets réunis par Alfred Baur condensent une esthétique du demi-jour, si justement célébrée par le romancier Tanizaki Junichiro dans son incontournable Eloge de l'ombre. Ainsi le noir profond des objets en laque en particulier - fourreaux de sabres, boites à thé, à encens, écritoires - aux surfaces ciselées, polies, ajourées, attise poudres et fils d'or, incrustations de métal, de nacre ou d'émaux.
C'est dans le sillage de cet héritage en clair-obscur que la Fondation Baur a souhaité accueillir le temps d'une exposition quelques-uns des chefs-d'oeuvre du maitre des « noirs lumière », Pierre Soulages. La complicité de son art nouée avec « l'épaisseur du silence » attachée selon les mots de Tanizaki, dans la culture visuelle de l'archipel, aux « couleurs des ténèbres », quoique purement contingente n'en est pas moins manifeste. Ses oeuvres ont parfois suscité des rapprochements avec la calligraphie ou la laque et pourraient aussi dialoguer avec la « peinture de l'envers » (urazaishiki) ; l'objet de cette exposition est de proposer une autre rencontre avec le Pays du soleil levant, née cette fois dans les lignes érigées, le son et la lumière perçant des forêts de bambous; à la « sculpture abstraite » née selon Pierre Soulages de l'« écriture des branches dans l'espace », répondent les tiges et les noeuds du bambou modelé en clair-obscur par un artiste d'exception, Tanabe Chikuunsai IV. Héritier de traditions et de techniques ancestrales, quatrième de sa génération, il travaille le végétal d'un regard neuf, sculptural et lumineux.
Ce livre naît du désir d'explorer et d'approfondir la figure de Luciano Fabro à travers les yeux et les mots des amis et des artistes qui l'ont fréquenté, afin de restaurer sa mémoire et son souvenir. Le volume comprend des textes, des images et des oeuvres comme dans un banquet où les différents artistes participent, en donnant une phrase, une photographie ou une oeuvre, faisant revivre la mémoire de Fabro à travers ces souvenirs. Un véritable «passage de témoin» pour donner forme aux souvenirs personnels des figures qui ont marqué la vie et la carrière de Luciano Fabro. En effet, le témoin est celui qui transmet et conserve la mémoire et la vérité, et à travers ce livre nous revivons les gestes, les connaissances et les mouvements que Fabro, à travers son oeuvre et sa personne, a initiés.