« La femme a le droit de monter sur l'échafaud. Elle doit avoir également celui de monter à la Tribune ! » Considérée comme la première féministe française, Olympe de Gouges (1748-1793) se trouve tout entière dans cette phrase : directe, déterminée et combattante.
Le 5 septembre 1791, elle propose, sur le modèle de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen proclamée deux ans plus tôt, une Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne. Ce texte, le premier à évoquer l'égalité juridique et légale des femmes par rapport aux hommes, est destiné à être présenté à l'Assemblée législative pour y être adopté. La Convention le refuse.
Auteure de pièces de théâtre et d'articles, pamphlets et textes politiques, Olympe de Gouges se bat sur tous les fronts : elle attire l'attention sur le sort des Noirs réduits en esclavage, se prononce en faveur de la baisse du prix du pain pour les nécessiteux, la création de foyers destinés aux sans-abris, la suppression du mariage religieux, l'instauration du divorce et la reconnaissance des enfants naturels et s'oppose à la peine de mort. Toutes ces revendications, provenant qui plus est d'une femme, provoquent irritations et hostilités. Olympe de Gouges comparaît devant le Tribunal révolutionnaire et est condamnée. Elle a quarante-cinq ans lorsqu'elle monte sur l'échafaud le 3 novembre 1793.
"Ce sont donc les peuples mesme qui se laissent ou plustost se font gourmander, puis qu'en cessant de servir ils en seroient quittes, c'est le peuple qui s'asservit, qui se coupe la gorge, qui, aiant le chois ou d'estre serf ou d'estre libre, quitte sa franchise et prend le joug ; qui consent à son mal, ou plustost le pourchasse." C'est là que j'ai trouvé, vers mes vingt-cinq ans, la meilleure description des logiques de la tyrannie, comme le secret scandaleux de la solidarité des victimes et des bourreaux : "D'où a il pris tant d'yeulx, dont il vous espie, si vous ne les luy baillés ? Comment a il tant de mains pour vous fraper, s'il ne les prend de vous ? Que vous pourroit il faire, si vous n'estiés receleurs du larron qui vous pille, complices du meurtrier qui vous tue, et traistres à vous mesmes ?".
Avant-propos de Jean-Paul Michel.
Sous la régence, période aux moeurs débridées succédant à l'austère fin de règne de Louis XIV, le chevalier des Grieux rencontre une belle adolescente : Manon Lescaut.
Une passion irraisonnée naît entre les jeunes gens.
Malgrè son éducation rigoriste, des Grieux ne pourra resister aux penchants licencieux de Manon. L'inconséquence et la candide immoralité des deux amants vont les jeter dans des aventures qui aboutiront à leur déchéance. Les "dupés" de leurs intrigues, s'ils sont libertins, n'en sont pas moins puissants et, pour le malheur du couple, ils sont rancuniers.
Quels que soient leurs torts, Manon et des Grieux figurent au panthéon des amours célèbres aux côtés de Roméo et Juliette et de Tristan et Iseult.
Lors de sa parution, l'ouvrage fut condamné au feu par le Parlement de Paris.
Au milieu de la ville d'Hiroshima coule la rivière Ota, paisible et majestueuse. Soixante-dix ans après, Ota raconte Hiroshima.
Au début des années 1940, c'est une ville où il fait si bon vivre que la jeune Akimitsu écrit à son petit frère Yoshi de quitter Tokyo pour venir la rejoindre chez leur oncle. Mais à l'autre bout du monde, une poignée d'hommes, à la Maison-Blanche, en décide autrement : le 6 août 1945, par une magnifique matinée d'été, un avion largue au-dessus de la ville une bombe atomique d'une puissance jusqu'alors inégalée. Un éclair déchire le ciel, une énorme explosion retentit, suivie d'un silence de mort. Ota entre en ébullition. Une pluie noire recouvre la terre dévastée. Le jour cède sa place à la nuit.
Quatre nouvelles qui explorent et peignent chacune un univers différent , qui ont cependant un point commun . Un incident, un événement fortuits, fruits du hasard, qui échappent au contrôle des protagonistes, et mènent ceux-ci vers une existence qu'ils n'ont pas choisie.
Que se serait-il passé sans cette intervention du hasard ?
Comment un banal « accident », peut-il bouleverser le cours d'une vie?
L'interprétation sensible et brillante de Philippe Lejour, offre véritablement à l'auditeur 75 minutes de tenue en haleine.
À Paris, dans le quartier des Batignolles, on découvre un petit vieux assassiné chez lui. Des lettres tracées dans son sang désignent le meurtrier.
Mais Méchinet en a vu d'autres ! Assisté de Godeuil, un jeune étudiant en médecine, le policier émet quelques réserves sur cette culpabilité toute trouvée...
Commence alors une palpitante enquête pour réfuter l'évidence : indice après indice, la vérité se fait jour, tandis que le suspect s'obstine à revendiquer le crime.
Le domaine du comte de Gesvres est « visité » en pleine nuit par des cambrioleurs. La fille du comte, et sa nièce, surprennent un homme en train de s´enfuir à travers le parc en transportant ce qui semble être un objet encombrant. Le secrétaire de ce dernier, est retrouvé mort. Seules l´arme du crime et une casquette de chauffeur ont été retrouvées...
Un texte intégral accompagné de notes, d´aides à la compréhension de l´oeuvre et de clés d´analyse. .
Ouvrage majeur de Paulo Freire, ce livre présente quelques aspects d'une pédagogie élaborée non seulement pour les opprimés, mais avec eux, et dans le cadre même de leur lutte perpétuelle pour affirmer leur humanité. À l'image d'autres grands pédagogues, en premier lieu Célestin Freinet, Freire rappelle que projet éducatif et projet social sont indissociables. Selon lui, le but de l'éducateur est de donner aux opprimés les moyens de construire une conscience claire de leur position, et de rechercher avec eux les moyens de transformer le monde. Écrit en 1968 au Chili, ce texte irrigue encore aujourd'hui la pensée de la pédagogie critique partout dans le monde.
A l'hôtel Meurice, quartier général des forces allemandes, le général Dietrich von Choltitz, gouverneur militaire de Paris, a reçu les derniers ordres d'Hitler : faire sauter entièrement la ville. Il s'apprête donc à mettre le plan à exécution. Mais le 25 août 1944, à l'aube, il reçoit la visite discrète de Raoul Nordling, consul général de Suède à Paris. Le diplomate n'a plus que quelques minutes pour le faire changer d'avis et sauver la ville d'une destruction certaine...
Cet album offre à l'auditeur/lecteur une véritable petite anthologie des thèmes que Charles Baudelaire s'est ingénié à travailler, polir et repolir tout au long de son oeuvre :
L'obsession, la mélancolie, le cynisme, la cruauté, le désespoir, le suicide, l'envie de meurtre...
Ces sentiments mêlés qui peuvent, successivement ou simultanément, habiter chacun d'entre nous, s'expriment en véritable feu d'artifice dans les Petits Poèmes en prose, qu'interprètent avec force et talent, soutenus par la musique de Béla Bartok Philippe Cotten et Yves Beauget.
La Chanson de Roland est la représentation la plus ancienne de la chanson de geste et son plus beau monument. Cet ouvrage en propose une remarquable traduction en décasyllabes épiques assonancés, épousant admirablement le texte original.
La Chanson de Roland, ici traduite d'après la version recueillie par le manuscrit d'Oxford, est le premier texte littéraire écrit en français et la première chanson de geste connue en Europe occidentale. On situe sa création autour de l'an 1100. Si elle partage avec les autres gestes françaises l'absence d'historicité, le sentiment féodal, l'imagination la plus débordante, elle est indiscutablement supérieure à tous les autres poèmes épiques par sa composition exquise, soignée jusqu'à des détails insoupçonnés d'équilibre et de beauté formelle. Elle représente un des sommets de cet art.
Il est surprenant qu'une expédition inutile ou presque comme le fut celle de Charlemagne en Espagne en 778, et qui s'acheva par l'écrasante défaite de la bataille de Roncevaux, ait trouvé une justification aussi grandiose. Son héros, l'impétueux Roland, l'une des figures littéraires les plus inoubliables des lettres françaises de tous les temps, est connu pour sa démesure héroïque, son sincère repentir postérieur, son amour illimité de la chevalerie et de l'honneur de la douce France. Sur nombre de places de vieilles villes européennes se dressent des statues de Roland, écho de la diffusion que la journée de Roncevaux et sa version littéraire ont atteints dans le monde médiéval et chrétien.
Le texte de la Chanson, établi d'après le manuscrit d'Oxford, a été édité par le médiéviste espagnol Luis Cortés (1924-1990) et traduit en français par Paulette Gabaudan chez Nizet en 1994. C'est de cet ouvrage, avec sa remarquable traduction en décasyllabes épiques assonancés, épousant si fidèlement le texte original, que P. Gabaudan propose ici une nouvelle édition.
"La pédagogie critique ne doit pas être confondue avec la "pédagogie alternative". Il ne s'agit pas, pour les éducateurs et éducatrices progressistes, de pratiquer des pédagogies seulement "alternatives", mais bien de viser la transformation sociale globale. D'autant que, dans une large mesure, les pratiques des pédagogies alternatives s'adressent essentiellement à des enfants issus de milieux socialement privilégiés".
En France, les pédagogies critiques sont rendues invisibles, abusivement englobées dans les pédagogies "nouvelles" ou "alternatives" dont les pratiques purement techniques sont à la mode dans les écoles de riches. Alors que partout ailleurs dans le monde, elles sont clairement distinguées des méthodes pédagogiques libérales qui réduisent l'éducation à un parcours de performance et de réussite purement personnelle, la France se singularise par un débat réduit à l'opposition simpliste entre "tradition" et "modernité" qui laisse un boulevard à l'école néolibérale.
Le propos de cet ouvrage est donc de redonner toute sa place à un courant pédagogique ancien mais très vivant, et de lui rendre toute sa force de critique radicale et d'émancipation sociale, notamment pour les classes populaires. C'était la démarche des grands fondateurs Célestin Freinet et Paolo Freire ; c'est aussi celle que perpétuent et renouvellent beaucoup de pédagogues d'aujourd'hui. Cet ouvrage collectif fait le panorama le plus complet possible des pédagogies critiques.
Il remet à la première place l'essentiel : les pédagogies critiques participent d'un projet politique de remise en cause de l'ordre néo-libéral et des dominations de toutes sortes (sexistes, racistes ou de classe). Il revient aux origines et à la théorie des grands fondateurs et présente les pratiques actuelles qui s'en inspirent. Il brosse le tableau le plus large possible, à l'échelle internationale, de tous les lieux d'éducation (l'école et l'université, mais aussi l'éducation populaire).
Il interroge la manière dont les pédagogies critiques peuvent contester de manière constructive l'école réduite au maintien de l'ordre républicain et s'opposer efficacement à la captation néolibérale de l'enjeu pédagogique.
Ce récit publié en 1836 est devenu le grand classique des contes de nécrophilie.
Il met en scène, à travers la passion de l'abbé Romuald pour la splendide et troublante Clarimonde, le rêve de Beauté idéale, qui hantait le "bon Théo", miné par la conscience douloureuse du caractère éphémère de cette Beauté
Frédéric Bruly Bouabré (1923-2014) a créé une oeuvre résolument originale, d'abord comme écrivain et linguiste, ensuite comme dessinateur d'un remarquable ensemble de compositions en couleurs. Ses thèmes de prédilection, centrés sur l'entente entre les humains, la solidarité et l'égalité, sont associés à la culture de la population bété dont il est issu et au milieu urbain d'Abidjan. Sa participation à la mémorable exposition parisienne Magiciens de la terre, en 1989, le révéla internationalement alors qu'il était inconnu y compris dans son pays natal : la Côte d'Ivoire. Depuis son travail a fait l'objet d'expositions de groupe ou en solo de par le monde. Ce catalogue, publié à l'occasion de la première rétrospective qui lui est consacrée dans un musée américain, propose un compte rendu précis de sa longue et débordante carrière d'artiste, une biographie détaillée et des reproductions de plus de six cents dessins. Le conservateur Ugochukwu-Smooth C. Nzewi y propose un essai qui introduit Bouabré auprès d'un nouveau public tout en soulignant son importance comme un des artistes africains les plus fascinants du XXe siècle.
Pourquoi et comment éduquer les enfants à l'architecture ?
Pierre Curie, savant distrait et maladroit est chargé de cours et de recherches à l'École de physique et chimie. M. Schutz, le directeur, attend de lui des découvertes qui couvriraient la France d'honneurs et lui rapporteraient une médaille. En vain... jusqu'au jour où paraît une certaine Marie Sklodowska. Le coeur de Pierre va s'affoler autant que son électromètre devant l'uranium. Vous croyiez connaître la suite ? Pas sûr !
Ah ! je ne veux plus tuer de charbonnière, c'est trop salissant !.
" je crois avoir dit tout ce qu'il est raisonnablement possible de dire en faveur de la novlangue, et même un peu plus.
Après cela, je ne vois pas ce que l'on pourrait ajouter de plus convaincant pour en faire l'éloge. cependant, l'ayant défendue en tant qu'elle est la plus adéquate au monde que nous nous sommes fait, je ne saurais interdire au lecteur de conclure que c'est à celui-ci qu'il lui faut s'en prendre si elle ne lui donne pas entière satisfaction. ".
Le Fonds Edwin et Pia Engelberts, conservé à la Fondation Martin Bodmer de Cologny (Genève) comprend une grande partie des archives du galeriste-éditeur-libraire d'origines hollandaises. Edwin Engelberts édita plusieurs livres d'artistes qui font l'histoire de ce genre de publications au vigntième siècle. Le plus important étant le somptueux volume "Lettera Amorosa", avec textes de René Char accompagnés des lithographies originales de Georges Braque, qui connut une longue gestation très bien documentée. D'autres poètes et artistes de la Galerie Engelberts: Joan Miro, Max Ernst, Roberto Matta, André Masson, Henri Michaux, Michel Leiris, Albert Camus... Volume d'études très richement illlustré, conçu sous la direction de Philippe Kaenel et Dominique Kunz Westerhoff (les deux, de l'Université de Lausanne).
On ne naît pas héros, on le devient. Telle est la leçon réservée à Énée le Troyen, lui qui, fils non désiré d'une union entre la déesse Vénus et un mortel, incarne pourtant une glorieuse destinée qu'il se doit d'accomplir. Suis son initiation à travers trois continents : ses premiers pas sur le champ de bataille et ses échecs, son exil forcé et ses mésaventures en mer, son amour impossible avec la reine Didon avant qu'il n'arrive aux portes du Destin...
Animé d'une insatiable curiosité et grand voyageur, Lucien de Samosate décida en 164 de faire un détour par la ville paphlagonienne d'Abonotique pour y observer de près un nouveau culte oraculaire florissant.Sans doute son dernier ouvrage, l'Alexandre est un document rare qui tient à la fois de l'autobiographie et de l'étude de moeurs: dénonçant en Alexandre, prophète du dieu Glycon aux allures de serpent, un simple imposteur, Lucien excelle à démasquer la bêtise de ses contemporains et relate avec verve les mauvais tours qu'il joua au charlatan. Si le ton est celui d'un pamphlet facétieux, la science est celle d'un sage teinté d'épicurisme et révulsé par les simagrées des pythagoriciens, des stoïciens, des cyniques, voire des chrétiens. D'Erasme et Rabelais à Renan en passant par Voltaire, nombreux sont les « penseurs libres » qui ont vu en Lucien, et singulièrement dans cet ouvrage, l'une des expressions les plus rigoureuses de la pensée critique.
En 1928, l'artiste Albert Trachsel (1863-1929) rassemble ses souvenirs sur Ferdinand Hodler (1853-1918), son ami de longue date qu'il avait rencontré pendant ses études à Genève. Ce manuscrit resté inédit offre au lecteur un aperçu intime de la personnalité, des amitiés et des loisirs de Hodler. À travers les principaux jalons de sa carrière, Albert Trachsel évoque les nombreuses embûches que son ami a dû surmonter avant de devenir l'un des peintres les plus importants de l'art moderne européen. Tout au long de sa vie, vouée à une quête artistique sans fin, la personnalité extraordinaire et amicale de Hodler lui a valu de nombreuses amitiés, comptant Trachsel parmi les plus fidèles. Dix ans après la mort du peintre, Trachsel se souvient de leurs allègres rencontres : « On échangeait de joyeux propos et l'on parlait d'art. Nos conversations étaient naturellement très animées, et le plus souvent fort gaies. »