Pour son centième anniversaire, Le Petit Larousse a demandé au couturier Christian Lacroix de renouer avec une tradition vieille de plusieurs siècles, et abandonnée depuis quelques décennies : habiller le bandeau de présentation de chaque lettre de l'alphabet.
L'élaboration de ces petites devinettes illustrées, propres aux dictionnaires français, conduit souvent à un ensemble bien improbable d'objets, de lieux, d'animaux ou de personnages rassemblés par le simple hasard de la première lettre de leur nom. Ces anciennes "illustrations alphabétiques", baptisées "iconophores" par l'auteur, constituent pour les lecteurs d'aujourd'hui un précieux témoignage sur une époque et sur ses préoccupations.
Si les illustrations de Christian Lacroix privilégient les rêves d'enfance, la poésie, il fut un temps où ces images furent résolument guerrières, ou vouées au culte du progrès technique au début du XXe siècle... L'auteur a consulté des centaines de dictionnaires pour mener à bien cette recherche totalement inédite, recréer son propre dictionnaire de l'illustration, de A à Z, et nous révéler, par le texte et l'image, toutes les anecdotes ou les clés pour comprendre ces curieux montages qui traduisent, à leur manière, l'air du temps.
Ce livre est une invitation à voyager dans le monde des hommes et des symboles, d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui. Il se veut intuitif et ludique tout en prenant en compte les interprétations scientifiques reconnues. Il propose une approche inédite mettant en perspective des symboles graphiques issus des cinq continents en considérant le moment de leur création et le sens attribué par chaque culture. Son originalité est de souligner les similitudes, les parallèles et les diversités des différentes traditions pour faire émerger une " racine " et une " grammaire " universelle et intuitive (la main, la croix, le serpent...). Les symboles sont une clé de compréhension de l'histoire de l'humanité, une opportunité d'apprentissage et de découverte de l'Autre.
Les instruments d'écriture, aussi divers soient-ils - charbon de bois, pinceau, crayon de plomb, plume d'oie - furent longtemps réservés à une élite, désignée et formée pour consigner légendes, lois, parole divine ou plus simplement celle du pouvoir en place. Ainsi, l'écriture et son apprentissage étaient-ils appelés à demeurer l'apanage de clans sociaux restreints, soucieux de préserver leurs privilèges. L'avènement du crayon graphite, puis surtout celui du porte-plume et de sa plume métallique fabriqués en série, offrirent enfin l'occasion d'ouvrir ce savoir au plus grand nombre, servant notamment la démocratisation de l'enseignement voulue par Jules Ferry. Depuis, de nouveaux outils ont vu le jour - stylos, Bic, feutres, machines à écrire simplifiant encore notre rapport à l'écrit. Cette forme de libéralisation qui s'amplifie au travers de l'emploi de l'ordinateur, du tag ou du SMS (short message service), engendre paradoxalement sa propre limite en créant des castes d'un nouveau genre, des classes d'individus qui, s'ils se comprennent entre eux, risquent de se marginaliser par rapport aux autres membres de la société, renforçant alors un système d'intégration à plusieurs vitesses.
L'alphabet latin s'égrène ici lettre après lettre, dans un mélange de données historiques, graphiques et symboliques qui permettent d'appréhender ce système alphabétique dans sa globalité tout en faisant de chaque signe une entité à part entière.
Tout au long de l'histoire de la musique occidentale, la notation n'a jamais cessé d'évoluer, épousant, devançant même parfois, ses mutations successives.
Le solfège, qui est souvent considéré comme un fait acquis, est la conséquence de nombreux tâtonnements. Et, pour ce qui est de la musique de notre temps, il a aussi montré ses limites, ne s'appliquant qu'à une zone relativement limitée de l'univers sonore. En fait, selon qu'il concerne telle ou telle propriété du son, chaque signe a son histoire, et chaque état de la notation témoigne des préoccupations des compositeurs à une époque donnée.
Que l'on soit ou non familier avec les principes de l'écriture musicale, on peut difficilement rester insensible à l'attrait plastique de toutes ces partitions, manuscrites ou imprimées, car même si l'on n'en saisit pas les codes de référence, elles portent l'empreinte de gestes et de rythmes qui s'imposent d'emblée sur un plan visuel.