Médiocre : de qualité moyenne, qui tient le milieu entre le grand et le petit. La normalité, version péjorative, avec un arrière-goût de nullité.
Pour Guillaume Meurice, ardent défenseur du 10/20, du « peut mieux faire », du « bof bof », la médiocrité est non seulement un mode de vie, mais aussi un formidable facteur d'émancipation. Elle autorise l'action sans la pression du résultat, pour le simple plaisir de se mettre en mouvement, pour la beauté du geste. Il faut la revendiquer en tant que résistance politique, car elle porte en elle le refus de la hiérarchie, de la compétition et du catéchisme capitaliste.
À la fois manifeste en faveur de la contre-performance et anti-manuel de développement personnel, ce Petit éloge nous invite à accepter avec sérénité notre médiocrité. Décomplexant !
Guillaume Meurice est humoriste sur scène et à la radio, sur France Inter. Il est l'auteur de plusieurs romans dont Le roi n'avait pas ri (JC Lattès, 2021). Il est médiocre, comme tout le monde, mais il le vit plutôt bien.
Quel est le point commun entre un sextoy, un taser et une bombe lacrymo ? Ils existent en forme de rouge à lèvres - comme si cet objet si innocemment féminin était un camouflage parfait.
On ne peut pas lui échapper : le maquillage se glisse partout, il est omniprésent dans la vie des femmes. Que l'on en mette ou pas, il est un symbole de nos obsessions et de notre rapport au corps. D'ailleurs, on ne cesse de lui attribuer des pouvoirs contradictoires : outil d'émancipation, il permettrait d'avoir confiance en soi, d'affirmer son identité ou de s'exprimer artistiquement, mais il serait aussi le signe ultime de la superficialité et de la soumission au désir masculin.
Du pink marketing aux formules green, du culte de la beauté à celui de la wellness, des concours de drag queens à l'émergence du maquillage pour hommes, Valentine Pétry analyse l'évolution et les enjeux contemporains (inclusivité, santé, respect de l'environnement...) d'une industrie cosmétique qui inspire autant la méfiance que la fascination.
Figure majeure du féminisme des années 1970, icône de l'écriture et de la pensée lesbiennes, Monique Wittig reste une énigme. Tenant à la fois de l'enquête, du récit et de l'étude, ce « brouillon pour une biographie » cherche à percer son mystère et à écrire sa « vie éternelle » - sa vie vécue et celle qu'elle continue d'avoir après sa mort. Nous n'en avons pas fini avec Wittig, cela ne fait que (re)commencer.
Agir sur le langage pour agir sur le monde : tel est le programme des mouvements sociaux qui s'engagent dans la lutte pour la signification. Le féminisme a de longue date pris à bras le corps cette question de la langue, et pour cause : le langage est un des lieux majeurs de notre catégorisation du monde. Il s'agit de contester la mainmise du masculin sur l'humanité, de pouvoir s'énoncer, de participer au sens du monde à part pleine et entière. C'est dans cette urgence politique et sémantique à exister en tant que sujet que des féministes se sont mises à « bousculer la grammaire ». Loin des arguments hygiénistes ou corsetés sur la langue se déploie une politique du sens, qui invite à la prolifération des discours. Une politique du sens qui incite à s'installer en langue et à tenir.
Femme médecin ? Impensable, dans les années 1880 ! C'est pourtant l'ambition de la discrète Augusta Klumpke, qui deviendra la première interne des hôpitaux de Paris et la première femme neurologue au monde.
En attendant, la voilà bien malgré elle porte-drapeau d'un combat idéologique qui la dépasse : l'accès des femmes aux concours de médecine. La polémique enfle, divise le corps médical et la France entière, se transforme en affaire d'État.
Au coeur de la tourmente, Augusta peut compter sur son étonnante famille : une mère qui a quitté son mari infidèle et les États-Unis pour s'installer en Europe avec ses six enfants ; une soeur aînée artiste qui sera la compagne de la peintre Rosa Bonheur ; une soeur cadette future astronome ; les deux autres musiciennes de talent... C'est à l'hôpital qu'elle fait la connaissance du consciencieux et prometteur Jules Dejerine, avec qui elle formera un couple dans la vie comme au laboratoire - leurs travaux sur le cerveau restent des références aujourd'hui.
De San Francisco à Paris, en passant par l'Allemagne et la Suisse, une plongée passionnante dans la vie remarquable d'Augusta Klumpke et le tourbillon scientifique de son temps.
Hystériques, superficielles, traînées, coincées, carriéristes... Généralement réduites à des clichés misogynes, les anti-héroïnes passent souvent sous les radars de la critique, quand elles ne suscitent pas le rejet pur et simple des téléspectateurs. Pourtant, ces personnages parfois difficiles à aimer brisent les codes de la féminité et contribuent à élargir les normes très restrictives de la représentation des femmes à l'écran, permettant un processus d'identification puissant pour toutes celles qui ne se retrouvent pas dans les standards traditionnels. De la peste Cordelia (Buffy contre les vampires) aux mères indignes Livia Soprano (Les Soprano) et Cersei Lannister (Game of Thrones), en passant par la castratrice Skyler White (Breaking Bad), la revêche Annalise Keating (How to Get Away with Murder) ou l'insupportable Hannah Horvath (Girls), ce Petit éloge propose un panorama original des femmes les plus subversives du petit écran.
Psy, pute (terme qui ne comprend pas, ici, les esclaves sexuelles) et curé ont pour fonction d'accueillir celles et ceux qui ne peuvent faire autrement que payer pour obtenir ces services. Ce rôle de réceptacle de ce que la société ne peut évacuer ailleurs explique-t-il leur statut à part ? Quelle est la place de l'intime, voire de l'amour, dans la confession, la séance et la passe ?
Vieille. Le mot lui-même est tabou. Alors que la société elle-même vieillit, elle a un problème avec les vieux en général et les vieilles en particulier, soumises à une double injonction contradictoire : être authentiques, mais rester minces et jolies.
Si elles sont moins regardées, invisibilisées, mises de côté passé un certain âge, de nombreuses « vieilles » se découvrent en contrepartie une liberté nouvelle. Alors pourquoi a-t-on, malgré tout, peur de vieillir ?
Mêlant témoignages, analyses historiques et sociologiques, références culturelles et réflexions de l'autrice sur son propre rapport à la vieillesse, Qui a peur des vieilles ? apporte un regard rafraîchissant sur une question politique toujours tabou et démonte les stéréotypes sur les femmes ménopausées.
La jouissance féminine a fait au fil des siècles l'objet de discours religieux, médicaux, psychanalytiques, le plus souvent tenus par des hommes. Celles qui prétendaient jouir ont ainsi été réduites au silence ou mises au ban de la société.
Adeline Fleury a joui pour la première fois à 35 ans. Il aura fallu qu'elle remette ses sens en éveil, qu'elle décide de séduire et de se laisser séduire. Quand le désir est entré dans son quotidien, elle a laissé place à Adèle, son alter ego littéraire, son double désirant, un reflet de toutes les femmes qui refusent que leur désir soit bridé.
Entre essai littéraire et autofiction, le Petit éloge de la jouissance féminine, nourri de références culturelles, nous fait ressentir à chaque page que jouissance et liberté sont indissociables.
La chanson française a largement participé à ce que Didier Tronchet appelle sa « formation émotionnelle ». De la variété des années 1970 à la fraîcheur des chansons contemporaines, en passant par l'exaltation de la « chanson contestataire » et bien sûr les grands auteurs qui ont forgé la noblesse du genre, il réveille dans ce Petit éloge ses souvenirs... et les nôtres.
Brassens, Brel, Ferré, Ferrat, Barbara, Bashung, Souchon, Julien Clerc, Renaud, mais aussi Pierre Perret, Gérard Lenorman, Michel Sardou, Michel Delpech... et bien sûr la génération contemporaine sont mis à l'honneur. Ce voyage subjectif est empreint d'une forme de nostalgie, certes (c'est d'ailleurs la couleur de la plupart des chansons), mais c'est une nostalgie joyeuse, qui laisse toute sa place à l'humour et l'autodérision.
Diego Maradona est l'exemple type du héros romanesque : parti d'un bidonville, il arrive au sommet, est adulé et côtoie des chefs d'État, avant d'être poursuivi par la justice et de mourir à soixante ans dans la solitude.
Philippe Vilain se propose d'argumenter une défense de Maradona, dont l'aura s'est construite sur une image paradoxale de footballeur talentueux mais peu éthique. Le joueur argentin ne semble apparaître comme un modèle que pour la classe populaire internationale (en témoigne le culte quasi religieux qui lui est encore voué, à Naples et en Argentine notamment) : Maradona fils du peuple est le héros d'une gauche révolutionnaire.
En (d)écrivant ses exploits les plus retentissants, Philippe Vilain nous raconte la geste de Maradona, véritable esthétique politique.
L'absence de sensations. Les inquiétudes irrationnelles. La peur que, soudain, tout s'arrête.
Alors, stupéfier les joies dans le sillon des lendemains incertains. Ne pas s'amouracher d'un tubercule en formation, c'est bien trop ridicule et puis, sait-on jamais, il pourrait.
Mourir.
Je me sens coupable. D'un bonheur qui ne vient pas.
Je me sens coupable. Des larmes insensées alors que je devrais sourire.
Et puis, ce matin-là, j'entends. Entre les quatre murs silencieux qui ne voient pas le désordre alentour, j'entends. Le balbutiement de son coeur.
« Elle est une enfant qui refuse de grandir. Une actrice effrayée à l'idée de jouer. Une femme qui se rêve en homme. Une amante qui se défile. Une misanthrope que la solitude terrifie. Elle est le trouble, le clair-obscur, le flottement, l'hésitation, l'énigme, la versatilité. La zone grise. Elle est la poésie même. » New York, 1982. Greta Garbo se rend incognito dans un cinéma de quartier pour voir Le Portrait de Dorian Gray, film dans lequel elle a incarné le rôle-titre au début des années cinquante.
Le temps de cette séance, la vieille dame retrace le chemin parcouru de son enfance misérable en Suède à sa renommée internationale. Dans les autres fauteuils de la salle, des spectateurs qui l'ont reconnue se plongent dans leurs souvenirs et esquissent leur propre portrait de l'actrice.
Solitude, ambivalence sexuelle, peur de vieillir... Dans ce jeu entre fiction et réalité, entre Gray et Garbo, se dessine la personnalité fascinante d'une femme moderne qui s'est battue pour son indépendance financière et artistique, et qui a choisi la disparition précoce pour préserver son mythe.
Catherine Locandro est une romancière et scénariste franco-belge. Elle est notamment l'autrice de Clara la nuit (Gallimard, 2004, prix René-Fallet 2005), L'Enfant de Calabre (2013), L'Histoire d'un amour (2014) et Des coeurs ordinaires (Gallimard, 2019).
Alors que les baisers sous leurs formes les plus vibrantes ou imprévues sont devenus presque subversifs, Jérôme Attal leur consacre un réjouissant patchwork de textes drôles et poétiques.
Ceux que l'on donne, ceux que l'on reçoit, ceux que l'on manque, ceux que l'on fantasme... On trouvera dans ce livre une ode au baiser clandestin, des baisers pornographiques ou politiques, des souvenirs personnels qui font appel à la mémoire collective - le baiser échangé entre Rachel et Ross de Friends, celui de Sophie Marceau et d'Alexandre Sterling dans La Boum, chez Proust ou Truffaut, dans Cyrano de Bergerac ou chez Doisneau, les baisers dans l'art, la littérature, la musique et au cinéma.
Mais surtout, vous trouverez dans ce livre un secret ultime : la recette imparable du parfait baiser !
Avant de devenir un scientifique reconnu, Joël de Rosnay découvre le surf à la fin des années 1950.
C'est le début d'une passion qui le conduit à lancer ce sport en France, avant d'en devenir un des champions.
Le surf est aussi, pour lui, un style de vie, une symbiose avec la nature et une philosophie fondée sur le concept de « glisse », qui enseigne à négocier les difficultés de la vie comme on apprivoise la vague. S'appuyant sur l'histoire du surf depuis sa découverte à Hawaï au XVIIIe siècle, convoquant ses personnalités, de Duke Kahanamokou à Kelly Slater en passant par les frères Lartigau, racontant ses beautés et ses dangers, jouant avec les références à la surf culture, de la musique des Beach Boys au film culte Point Break, Joël de Rosnay signe un éloge épique, drôle et émouvant.
Comment expliquer qu'un monde obsédé par le travail ait pu propulser le jeu au sommet des activités de loisirs, des arts contemporains et des industries mondiales, au point que celui-ci remplace aujourd'hui le travail comme dynamique sociale et culturelle ? Plutôt que de le cantonner à l'enfance et à la simple récréation, Aurélien Fouillet choisit d'en faire la clé de lecture de notre époque et de ses mutations. Jeux de société, jeux vidéo, cosplay, zombie walks, films de super-héros, réseaux sociaux, métavers, ou même télétravail, complotisme, fake news, sont autant de signes de ce que le jeu fait à nos vies. Loin de regretter un modèle révolu, l'auteur s'intéresse avec un certain optimisme à « l'enromancement » du monde et à nos possibilités de reformuler la réalité pour expérimenter de nouvelles représentations. D'Emma Bovary à Batman, de Socrate à Georges Bataille, Playtime remet le jouer au coeur de nos sociétés et nous montre que, dans les brèches ouvertes par le jeu, tout devient possible.
Aurélien Fouillet et philosophe et pratique la sociologie de l'imaginaire, l'ébénisterie et la marqueterie. Chercheur au Centre de recherche en design (ENS Paris Saclay/ENSCI Les Ateliers) et chercheur associé au Laboratoire d'études interdisciplinaires sur le réel et les imaginaires sociaux (LEIRIS), il enseigne dans des écoles de design. Il a notamment publié L'empire ludique, Détours vers le futur et La vie des objets.
L'histoire du maillot de bain, c'est aussi une histoire du genre, du corps, de l'eau, de la sphère publique. Le vêtement de bain a transformé le bord de mer, les centres de thalassothérapie et les piscines en lieux de l'émancipation des femmes. En contrepartie, le corps rendu public subit de nouvelles injonctions à une beauté normée. Ces exigences sont notamment imposées par la publicité, l'industrie... et une domination masculine renouvelée.
Bikini, monokini, trikini, burkini ou facekini, le vêtement de bain est devenu une pièce éminemment politique et religieuse. La remise en perspective historique des avancées et reculs autour du maillot de bain révèle bien la portée symbolique de ce bout de tissu, véritable enjeu de pouvoir.
Acteur populaire devenu réalisateur iconique, Chaplin a réussi à faire passer le cinéma de la technique à l'art. Du Kid (1921) au Dictateur (1940), ses films sont toujours porteurs, sous leurs dessous comiques, d'une grande force politique.
Souvent drôles voire franchement burlesques, ses personnages, notamment celui de Charlot, placent la précarité affective, financière et politique au coeur de chaque film.
Par des entrées aussi diverses que l'enfance, les foules, le décor ou le silence, l'artiste Rose Vidal tente de discerner les profondeurs derrière la surface de l'icône, la mélancolie dans son humour, elle analyse la place du corps dans son cinéma, la singularité intime de la figure universelle, et s'interroge sur l'héritage que nous a laissé cet artiste complet.
Simone de Beauvoir dévorait la vie en en consommant les multiples possibles : la vitesse avec la voiture, la musique et la danse dans les caves germanopratines, l'ivresse grâce aux alcools forts et, enfin, le sexe avec ses passions et ses amitiés polyamoureuses. Quarante ans après la mort de Jean-Paul Sartre, elle est plus citée, lue et admirée que le philosophe de l'existentialisme. Ses écrits et ses engagements répondent à aux doutes, rages et désirs des jeuens générations.
Dans Beauvoir, Géraldine Gourbe aborde cette figure mythique du féminisme par le biais de différentes personnalités qui l'ont inspirée et qui permettent de (re)découvrir une autre Beauvoir : la journaliste anticonformiste dressant le portrait de Brigitte Bardot, l'éditrice de Violette Leduc, la militante anticolonialiste ayant défendu Djamila Boupacha, l'écrivaine amoureuse de Nelson Algren, la figure de proue féministe pour Françoise d'Eaubonne...
Cette approche originale et inédite replace ainsi Simone de Beauvoir dans la perspective des féminismes contemporains. Géraldine Gourbe est philosophe, critique et commissaire d'art, spécialiste de la scène artistique de la Californie du Sud, de l'histoire des pédagogies radicales et du féminisme inclusif. Elle a enseigné la philosophie de l'art à l'Ensad, l'université de Metz, Sciences Po Paris, aux Beaux-Arts de Marseille et d'Annecy.
Depuis 2015, elle oeuvre à une contre-lecture de l'histoire des idées et de l'art de la France de 1947 à 1989, en partenariat avec l'historienne de l'art Florence Ostende. En 2020, elle co-signe avec Hélène Guenin l'exposition She-Bam Pow POP Wizz ! Les amazones du POP au Musée d'art moderne et d'art contemporain de Nice.
Si belles en ce mouroir Alexandrine Dumas, quatre-vingt-cinq ans, est en convalescence dans un Ehpad où elle s'est liée d'amitié avec Marie-Thérèse, malicieuse centenaire qui rêve de revoir le marronnier majestueux qui faisait la gloire de son jardin, et Gisèle, une vieille fille de quatre-vingts ans insupportable d'indiscrétion qui pleure encore et toujours la mort de son chien. Galvanisées par un remake noir de La Belle au bois dormant qu'Alexandrine écrit jour après jour dans un cahier d'écolier, les vieilles dames fomentent des idées de vengeance. Projets de meurtres et souvenirs accompagnent les promenades, les repas infects et les parties de scrabble. Conjuguant récit à énigmes et satire sociale avec un humour irrésistible, Marie Laborde décrit les aléas du grand âge à travers ses héroïnes autour desquelles gravitent personnel médical et vieux Casanova lubriques. On rit, la larme à l'oeil.
C'est le portrait d'un homme qui ne dormait jamais puisqu'il consacrait ses jours et surtout ses nuits, toutes les nuits, à une oeuvre singulière. C'est aussi le récit d'un artiste, conscient très jeune de son destin, qui créera un projet musical et artistique sans équivalent, ni dans les musiques classiques ou savantes, ni dans l'histoire du rock.
Joséphine Baker, performeuse africaineaméricaine, est une figure complexe qui a produit un ensemble de significations raciales et genrées parfois contradictoires. En 1925, à 19 ans, elle défraie la chronique suite à ses performances érotico-comiques au sein de la Revue Nègre à Paris. Son arrivée en France coïncide avec l'apogée des mouvements Art déco et de la Vogue Nègre, alors que se poursuivent les ambitions coloniales de l'Europe vers l'Afrique. Comme cette modernité, Baker est noire, brillante, marchande, ultramédiatisée, prise entre les débats nationalistes sur l'identité et la préservation culturelle. Mais Baker incarne surtout l'émergence d'un empouvoirement féminin noir :
Elle en est la première manifestation, fascinante et populaire, du XXe siècle.
Qui est Andy Warhol ? Depuis quelques années, les découvertes des chercheurs qui ont plongé dans les archives de Warhol tendent à troubler l'image que les spécialistes comme le grand public se faisaient du « pape du pop ». Les enregistrements originaux de ses interviews les plus célèbres ou les matériaux préparatoires de ses oeuvres, recueillis dans des « time capsules », rappellent que, si l'art de Warhol n'est pas une satire du consumérisme, il ne relève pas non plus d'une adhésion amorale au capitalisme postmoderne. En mettant l'accent sur le queer chez Warhol et son opposition aux diktats genrés, cet essai biographique tente de montrer que l'oeuvre picturale, cinématographique et médiatique de Warhol reste à ce jour un modèle de résistance aux assignations identitaires et que, à sa façon cynique, elle appelle à la « vraie vie » que Michel Foucault défendait dans son dernier séminaire, Le gouvernement de soi et des autres.
Entre confessions personnelles et analyses fascinantes, le style parfois absurde et décalé d'Éric Loret nous embarque avec une efficacité redoutable dans l'incongruité de l'univers warholien, pour nous proposer un portrait personnel de cet artiste insaisissable et inclassable.
À travers le regard d'Inaya, une fillette de 8 ans, Pour leur bien nous emmène sur les routes d'Afrique et dans les méandres de l'adoption. Une intrigue inspirée par le scandale de l'Arche de Zoé.