Dans un Detroit à peine différent de celui qu'on connaît, Gloria s'installe dans la maison à demi abandonnée de sa fille. Étrangère dans une ville qui a connu toutes les fins du monde, elle cherche à découvrir la vérité sur le drame qui s'est abattu sur sa famille. Et à retrouver ses deux petites-filles Cassandra et Mathilda.
Petit à petit, elle prend la mesure de la désolation et de la violence qui l'entourent, mais aussi de la beauté d'une nature qui reprend ses droits et de la résilience des humains qui tiennent bon. Au sein d'une communauté têtue et généreuse, elle s'éprend de la complexité de ce lieu où les rivières guérissent et empoisonnent, où les enfants fondent des royaumes dans les arbres et où les maisons brûlent pour mieux repousser.
Suite à une rupture amoureuse, un homme décide de quitter sa vie en France et part pour les États-Unis réaliser le road-trip qui redonnera un sens à son existence. Alors qu'il traverse en car une ville inconnue dans le désert de Sonora, il va apercevoir une femme qui semble lui faire signe, à une fenêtre. Happé par cette vision, il décide sur un coup de tête de poser là ses valises.
Installé au Motel Valparaiso, il entreprend d'explorer Cevola, localité écrasée par la chaleur qui semble avoir connu mille vies au cours de l'histoire. D'abord fasciné, puis inspiré, il prendra conscience que la ville semble avoir une emprise sur ceux qui y vivent...
Natalio est un classe 5 -- les plus méprisés de tous les flics de la City, chargés d'éliminer discrètement les dissidents terrés dans les sous-sols de la ville. Lors de sa dernière mission, son électroquant s'est pris une bombe magnétique artisanale en pleine tête. L'androïde est bon pour la casse, et Natalio pour lui trouver un remplaçant. Le nouvel électroquant, un modèle démodé chiné chez un soldeur, a un je-ne-sais-quoi d'inquiétant.
Et il a des réactions étranges, pour un robot censément dépassé. Mais Natalio n'a pas le temps de s'interroger sur ces anomalies : il a un nouveau cas à résoudre. Une intrusion a eu lieu dans une de ces usines à rêves, où se réfugient tant d'habitants de la City pour échapper à leurs vies misérables. Et des résultats lui sont demandés au plus vite...
Dennis Keith, alias DK, cinquante-huit ans, cent quinze kilos, vit camouflé derrière ses Ray-Ban et retiré dans un village de retraités avec sa vieille mère, ses troubles obsessionnels compulsifs et sa paranoïa. Sa routine est perturbée par l'arrivée d'une jeune journaliste qui compte écrire sa biographie. Car DK, premier champion du monde de surf, était une légende dans les années 1970. Bon gré, mal gré, il accepte de se replonger dans ses souvenirs...
Shangrila est un roman sur la culture surf, mais aussi un grand livre sur l'ambition et la célébrité.
« Qui a approché vraiment les Wexler ? Qui a vécu chez eux ? Qui a surtout disparu avec eux ? Seule Aurore en sait plus que moi, bien plus. Mais tous deux, nous avons failli être absorbés voire digérés par le singulier organe qu'était cette famille. » La veille de la rentrée scolaire, la famille Wexler s'installe dans une villa reculée, nichée entre collines et sapins. Le père, personnage charismatique, est le nouveau professeur de français de Mathias, 16 ans. L'adolescent va côtoyer les enfants de cet étrange clan. Il y a Karl, qui ne se sépare jamais de sa carabine. Cheyenne, qui passe son temps à cheval. Et Charlotte, la camarade de classe de Mathias, dont il s'éprend. Alors que les deux jeunes gens vivent un premier amour lumineux, une relation trouble se noue entre monsieur Wexler et l'une de ses élèves.
Vingt ans plus tard, Mathias est de retour dans sa ville natale. Il «?redouble son adolescence?» et replonge dans les zones obscures de son passé.
Découvrez l'incipit de Villa Wexler :
Andalousie, 1916. Les tensions se multiplient dans la Vega de Grenade : les journaliers manquent de travail et de pain, tandis que les caciques s'enrichissent en profitant de la guerre pour spéculer sur leur production. C'est dans ce contexte tendu que Lucero, alias Federico García Lorca, va forger sa veine poétique avant de rejoindre Madrid et l'avant-gardisme irrévérencieux de Dalí et Bunuel. Il vivra des échecs retentissants au théâtre, subira la censure et la persécution homophobe de l'époque, mais connaîtra le succès et deviendra pour le peuple espagnol une icône de la liberté.
Aníbal Malvar revisite ici une des pages les plus noires de l'Espagne et s'affranchit du devoir du biographe pour réécrire la tragédie d'un des rares auteurs qui fut de son temps un "classique vivant" . Traduit de l'espagnol par Hélène Serrano.
Ous les jours, Jeremías traverse en bus la capitale péruvienne pour se rendre à l'université. Sous son regard sensible et lucide défile la Lima d'aujourd'hui, où coexistent quartiers pauvres et zones richissimes.
Désenchanté, Jeremías est le représentant parfait d'une génération qui n'a jamais pu intégrer la prétendue « société parfaite » des années 1990 en Amérique du Sud.
Récit poétique, portrait urbain, roman social, Tes yeux dans une ville grise est servi par une écriture précise et fragmentaire. L'ouvrage a été finaliste du prix du roman Fernando Quiñones en 2010, décerné par la fondation Unicaja. En France, le roman a fait partie de la première sélection du festival du premier roman de Chambéry en 2012.
Villa Gesell est une station balnéaire argentine à 400 kilomètres de Buenos Aires. Débordant d'activité en été, elle se vide de ses touristes à la basse saison, laissant en vase clos ses habitants et leurs secrets.
Le moindre fait divers est minutieusement retranscrit par Dante, l'unique rédacteur de la gazette municipale El Vocero. Et l'hiver lui donne bien du travail : une rumeur d'abus sexuels dans un établissement scolaire chic de la ville provoque une véritable chasse à l'homme, tandis qu'un bébé bolivien est assassiné par des adolescents désouvrés. Des militants écolos luttent contre un projet de construction démesuré en pleine forêt, et des accusations de corruption planent sur la gestion de la ville. Pour sauvegarder la prochaine saison touristique, responsables politiques et notables tentent d'étouffer les affaires les plus graves, mais Dante parvient toujours à faire passer ce message : il y a quelque chose de pourri à Villa Gesell.
Avec Basse saison, portrait choral d'une ville transie par le froid et l'ennui, en proie aux éléments et aux passions humaines, le lecteur découvre l'envers du paradis estival. Ce roman d'une grande ambition stylistique, aux fils narratifs nombreux mais parfaitement maîtrisés, est l'oeuvre la plus aboutie, mais aussi la plus dérangeante de Saccomanno.
L'histoire de l'émergence de la samba à Rio de Janeiro à travers le portrait d'un quartier populaire, le Largo do Estacio, dans les années 1920. Malfrats, immigrés et prostitués se croisent dans ses ruelles et dans ses bars, où s'encanaille aussi la bohème de l'époque, ses poètes, ses musiciens et ses fils de bonne famille déchus. De ce creuset naîtra le plus brésilien des gens musicaux :
La samba...
Paulo Lins nous embarque dans une grande fresque rythmée de portraits, s'intéressant plus particulièrement au sort de trois des habitants du Largo : Brancura, le proxénète le plus respecté du quartier, qui deviendra un célèbre compositeur de samba ;
Valdirene, la plus belle et la plus disputée de ses prostituées ; et Sodré, le fils d'immigrés portugais qui lutte pour réussir. Récit sensuel, historique, musical, Depuis que la samba est samba est un voyage au coeur d'une ville, au coeur d'une culture.
1990, Nevers. Katia, lycéenne rebelle, étouffe au bord de la Loire et rêve d'indépendance. Elle tombe follement amoureuse de Pierre-Yves, libre et anticonformiste comme elle aimerait l'être. Mais la soif d'absolu du jeune homme va plus loin que la sienne.
1990, Zagreb. Le tube « Fuck you Yu » fait danser la jeunesse yougoslave, qui se reconnaît dans ses paroles iconoclastes. Et souvent mal comprises : la chanson va devenir un hymne à l'éclatement de la Yougoslavie.
1990, Vukovar. Dans cette ville pluriculturelle, personne n'est censé savoir qui est serbe et qui est croate. Mais est-ce vraiment le cas ?
Dans Demain la brume, Timothée Demeillers met en scène des destins malmenés par l'Histoire, dans une Europe où les frontières se renforcent au lieu de s'effacer.
Bélem, dans le nord du Brésil. Dans ce pays où tout jeu d'argent est illégal, le docteur Clayton Marollo associe sa passion des cartes et son carnet d'adresses bien garni pour ouvrir des salles clandestines qui accueillent, nuit après nuit, hommes politiques, notables, trafiquants et vrais joueurs. Gil, jeune homme élevé quasiment dans la rue, se fait remarquer par le tout-puissant Marollo, qui en fait son bras droit.
Il se rend vite indispensable, jusqu'à l'arrivée de Paula, jeune joueuse de poker extraordinairement douée, qui fait tourner les têtes et suscite bien des convoitises dans ce milieu très fermé. Roi, dame, valet : ces trois-là vont se convoiter, se haïr, se perdre. Bienvenue dans les eaux troubles de Belém. Edyr Augusto nous plonge à nouveau dans les bas-fonds de la capitale de l'Amazonie, lieu de tous les trafics, en multipliant les portraits d'une humanité-mosaïque.
Nicolas a été de tous les théâtres d'opérations : Congo-Brazzaville, Bosnie, Irak... Jusqu'au jour où les séquelles physiques et psychologiques de la guerre du Golfe mettent fin à sa carrière de soldat. Reconverti en porte-flingue pour un clan corse basé à Paris, il ronge son frein. Et saute sur l'occasion quand on lui propose une mission à Marseille : intégrer la protection rapprochée du maire, menacé par un dealer de la Castellane. Mais c'est un traquenard : « le Parisien » n'a été embauché que pour porter le chapeau d'un règlement de comptes...
Déterminé à se venger, Nicolas se lance dans une course-poursuite effrénée du Vieux-Port à Belsunce en passant par les Goudes et le stade Vélodrome, aidé par la belle Djamila et par Jean-No, ancien docker connaissant Marseille comme sa poche.
Efficace, énergique, étonnant : Le Parisien est à l'image de son personnage principal !
Fraîchement émoulu de l'école de police, Pampa Asain est muté dans la petite ville de Monge, à plus de 400 km de Buenos Aires. Là-bas, il n'y a rien - une route, un bar, une quincaillerie, des maisons abandonnées - et il ne se passe rien, du moins en apparence. Jusqu'à ce soir d'hiver où un appel de la centrale l'envoie au bord d'un étang ;
Là-bas, il tombe sur le corps d'une jeune fille pendue aux branches d'un arbre. Presque malgré lui, et d'une manière qu'on peut qualifier de peu orthodoxe, Pampa va enquêter en pleine tempête de neige et découvrir les étranges secrets de cette petite communauté...
Entre Fargo et Twin Peaks, Ricardo Romero nous mène dans un territoire au plus profond de l'Amérique où nos tragédies se font insignifiantes devant l'immensité de la nature.
Buenos Aires, 1977. La dictature argentine mène sa "? guerre sale ? " ? : toutes les nuits, des escadrons de la mort abattent des militants ou les emmènent vers une destination inconnue. Professeur de littérature, Gómez tâche de faire profil bas alors que le nombre de disparus grandit autour de lui. Jusqu'au jour où l'un de ses élèves, Estéban, est raflé dans sa salle de classe même. Rongé par l'insomnie et la paranoïa, Gómez passe ses nuits dans des bars interlopes en quête d'aventures avec des hommes de passage.
Il va jusqu'à entamer une relation trouble et violente avec un policier qui l'effraie autant qu'il le fascine. Mais son conflit intérieur entre morale et survie va devenir intenable quand un jeune couple de dissidents se réfugie chez lui. Dans 1977, Guillermo Saccomanno nous rappelle que l'Histoire se répète, et que les avertissements du passé sont rarement entendus. Traduit de l'espagnol (Argentine) par Michèle Guillemont.
Il fait froid, il est six heures du matin et Santiago Quiñones n'a pas envie de tuer qui que ce soit. Le problème, c'est qu'il est flic. Qu'il est sur le point d'arrêter une bande de délinquants, dangereux mais peu expérimentés, et que les délinquants inexpérimentés font toujours n'importe quoi...
Forcé d'abattre un jeune homme de quinze ans lors d'une arrestation musclée, Santiago Quiñones, flic à Santiago du Chili, erre dans les rues de sa ville en traînant son dégoût. En suivant une femme qu'il trouve séduisante, il se retrouve mêlé à une obscure escroquerie à l'assurance. La dérive d'un attachant " loser ", préoccupé autant par ses déboires amoureux que par les narcos lancés à ses trousses, le tout raconté avec un exceptionnel talent narratif. Une nouvelle voix de la littérature chilienne, à découvrir dès maintenant.
Encore une mauvaise période pour Santiago Quiñones, flic à Santiago du Chili. Son partenaire Jiménez vient de mourir au cours d'une fusillade avec des narcotrafiquants. Pire encore, le défunt semble avoir été mêlé à des histoires peu claires, et il avait les Affaires internes sur le dos. Il était également lié à une « association de divulgation philosophique » aux allures de secte, la Nouvelle Lumière.
Interrogé par les Affaires internes, Santiago a du mal à croire ce qu'on lui dit de Jiménez. En se rendant à la Nouvelle Lumière, par curiosité autant que par désouvrement, il tombe sur la jeune Yesenia, qu'il connaît bien. Tous deux ont grandi dans le même quartier, puis leurs chemins se sont séparés. Entretemps, Yesenia a connu l'enfer : elle raconte à Santiago avoir été séquestrée et violée par son beau-père. Depuis, elle ne vit plus que pour une seule chose, et elle va demander à Santiago de l'aider, au nom de leur amitié passée : il s'agit d'abattre son bourreau.
Margarita : un paradis caribéen pour touristes européens. Edeltraud Kreutzer, originaire de Düsseldorf, se rend sur cette île pour comprendre les circonstances de la mort de son fils, Wolfgang, retrouvé noyé sur la plage où il tenait un bar. Perdue dans cet environnement radicalement étranger, elle fait appel à José Alberto Benítez, un avocat local qui va l'aider dans ses démarches. Leurs recherches mettront au jour une autre île, bien éloignée des hôtels all-inclusive : la Margarita de la jungle bureaucratique, des passe-droits en tout genre, mais aussi celle des combats de coqs qui ont tant fasciné Wolfgang...
Avec L'Ile invisible, Francisco Suniaga nous emmène dans un Venezuela peu connu des lecteurs européens, loin de tout exotisme ou romantisation. Une oeuvre foisonnante, érudite, désabusée, qui touche à la quintessence du grand roman latino-américain. Traduit de l'espagnol (Venezuela) par Marta Martínez-Valls. "Francisco Suniaga sait varier les rythmes pour nous surprendre, nous immergeant tantôt au coeur d'une administration défaillante, tantôt dans la fureur des combats de coqs".
Michel Dufranne, Le Soir
Arjun Clarkson, immigré indien modèle, travaille à New York dans la publicité digitale. Après avoir poignardé une ancienne collègue, il a l'idée de faire croire à l'existence d'un tueur en série chassant ses proies sur les réseaux sociaux. Cela implique de se trouver d'autres victimes mais, pour le jeune homme, c'est l'occasion rêvée de se venger de tous ceux qui se sont moqués de lui. Au fil des meurtres, la rumeur d'un assassin rôdant sur Internet va semer la panique sur la toile...
Dans une capitale méditerranéenne jamais nommée, un homme, le narrateur, doit interviewer Camille, personnage mystérieux et insaisissable, dans le but d'écrire un livre. Mais Camille ne cesse de se dérober, de décaler leurs rendez-vous. Le narrateur passe alors le plus clair de ses journées dans une piscine en bord de mer, le Sporting Club. Pour tuer le temps, il observe la ville qui se transforme - toujours plus hostile et agressive, comme sourde à son propre passé - et la faune qui la hante.
Cette ville capharnaüm, écrasée par un ciel bleu et un soleil aveuglant, en vient à affecter le narrateur, qui nourrit son attente de rencontres dans lesquels s'entremêlent les époques. Sans qu'elle soit jamais nommée, la ville de Beyrouth est bien au centre de ce roman d'atmosphère, au charme envoûtant et suranné.
Barcelone, de nos jours. Ancien guitariste de rock, Francis revient dans le quartier où il a grandi, où il a noué ses premières amitiés et surtout où il a découvert le rock. Sauf qu'il a désormais la cinquantaine bien tassée et, sans le sou, il doit retourner vivre chez son père. Francis a brûlé la chandelle par les deux bouts, avec pour seul principe de profiter de la vie, jusqu'à perdre plusieurs de ses proches dans la spirale de la toxicomanie.
Mais Francis a un plan en tête. Retrouver une vie normale, trouver un job qui va lui permettre de payer ses pensions alimentaires en retard, renouer avec ses enfants, rester à l'écart de la drogue - qu'il a arrêtée depuis peu -, mettre un peu de fric de côté... Et aussi revoir sa petite soeur adoptive, afin qu'elle l'aide à se remettre en selle. Mais celle-ci fréquente un certain don Damiàn, le parrain du quartier, qui a la main sur tous les trafics...
Le retour à la réalité se révélera compliqué pour Francis, aux prises avec les démons de son passé, mais aussi avec la nostalgie d'une vie faite de musique, de passion, de sueur et d'excès.
Une ville grise et jamais nommée, baignée par les pluies acides, survolée par des hélicoptères menaçants. Des hordes d'affamés dorment sur les trottoirs et des chiens clonés rôdent dans les rues. Tous les matins, une armée de travailleurs en col blanc sort des bouches du métro pour regagner servilement leur bureau. Parmi eux, un employé, l'employé, est prêt comme les autres à toutes les humiliations pour conserver son travail...
Jusqu'au jour où il tombe amoureux et commence à rêver de devenir un autre. De quoi peut se rendre capable un homme qui s'accroche à son rêve ?? L'Employé est une dystopie glaçante, empreinte d'une sombre poésie. Son narrateur assoiffé d'amour évolue dans un univers qui évoque autant J. G. Ballard que le Terry Gilliam de Brazil. Préface de Rodrigo Fresán. Traduit de l'espagnol (Argentine) par Michèle Guillemont.
"Etonnant et oppressant". Livres Hebdo "? Avec sa prose décharnée et médullaire, sa trame impitoyable et sombre, admirable à tous égards, L'Employé est la meilleure porte d'entrée à la nuit obscure de l'âme de l'univers saccomannien". Rodrigo Fresán
Erwan est ouvrier dans un abattoir près d'Angers. Il travaille aux frigos de ressuage, dans un froid mordant, au rythme des carcasses qui s'entrechoquent sur les rails. Une vie à la chaîne parmi tant d'autres, vouées à alimenter la grande distribution en barquettes et brochettes. Répétition des tâches, des gestes et des discussions, cadence qui ne cesse d'accélérer... Pour échapper à son quotidien, Erwan songe à sa jeunesse, passée dans un lotissement en périphérie de la ville, à son histoire d'amour avec Laëtitia, saisonnière à l'abattoir, mais aussi à ses angoisses, ravivées par ses souvenirs. Et qui le conduiront à commettre l'irréparable.
Jusqu'à la bête est le récit d'un basculement, mais également un roman engagé faisant résonner des voix qu'on entend peu en littérature.
Mavrak est une petite ville du Far-West peuplée de pistoleros et de filles de joie, située au milieu d'un désert de sable brûlant. Ici, la sobriété est déraison.
Depuis toujours, deux familles, les Marlowe et les Ramirez, s'opposent en une rivalité assassine. Celle-ci se voit bientôt ranimée par le meurtre lâche d'un des fils Ramirez. D'autant qu'un shérif justicier est envoyé à Mavrak pour faire régner la justice dans cette zone de non-droit. Les haines ancestrales vont se déchaîner, jusqu'à provoquer la résurrection des morts dans une atmosphère de fin du monde pleine de sable et de sang.
Dans Avaler du sable, Antônio Xerxenesky réunit tous les éléments du western pour composer une fresque digne du meilleur Sergio Leone, qu'il présente comme un récit écrit par le dernier descendant des Ramirez. Un cocktail de genres explosif !
« Voici venues les nuits des chaises sur le trottoir, des familles stationnées aux portes de leurs maisons ; voici venues les nuits de l'amour sentimental, du «bonsoir voisine», du si poli et fort insinuant «comment ça va, monsieur Pascual», et monsieur Pascual sourit et se lisse la moustache, car il sait bien pourquoi le p'tit jeune lui demande de ses nouvelles. Voici venues les nuits... ».
Écrites entre 1928 et 1933, les Eaux-fortes de Buenos Aires sont autant d'instantanés de la capitale argentine, de ses habitants, de ses coutumes et de son art de vivre : ses jeunes oisifs plantés devant leur seuil, ses chantiers de construction pillés de leurs briques, ses maisons de tôle ondulée aux couleurs passées... Un tableau vivant et mouvant de la ville, une oeuvre urbaine et moderne.