La campagne napoléonienne de Russie vue par des espagnols enrôlés de force dans les armées françaises, une critique violente autant que comique d'un moment tragique de l'histoire française et européenne.
Présenté par Denis Fernandez Recatala. Le célèbre pamphlet de Paul Lafargue dans lequel il dénonce la folie du travail qui, dans la société capitaliste, détruit les individus et menace la civilisation.
Ce roman, introuvable depuis des années, est un chef d'oeuvre. C'est l'un des livres fondateurs de la littérature haïtienne. Un village pauvre, en proie à la sécheresse, des rivalités entre habitants, des désirs de vengeance, constituent le cadre de ce drame de l'amour et du courage. Une belle leçon de dignité humaine et un chant d'amour pour le peuple de Haïti, écrit dans une langue d'une saveur sans pareille. « Jacques Roumain a écrit un livre qui est peut-être unique dans la littérature mondiale parce qu'il est sans réserve le livre de l'amour. » J. Stephen Alexi. Jacques Roumain est l'une des grandes voix d'Haïti.
Jack London est aujourd'hui universellement connu pour ses récits d'aventures et ses romans destinés à la jeunesse. Mais il fut aussi un écrivain révolutionnaire d'une vigueur et d'une ampleur de vue rares. Son roman Le Talon de fer (!e Iron Heel) a été un livre de formation essentiel pour des générations d'hommes et de femmes, en Amérique et ailleurs. Dans ce roman d'anticipation, écrit en &*+/, Jack London imagine qu'une révolution collectiviste se produit aux États-Unis, qu'elle avorte et qu'au terme d'une impitoyable répression, l'oligarchie capitaliste impose au monde, pour une période de trois cent ans, le règne du Talon de fer. Le récit des événements est écrit au féminin. C'est le témoignage, retrouvé beaucoup plus tard (à une époque où a triomphé la Fraternité), écrit par la compagne de l'un des chefs de la révolution, Avis Everhard. Les lecteurs d'aujourd'hui qui découvriront ce livre seront sans doute frappés par la force visionnaire de son auteur et le message de courage et de lucidité qu'il nous lègue.
Bien des passages surprendront le lecteur d'aujourd'hui par la préscience de la mondialisation capitaliste, le règne totalitaire de la surveillance ou par exemple la mise en avant et la manipulation de la protection de la nature par l'oligarchie.
Roman d'action, le Talon de fer est aussi un roman initiatique de la lutte des classes qui dévoile les arcanes du système avec la volonté de donner au mouvement ouvrier américain les armes intellectuelles de son combat. On y trouve notamment, sous une forme vivante et littéraire, une explication d'une rare et étonnante clarté sur la crise économique et les lois du capitalisme.
Nous reprenons ici la traduction « historique » du Talon de fer, celle de Louis Postif, de &*=>. Cette traduction sur laquelle s'appuient tous ceux qui ont abordé cette oeuvre, porte bien sûr la marque de son époque et de la conception qu'on se faisait alors de la traduction, laquelle autorisait le traducteur a quelques libertés a?n de mieux servir l'auteur qu'il traduisait. Elle est bien sûr datée mais elle conserve à nos yeux sa qualité littéraire et la force qu'ont ressentie ses premiers lecteurs qui ont découvert par elle ce texte essentiel.
Cette année marquera le centième anniversaire de la disparition de Jack London (== novembre &*&G).
Virgile Vespaulières, élève du prestigieux lycée François Ier, est victime d'une chute mortelle. Accident, suicide ou meurtre ? L'affaire menace de déstabiliser le fragile équilibre du petit milieu des « prépas », en pleine effervescence à quelques jours des concours. Le commandant Pietrotti semble mal choisi pour résoudre l'affaire. D'un naturel rêveur, il ignore tout de l'univers secret et élitiste des classes préparatoires. Au fil de l'enquête, il découvre pourtant que ce monde ne lui est pas si étranger et qu'on ne sort jamais indemne de la recherche de la vérité. Les personnages, insolites et attachants, tissent des liens inattendus en dépit de l'hypocrisie et de la violence sous-jacente des rapports sociaux. Un roman intelligent et drôle. Plaisir de lecture garanti.
Ce roman violemment « érotique » d'Apollinaire est paru en 1907, signé simplement de ses initiales, G. A. La paternité de ce texte ne fait aujourd'hui aucun doute. Les Onze mille verges relatent les tribulations du prince roumain Mony Vibescu, à travers l'Europe, de Bucarest à Paris, et jusqu'en Chine, à Port-Arthur, où il meurt flagellé par un corps d'armée, pour avoir failli à son serment : « Si je vous tenais dans un lit, vingt fois de suite je vous prouverais ma passion. Que les onze mille vierges ou même les onze mille verges me châtient si je mens ! » Sous-titré Les amours d'un hospodar, ce roman fait preuve d'une fantaisie débridée et délirante dans le passage en revue de toutes les formes possibles et imaginables de pratiques sexuelles, sadisme, masochisme, zoophilie, scatologie etc.
Bravant ainsi tous les interdits de la censure. En poète à l'humour ici volontiers noir, Apollinaire s'y livre avec virtuosité à une orgie verbale qui manifeste son goût hors du commun pour la langue française.
L'originalité de cette édition tient à la préface retrouvée qu'écrivit Aragon pour une édition des Onze mille verges parue à Monte-Carlo en 1930, à l'initiative de René Bonnel qui avait publié en 1928 Le Con d'Irène, d'Aragon, sous le pseudonyme d'Albert de Routisie. Dans cette préface, Aragon exprime son attitude envers Apollinaire, mêlée d'agacement pour ses élans patriotiques et d'admiration pour sa poésie, l'inlassable esprit de curiosité qu'il manifeste ici aussi. « Il reste à faire de la liberté, écrit Aragon, des abus divers, et précieux. »
Dans la préface écrite en ouverture du premier volume de la présente édition, Jorge Amado présente ainsi ce grand roman qui est l'un des plus importants de toute son oeuvre :
«Les Souterrains de la libertéracontent la lutte du peuple brésilien contre la dictature de l'Estado Novoqui domina le Brésil de 1937 à 1945.
Je constate avec joie que pendant plus de cinquante ans de vie littéraire - mon premier livre a été publié en 1931 - un fil conducteur irréductible parcourt l'oeuvre que j'ai réalisée et dispersée dans le monde. Cette unité découle de la fidélité de l'auteur au peuple brésilien et à sa lutte invincible pour la liberté. Je peux dire - et j'en suis fier - que mon oeuvre de romancier a pour héros le peuple brésilien : j'ai cherché, et je crois avoir réussi, à fixer dans mes livres le visage de mon peuple, à raconter sa vérité et à garder vivant son espoir.» Jorge Amado, né en 1912 dans la province de Bahia, est un romancier maintenant aussi populaire dans le monde entier qu'en son propre pays. Il a déjà publié auxÉditions Le Temps des Cerises :Du miracle des oiseaux et Suor.
L'histoire d'amour impossible entre un Kabyle et une Française travaillant ensemble dans une école créée pour scolariser les enfants algériens. Malgré leur volonté d'aller l'un vers l'autre, les obstacles s'accumulent et les séparent. La présence insidieuse de la guerre et le racisme exprimé de plus en plus cyniquement par les Français ruinent leurs efforts, jusqu'au départ de la jeune femme.
Jacquou est un paysan qui vit dans les bois. Il chasse et braconne comme son père. Avec sa mère, il a vu briller dans l'obscurité les yeux du loup, qu'il tient à distance en frappant ses sabots. Son père, métayer du comte de Nansac, est injustement condamné aux travaux forcés pour le meurtre du régisseur. Seule et désespérée, sa mère finit par mourir. Orphelin, il est recueilli par le curé Bonal qui lui donne une éducation.
Sa famille est détruite, Jacquou cherche à se venger et prend le chemin de la rébellion. Mais il se révèle vite capable de guider les autres. Le mouvement culmine avec l'incendie du Château de l'Herm, mais les autorités ne pourront pas réprimer les insurgés car au même moment à Paris, le peuple renverse le trône. La voie semble ouverte à la république et à la démocratie...
Préface inédite d'Aragon Complétée par un appareil critique sous la direction d Olivier Barbarant L écriture d Une Saison en Enfer intervient en 1873, alors que Rimbaud s isole dans la ferme familiale après le « drame de Bruxelles ». Selon les mots de Verlaine, ce recueil est une 'prodigieuse autobiographie psychologique, écrite dans cette prose de diamant qui est la propriété exclusive de son auteur'. Une Saison en Enfer est aujourd hui considérée comme une des uvres les plus importantes de la poésie française. 'Le Temps des Cerises entreprend donc de republier ce texte, complété par un appareil de notes important qui permet de replacer ce livre dans son contexte et de mieux l appréhender. De plus, cet ouvrage contient une préface d Aragon, inédite jusqu à aujourd hui. Écrite dans les années trente pour une édition anglaise d Une Saison en Enfer, Aragon, au sortir du surréalisme qui doit tant à ce texte, s insurge contre la tentative de récupération religieuse par Claudel et Paterne Berrichon dont il fit l objet. En annexe figurent la 'Lettre du voyant', lettre à son ami Paul Demeny dans laquelle Rimbaud expose sa conception de la poésie, ainsi qu Un c ur sous une soutane, texte satirique de jeunesse où Rimbaud se moque d un séminariste de Charleville. Dans la postface, Olivier Barbarant revient sur les liens qui unissent Aragon à Rimbaud et à ce texte. Ce volume permet donc au lecteur une étude approfondie de la Saison en Enfer.
A l'aube de sa vie, l'écrivain entreprend d'écrire ses mémoires, décrivant les grandes étapes de sa carrière ainsi que son rôle dans les affaires politico-littéraires du milieu du XXe siècle, dans un contexte politique marqué par des personnalités comme J. Staline, L. Beria ou V. Molotov.
Les auteurs revisitent les systèmes dynamiques pour comprendre les éléments de l'évolution biologique qui sortent de l'élémentaire « survivance des plus aptes », et plus précisément qui engendrent des structures dites émergentes.
Ils expliquent ainsi comment des mécanismes naturels sans le moindre finalisme.
Paris, 1793. La France est en Révolution. La jeune Hortense quitte le couvent. Elle se retrouve seule dans un pays en ébullition. Fille d'aristocrate, elle s'engage pourtant dans l'armée républicaine, travestie en homme, pour y retrouver son frère et rejoindre l'homme qu'elle aime.
Roman d'aventure et sentimental, La femme grenadier est aussi une peinture de la France en Révolution et le récit d'un apprentissage : celui d'une jeune femme qui découvre que la division de la société ne repose pas sur le mérite réel des personnes mais sur l'arbitraire, et qui décide alors de s'engager contre les intérêts de sa propre caste, pour une société nouvelle.
Le texte est suivi d'un pamphlet pour défendre le droit des femmes d'apprendre à lire.
L'Adhésion littéraire est un essai court (moins de 200 pages) et d'une lecture aisée, adressé à tous ceux qui aiment la littérature et la font vivre, qu'ils soient simples lecteurs et lectrices, enseignants, bibliothécaires, libraires... Plutôt que de revenir à la vieille question « qu'est-ce que la littérature ? », Alain Viala pose la question : « que faisons-nous quand nous faisons de la littérature ? ». À partir de textes classiques (Racine, Proust) aussi bien que populaires (La Chanson de Craonne), il refuse le discours réactionnaire de la « crise de la littérature », engage un dialogue polémique avec Antoine Compagnon, revendique une conception large et ouverte de la littérature et en affirme la nécessité pour la démocratie.
« Héritier actif des Lumières (et l'on verra à la lecture de la préface que Tillier le fut très tôt) l'auteur a prêté à son personnage certains de ses traits, une vigueur intellectuelle, des choix philosophiques, un sens du concret que caractérise un bel entrain jubilatoire. Truculent orateur, pédagogue populaire, moraliste averti, Benjamin possède au plus haut degré une qualité souvent commentée de nos jours mais fort rare à l'époque : il sait démystifier. C'est là que se rencontre sans doute le mieux la personnalité singulière de ce médecin de campagne, républicain absolu - nous dirions aujourd'hui progressiste - bon vivant mais aussi bon scientifique. Son mode de raisonnement, ses alertes propos, ses conclusions politiques le rapprochent nettement des passionnants pamphlets de Claude Tillier, non moins attachants que ceux de Paul- Louis Courier, son aîné.
Certains ont relevé, en divers écrits, comme des traits de prémarxisme. On y trouve aussi, dans la même logique, des rappels de Gracchus Babeuf. Mort jeune (à quarante trois ans) Tillier a laissé une oeuvre imposante et que domine, en effet, ce fameux oncle prénommé Benjamin. » Roger Bordier
Cet ouvrage rassemble un choix important de textes traitant de sujet divers (histoire, philosophie, politique...) de ce penseur et théoricien politique du XXe siècle, datant d'avant et pendant sa captivité.
Quinze contes et soixante poèmes, pour les jeunes et les moins jeunes, de Chine, du Vietnam, du Japon, de Corée, du Laos, de Thaïlande, de Mongolie, accompagnés de quinze illustrations en couleur Les contes :
Le poil de la moustache du tigre (Corée).
Le coupeur de bambous (Japon).
L'ombre du mûrier (Ouïghour).
Le fermier et les céréales (Laos).
Le chat chandelier (Mongolie).
Les éventails de Su Dongpo (Chine).
L'enfant qui dessinait les chats (Japon).
Le jardin secret (Thaïlande).
L'invention du parapluie (Chine).
Yuki, la femme des neiges (Japon).
La fille aux cheveux parfumés (Laos).
Le crapaud et le génie de la pluie (Vietnam).
La broderie (Tibet).
Le foulard magique (Japon).
Dragon bleu, Dragon jaune (Corée).
Qu'est-ce que l'athéisme et comment le vit-on ?
C'est à cette double question que répond ce livre qui fait suite à sa « Critique de la religion » (La Ville brûle). Il y distingue un athéisme dogmatique et de type métaphysique, qui nie Dieu et n'est pas démontrable scientifiquement, contrairement au matérialisme lui-même, et un athéisme qui s'abstient de prendre position et s'apparente à l'agnosticisme. D'où des manières différentes de le vivre, qu'il illustre par divers auteurs contemporains, dont Russell, Dawkins, Camus, Sartre, Wittgenstein ou Conche. Il entend ainsi montrer qu'on peut en faire l'expérience sans désespoir et qu'il peut au contraire nous aider à penser le monde lucidement et à y vivre mieux.