La comédie met en scène des couples d'amoureux contrariés : Lysandre et Hermia, Démétrius et Héléna ; le roi des fées, Obéron, qui se dispute avec sa femme Titania, au sujet de leurs conquêtes passées : Thésée et Hippolyte. Puck, le lutin, chargé d'intervenir, va introduire, dans la nuit, un peu plus de confusion.
Le vaisseau d'Alonso, roi de Naples, et d'Antonio, duc de Milan, est pris dans une tempête et s'échoue sur une île habitée par le monstre Caliban et par Ariel, un esprit aérien.
Leur maître, le magicien Prospero, ancien duc de Milan évincé du trône par son frère Antonio, y vit depuis douze ans avec sa fille Miranda. C'est lui qui a provoqué la tempête, dans le seul but d'égarer son traître de frère sur l'île pour se venger de lui...
Dernière pièce de Shakespeare, "La Tempête" nous invite à un voyage initiatique où vengeance, trahison et fascination du pouvoir feront place au pardon, à la compassion et à la fraternité.
«Il faut beaucoup de temps et de distance pour que les regards portés sur un événement et ses acteurs s'assemblent et quittent la polémique et la discorde. Cependant, certains événements gardent un pouvoir d'agitation qui n'en finit pas de relancer les passions. C'est le cas de la Commune de Paris de 1871... écrit Bernard Noël dans la préface de ce livre. Ce qui a eu lieu a eu lieu, c'est irrévocable. Cependant, on peut toujours interroger l'imbrication des événements et apercevoir dans leur passage quelque chose qui est demeuré en suspens. L'historien qui remarque cela peut ainsi donner du présent à ce passé. Le cours des choses, bien sûr, n'en sera pas changé mais un peu d'avenir sera introduit dans le révolu. C'est ce que réusssit à faire Édith Thomas en mettant au premier plan le rôle des femmes jusque-là toujours secondaire.» Le terme de «pétroleuse» fut inventé en 1871 pour stigmatiser les femmes que l'on accusait, à tort, d'avoir incendié Paris. Malgré l'absence de preuve, ces femmes au courage et à la détermination exemplaires, ont été fusillées par vagues anonymes, ou condamnées à la déportation. Comme pour leur rendre justice, Édith Thomas raconte ici leur histoire, l'histoire de la Commune vécue par des femmes en marche vers leur émancipation ; chacune réhabilitée dans son nom, sa profession quand elle en a une, son caractère, sa situation sociale, son rôle durant la Commune. Avec une grande exigence intellectuelle, une générosité constante et le sens concret de l'Histoire, Édith Thomas nous propulse au coeur d'une insurrection dont le génie particulier reste toujours fécond.
Est-il bon de révéler les secrets de famille ? Notre bonheur peut-il éclore si nous laissons sous silence les zones d'ombres de notre passé ? Questions essentielles, intemporelles auxquelles Ibsen propose une réponse dans cette oeuvre troublante.
Sur les hauteurs d'un Fjord de la Norvège septentrionale, dans sa maison isolée, Mme Alving retrouve son fils Oswald qui rentre de Paris. L'ayant tenu à l'écart de la vie familiale pour des raisons qu'elle est seule à connaître, c'est l'occasion pour elle de renouer avec le passé. Lorsque les erreurs des ancêtres pèsent sur les générations suivantes, les histoires se répètent comme un cycle imperturbable. Chaque personnage se devra d'affronter ses propres « Revenants ».
Est-il bon de révéler les secrets de famille ? Notre bonheur peut-il éclore si nous laissons sous silence les zones d'ombre de notre passé ? questions essentielles, intemporelles auxquelles Ibsen propose une réponse dans cette oeuvre troublante, qui fut interdite en Norvège. Pourquoi interdite ? Parce qu'elle dérange profondément, encore aujourd'hui. Le propos en est dangereux : il nous tend un miroir effrayant que certains auront du mal à supporter.
La vie, ce songe si magistralement écrit par Calderón reflète l âge d or espagnol, mais résonne toujours aussi fort aujourd hui. La vie est un songe est une séance onirique et expérimentale racontant, entre autres, les méandres existentiels d un père, Basyle, face à son fils, Sigismond. L homme est-il libre d être sauvé d un présage, ou bien tragiquement prédestiné à rester dans l ombre ? Calderón, cousin de Shakespeare et parent de Hugo, excelle dans la démesure lyrique où folies meurtrières et psychanalyse cohabitent allègrement.
Qui régit les lois humaines ? Les astres, la raison ou l amour ? Cette pièce questionne l homme qui cherche son identité, qui cherche à redevenir lui-même et non plus un leurre ou une projection à phantasmes. L amour n est-il pas finalement la seule réalité qui vaille ?
Les tentatives scientifiques, émanant du spectre des étoiles, désirent contrôler et contenir les pulsions destructrices et meurtrières d un enfant, présumé coupable, qui est devenu un adulte. Comment comprendre la présomption d innocence lorsque le crime n est pas encore consommé ?
La pièce démarre, la souffrance jaillit, les remords gagnent, la machine à rêve est en marche.
Paris - Mai 1942 : Le port de l'étoile jaune pour les Juifs est décrété. Au bord de la faillite, Joseph Haffmann, bijoutier juif, propose à son employé Pierre Vigneau de prendre la direction de sa boutique : « ... J'aimerais que vous viviez ici avec votre épouse pendant les mois qui vont suivre en attendant que la situation redevienne normale... la bijouterie Haffmann et Fils deviendrait la bijouterie Vigneau... ».
Sachant que Pierre doit également prendre le risque d'héberger clandestinement son « ancien » patron dans les murs de la boutique, il finit par accepter le marché de Joseph à condition que celui-ci accepte le sien : « Isabelle et moi voulons à tout prix avoir un enfant... après plusieurs tentatives infructueuses, nous avons fait des examens... je suis stérile... Monsieur Haffmann... J'aimerais que vous ayez des rapports sexuels avec ma femme le temps qu'elle tombe enceinte... ».
Il est difficile de se représenter aujourd'hui l'ampleur du succès des Mystères de Paris. Du 18 juin 1842 au 15 octobre 1843, la publication en feuilleton dans Le Journal des Débats bouleverse l'opinion, toutes classes sociales confondues.
Au point de départ de cet extraordinaire succès, on trouve le libraire Gosselin : il apporte à Sue une publication anglaise qui dépeint les mystères et misères de Londres. Gosselin suggère qu'un tel ouvrage sur Paris aurait de grandes chances de succès.
Sue se met alors au travail, il achète une casquette, une blouse, de gros souliers. Il s'initie aux tapis-francs (débits de boisson), découvre la « mansarde » et fait les comptes au sou près d'une jeune couturière, il va aux barrières, dans les asiles, les prisons. Il comprend la différence entre vivre et survivre. Il examine les garnis, traîne dans les cabarets, assiste aux réunions d'ouvriers. « Pour comprendre, j'ai besoin de voir, de toucher », écrit-il à Marie d'Agoult. Il voit et c'est la « conversion », il comprend et ce sont Les Mystères de Paris.
Il choisit pour scène principale et pour « héros » du feuilleton la Cité (bientôt rasée par Haussmann, qui comprendra le caractère dangereux et criminel de ce dédale de ruelles) et son petit peuple, humilié ou criminel et parfois les deux. Le feuilleton, conçu comme un opéra noir, est impossible à lâcher : le miracle de ces personnages, dont on voit pourtant quels stéréotypes les animent, c'est qu'ils deviennent nôtres et que nous voulons aujourd'hui, avec autant d'impatience qu'en 1842-43, connaître la suite de leur destin.
Avec Les mystères de Paris, Eugène Sue a accompli le grand polar social du XIXe siècle, avec ses personnages inoubliables : le Chourineur, La Chouette, Fleur-de-Marie, le Maître d'école, Rodolphe, Murph, Sarah, la comtesse d'Harville, M. et Mme Pipelet, l'abbé Polidiri ; sa traversée des classes sociales qui se rencontrent pour la première fois en littérature ; ce petit peuple élevé en objet littéraire ; tout cela explique l'envoûtement que sa lecture continue à exercer au XXIe siècle.
Avec : Annotation originale - Plans des quartiers de Paris à l'époque des Mystères - Enquêtes médicales et sociales - Réception et postérité de l'oeuvre
L'histoire vraie et extraordinaire de médecins polonais qui durant la Seconde Guerre Mondiale sauvèrent des milliers de vies... en organisant une vaste supercherie.
1990, New York.
Une jeune étudiante en psychologie rend visite à Stanislaw, médecin à la retraite, pour en savoir plus sur son grand-père, Eugène, et sur ses actions pendant la Seconde Guerre Mondiale.
1940, Rozwadów, Pologne.
Deux jeunes médecins, Eugène et Stanislaw, mettent au point un ingénieux stratagème pour berner les nazis et empêcher les déportations de tous les habitants menacés... Mais leur ruse ne tarde pas à éveiller les soupçons dans les rangs du IIIème Reich et les deux amis doivent rivaliser d'inventivité pour que le château de cartes qu'ils ont érigé ne s'écroule pas sur eux.
Dans cette histoire, qui oscille entre deux époques, se croisent une vingtaine de personnages pris dans les rouages fragiles d'une machination vertigineuse.
Paris - Mai 1942 : Le port de l'étoile jaune pour les Juifs est décrété. Au bord de la faillite, Joseph Haffmann, bijoutier juif, propose à son employé Pierre Vigneau de prendre la direction de sa boutique : « ... J'aimerais que vous viviez ici avec votre épouse pendant les mois qui vont suivre en attendant que la situation redevienne normale... la bijouterie Haffmann et Fils deviendrait la bijouterie Vigneau... ».
Sachant que Pierre doit également prendre le risque d'héberger clandestinement son « ancien » patron dans les murs de la boutique, il finit par accepter le marché de Joseph à condition que celui-ci accepte le sien : « Isabelle et moi voulons à tout prix avoir un enfant... après plusieurs tentatives infructueuses, nous avons fait des examens... je suis stérile... Monsieur Haffmann... J'aimerais que vous ayez des rapports sexuels avec ma femme le temps qu'elle tombe enceinte... ».
« Le petit homme avait élevé la circulaire tôle au-dessus de sa tête, de telle manière que sa forme coïncidât avec le disque solaire et qu'elle en éclipsât miraculeusement toute la lumière, si bien que le gyrovague dit avoir eu la conviction que la nuit s'était instantanément et miraculeusement installée sur le désert, comme dans une prodigieuse éclipse. »
La présente édition rassemble les poèmes de Thierry Metz (1956-1997) jamais parus en livre et, pour la majorité, extraits de la revue Résurrection qu'animait Jean Cussat-Blanc. Il fut le premier à reconnaître le poète, au point d'alerter Jean Grosjean alors lecteur chez Gallimard - maison où seront publiés Le Journal d'un manoeuvre (1990) et Lettres à la bien-aimée (1995). Les poèmes présentés courent sur deux décennies durant lesquelles l'écriture façonne une oeuvre à travers laquelle une voix observe, « attend quelque chose qui ne viendra pas... », et fait résonner un chant intensément intime.
Ecrit par sa compagne et collaboratrice, Janet Biehl, ce livre retrace, en nous faisant voyager dans l'histoire mondiale de l'écologie, la vie de Murray Bookchin, philosophe américain, historien, critique anticapitaliste et surtout promoteur de l'Ecologie Sociale. Auteur de nombreux articles et ouvrages qui vont accompagner les mouvements de la Nouvelle Gauche et de l'Écologie aux États-Unis, Bookchin va, dès les années soixante, alerter l'opinion sur les atteintes portées à la planète par les effets du système capitaliste et des rapports de domination qu'il engendre. Il est le fondateur de l'Écologie Sociale et des moyens de sa mise en oeuvre à travers le Municipalisme Libertaire - organisation locale en démocratie directe d'assemblées - dont s'est inspiré le peuple kurde du Rojava, en Syrie, à partir de 2004 pour bâtir un «Confédéralisme démocratique» adapté à la situation au Moyen-Orient.
Prolongeant notre projet de donner à lire des écrits introuvables du poète Thierry Metz, nous rééditons le poème Terre, paru précédemment aux Éditions Opales / Pleine page, en 1997.
Cette nouvelle édition s'accompagne de sept peintures de Véronique Gentil dont la minéralité offre un écho à la substance du poème. Avec Terre, Thierry Metz se collette avec la matière du monde, son pas arpente les chemins, sa main cherche la voie qui fera entendre la voix du poète, une mise à nu du silence, une prière.
Quatre textes proches de la profération théâtrale voire de l'imprécation, qui appartiennent plutôt à la veine burlesque de l'auteur. On y retrouve les thèmes qui lui sont chers, l'univers du conte et du merveilleux, la matérialité corporelle, le goût assumé pour tout ce qui est bas et méprisé mais qui est aussi le lieu fécond de l'engendrement et de la création.
Quand le trivial se marie à la féérie.
Après Le Sacret (éditions Corti) etLe Soufi (éditions Le Cadran ligné),Marc Graciano donne une suite àson projet du « Grand Poème ». Ony retrouve la même atmosphèremédiévale et on y découvre unedescription par le menu du châteaudu Seigneur, un Christ en boispeint de vrai sang, une étrangecréature tirée du fond des eaux. Ony assiste également à une scène decharivari, où le grotesque et leburlesque prennent soudain lepouvoir au sein d'un récit menédans une langue magnifique.
Les Dix-huit petites chansons pour la patrie amère, dont nous proposons une nouvelle traduction, constituent un chant de résistance. Elles ont été écrites sous la dictature des colonels alors que Yannis Ritsos se trouvait déporté dans le camp de Léros depuis 1967. Seize d'entre elles ont été composées le même jour, le 16 septembre 1968, à Parthéni, à la suite d'une lettre que Mikis Théodorakis fit parvenir secrètement au poète, le priant de lui donner un texte inédit qu'il mettrait en musique. Dans ces courts poèmes, composés sous la forme de distiques qui se répondent, Yannis Ritsos chante la Grèce, « notre pauvre mère ». Le regard tendre et douloureux qu'il porte sur sa terre natale, son peuple à genoux, son labeur, ses fêtes ne l'empêchent pas d'en appeler à la résistance.
"Avec Le Bois des hâtes, Christine Delcourt retrouve la compagnie d'Anne-Marie Beeckman et de Pierre Peuchmaurd chez Pierre Mainard. En effet, ces deux poètes ont publié (entre 1996 et 2004) plusieurs de ses poèmes aux éditions La Morale merveilleuse et Myrddin (Cf. la bibliographie). Nous reprenons ici Vous, comme le loup et Folle, l'éperdue paru respectivement en 1996 et 1999 aux éditions La Morale merveilleuse, qu'accompagne un inédit : Le Bois des hâtes.
Poèmes évocateurs où transpire la sensualité à l'état pure ; pages vibrantes, dont le raffinement fera dire à Pierre Peuchmaurd : « Et si je ne disais rien (...) ? Rien de la gorge serrée, rien du tremblement des mains, des images qui se lèvent entre les images, des lueurs, des frissons, de l'émotion très grave de celle qui écrit ça, et qui donne ici des poèmes où l'on ne sait ce qu'il faut admirer, aimer le plus, de la violence ou de la maîtrise, ou de l'extrême qualité morale et poétique de ce qui est trouvé, de l'accord entre le cherché et le trouvé. »"
« Une paix m'envahit, je ne vis plus le grainetier et la bouche lentement s'estompa. Je me réveillai, reposé comme au sortir d'un bain, entrant dans cette journée comme dans une étable chaude. Après le bol de café, je m'assis devant mon poème et lui parlai... » Dans ce récit initiatique aux accents tout-ensemble cosmiques, oniriques et poétiques, le narrateur subit une série d'épreuves dont la plus importante est le passage par la mort qui lui permettra de re-naître : Le Grainetier, oeuvre séminale de Thierry Metz (1956-1997), marque de même la naissance du poète.