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Entreprise, économie & droit
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Guy Debord (1931-1994) est un penseur singulier, voire unique : plus on s'éloigne du temps où il a écrit, plus les phénomènes qu'il a décrits, la destruction du vivant, les nouvelles modalités de contrôle de la vie sociale, l'éloignement de toute réelle démocratie, semblent se confirmer. Pour penser l'unité de ce régime civilisationnel inédit, il a forgé la notion de « spectacle », ce soleil qui ne se couche jamais sur l'empire de la passivité moderne, miroir de la dépossession dont il n'aura de cesse de poursuivre l'explication pour le contester à défaut d'avoir pu le renverser en 1968. Au-delà du « mythe », de la singularité d'une vie et d'un style, Debord se situe au carrefour des sources fondamentales de la modernité artistique, philosophique et politique : la promesse rimbaldienne de « changer la vie », la critique de la domination de la valeur d'échange, la tradition civique et démocratique du conflit et de la liberté. En un mot, la réappropriation de la vie historique.
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Galbraith ; la maîtrise sociale de l'économie
Ludovic Frobert
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Novembre 2003
- 9782841861804
Quel lien établir entre économie et démocratie ? L'Américain John Kenneth Galbraith contribue à nourrir la réflexion sur cette équation, à chercher un développement raisonnable pour fournir à la collectivité les outils susceptibles de lui donner la maîtrise de son fonctionnement et de ses relations avec son environnement, tant naturel que social.
Ses travaux dessinent une solution alternative au débat libéralisme/marxisme et invitent à réfléchir aux conditions d'un système économique raisonnable. Professeur à la Harvard University, grand économiste mais aussi acteur engagé, Galbraith devient la référence de la nouvelle gauche américaine quand il publie Le Nouvel Etat industriel, en 1968. Ses propositions recoupent alors certaines des préoccupations contemporaines de la recherche économique, tout particulièrement en matière de justice sociale.
Son effort peut s'interpréter comme une contribution à la réflexion de ce que le prix Nobel d'économie indien, Amartya Sen, baptisait récemment la " question de la possibilité du choix raisonnable ".
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Posner ; l'analyse économique du droit
Sophie Harnay, Alain Marciano
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Novembre 2003
- 9782841861927
Le droit peut-il aujourd'hui se passer de l'économie ? Sur quoi se fonde le droit ? Pas sur la morale, répond l'Américain Richard A.Posner, mais sur l'efficacité.
Spécialiste du droit antitrust, il est l'un des pères fondateurs de l'analyse économique du droit. A côté de Ronald Coase - prix Nobel d'économie -, il s'impose comme celui qui a façonné, orienté et structuré la discipline dans sa forme actuelle. La réflexion de Richard A. Posner a pour objectif d'appliquer les outils de l'analyse économique pour appréhender les phénomènes juridiques. Théoricien mais aussi praticien du droit, Posner est professeur à la Law School de l'université de Chicago, et juge à la Cour d'appel des Etats-Unis.
Ses réflexions sont indissociables de st interrogations pratiques, comme en témoignent son implication dans le c Microsoft ou ses travaux à propos de l'impeachment de Bill Clinton. Le recours à la science économique que propose Posner doit donner au droit les moyens de devenir une profession.
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Chaïm Perelman ; l'argumentation juridique
Stefan Goltzberg
- Michalon
- Le Bien Commun
- 21 Février 2013
- 9782841866809
La pensée de Chaïm Perelman a profondément marqué la théorie du droit du xxe siècle. S'opposant au positivisme juridique, c'est-à-dire aux théories qui réduisent le droit à la loi, l'essentiel de son apport réside dans une théorie de l'argumentation qui rebat les cartes de la logique juridique, en mettant l'accent sur la manière de raisonner, et plus profondément de discuter. La vérité n'est plus chez Perelman une notion centrale. Elle est remplacée par l'idée d'adhésion, qui permet de rendre compte du caractère progressif de l'assentiment. Loin d'une description désincarnée et décontextualisée, Perelman intègre une série de paramètres : qui parle, à qui, où, quand, dans quelle situation. Les arguments ne sont ainsi jamais totalement contraignants : c'est toujours le contexte qui conditionne leur acceptabilité. Un procédé comme la présomption d'innocence peut être compris, non comme une valeur fondamentale, mais comme un simple outil destiné à compenser l'absence de connaissance. Le droit apparaît ainsi comme un art de gérer les controverses. Cette vision s'inscrit dans une « philosophie du raisonnable » où la valeur d'une idée se mesure à sa capacité d'emporter l'accord des participants à la controverse qui naît de son introduction. Le domaine de l'argumentation est « celui du vraisemblable, du plausible, du probable, dans la mesure où ce dernier échappe aux certitudes du calcul ».
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Schumpeter ; la démocratie désenchantée
Lucien-pierre Bouchard
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Janvier 2000
- 9782841861224
Historien, économiste, politologue, Joseph Alois Schumpeter est l'un des intellectuels les plus importantsdu XXe siècle.
Sa pensée politique a donné naissance à un véritable courant philosophique dont la vigueur, de nos jours encore, ne se dément pas. Pourtant, l'auteur de Capitalisme, socialisme et démocratie, un ouvrage majeur qui a fortement marqué la science politique anglo-saxonne, reste assez méconnu pour le lecteur français. Les événements politiques auxquels il assiste - la fin des vieilles monarchies, la succession de deux conflits mondiaux, le redécoupage acrimonieux des frontières géopolitiques de l'Europe, l'avènement de la Révolution russe, la montée des fascismes -, ont profondément marqué sa conception de la démocratie et constituent le cadre historique fondamental de sa pensée.
Loin d'une vision classique purement doctrinale du fait démocratique qui, à ses yeux, n'est que chimère, Schumpeter s'attache à décrire le fonctionnement démocratique en présentant la première théorie systématiquement procédurale, institutionnelle et empirique de la démocratie. Soucieux de comprendre, et non de philosopher, la description schumpeterienne d'une démocratie vraie et démythifiée constitue, sans nul doute, l'essentiel de son héritage philosophique.
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Michel villey, le droit ou les droits ?
Norbert Campagna
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Avril 2004
- 9782841862320
Les droits ont-ils tué le droit ? Analysant l'histoire de la pensée juridique moderne, Michel Villey (1914-1988) découvre les symptômes d'un mal qui remet en question la possibilité de trouver une solution juste aux conflits qu'engendre tout vivre-ensemble.
L'idée d'une justice et d'un droit inscrits dans la nature des choses a fait place aux exigences illimitées qui se présentent comme droits subjectifs absolus. Il semble dès lors que seule la raison du plus fort, et non plus celle du plus juste, puisse encore mettre un terme aux conflits. S'il constate et condamne cette évolution, Michel Villey ne veut pas tuer les droits subjectifs pour les remplacer à nouveau par un droit transcendant.
Conscient du caractère irréversible de la modernité juridique, Villey plaide plutôt pour une correction du droit des Modernes par des éléments du droit des Anciens. C'est cette tentative - prudente - de synthèse de deux conceptions opposées qui fait l'actualité de son oeuvre.
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L'oeuvre du juriste suisse Johann Jakob Bachofen reste aujourd'hui encore très peu connue, notamment en France. Et pourtant, il est difficile, sinon impossible, de saisir les enjeux du débat sur le mythe qui se déclenche en Europe dès le début du XIXe siècle, en vue d'une redéfinition de l'idée même de nation et du lien d'appartenance, sans tenir compte de cet auteur, des polémiques et des enthousiasmes suscités par sa méthode et ses recherches. En se proposant de remonter aux origines du droit et des institutions sociales, Das Mutterrecht, Le Droit maternel, l'ouvrage le plus connu de Bachofen, paru en 1861, avance, en effet, une thèse bouleversante : les premières sociétés humaines auraient été régies par un droit maternel, l'organisation patriarcale n'étant qu'une forme plus avancée, certes, mais plus tardive de l'évolution spirituelle et sociale de l'humanité. À l'aide d'une méthode comparative et en s'appuyant sur les témoignages offerts par la tradition mythologique, Bachofen parvient ainsi à remettre en question le caractère immuable et naturel de la famille patriarcale, telle que le récit biblique la représente, tout en montrant l'importance des rapports entre les sexes pour la compréhension de l'histoire sociale, culturelle et politique de l'humanité.
Après avoir discuté les prémisses théoriques sur lesquelles une telle recherche repose, cette étude se propose de revenir sur le Mutterrecht, pour analyser de plus près l'image d'une société structurée, politiquement aussi bien que symboliquement, autour de la figure de la Mère et en dégager les enjeux du point de vue social. Au-delà de l'existence historique d'une telle société, l'hypothèse même d'une origine maternelle du droit ouvre la voie vers une autre lecture du social qu'il s'agit donc de retracer à travers les usages, les appropriations, voire les déformations dont les recherches de Bachofen ont fait l'objet dès la fin du XIXe et jusqu'à aujourd'hui, chez les théoriciens marxistes autant que dans la pensée réactionnaire et irrationaliste, dans le discours antisémite aussi bien que dans la réflexion féministe et notamment dans le courant de l'éco-féminisme américain.