Léonard de Vinci et Michel-Ange sont nés pour être rivaux. Rien ne les a opposés davantage que leurs tempéraments. Au point qu'ils figurent deux pôles artistiques extrêmes, deux façons radicalement différentes de vivre, à cette époque fabuleuse de la Renaissance qui marqua l'histoire de la civilisation occidentale comme une charnière. Avec brio et rigueur, Le génie et les ténèbres nous plonge au coeur de leur rivalité légendaire en ces temps obscurs, exaltants et tragiques. Quand ils se rencontrent, à Florence, au tout début du XVIe siècle, Michel-Ange a vingt-six ans et Léonard quarante-neuf. Michel-Ange est capricieux, perfectionniste, aussi pieux qu'il est négligé dans ses manières, mais déterminé à se frayer un chemin à coups de burin. Léonard de Vinci est un hédoniste aux contours plus nuancés, aussi élégant qu'un dandy, mais qui ne respecte aucune échéance, s'intéresse autant aux sciences qu'aux arts, et devient même, parmi les multiples métiers qu'il exerce pour gagner sa vie, musicien de cour.
Avec son talent de conteur d'exception, Roberto Mercadini redonne vie aux hommes plus encore qu'aux artistes et ressuscite à merveille leur monde disparu : les troubles et les splendeurs de cités légendaires, quantité d'oeuvres sublimes, une foule de personnages historiques hauts en couleur, peintres, sculpteurs, architectes, papes, condottieres, comtesses guerrières et moines rebelles.
À la Renaissance, comme dans les vies de Léonard et de Michel-Ange, rien ne sépare la lumière des ombres : le génie solaire des gestes parfaits de l'artiste cohabite toujours avec les ténèbres de ses obsessions. Au fil de leur somptueux et inquiétant récit, ces vies extraordinaires dressent en creux le portrait d'une époque qui ne l'est pas moins.
Paru en 1955, Le livre du jazz de Langston Hughes propose au lecteur un merveilleux voyage dans le temps qui l'invite à parcourir les différents lieux et moments clés de l'histoire du jazz, depuis ses racines anciennes en Afrique jusqu'à son succès à Broadway et sa reconnaissance internationale en tant que musique à part entière. C'est aussi une plongée profonde à la découverte de la nature enjouée et unique de ses rythmes syncopés et de ses mélodies improvisées, joués avec des instruments nouveaux et anciens, qui rend hommage à la virtuosité des plus grands compositeurs et interprètes de jazz, de Jelly Roll Morton à Dizzy Gillespie. En suivant le tempo de la vie du trompettiste Louis Armstrong, Hughes chante en mots tout ce qui fait jazz : du souvenir des danses et des tambours des esclaves africains de Congo Square de La Nouvelle-Orléans raconté par la grand-mère du petit Louis, à l'inventivité et à l'audace des musiciens révolutionnant le plaisir du jeu en commun de la musique - des débuts faits d'instruments de fortune au coeur du Deep South américain aux orchestres prestigieux de Carnegie Hall en passant par les jam sessions entre musiciens noirs et blancs dans les clubs des grandes villes de l'Est comme Chicago ou New York. Les illustrations qui ponctuent le texte jouent elles aussi avec le noir et le blanc, et suivent à travers le trait délicieusement « fifties » du dessinateur américain Cliff Roberts la percussion dansante de la musique que l'on devine tout au long de sa lecture. La grande qualité de conteur de Langston Hughes rend vivants les lieux et les personnages de cette histoire et les mots de son récit rappellent au lecteur, qu'il soit petit ou grand, que le jazz est au coeur de l'histoire des États-Unis, et que cette musique est une contribution merveilleuse du peuple africain-américain au monde entier.
Rudyard Kipling est un jeune et brillant journaliste lorsqu'il écrit en 1888 les Lettres du Japon.
Le pays l'enchante : beauté des paysages, raffinement de l'art, grâce et gaieté des habitants.
Mais la sympathie évidente qu'il ressent pour cette contrée ne retire rien à son humour, qui éclate en un jaillissement ininterrompu d'observations amusées et de plaisantes anecdotes.
Par leur richesse, ces lettres constituent un témoignage précieux sur la vie japonaise au début du siècle, dont Kipling a gardé des impressions inoubliables.
En même temps, c'est l'oeuvre d'un grand écrivain, d'un conteur au talent et à la verve sans égal.
Issues toutes les deux de la culture populaire et de la contre-culture, la bande dessinée et la musique rock et dite « pop » au sens large, entretiennent depuis longtemps des rapports étroits et féconds. L'exposition « Rock ! Pop ! Wizz ! Quand la BD monte le son » propose une plongée dans ces deux univers, pour afficher le dialogue permanent entre ces formes d'art, leur connivence et comment elles se nourrissent l'une et l'autre depuis plus d'un demi-siècle. À partir de janvier 2023 et au sein de la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l'Image d'Angoulême, elle rassemble plus de 50 dessinateurs venus de tous les pays, des centaines de pochettes de disques, et autant de planches originales. Sous forme de magazine, le catalogue reprendra une grande partie de l'iconographie de l'exposition, mais aussi des inédits, images, interviews ou textes d'acteurs à la croisée de ces deux mondes.
Comment un caractère typographique est-il dessiné ? Qu'est-ce qui différencie les familles de caractères ? À quoi servent les pictogrammes ? Ce Cahier d'exploration graphique est un livre-jeu permettant la découverte des fondamentaux du design graphique. En cinq séquences - typographie, affiche, signes, identité visuelle et mise en pages - Sophie Cure et Aurélien Farina nvitent le lecteur à prendre conscience de la multitude de signes qui, jour après jour, façonnent notre quotidien et le chargent de sens. Commencer à s'intéresser au design graphique, c'est commencer à observer et comprendre le monde qui nous entoure et les objets qui le façonnent : que ce soit un panneau stop, un emballage de corn-flakes, une pochette de disque psychédélique, le titrage aguicheur d'une couverture de magazine, la typographie plus discrète d'une page de roman, une enseigne de pharmacie qui clignote ou encore le générique d'un film de science-fiction
Qu'est-ce que je ressens, moi, décolonisé, quand je contemple une photo de cette époque, de ce passé qui, sur injonction, a été décrété contemporain-pour-toujours ? Qui suis-je dans ce miroir qui devrait me refléter, et qui cependant m'efface pour toujours au présent ?
Il me faut scruter les détails, objets, silhouettes, bosquets, magasins, automobiles, qui peuplent l'arrière-plan ; les ombres aussi. Je tente d'aileurs de faire irruption dans celui-ci. Je m'imagine réincarné en 1961 : debout dans un angle mort, penché à une fenêtre, traînant dans une rue d'Alger, jetant un regard anxieux sur une « roumia », crapahutant sur la colline pelée... J'invente ma propre possibilité de vivant à cette époque.
Raymond Depardon photographie ce qu'il voit à la jonction de ce qu'il ne voit pas. Je regarde ce que je ne vois pas, en croyant savoir ce que cela signifie. Son oeil dans ma main. Son corps est ma mémoire.
Ce qui m'intéresse chez le photographe, c'est son corps, son errance, son voyage : je me glisse en lui, j'épouse ses mouvements, son regard, sa culture, ses préjugés peut-être, mais aussi sa singularité. Errance de déclic en déclic.
Je deviens une monstrueuse et fascinante coïncidence. Une possibilité, même brève et limitée, d'omniscience.
Ne devrais-je pas, alors, éprouver un sentiment proche de la frayeur ?
En parcourant ces photos, arraché à mon millénaire, transporté vers un autre, je pourrais tressaillir violemment. Je pourrais hurler à la possession - hurler d'effroi et de gratitude.
Les Éléments du style typographique de Robert Bringhurst est considéré par le dessinateur de caractères allemand Hermann Zapf comme « la Bible du typographe ». Traduit dans plus de dix langues et considéré comme un ouvrage de référence par les designers, typographes et spécialistes de l'objet imprimé du monde entier, publié à l'origine en 1992, cet ouvrage majeur manquait jusqu'alors cruellement à la bibliothèque francophone d'outils théoriques propres aux domaines du design et de la typographie. Récit vivant et critique des développements de la typographie au fil des siècles, ce livre revient sur les principes fondamentaux qui encadrent cette discipline et offre aux lecteurs des clés leur permettant de composer un texte de manière optimale afin de le rendre le plus agréable à lire possible. Dans cet essai, Robert Bringhurst revient sur l'histoire de la typographie et décrit l'expansion progressive du rôle de la composition typographique, dont le champ d'action s'étend désormais bien au-delà de l'objet imprimé.
Jean-Luc Godard. Comprendre pourquoi un plan commence et pourquoi il finit, à quoi bon une image dans le monde. Comprendre que si un film peut être produit c'est qu'il est déjà admis par la société, transformer la production en transfert de fonds du capital vers le travail et non pas l'inverse. Métamorphoser les oripeaux visuels du commerce (bandes-annonces, clips, publicités, films d'entreprises) en manifestes pour la poésie. Affermir le cinéma en art, et ne pas rabattre ce terme sur l'infâme entreprise d'engrangement tranquille de plus-value qu'il est devenu. Être à la fois le Rembrandt, le Cézanne et le Hans Haacke de sa propre discipline. Devenir le Homère des Troyens, c'est-à-dire des vaincus. Amener le cinéma à ce qu'il pourrait être. Oser affirmer toute sa vie ce qu'il devrait être. Faire tout ce qu'il ne faudrait pas faire. Avec Jean-Luc Godard, le terme d'« art » reste le nom usuel d'une pratique inédite de l'insoumission créatrice.
Mes parents ont toujours passé des films à la maison. Rarement des films d'auteurs ou avant-gardistes, plutôt du cinéma populaire, français ou américain. Surtout mes parents revoyaient souvent - vraiment souvent - les films qu'ils aimaient. J'ai continué à regarder des films. Le cinéma est devenu une langue commune avec mes consoeurs et mes confrères de la bande dessinée et l'édition ; avec le public aussi lors des rencontres. A partir de 2020 et ses lockdowns, les films n'ont jamais autant fait partie de ma vie. Dans des cahiers, je dessine au quotidien les plans des films vus chaque semaine. Au gré de mes projections, visionnages à la maison ou en salles, discussions, recherches. Le cinéma continue de m'apprendre à vivre, et à dessiner. Je me considère comme le ciné-fils des films avec lesquels j'ai grandi. L'amour du cinéma, des histoires et du dessin, j'ai voulu y consacrer ce livre où j'ai reproduit en l'état, les pages de ces cahiers. Soit plus de 150 films, surtout du cinéma américain classique et populaire (de 1950 à 2000). J'aimerais que ce livre puisse même être lu comme une bande dessinée, avec ses vignettes, ses ellipses. Un roman graphique ciné-familial. je veux passer du fils au père, et devenir avec ce livre un ciné-parent pour d'autres.
Julien Magnani
Jean-Michel Basquiat, né en 1960 à Brooklyn, est mort d'une overdose en 1988 à Manhattan, la ville qu'il vient de conquérir. Il est sans doute le peintre le plus « musical » de l'histoire de l'art.
Difficile en effet de voir l'une de ses oeuvres sans en saisir immédiatement le tempo. Il le puise dans le hip hop - né presqu'en même temps que lui dans les ghettos noirs et caribéens du sud du Bronx - mais aussi dans le jazz, dont son père l'a bercé pendant toute son enfance. Sa peinture de signes, de mots, de formes, de matières et de couleurs, n'est que rythme, bouillant et pressé, spontané et codé, un rythme qui fait vibrer ses oeuvres au point que les voir c'est également - et surtout ? - les « entendre ».
Dans plusieurs de ses tableaux, Basquiat rend hommage à ses « héros » : Miles Davis, Max Roach, Dizzy Gillespie, Thelonious Monk et, surtout, Charlie Parker.
Musicien amateur (guitare et percussions), il crée à dix-sept ans un groupe de noise music, expérimentale et provocatrice, a une liaison passionnée avec Madonna (alors inconnue, mais aussi ambitieuse que lui), avant d'illustrer deux pochettes de disques - de rap et de punk-ska.
L' exposition de la Philarmonie de Paris a été conçue en collaboration avec le Musée des Beaux-Arts de Montréal.
Alliant un panorama des diverses solutions urbanistiques adoptées par la plupart des pays sur les cinq continents et de nombreux exemples précis sur la situation française (ainsi s'ouvre-t-il sur la rue d'Aubagne à Marseille), ce livre démonte les fausses solutions et traite des pistes réalistes souhaitables. Il propose un diagnostic du pire à bannir et du meilleur à développer à une époque où ce qui reste à sauver d'un mode de vie vivable peut encore l'être.
Catalogue de l'exposition présentée au musée des Arts décoratifs à Paris du 12 octobre 2022 au 16 avril 2023.
Dans le domaine de la mode, du design et du design graphique, les années 80 sont en France une décennie à la créativité explosive. L'élection de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981 donne le coup d'envoi d'un nouvel engagement de l'État dans le secteur culturel, avec de grands travaux présidentiels et une politique d'aide à la création inédite par son ampleur. Ce catalogue retrace à la fois le contexte de cette politique culturelle portée par Jack Lang et la diversité de la création durant cette décennie.
Par une nuit étoilée et bien arrosée, deux personnages qui pourraient bien être les auteurs, divaguent sur les projets pharaoniques et mégalomaniaques d'Elon Musk.
Ce volume se présente comme une monographie consacrée aux oeuvres de Fabienne Verdier qui seront présentées lors de l'exposition que le musée Unterlinden de Colmar dédie à l'artiste, et qui dialogueront non seulement avec les collections d'art ancien et moderne du musée, mais aussi avec l'espace architectural - conçu par Herzog & de Meuron - qui les abrite. Cet ouvrage permettra aux lecteurs d'approfondir le lien inédit que l'artiste noue entre son oeuvre monumentale et le retable d'Issenheim de Matthias Grünewald en s'inspirant du spectre chromatique et de l'aura lumineuse qui distinguent la peinture de Grünewald. Fabienne Verdier réfléchit à la représentation de la mort non plus comme fin, mais comme trace d'énergie qui se libère pour les vivants. Ce lien entre l'homme et le cosmos, cette énergie vitale sont autant de thèmes qui justifient le titre - du livre comme de l'exposition - Le Chant des étoiles. La grande installation des Rainbows joue un rôle central dans la publication : ces 66 oeuvres inspirées par l'aura lumineuse produite par la mort d'une étoile sont conçues comme des individus dont chacun porte un titre soulignant son lien avec le ciel, les étoiles et la lumière. En outre, pour Fabienne Verdier, ces oeuvres constituent les portraits des défunts morts de la Covid-19, ils sont une manière d'icônes contemporaines et donnent vie à une oeuvre d'art universel.
Malgré son insuccès, un écrivain s'acharne et se met en tête d'écrire un unique ouvrage, un chef-d'oeuvre puissant et magistral...
Récit hypnotique et hors du temps, L'oeuvre-piège est le cinquième ouvrage de Marc-Antoine Mathieu dans la collection Patte de mouche.
Le 8 février 1832, Ruskin reçoit pour son anniversaire un livre illustré par Turner. Le jeune garçon n'a que treize ans, mais la passion qui prend naissance ce jour-là ne s'éteindra jamais. Il en sortira un texte unique, flamboyant, proliférant, sans cesse repris, jamais achevé?: Modern Painters / Les peintres modernes. Entrepris pour défendre Turner contre ses détracteurs, poursuivi sur une période de dix-sept ans, il donne du peintre une image de plus en plus riche et complexe. Voici les parties les plus représentatives de ce chef-d'oeuvre du romantisme anglais, où Turner apparaît tour à tour comme un observateur scrupuleux de la nature, un poète et un prophète de la décadence du monde industriel. La lecture de Ruskin reste la voie royale pour accéder à la peinture de Turner. La méthode de Ruskin fait en effet une place de choix à la sensibilité, car montrer la supériorité de Turner comme chantre de la nature, c'est d'abord constater la consonnance entre ses tableaux et la vision de l'écrivain, telle qu'elle s'exprime dans les pages du journal et dans les textes descriptifs qui ont constitué une large part de la réputation de Ruskin. Ce n'est qu'ensuite que les références scientifiques viennent servir de caution à cette communion des sensibilités. En sens inverse, après avoir servi de modèle au dessinateur, Turner sert de norme au spectateur ; après avoir traduit ses émotions, il les canalise et offre une référence à son regard : d'un tableau de Turner on dira que «c'est la nature», et d'un spectacle naturel que «c'est un Turner». La vertu du regard de Ruskin, son acuité, est le reflet de la vertu de la main de Turner, son exactitude.Le critique et l'artiste concélèbrent l'office du visible. Les Peintres Modernes obéissent donc à un besoin de totalisation permanente - de connaissances toujours plus riches, d'une expérience jamais achevée - qui fait de Ruskin un «commentateur de l'infini». Et ce besoin prend une double forme : enseignement et prédication. À ce moment de sa carrière, Ruskin trouve dans son livre une estrade et une chaire. Par la suite, il montera pour de bon à la tribune donner les conférences qui seront les chapitres de ses livres futurs. C'est peut-être comme apologiste du regard que Ruskin a le plus à nous dire quand il nous parle de Turner. Écrire sur l'art, c'est d'abvord fair droit au regard?: «?voir clairement, c'est à la fois la poésie, la prophétie, la religion?».
Une clef, une poule géante, un inventeur solitaire...
Vanoli nous livre ici un savoureux récit expressionniste, aussi absurde qu'inquiétant. Un hommage à Bartleby d'Herman Melville.
Que peuvent faire celles et ceux des quartiers populaires quand on leur annonce que leur cité va être démolie, disparaître et laisser la place ? Les habitants et surtout les habitantes des Groux, une cité de région parisienne promise à la démolition, proposent des réponses : s'organiser pour se défendre, prendre la parole, arracher le respect, tenir dans la durée. Elles racontent aussi pourquoi ce n'est pas si facile...
Séquences dérobées ou offertes au regard, dialogues en coulisses ou sur le plateau de tournage, fragments volés d'un destin entièrement voué au septième artâ€- Parce que le cinéma singulier et exigeant de François Truffaut nous parle, mieux que tout autre, de ce qui constitue la chair même de nos existences - paradis perdus de l'enfance, troubles amoureux, tourbillons des rencontres, profondes solitudes -, Anne Terral nous livre en 24 scènes saisies sur le vif, imaginaires ou soigneusement documentées, un portrait sensible et intimiste de ce réalisateur passionné dont la vie et l'oeuvre se confondent au fil des images, révélant comme en fondu enchaîné l'esprit de liberté, le goût du secret et la formidable créativité qui l'animaient. Née en 1970 à Toulouse, Anne Terral écrit des romans (Après, Dans la nuit des autres et Curiosité - éditions Stock), des fictions radiophoniques et des albums, romans et documentaires pour les enfants.
Agrémentée d'une nouvelle introduction, Charlotte Perriand et l'aventure des Arcs est une reprise des parties consacrées à la montagne et aux Arcs de l'oeuvre complète, volume 3 et 4. Dès 1934, Charlotte Perriand mène une réflexion architecturale sur les loisirs pour tous, mais c'est avec les Arcs, son grand oeuvre, qu'elle mène à terme sa réflexion sur l'art d'habiter la montagne.
Aux côtés du promoteur Roger Godino, Charlotte Perriand déploie toutes les facettes de son immense talent : design, urbanisme, mais aussi architecture bioclimatique, dont elle est pionnière en la matière. Elle compose avec les contraintes financières et temporelles pour penser en grande partie les Arc 1600 et 1800. Grâce à sa persévérance et son inventivité croissante, à son intégration de l'architecture dans les sites, à son approche innovante et humaine de la ciculation, de la vie qu'elle insuffle, notamment sur les toits, elle fait de cette station un endroit convivial, en accord avec l'environnement. Charlotte Perriand pense l'extérieur comme l'intérieur, jusque dans les moindres détails. Modernité et influences japonaises sont de mises. Ainsi, elle conçoit l'architecture intérieure de plus de 4 500 logements, 25 000 lits, pour un flux annuel de plus d'un million de personnes. Son souhait de conjuguer art de vivre en montagne et habitation pour le plus grand nombre, est largement réalisé. Consécration posthume pour l'artiste, les Arc 1600 et 1800 sont labélisés « Patrimoine architectural du xxe siècle » en 2003.
Le présent recueil réunit les textes que Nicolas Bouvier a écrit sur la photographie entre 1965 et 1996. A de nombreuses occasions, l'auteur genevois avait parlé de son métier d'iconographe, notamment dans le petit livre Le hibou et la baleine, paru en 1993, mais sa réflexion sur l'acte photographique restait à découvrir. Jusqu'à ce jour, les écrits qu'il a dédié à ce sujet (préfaces, articles de presse, introductions à des catalogues d'exposition) restaient dispersés. Près de quarante textes se trouvent ainsi rassemblés ici. Parmis eux, certains relatent également son activité de « chercheur-traqueur d'images », qui aura été son gagne pain durant près de trente ans. Il nous a paru intéressant de les reprendre ici, d'autant plus que quelques-uns de ces textes sont totalement inconnus et n'ont jamais été republiés.
Photographe à ses débuts (par nécessité), portraitiste (par accident), chroniqueur (« aliboron ») : la photographie est une constante dans le parcours de l'écrivain voyageur. Nicolas Bouvier s'intéresse à la photographie parce qu'il entretient un rapport passionnel à l'histoire de l'estampe. Les images qu'il affectionne n'appartiennent jamais à la « grande » peinture classique mais toujours à l'art populaire. Dans les textes qui composent ce recueil, il est beaucoup question de ses tâtonnements : l'important pour l'écrivain étant d'élaborer une esthétique de l'effacement puis de se « forger une mémoire iconographique ». Il tirera son enseignement de ses nombreux voyages et des recherches infatigables dans les bibliothèques du monde entier.