Un roman drôle et mélancolique, prétexte à un portrait amoureux du monde du livre.
Il est impossible de résumer un Chomarat, et celui-ci en particulier.
Disons simplement que ce roman narre les aventures d'un livre qui, dès sa naissance, est promis à un destin a priori enviable : celui d'être un petit chef-d'oeuvre de littérature.
Mais est-ce suffisant pour exister en 2018 ? Entre crises existentielles et errances, cet ouvrage va tenter de trouver sa place dans un monde en perte de sens.
Les Mémoires de Lotte Eisner nous replongent dans l'Allemagne d'avant-guerre, à travers la vie quotidienne d'une famille de la grande bourgeoisie juive. Première femme critique de cinéma au Film-Kurier, L. Eisner est témoin de la richesse de la vie culturelle berlinoise (Bertolt Brecht, Max Reinhardt, Valeska Gert, Fritz Lang, Pabst...). Elle fuit l'Allemagne nazie en 1933 et trouve d'abord refuge en France où elle rencontre Henri Langlois et Georges Franju. Internée en 1939 par le gouvernement français au camp de Gurs, elle s'en évade. Durant l'Occupation, Langlois la cache dans un château où elle archive des bobines sauvées in extremis des mains de l'ennemi. Devenue, après-guerre, le numéro deux de la Cinémathèque française, elle parcourt le globe à la recherche des trésors du cinéma (films, décors, accessoires, etc.) et constitue, avec le Musée du cinéma, l'une des plus belles collections au monde. Les Mémoires de Lotte Eisner ont été recueillis par Martje Grohmann, ex-épouse de Werner Herzog, et sont préfacés par le cinéaste qui, dans Le Chemin des glaces, a fait le récit de sa longue marche pour la survie de La Eisnerin. Peinture d'une époque tourmentée, cet ouvrage raconte aussi la constitution d'une mémoire mondiale du cinéma. Les acteurs principaux du septième art y sont convoqués, Lang et Langlois bien sûr, mais aussi Louise Brooks, John Ford, François Truffaut, André Gide, Alfred Hitchcock, André Breton, Marlene Dietrich, Erich von Stroheim ou encore Eisenstein.
Constance a disparu. Est-elle partie en week-end ? S'est-elle réfugiée dans son appartement à l'autre bout de la ville suite à une dispute ? L'a-t-elle quitté pour un autre homme ?
Le narrateur part sur ses traces, à la gare, au café, chez elle. Son périple, dans la ville enneigée, le conduit à croiser un compagnon de travail de Constance, à apercevoir son manteau, porté par une autre, puis à le replonger dans son passé.
Constance aime le cinéma et le narrateur joue avec les fantômes de celluloïd de sa propre obsession cinématographique : Vertigo. Alors qu'une ville sans nom prend les allures labyrinthiques de San Francisco, Sur ses traces dessine un fulgurant hommage au chef-d'oeuvre d'Alfred Hitchcock, à travers une vertigineuse mise en abyme qui nous parle de phantasmes, de passions et de cinéma.
Dans la Rome des années 1950, la jeune Sophia est élevée par sa mère, strictement, et dans la promesse d'un grand destin. Après-guerre, l'argent est rare, et la future actrice découvre, dans les sombres recoins de Cinecittà, les heures moins glorieuses mais plus secrètes du cinéma italien. Berlin, les années 1920, un film éveille l'intérêt général : Le Cabinet du Dr Caligari. Le jeune Fritz Lang est ambitieux, il cherche sa voie, passant des lieux de débauche aux conquêtes amoureuses. Il a, pour seul confident, un mystérieux ami.
C'est en toute liberté que Dominique Forma nous offre sa vision très personnelle de ces deux icônes du cinéma. Avec cet ensemble de nouvelles, ponctué par un hommage à Andréa Ferréol, l'auteur détourne la réalité, et nous la rend déformée et teintée d'un érotisme noir.
A l'occasion de l'adaptation de l'un de ses romans au cinéma, Philippe Mezescaze est invité sur le tournage à La Rochelle. Cette expérience, profondément bouleversante, l'amène à croiser les acteurs qui interprètent sa mère, sa grand-mère, et lui-même. Entre jeux de miroirs et métamorphose de sa propre enfance, les souvenirs ressurgissent au gré des scènes et des rencontres avec son jeune alter ego, Noah, enfant perspicace et sensible.
Cet épisode a amené le romancier à écrire une dernière confession sur Irène, sa mère encore enveloppée d'un mystère. "Je ne sais rien d'elle" retrace à la fois la construction d'une identité et l'épopée d'un tournage. Ce récit autobiographique, inspiré par l'enfance de Philippe Mezescaze, est un témoignage émouvant et troublant.
Alors qu'il peine à se remettre d'une rupture, un réalisateur se décide à composer un documentaire sur les faillites amoureuses, y voyant peutêtre un moyen de guérir. Il va à la rencontre de femmes, enregistre leurs voix et cherche, à travers elles, à se reconstruire.
Après Brune platine, Séverine Danflous poursuit sa réflexion sur les relations amoureuses, à travers ce roman polyphonique et poétique.
Le dernier film de Daniel Shaw est en compétition à Cannes. Pressentant un échec au box-office, Daniel se hâte d'écrire un nouveau scénario et d'en trouver les financements.
Pour son premier roman, le cinéaste légendaire John Boorman (Delivrance, Excalibur) dresse un portrait sans concession de l'industrie cinématographique contemporaine, avec toute la lucidité et l'ironie permises par sa position de vieux Sphinx. Cette satire, drôle et mordante, est aussi la peinture d'un monde gangrené par l'avidité, l'égocentrisme et l'inanité.
"Mes universités" est un récit de vie qui ne se prive pas de flirter avec le conte. C'est l'histoire d'un bon élève qui n'a cessé de faire l'école buissonnière. C'est le regret souriant d'un acteur manqué qui a mieux réussi comme professeur. C'est un oxymore pléonastique, une espièglerie sérieuse pleine de silences indiscrets. C'est un vibrant plaidoyer pour le plaisir de parler et le bonheur d'écrire, et c'est un retour ironique sur les toujours trop heureux hasards de l'existence. Au reste, voilà quelqu'un qui ne manque pas d'aplomb : affichant comme roman des morceaux de mémoire fatiguée, ne donnant même pas la liste des gens qu'il cite, il pense s'en tirer en mettant au pluriel le nom de son lieu de travail préféré, et en se l'appropriant. C'est qu'il y a eu vraiment rencontre, et que le mariage a été durable.
Paris, 1878. L'Exposition universelle bat son plein, et toute la ville n'a d'yeux que pour don Sindulfo García. Le savant espagnol s'apprête à prouver que les voyages dans le temps sont possibles grâce à une extraordinaire machine de son invention : l'Anachronopète ! En compagnie du fidèle ami Benjamin, de sa pupille Clara et de leur domestique Juanita, il embarque pour une fabuleuse expédition à rebours de notre histoire. Mais le passé réserve pas mal de surprises aux explorateurs du temps...
Paris, La Cinémathèque. Camille, une actrice en devenir, rencontre Paul qui se rêve réalisateur. Ensemble, ils tentent de tourner une version ultra-moderne de L'Odyssée. Brune Platine est le portrait d'un monde, à l'ère du numérique, où règnent les écrans de tous bords, où la quête de l'autre se conjugue avec les désirs d'écran. Mais ce roman relève aussi d'un voyage mental étonnant : c'est une escapade dans un musée vivant et animé d'oeuvres éternelles, une vaste chambre de résonances littéraires et cinématographiques. Une première oeuvre bouleversante, furieusement cinéphile, outrageusement moderne, peuplée de rêves, de sons et d'images enivrantes.
Masao n'est plus. Son fantôme plane dans les environs de Tokyo, observe la douleur de ses proches, se souvient.
Roman surnaturel et pourtant réaliste, La Mort de Masao suit pas à pas un jeune homme qui a mis fin à ses jours et qui assiste en spectateur curieux, amusé parfois, aux dernières aventures de son corps comme aux conséquences de son geste, à la stupeur du deuil et au travail du temps. Une ode à la sérénité et à la transcendance, servie par une écriture délicate et ciselée.
Sébastien Smirou est écrivain, mais aussi psychanalyste. Il a eu pour patient Pierre Sky, sociologue du langage dont les éditions Marest ont publié en 2019 l'unique essai : Chant-contre-chant. Dans Pierre Sky l'enchanté, Smirou fait le récit de sa relation avec ce patient qu'il a suivi jusqu'à son suicide en 2015.
À la fois enquête, réflexion sur le langage et la parole, éloge aux sens ou aux arts, ce texte raconte aussi l'impossible résolution d'une énigme, celle du sentiment d'étrangeté aux autres, celle des origines. C'est avant tout l'aventure désespérée d'une quête identitaire, l'histoire tragique d'un homme qui, oublieux de son père, contemple le ciel à la recherche de sa mère.
Après la disparition de son père, Camille Morelli découvre dans ses papiers un manuscrit à deux voix. Fabrice Morelli y dépeint la liaison qu'il entretient avec Laura, disparue sans laisser de trace. Sa narration est entrecoupée par les interventions plus ou moins délirantes d'un réalisateur, Vincent Niével, auteur d'un film avec Laura... Tour à tour poétique, érotique, ce roman est une expérience littéraire d'une rare intensité.
Le 15 avril 2019 un incendie ravage Notre-Dame de Paris. Je suis le Feu prend appui sur cette catastrophe pour interroger notre présent, notre soif d'eschatologie et notre quête de sens. À une époque où l'imagination n'a plus le vent en poupe, François, un écrivain en panne, accompagné de ses acolytes, Max et Diane, véritable fille de feu, trouveront-ils les clés pour ouvrir et éclairer le chemin de la Dame de pierre ? Damien Aubel se place sous l'égide de Huysmans, Hugo et Rabelais, pour une quête herméneutique passionnante. Aventure alchimique, expérience ésotérique, ce roman affronte un Paris de dédales obscurs et lumineux à la fois.