Quelle place pour la sexualité dans la réflexion féministe ? Comment les rapports de genre conditionnent-ils les pratiques et l'identité sexuelles des individus ? La Déferlante prend pour thème de dossier BAISER, avec un grand récit signé Wendy Delorme.
Au sommaire aussi : une grande rencontre entre deux personnalités engagées ; un portrait de l'autrice Jana Cerna, qui a secoué la Tchécoslovaquie communiste de l'après-guerre ; une bande dessinée inédite d'Elisabeth Holleville ; un retour sur la création du Planning familial ; des reportages à l'international (Hong Kong, Guyane), des chroniques de Manon Garcia qui analyse l'actualité avec un regard de philosophe féministe, et de Nora Bouazzouni, qui parle politique et pop culture ; un débat sur les liens entre masculinité et écologie...
Le livre : Pour Stéphane Hessel, le " motif de base de la Résistance, c'était l'indignation. " Certes, les raisons de s'indigner dans le monde complexe d'aujourd'hui peuvent paraître moins nettes qu'au temps du nazisme. Mais " cherchez et vous trouverez " : l'écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l'état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au " toujours plus ", à la compétition, la dictature des marchés financiers, jusqu'aux acquis bradés de la Résistance - retraites, Sécurité sociale. Pour être efficace, il faut, comme hier, agir en réseau : Attac, Amnesty, la Fédération internationale des Droits de l'homme. en sont la démonstration. Alors, on peut croire Stéphane Hessel, et lui emboîter le pas, lorsqu'il appelle à une " insurrection pacifique ".
Dans ce dialogue intellectuel et intime, la romancière Annie Ernaux et la sociologue Rose-Marie Lagrave, issues de la même génération, se livrent à une réflexion sur leurs trajectoires sociales : elles évoquent autant leurs points communs - familles modestes, normandes, bercées par le catholicisme -, que la manière différente dont elles se conçoivent en tant que transfuges de classe. Elles partagent ici leurs parcours, leurs lectures (de Pierre Bourdieu à Virginia Woolf), leurs rapports au travail, à la reconnaissance et à la vieillesse, et donnent à penser l'amitié féministe et l'écriture comme voies vers l'émancipation.
Dans son essai La désobéissance civile (Civil Desobedience, 1849) Thoreau proclame son hostilité au
gouvernement américain, qui tolère l'esclavagisme et mène une guerre de conquête au Mexique.
Refusant de payer ses impôts, alors même qu'il est en désaccord avec la politique de l'état, il est
arrêté et doit passer la nuit au poste. L'essai eut une grande influence sur le Mahatma Gandhi et sur
Martin Luther King.
Ce texte historique intéressera toute personne concernée par la politique et particulièrement par le
débat qui a lieu en ce moment autour de la désobéissance civile.
Les "faucheurs" de plants de maïs transgéniques, les associations qui, comme Droit au Logement
(DAL), et jusqu'aux opposants à l'avortement, nombreux sont ceux pour qui la désobéissance à la loi
devient une forme d'action politique.
En France, la stérilisation féminine déchaîne les passions. Jugées, infantilisées, méprisées ou considérées comme "anormales", les femmes désireuses d'y accéder doivent affronter un corps médical réticent et les critiques de leurs proches. Les gynécologues sont nombreux·ses à refuser cet acte à une femme "trop" jeune, qui "changera d'avis", voire "trop" nullipare. Résultat, la stérilisation relève d'un véritable parcours de la combattante alors qu'elle est légale depuis 2001. Si elle a si mauvaise réputation c'est parce qu'elle véhicule un lourd bagage : stérilisations forcées, politiques natalistes, injonction à la maternité...
Laurène Levy s'attèle à ce sujet complexe avec clarté et pédagogie dans un essai qui confronte des approches historique, scientifique et féministe.
Peut-on encore prendre soin du monde et s'en émerveiller ? N'y-a-t-il pas d'alternatives à la prédation généralisée ? S'il y a une crise des énergies fossiles, y-aurait-il une voie pour les énergies spirituelles dans nos manières d'habiter le monde ?
Nos existences hors-sols ne dureront pas telles quelles bien longtemps, en tout cas pas pour tout le monde. Nous allons devoir, à un moment ou un autre, quitter notre confort extractiviste, nous devrons le faire pour bien vivre. Notre rôle à nous, humains, pourrait être alors de prendre soin de la Terre comme si notre vie, tant matérielle que spirituelle, en dépendait. C'est ce que propose Jean-Philippe Pierron dans cet ouvrage, en explorant la dimension spirituelle et personnelle de l'écologie.
Cet ouvrage concis et crucial extrait la pensée systémique du domaine informatique et mathématique pour la rendre tangible et concrète. Car certains des plus grands problèmes actuels sont essentiellement dus à des défaillances de systèmes. Ils ne peuvent être résolus qu'en prenant en compte l'ensemble des faits d'un système complexe, non pas isolément mais globalement, en tant que parties intégrantes d'un ensemble dont les différents composants sont dans une relation d'interdépendance
"Dans ce dernier numéro de l'année, La Déferlante prend pour thème JOUER. Dès la petite enfance, les rayons jouets des magasins distinguent jeux de filles et jeux de garçons. Des stéréotypes qui perdurent bien au-delà des cours de recréation, notamment dans l'industrie du jeu vidéo. Comment rebattre les cartes ?
Également au sommaire : une rencontre percutante entre l'écrivaine Virginie Despentes et l'ex candidat du NPA à la présidentielle Philippe Poutou ; un portrait de la bédéiste états-unienne Alison Bechdel, figure majeure de l'autofiction dessinée ; un grand débat sur les liens entre politique, mémoire et création artistique : « Que faire des oeuvres problématiques ? ». Et toujours des chroniques, des papiers Histoire, le strip de Lisa Mandel..."
Quel est le point commun entre un sextoy, un taser et une bombe lacrymo ? Ils existent en forme de rouge à lèvres - comme si cet objet si innocemment féminin était un camouflage parfait.
On ne peut pas lui échapper : le maquillage se glisse partout, il est omniprésent dans la vie des femmes. Que l'on en mette ou pas, il est un symbole de nos obsessions et de notre rapport au corps. D'ailleurs, on ne cesse de lui attribuer des pouvoirs contradictoires : outil d'émancipation, il permettrait d'avoir confiance en soi, d'affirmer son identité ou de s'exprimer artistiquement, mais il serait aussi le signe ultime de la superficialité et de la soumission au désir masculin.
Du pink marketing aux formules green, du culte de la beauté à celui de la wellness, des concours de drag queens à l'émergence du maquillage pour hommes, Valentine Pétry analyse l'évolution et les enjeux contemporains (inclusivité, santé, respect de l'environnement...) d'une industrie cosmétique qui inspire autant la méfiance que la fascination.
De ce pamphlet publié pour la première fois à Londres en 1870, probablement de manière clandestine, on ne sait presque rien. Auteur ? Date ? Le mystère reste entier.
Il nous apprend les formes du despotisme, des plus violentes aux plus insidieuses. Si pour le tyran "la société est une proie", il sait isoler, corrompre voire travestir son joug en liberté. La complicité, la nécessité ou la peur font le reste. Sidéré, on est saisi par ces fulgurances si actuelles :
"Il est plus facile d'organiser le silence que la liberté." "Chacun sentant qu'il est tenu d'obéir, méprise chez les autres l'humiliation que lui-même il subit." Avec le sentiment troublant de l'interdit, on se glisse dans ce texte brut qui bouillonne, esquissé furtivement par un esprit libre et révolté.
Que faisons-nous quand nous voyons ? C'est ce que Bonnard et Giacometti peuvent nous aider à comprendre parce qu'ils ont eux-mêmes cherché à le comprendre.
Quant à P., il est l'auteur du récit de la création sur lequel s'ouvre la Bible. Il a eu l'intuition du pouvoir créateur du langage mais, en le réservant à Dieu, il a commis un impair dont les conséquences se sont étendues jusqu'à nous. En remontant son histoire, nous découvrons quelque chose d'important sur une part de nous-mêmes.
Personnage solitaire, atypique et intuitif, Raphaël Nedilko pensait servir l'humanité quand il s'est investi corps et âme dans la police. Enquêteur minutieux et opiniâtre, plus Columbo marchant au flair et à la psychologie que « technoflic » ne jurant que par les investigations scientifiques, il a résolu deux cold cases vieux de 25 et 18 ans (affaires Maillery et Blétry, deux des « disparues de l'A6 »), dont il nous livre le récit passionnant. Il s'est heurté de plein fouet à l'inertie et à la jalousie de ses pairs, mais a puisé sa force dans l'amour des familles de victimes. Il mobilise aujourd'hui son énergie pour dénoncer les dysfonctionnements de l'institution et pointe les pièges qui promettent dès le départ l'enlisement des enquêtes. Car les cold cases ne sont pas une fatalité.
« Le rapport de l'homme à la nature est, plus que jamais, celui de l'homme à la femme ». En liant les problématiques écologistes et féministes, F. d'Eaubonne dénonce à la fois le sexisme et la démesure de la société patriarcale qui exploite les femmes comme la terre au nom du profit. Rejetant les principes de croissance économique et démographique, elle insiste sur les limites de la planète. « Aucun régime politique, aucune invention géniale ne changera ce petit fait désolant : notre planète ne compte que 40 000 kilomètres de tour, et rien ne lui en ajoutera un seul. » Face au péril et à l'incapacité des hommes au pouvoir de gérer la crise écologique et politique, il revient aux femmes de se réapproprier leur fécondité et d'oeuvrer à la mutation de la société vers une société écoféministe.
Publié originalement en 1997 aux États-Unis, The Racial Contract (Le contrat racial) du philosophe Charles W. Mills, expose les fondements raciaux de de la pensée occidentale.
Ce contrat a façonné le système de domination européenne qui fait exister les Blancs et les non-Blancs, en tant que personnes à part entière et sous-personnes. Charles W. Mills place la justice raciale au centre de ses analyses.
Pour un « petit candidat » comme Philippe Poutou, une campagne présidentielle est un moment particulier en ce qui concerne les phénomènes de médiatisation. Alors qu'en temps « normal » nous ne sommes guère médiatisés, une campagne est un moment de sur-sollicitation, qui est non seulement intéressant à raconter et à analyser en soi, mais qui joue en réalité un rôle de « dévoilement » de certains traits saillants du fonctionnement global des médias en général et du journalisme politique en particulier.
Exemples - et anecdotes révélatrices - à l'appui, nous racontons ce qu'est, concrètement et au quotidien, la médiatisation d'un candidat comme Philippe Poutou durant une campagne présidentielle.
Le vote populiste prolifère-t-il là où se concentrent les immigrés? Les différents partis d'extrême droite en Europe traitent-ils l'immigration de la même manière ? La France se singularise-t-elle ? Autant de questions auxquelles Hervé Le Bras répond dans cet ouvrage, à l'aide d'une étude fouillée de sept pays - Allemagne, Autriche, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni et Suisse. Il y décrypte les mutations d'une ligne idéolo - gique inquiétante : après s'être dégagés des groupuscules nostalgiques du nazisme, du franquisme ou du fascisme, puis avoir tenté de présenter une façade respectable, les partis populistes de ces pays évoluent vers une vision identitaire, dramatisée en France par la notion de « grand remplacement ».
« L'épreuve de la rupture peut nous rendre étrangers à tout ce qui nous était familier, nous disloquer jusqu'à la folie. On pourrait dire que la condition humaine est faite de l'expérience des ruptures tout autant que de la capacité à y répondre en créant des manières de les intégrer à l'existence, en inventant des structures qui protègent et réparent ces ruptures, qui soutiennent ceux qui en souffrent et les secondent. Et, enfin, en gardant l'espoir que des liens résistent à la tentation de la rupture. On ne peut pas se résoudre à l'idée que toutes les relations humaines soient vouées à l'inconstance ou à la disparition. À une époque où tout paraît éphémère et incertain, les liens durables sont d'autant plus précieux ».
« Les chapitres particulièrement consacrés à la pandémie sont ceux qui touchent le plus. Tout ce qu'on a vécu s'éclaire alors d'une lumière intéressante. Un petit livre qui permet de prendre du recul sur une période qui n'en offre guère.» Paul-Joseph Bouladoux, La Croix.
Claire Marin enseigne la philosophie dans les classes préparatoires aux grandes écoles à Paris.Nicolas Truong est grand reporter au service Idées-Débats du quotidien Le Monde.
D'où vient le communisme ?
L'URSS était-elle communiste ?
Le communisme est-il féministe ?
S'oppose-t-il à l'anarchisme ?
Communisme et écologisme sont-ils incompatibles ?
Peut-on être communiste si on est propriétaire ?
Faut-il lire Marx pour être communiste ?
Pourquoi y a-t-il tant de courants différents parmi les communistes ?
Le communisme est-il une idéologie du passé ?
En une centaine de pages d'une grande clarté, Julien Chuzeville, historien du mouvement social, nous aide à mieux comprendre un concept clé. Un ouvrage à lire, à offrir, à diffuser.
"La force est là. Cachée derrière les années tragiques de la Grande Pandémie.
Quand, à cinq milliards, pour la première fois dans l'histoire humaine, c'est l'un à côté de l'autre que nous avons combattu, en Asie comme en Amérique, en Europe comme en Afrique. Jamais l'humanité n'avait vécu, et en conscience, une semblable aventure. Jamais.
Dans chacun de nos cerveaux, une trace demeure. Douloureuse souvent. La mémoire trie.
Ce moment inouï créa angoisses, incertitudes, peurs, tristesses mais aussi réflexions, plantations, innovations. L'enjeu de ce livre est de revenir sur les réflexions et débats qui ont accompagné cette aventure tragique, puis d'analyser les bases qui furent celles de ce combat pour prolonger cette lutte dans une autre lutte : celle contre le réchauffement climatique."
Le Massacre des illusions offre les réflexions de Leopardi consacrées à la politique, à la société et à l'histoire des civilisations. Rebelle à tout esprit de système, loin de toute tentation doctrinaire et superstition rationaliste, il cisèle l'ère du temps par un regard critique incisif et un sens aigu des détails. Digne héritier de Machiavel, son ironie désespérée, sa finesse et son pessimisme lumineux le placent dans la lignée des plus grands moralistes. Observateur lucide de ses semblables, Leopardi fait dans Le Massacre des illusions un portrait de son époque toujours aussi actuel. À l'abri de toute idéologie ou récupération, il ne se préoccupe que de ce qu'il voit : l'homme et son monde.
38 ficelles, tours et autres passes pour garder raison à tout prix en ayant objectivement tort ou comment terrasser son adversaire en étant de plus mauvaise foi que lui. Un court traité à l'usage de quiconque croit sincèrement aux dividendes de la pensée. Rédigé à Berlin en 1830-31, ce traité fut publié pour la première fois en 1864. Il est suivi dans la présente édition d'une postface de Franco Volpi.
En 1969, à Boston (États-Unis), des femmes commencent à diffuser sous forme de brochures leurs échanges sur la sexualité, la santé et le corps. Devenu un manuel politique et féministe, "Our Bodies, Ourselves" est publié en 1973. Il sera traduit ou adapté dans 35 langues, y compris le français, en 1977, chez Albin Michel. Et vendu à plus de 4 millions d'exemplaires.
Ce guide couvre toutes les étapes de la vie des femmes, de l'enfance à la vieillesse, en abordant la puberté, la contraception, l'accouchement, l'avortement, la ménopause, mais aussi les violences auxquelles les femmes sont exposées et comment y répondre. Construit à partir de très nombreux groupes de parole et entretiens, il donne à entendre les voix des femmes et fournit de nombreuses informations scientifiques et médicales.
Très critique de l'industrie agroalimentaire mais perplexe devant les actions des militants de la cause animale, Dominic Lamontagne a voulu engager un dialogue avec un militant végane pour approfondir les enjeux liés à l'alimentation et à l'avenir de l'agriculture. Dans cet échange épistolaire, il croise le fer avec Jean-François Dubé autour de l'éthique, la santé et l'environnement. Comment évaluer les conséquences de nos choix alimentaires sur les écosystèmes, les animaux et les humains? Est-il moral d'exploiter des êtres dotés de sentience, cette capacité à ressentir, à percevoir et à être conscient? Quel type d'agriculture est le plus susceptible de maintenir l'équilibre de la Terre? Un débat passionnant où les points de vue irréconciliables ne manqueront pas de nourrir vos réflexions.