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Michalon
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Paul Ricoeur ; la promesse et la règle
Olivier Abel
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Janvier 1996
- 9782841860272
Depuis le désastre de la dernière guerre jusqu'à la crise de légitimité des démocraties, Paul Ricoeur a tenté une réhabilitation du politique par le souci accordé au droit.
Il s'agit pour lui à la fois de faire crédit à la capacité des sujets à viser un bien commun et de tenir compte de la fragilité tant des personnes que des institutions. Ces deux orientations s'entrecroisent dans une pratique du jugement qui interprète le juste dans la singularité des situations, tranche et distribue ce qui revient à chacun et contribue à reconstruire un lien social possible. Il fait ainsi du jugement, celui du magistrat, celui du citoyen, celui de chaque humain, le lieu du juste dans la cité ébranlée.
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Foucault ; la police des conduites
Jean-claude Monod
- Michalon
- Le Bien Commun
- 4 Octobre 2010
- 9782841860661
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Voltaire ; le procureur des Lumières
Ghislain Waterlot
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Novembre 1996
- 9782841860500
" Aucun philosophe n'a seulement influé sur les moeurs de la rue où il demeurait ".
Ce propos que Voltaire se plaît à répéter ne s'applique pas à lui-même, qui influence non seulement la vie de Ferney mais celle de l'Europe entière. C'est que Voltaire, avant d'être philosophe, est un homme ouvert à l'action. A cette vertu, les Calas, doivent leur salut et la justice sa révolution. Hanté par l'injustice, le patriarche de Ferney ne cessera, à partir de l'affaire Calas, de répéter que la justice et ses institutions doit être indépendante de la religion.
Il prônera inlassablement la tolérance comme seul remède au fanatisme dans un monde divisé par la multiplicité des sectes et des croyances. Surtout il saluera en l'oeuvre de Beccaria l'aurore d'une justice profondément renouvelée selon les principes de la philosophie. Voltaire se veut donc le héraut d'une révolution qui se prépare. Comme il le dit lui-même. Il n'aura pas le plaisir d'en être le témoin.
Mais sa grande ombre est présente aux débats de la Constituante débouchant sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et sur un nouveau Code pénal. A l'heure où les démocrates doutent de leur justice, la voix de ce procureur des Lumières peut encore nous instruire.
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Hannah Arendt ; l'obligée du monde
Jean-claude Eslin
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Octobre 2000
- 9782841860265
Témoin capital de notre siècle, Hannah Arendt n'a cessé de construire son oeuvre sur les rapports entre " l'être citoyen " et l'actualité du monde.
Comment aurait-elle fait autrement puisque l'Histoire, pour elle, s'est confondue avec sa propre vie ? Chassée d'Allemagne par le nazisme où elle étudiait la philosophie avec Jaspers et Heidegger, exilé d'abord en France puis aux Etats-Unis, celle qui se sentait " l'obligée du monde " a réfléchi, en s'interrogeant sur le pouvoir, sur sa propre destinée et à ce tire, son livre le plus célèbre, Les origines du totalitarisme, constitue la narration dramatique des évènements de l'Europe des années trente et quarante.
Attachée à identifier les ruptures de la société européenne à la lumière de la perte du monde commun et de l'affaiblissement de " l'être-citoyen ", Hannah Arendt offre une appréhension nouvelle de notre situation propre, entre le passé et l'avenir, sans l'appui d'autorités et de traditions. Penseur de notre temps, elle a reconnu la fragilité de l'homme. Mais elle a aussi montré sa capacité à imposer un sens à sa vie sociale et morale grâce aux expériences fondamentales de la vie publique.
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Lacan ; la loi, le sujet et la jouissance
Franck Chaumon
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Octobre 2004
- 9782841862412
L'oeuvre de lacan (1901-1981) a exercé une influence profonde bien au-delà du champ de la clinique.
En témoigne le fait que nombre de concepts lacaniens ont diffusé très largement dans le domaine juridique oú la prise en compte du " sujet ", sa confrontation à " la loi " dans l'espace du procès conçu comme espace " symbolique " font désormais partie du discours courant... mais au pris d'un affaiblissement, voire d'un détournement de ces concepts.
Aujourd'hui la confusion est grande quant à la place et à la fonction de chacun, le juge se faisant thérapeute et le clinicien revendiquant la vertu du jugement.
La critique de cette confusion passe par un retour à quelques concepts fondamentaux forgés par lacan, de manière à distinguer l'éthique du droit et celle de la psychanalyse et, par là même, contribuer à clarifier les enjeux contemporains touchant au droit et à la norme.
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Pierre Bayle, les paradoxes politiques
Olivier Abel
- Michalon
- Le Bien Commun
- 23 Février 2017
- 9782841868223
La liberté de conscience chez Pierre Bayle oscille. D'un côté, nous avons l'idée minimale que « les droits de la conscience sont directement ceux de Dieu lui-même », que le dictamen de la conscience ne nous appartient pas plus que la couleur de nos yeux. La conscience est ici protégée de toute intervention par un voile d'ignorance et d'impuissance, issu d'une lecture hétérodoxe de la prédestination. De l'autre nous avons l'idée que tout est ouvert à la discussion, dans une utopie marine de société indocile et de libre tolérance, sans lois ni Etat. La République des Lettres « est un état extrêmement libre. On n'y reconnaît que l'empire de la vérité et de la raison, et sous leurs auspices on fait la guerre innocemment à qui que ce soit ». Comment penser ensemble ces deux aspects ?
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Le lecteur français connaît surtout Edmund Burke (1729-1797) pour l'assaut mené par les "Réflexions sur la révolution en France". C'est réduire à une seule dimension l'oeuvre d'un penseur considéré dans le monde anglo-saxon comme un classique de la philosophie politique. La critique de la révolution n'est qu'un pan d'une oeuvre complexe, qui commence en 1757 avec l'"Essai sur le Sublime et le Beau" et se traduit dans des prises de position sur l'impérialisme britannique en Inde, la Révolution américaine et la question irlandaise. Et la remarque de Novalis ("Burke a écrit un livre révolutionnaire contre la révolution") en indique l'ambivalence. Les tensions qui parcourent l'oeuvre se lient à l'urgence de l'actualité et aussi, pour Burke, à sa propre position d'Irlandais, partagé entre la fidélité à son île et l'ambition de peser sur les cours des choses. Mais elle s'accompagnent d'une réflexion sur le temps long et la continuité du corps politique, rappel aux Anglais de leur héritage (confirmé par la Révolution de 1688), et avertissement aux Français qui voudraient s'affranchir entièrement du passé. Élément essentiel du droit, le temps est aussi condition de possibilité d'une philosophie politique.
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Sieyes, le révolutionnaire et le conservateur
Erwan Sommerer
- Michalon
- Le Bien Commun
- 3 Mars 2011
- 9782841865598
Figure emblématique de la Révolution française, Sieyès publie en 1788 Qu'est-ce que le Tiers Etat ?, le texte fondateur de la Révolution. En 1789, élu député aux Etats généraux, il propose la transformation de la Chambre du Tiers Etat en Assemblée Nationale. Il rédigea le Serment du Jeu de paume et travailla à la rédaction de la Constitution. En 1799, il se résout à entrer au Directoire, il prépare le coup d'Etat du 18 brumaire. De tout temps il fut un défenseur de la nation contre l'absolutisme et les privilèges de la noblesse.
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Ce n'est pas ma façon de penser qui a fait mon malheur, c'est celle des autres », disait Donatien-Alphonse-François de Sade. Pour autant qu'on ne réduise pas sa pensée à une pathologie, c'est bien l'exagération et l'outrance de son oeuvre qui a conduit le divin marquis à passer l'essentiel de sa vie en prison, et ses livres à demeures longtemps dans le silence des « enfers » de la Bibliothèque nationale. Cette entreprise philosophique a tour à tour été récupérée par ceux qui voulaient voir en Sade le prisonnier martyr de la monarchie, le chantre de la subversion, l'opposant à la peine de mort et au respect des lois, mais aussi, « l'apôtre des assassins », l'apologiste du crime, et même l'inspirateur de la barbarie nazie.
Autant de méprises autour de sa pensée nécessitaient quelque éclaircissement. Hugues Jallon, en nous livrant ici une politique de l'oeuvre du marquis, nous invite à comprendre l'évolution de la réflexion philosophique de Sade en y intégrant l'angle fructueux de la relation au droit.
En plaçant la question du corps, du désir, de la jouissance au centre du débat politique et juridique, Sade reconsidère les fondements du droit en maintenant un état d'insurrection permanent pour ne pas céder à la tentation du respect de la loi. Il passe de la transgression pure et simple au détournement de celle-ci au profit d'un ordre de luxure, organisé autour du crime et de l'arbitraire.
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Créateur du concept d'engagement dont d'autres (notamment Sartre); s'empareront, Emmanuel Mounier (1905-1950) invente une philosophie du citoyen actif explorant tous les problèmes de la démocratie. La prise en compte de l'événement est un acte essentiel de sa démarche Pensée sans utopie la philosophie de Mounier conserve le nerf des vision utopiques et la capacité de fonder le refus de l'injustice du monde tel qu'il est Chez lui, la notion de personne est centrale pour comprendre le lien social. Il est aussi le penseur d'un christianisme libéré du mythe de la Chrétienté, acquis à la laïcité, centré sur la lumière évangélique. En rupture avec beaucoup de présentations anciennes de la pensée de Mounier, cet ouvrage fait le pari de démontrer l'actualité de son oeuvre.
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Albert Camus entretient un rapport paradoxal à la justice selon qu'il y voit un idéal d'équité ou une machine destructrice d'innocence.
Depuis ses premières expériences comme chroniqueur judiciaire à Alger jusqu'à ses écrits contre la peine de mort, l'oscillation est constante. Comme institution, la justice est captive des idéologies ou des passions, mais comme quête morale elle incarne une " juste révolte " contre l'injustice. Sous le masque de Caligula, elle est source d'une ivresse barbare et démesurée. Mais sous les traits apolliniens de Nemesis, déesse de la mesure, elle est lumière.
Camus pense inlassablement la justice contre elle-même. Il combat ses dérives justicières autant qu'il lui rappelle sa vocation à fonder une cité juste. Ses fictions sont des masques autobiographiques qui creusent en profondeur le sillon de cette tension.
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Où est le droit dans une oeuvre dont l'imaginaire utopique a pour devise : "Fais ce que tu voudras" Partout: il est peu d'univers aussi normés que celui de Thélème, la célèbre abbaye du Gargantua.
Mais le triomphe de l'esprit sur la lettre, de la volonté bonne sur les chaînes de la discipline y a consommé jusqu'à la nécessité de publier les lois. Depuis longtemps déjà, la satire d'un droit encombré de gloses et de procédures paperassières avait placé les personnages de Rabelais sur le chemin d'une loi plus maigre. Plus de nerf et moins de chair, pourraient dire ces nostalgiques de l'âge d'or, dont l'économie normative semble faire écho à notre libéralisme politique.
Loin d'une magistrature corrompue et des vaines subtilités de l'Université se dessinent les contours d'une pensée qui ne mérite pas sa réputation d'anti-juridisme joyeux.
Les bombances légendaires des géants y sont moins l'expression d'une culture carnavalesque qui suspendrait l'exercice des normes, qu'une scène éminemment politique. La convivialité de la table assigne les hommes à un exercice de reconnaissance réciproque qui libère l'échange, la confrontation pacifique et le dialogue, sans nier les passions : le pantagruélisme est une philosophie à visage humain.
Mais l'histoire est là, qui rôde comme une menace autour des utopies rabelaisiennes. Panurge lui-même, l'auxiliaire bouffon de ces histoires, connaît la tristesse et la peur, les accès de violence, l'irrésolution. "Vivez joyeux", répètent à l'envi les bons pantagruélistes. Mais l'adage ne peut faire illusion : il n'est pas simple de vivre ici-bas. Il faut donc bien faire la guerre, il faut donc bien guérir, il faut donc bien juger.
À la croisée de l'optimisme humaniste et du réalisme politique, d'un pacifisme évangélique et d'une philosophie de l'action, Thierry Pech montre que la Cité rabelaisienne s'érige entre deux hautes figures du XVIe siècle : Erasme et Machiavel.
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Montaigne ; le magistrat sans juridiction
François Roussel
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Septembre 2006
- 9782841863334
Montaigne connaît bien la justice : conseiller au Parlement, il a instruit et tranché des affaires.
Sa critique de la justice dans les Essais, souvent véhémente, se nourrit d'une expérience de première main qui l'entraîne à établir une distinction tranchée entre le véritable nom de justice et son usurpation ou son dévoiement irrémédiable dans les institutions et pratiques judiciaires. La singularité de son analyse tient à la manière : l'acte de " s'essayer " apparaît comme l'exercice inlassablement repris d'un jugement qui veut échapper à la prégnance de sa forme judiciaire, à " l'arrêt " du jugement.
Ce que Montaigne prône, c'est " l'interne juridiction ", pas ce tribunal de la raison mais bien plutôt l'effort incessant d'une évaluation de son propre discours intérieur et extérieur. Telle est la marque singulière de la " manière " de Montaigne, sa frappe d'écriture et son " langage coupé ".
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En 1944, Raphaël Lemkin est le créateur du concept juridique de génocide et des notions de « crime contre l'humanité ». De la Société des Nations à l'Organisation des Nations Unies, en passant par le tribunal de Nuremberg, ce juif polonais réfugié aux Etats-Unis a été un acteur fondamental du développement d'un droit international humanitaire.
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Georges Gurvitch : Le pluralisme créateur
Jacques Le goff
- Michalon
- Le Bien Commun
- 2 Février 2012
- 9782841865826
« Georges Gurvitch a participé intensément a la reconstruction de la sociologie en France, après la seconde guerre mondiale, et compose une oeuvre considérable. »
Pierre Ansart
Une présentation remarquable du travail de Georges Gurvitch, sociologue éminent, qui a posé la problématique du droit au-delà du cadre strictement législatif.
Né en Russie, Georges Gurvitch (1894-1965) s'est exilé puis naturalisé en France après avoir accompagné les débuts de la révolution russe. Disciple du grand anthropologue Marcel Mauss, il est une figure importante dans le développement de la sociologie du droit.
Le droit, à ses yeux, n'est pas simplement les règles et décisions produites et interprétées par le corps législatif et les tribunaux. Les groupes et communautés organisées produisent eux aussi des règles, qui peuvent être considérées comme du droit d'un point de vue sociologique. Le pluralisme légal de Gurvitch est rigoureux et radical. Il a senti le besoin d'accentuer la réalité et la signification des droits sociaux, notamment dans le domaine du travail. -
Condorcet ; instituer le citoyen
Charles Coutel
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Février 2009
- 9782841860951
Condorcet, entre Lumières et Révolution, est l'auteur des cinq Mémoires sur l'instruction publique (1791) et d'un Projet de Constitution (1793).
Par ces oeuvres, il entend contribuer à l'institution du citoyen qui suppose à la fois l'instruction publique et la fondation de la République. L'exercice de la citoyenneté est bien l'affaire de tous, mais tous ne s'en avisent pas encore. Condorcet donne ainsi un testament politique à l'héritage philosophique des Lumières. Instituer le citoyen, c'est affirmer et défendre la République qui existe mais c'est aussi penser à celle qui vient, en se souvenant de la longue histoire de la liberté humaine.
Ainsi pourrait-on reconnaître Condorcet, lui-même dans ces lignes consacrées, en 1790, à son ami du Nouveau Monde, Benjamin Franklin : " Sa politique était celle d'un homme qui croit au pouvoir de la raison et à la réalité de la vertu, et qui avait voulu se rendre l'instituteur de ses concitoyens avant d'être appelé à en devenir le législateur.
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Voegelin ; symboles du politique
Thierry Gontier
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Novembre 2008
- 9782841864676
La pensée d'Eric Voegelin (1901-1985), philosophe allemand émigré aux États-Unis dans les années trente, part d'une réflexion sur les symboles politiques qui lient l'ordre juridico-institutionnel à un ordre de l'existence, que l'homme découvre dans les expériences les plus fondamentales qu'il fait de son rapport à la dimension du sacré.
S'opposant au positivisme des sciences juridiques et sociales de son époque, Voegelin veut fonder une "nouvelle science politique", à la fois descriptive et prescriptive, capable de renouer avec l'"épistémè politiké" des Anciens.