Initialement rassemblés avec La vie des Abeilles et L'Intelligence des fleurs, ces textes viennent compléter la fresque passionnée des essais de Maeterlinck consacrés aux insectes et à leur organisation sociale. L'auteur révèle d'un coup de loupe toute la vie qui règne dans le plus petit de la nature avec la minutie du scientifique et l'élégance du poète, une loupe qui se fait miroir tendu à l'homme lorsqu'on découvre les mondes des fourmis et des termites. La fine description de ces sociétés est l'occasion pour Maeterlinck de déployer des considérations philosophiques qui n'ont rien perdu de leur actualité : qu'avons-nous à apprendre des insectes ?
Tout ce qui retient ou séduit Guy Goffette l'exalte et le met dans un grand enthousiasme : les poèmes qu'il écrit ou dont il rêve déjà, les poètes qu'il lit, les anciens comme les modernes, sur lesquels il écrit, prose ou poésie, les textes qu'il choisissait jadis d'imprimer, les voyages qu'il fait, les êtres, hommes ou femmes, qu'il rencontre. Car c'est assurément un passionné, un tourmenté aussi, qui vibre, crée, vit intensément et se donne à chaque fois tout entier à ce qu'il fait. Sa poésie va des chemins de la révolution à l'approfondissement des contradictions intérieures (rester vs partir), des évasions rêvées à l'enracinement regretté (une fois qu'il est parti ou bien quand il revient). Elle est grave, dynamique, ouverte aux vents de l'inspiration.
Dans la très ancienne ville de furnes, en flandre-occidentale, tiraillée entre le progrès venu d'amérique et les souvenirs du moyen age, le bourgmestre s'impose par son autorité, sa rigidité.
C'est un personnage sûr de lui que le doute n'effleure pas. pourtant un jour, le " baas " (le maître, le patron), comme on l'appelle, se dépouille de sa carapace sociale pour connaître la passion et la déchéance.
Parmi les canaux blêmes de l'ancien port figé dans des eaux sépulcrales, le roman se joue entre des reflets : celui d'une femme que Hugues Viane a passionnément aimée, celui d'une morte dont il croit retrouver l'image chez une vivante. Récit fétichiste, où toute la sémiologie de la ville participe aux cérémonies du deuil. Livre-culte pour les spleens d'aujourd'hui.
Pièce en six actes et douze tableaux, L'oiseau Bleu nous révèle une autre facette de l'oeuvre de Maeterlinck, lumineuse et onirique : deux enfants, Tyltyl et Mytyl, partent en quête de l'Oiseau Bleu, seule créature pouvant guérir une petite fille, tandis qu'autour d'eux s'incarnent les objets et les êtres. Le Pain, le Sucre, Le Lait, La Chatte et d'autres s'animent et emplissent le conte de féérie et de signification, car derrière les péripéties des jumeaux se cache une quête, celle du bonheur véritable, et un sens philosophique profond tandis que se déploie, furtive mais bien présente, toute la sagesse de l'auteur. Loin de la langueur, du pessimisme, on sent poindre dans L'oiseau Bleu tout le plaisir que Maeterlinck a pu avoir en imaginant ce monde vivant et plein de sens.
La Campine, l'e´te´ accablant, la soif des corps. Dans son cafe´, Maria vend de la bie`re, pour Jean, que tourmente le de´sir d'une femme, pour Oscar, le charretier alcoolique. Maria est de mauvaise humeur parce que ce n'est pas sa fille, la fragile Ire`ne, que le fermier Nicolas veut e´pouser, mais la jolie garde- barrie`re Suzanne ; parce que son propre mari, Fe´lip, n'est qu'un buveur de lait, qui a froid me^me au coeur de l'e´te´. Mais, en un an, beaucoup de choses vont changer. Blesse´e au visage a` la suite d'un incendie, Suzanne ne voudra plus voir Nicolas... La pluie viendra calmer les corps. La vie continuera, laissant a` chacun, au coeur, une blessure.
" Le Feu ! .
Naoh apporte le Feu !
Ce fut un vaste saisissement. Plusieurs s'arrêtèrent, comme frappés d'un coup de hache. D'autres bondirent avec un rauquement frénétique - et le Feu était là. " C'est sur la conquête du feu que s'achève ce roman préhistorique, prodigieux voyage imaginaire à l'aube de l'humanité qui met en scène les hommes, les bêtes, la pierre, les cavernes et l'attente d'un âge meilleur.
« Une variation supérieure sur l'admirable vieux mélodrame », notait Mallarmé à propos de Pelléas, dont l'intrigue, effectivement, peut sembler bien conventionnelle : le Prince Golaud recueille à l'orée d'un bois une jeune fille dont il va faire son épouse. Mais c'est du frère de Golaud, Pelléas, que Mélisande tombe amoureuse, et le destin fatal qui pèse sur les personnages de cette pièce de théâtre les mènera inévitablement à la désolation. La fable cependant n'est ici que prétexte à dérober au silence ses secrets.
Universellement célèbres au début de ce siècle, grâce notamment à l'opéra de Debussy, les ombres de Pelléas et Mélisande nous reviennent dans leur innocence inquiète.
Saviez-vous que le Christ était né en Flandre ? que les églises et les théâtres s'animent après le départ des spectateurs et des fidèles ? que l'on peut pêcher son âme dans l'Escaut ? Un tableau dévorateur, des statues qui semblent prendre vie, une sarabande de spectres, des coïncidences troublantes, des visions hallucinées, des morts aussi tragiques qu'énigmatiques: dans les nouvelles de Verhaeren, les paysages flamands se nimbent d'une aura de mystère et les cités espagnoles fourmillent de drames qui suscitent l'angoisse.
À l'exception des trois Contes de minuit, ces nouvelles n'avaient pas été rassemblées en volume du vivant de l'auteur ; cette édition permet de remettre en circulation plusieurs textes qui avaient été oubliés depuis plus d'un siècle.
Femme mariée de trente-six ans, sans enfant, l'héroïne de ce roman se conforme chaque jour au slogan « métro-boulot-dodo ». Sa vie est à l'image de la petite-bourgeoisie, sans ambition ni conscience politique, soucieuse avant tout d'entretenir des habitudes rassurantes et la stabilité de son environnement. Sur le trajet qui la conduit de la banlieue à Paris, puis de Paris à la banlieue, cité-dortoir avec ses petits pavillons à jardinet, elle passe d'un monde à un autre. Là-bas, le travail répétitif, dans un immense centre de documentation public. À la maison, une vie terne aux côtés de son mari accommodant mais peu psychologue.
Réflexion sur la condition de la femme, ce roman a été profondément marqué par le développement de la pensée féministe, par les idées de Mai 68, ainsi que par le Nouveau Roman. En quatre journées qui ne se ressemblent pas tout à fait, il nous dépeint une quête d'identité et de soi. De variations en variations dans son emploi du temps, de petites contrariétés en petites contrariétés, l'édifice se lézarde. La narratrice traverse une crise profonde qui sonne l'heure de la remise en question.
À la fin du XIXe siècle, sentant sa fin prochaine, Quentin Moretus Cassave, un énigmatique vieillard immensément riche, convoque les membres de sa famille. Son testament stipule que pour prétendre hériter de sa fortune, il est impératif de venir vivre à Malpertuis, sa vaste demeure sombre et inhospitalière.
Le dernier survivant sera le légataire universel, sauf s'il reste un homme et une femme : ils devront alors se marier pour se partager l'héritage.
Une femme, comme une membrane, se tient quelque part entre le cosmos et l'eau. Sous dialyses. S'échangent des états de la matière, des particules élémentaires, des façons d'être et des mises au monde, sous l'impulsion d'un désir protéiforme.
Faire tenir le désir, l'ivresse et le fleuve dans le même lit : tel aura été l'enjeu de ce livre.
Chanvre et lierre propose une variation de quatre personnages de l'Odyssée : Ulysse, Pénélope, Circé et les Sirènes. Le recueil s'articule autour de la voix, de l'ouïe et du désir, qui se déploient en une sorte d'anti-triangle amoureux
Une femme s'exprime, de manière non dogmatique, et son approche du monde s'ancre dans des lieux quotidiens : une cuisine, un train, un balcon, voire un itinéraire maternel.
À la croisée de l'essai, du journal intime, du grenre épistolaire, du récit poétique, cette suite de textes brefs saisit les instants de manière sensible et subjective, afin de célébrer « la braise du quotidien ». À l'instar de Saint-John Perse, il s'agit de « célébrer l'honneur de vivre et l'horreur de vivre ». L'exaltation de la vie ne se sépare pas de la considération et de l'accompagnement de la mort.
Dans ce livre tout à la fois personnel et universel, fondé sur un émerveillement contagieux, le lecteur pourrait bien puiser la conviction qu'envers et contre tout, comme le disait Rilke, « Être ici est une splendeur ».
: Quand ? En 1973, et quelques années après.
Où ? À Grâce-Hollogne. Qui ? Mamy, « Grand-Popa », leur fille Ginette, le petit Frédéric qui vient de lui naître, sans oublier l'inénarrable caniche Boy. Quoi ? Le quotidien, mené au rythme des petites gens qui peuplent l'interminable rue de Ruy ; le quotidien, c'est-à-dire l'éternité, quand on est enfant unique...
Dans un style puissant et vibrant d'émotion, Frédéric Saenen rend hommage à ces figures essentielles que furent ses grands-parents maternels, mais aussi au wallon. Car « nous sommes dans un roman dont le personnage principal est à tous moments la langue enfouie ! », comme le constate Jean-Pierre Verheggen avec jubilation.
Dans la salle d'un vieux château, un vieillard aveugle, entouré de sa famille, devine à des signes imperceptibles l'approche de la mort qui va frapper sa fille. Isolé par sa cécité, l'aïeul a gardé intacte son intuition. Il est le seul à pouvoir interpréter le bruissement des arbres, le silence des oiseaux et des cygnes, l'entrée du froid dans la salle. Plongé dans les ténèbres, il communique avec l'inconnu. L'Intruse, drame en un acte publié en 1890, forme, avec Les Aveugles et Les Sept Princesses (1891), la première partie de ce que Maeterlinck appelait sa « petite trilogie de la mort ». On trouvera ici la première édition critique de cet ensemble qui fit date dans l'histoire théâtrale.
Belgique, terre de poètes ! Est-ce toujours aussi vrai ? Cette anthologie fait le point sur la poésie belge de langue française actuelle, pour en illustrer toute la richesse et la diversité. Vingt ans de publications : les 117 poètes réunis ont tous publié entre 2000 et 2020. Le plus âgé (Michel Lambiotte) est né en 1921, le plus jeune (Quentin Volvert) en 1998 ! Des poètes confirmés, de jeunes voix, des phares, des méconnus ; tous les courants, tous les styles d'écriture sont représentés :
Poètes de l'être, du langage ou de l'objet, de la nature ou de la relation humaine, minimalistes ou baroques, subversifs, classiques ou plus surréalistes. Des traditions, des modernités...
Un vieillard et un étranger observent à distance le bonheur d'une famille et tardent à leur annoncer la mauvaise nouvelle dont ils sont porteurs. Alladine et Palomides tombent amoureux, enfermés dans les souterrains d'un château. Ygraine se révolte et tente de soustraire le petit Tintagiles à l'emprise d'une reine invisible. Maeterlinck publie en 1894 ces Trois petits drames pour marionnettes, triptyque qui remet génialement en cause les conventions dramatiques de son temps. Sa dramaturgie fait le lien entre l'imagination du spectateur et les zones énigmatiques que suggère le texte. Car seul ce nondit, le « drame de l'existence ellemême », importe à Maeterlinck.
"Je n'ai pas l'intention d'écrire un traité d'apiculture ou de l'élevage des abeilles.
Tous les pays civilisés en possèdent d'excellents qu'il est inutile de refaire. Ma part se bornera de présenter les faits d'une manière aussi exacte, mais un peu plus vive, à les mêler de quelques réflexions plus développées et plus libres, à les grouper d'une façon un peu plus harmonieuse qu'on ne le peut faire dans un guide, dans un manuel pratique ou dans une monographie scientifique. Qui aura lu ce livre ne sera pas en état de conduire une ruche, mais connaîtra à peu près tout ce qu'on sait de certain, de curieux, de profond et d'intime sur ses habitants." Maurice Maeterlinck
La guerre sépare la princesse Maleine du prince Hjalmar le jour de leurs fiançailles. Enfermée dans une tour, la princesse s'échappe et rejoint le prince, au grand dam de la reine Anne. Les mauvais présages s'accumulent dans une Hollande imaginaire.
Première pièce publiée de Maeterlinck, La Princesse de Maleine est une féerie noire. Elle a ouvert le renouveau dramatique de la fin du XIXe siècle.
Suzanne Lilar retrace le parcours d'une enfance choyée entre des parents très unis qui l'initient tant au culte familial qu'à l'appel de l'imagination et de la fantaisie. A travers ses souvenirs familiaux et ses apprentissages, elle restitue le passé d'une ville, avec ses oppositions de classes, de langues, de cultures, s'attachant tout particulièrement à la réalité sociologique d'une petite bourgeoisie « également préservée des servitudes de la fortune et de la misère, innocente du péché de capitalisme, épargnée par l'esprit de revendication et de révolte ». Partir à la recherche de son enfance, c'est aussi, pour un écrivain, remontrer aux sources de son écriture et retrouver le projet central de sa vie.
long poème en prose, equipée est l'aboutissement d'une fascination exercée par la chine, cette " impératrice d'asie ".
la description d'un voyage aux confins du pays permet une succession d'images colorées et vivantes. une question s'impose, s'agit-il d'un périple réel ou imaginaire ? les deux thèmes s'affrontent et s'imposent tour à tour.
La Ville a` voile est un songe : celui de Josty, qui a quitte´ Anvers pour faire fortune a` l'autre bout du monde et y revient quarante ans apre`s, riche et malade. Un autre songe tient en e´veil les hommes re´unis a` bord du fameux Findor : le plaisir qu'ils ont connu a` La Vita Breve, dans les bras d'une ce´le`bre odalisque assassine´e neuf ans plus to^t. Ces personnages hante´s par leur passe´ s'efforcent de le ressusciter a` l'aide de simulacres avant de de´couvrir que le de´sir s'e´teint dans la possession et que le re^ve se brise au contact du re´el.
La Ville à voile est suivi de La Vita Breve.
« Messieurs-dames, hélas ! l'Empereur vient de mourir ! » La nouvelle se répand rapidement à travers toute l'Europe. Pourtant, Napoléon n'est pas mort. Après une ingénieuse évasion, il a réussi à regagner la France, laissant un sosie occuper sa place à Sainte-Hélène - et ce n'est que ce dernier qui vient de trépasser. Mal ajusté à son incognito, Napoléon va traverser une série d'étranges épreuves. Confronté à son propre mythe, saura-t-il recouvrer son identité? Et qui est-il donc, maintenant que l'Empereur est mort ?