Les Cosaques, achevé en 1862, constitue l'oeuvre la plus audacieuse de Tolstoï, celle où s'exprime avec le plus de violence sa nature charnelle et où surgit en pleine lumière le visage païen de sa personnalité complexe.
Ce roman teinté d'autobiographie nous livre le souvenir vivace d'une expérience intime, celle d'un jeune citadin écoeuré par les frasques de sa vie mondaine qui découvre brusquement la vie paisible et simple des Cosaques. Dans sa quête du bonheur, Olénine, tout comme Tolstoï dans ses jeunes années, essaye de se dépouiller de tout l'acquis de son éducation pour devenir semblable à ceux qui l'entourent. Au milieu d'une nature partout présente et révérée, la vie du village est cadencée par les récoltes, la chasse, le bétail et les heures passées à l'ombre du verger.
Certes les abreks, montagnards inféodés, rôdent non loin, mais ils ne sont considérés que comme une distraction de plus pour juger de la bravoure des jeunes cosaques. Les officiers russes, à l'instar d'Olénine, peinent à s'intégrer à ces hommes frustes dont ils admirent pourtant l'insouciance. Le héros du roman, émerveillé par cette vie nouvelle, n'en finira pas moins par fuir, déjà oublié par ceux-là mêmes en qui il portait toutes ses espérances.
La lettre écarlate, c'est la marque au fer rouge qui désigne la femme adultère dans l'amérique du puritanisme obsessionnel de l'époque coloniale.
Trois personnages : hester qui vit avec une dignité admirable sa faute et sa solitude. arthur dimmesdale, le jeune pasteur dont les élans mystiques soulèvent à boston l'enthousiasme des fidèles mais qui, ensorcelé par hester, ne parvient ni à dominer ni à vivre sa sensualité. chillingworth, le mari, qui pendant des années tourmentera en silence le pasteur jusqu'à la folie et la mort. le premier des grands romans américains, la clef d'une sensibilité nationale toujours partagée entre la tentation du scandale et le démon de la culpabilité.
Porté aux nues par les plus grands - d'Octavio Paz à Roman Jakobson et António Tabucchi -, Pessoa compte aujourd'hui, avec un Rilke, un Joyce ou un Kafka, comme l'un des sommets de la culture européenne de ce siècle.
Ce premier volume des proses publiées de son vivant par l'auteur réunit, parmi d'autres, certains des textes dont le style provocateur lui valut d'être remercié par les rédacteurs des journaux où ils furent publiés. Pessoa y soutenait « le contradictoire comme thérapeutique de libération », allant jusqu'à prétendre qu'« une créature de nerfs modernes, d'intelligence sans niveaux et de sensibilité éraillée a l'obligation cérébrale de changer d'opinion et de certitude plusieurs fois dans la même journée ».
Pour Pessoa, écrire, c'est comme fabriquer une bombe : il entoure sa dynamite d'une enveloppe de raisonnement, il lui met une traînée de poudre d'humour. Au lecteur d'allumer la mèche !
Jane Austen, Charlotte et Emily Brontë, Katherine Mansfield et Dorothy Richardson osèrent tour à tour entrer en un jardin interdit, afin de cueillir à l'arbre de la connaissance les fruits étranges et brillants de l'art.
Leurs oeuvres offrent, telle la grenade, sous une écorce parfois âpre, une chair douce et succulente emprisonnant en grains transparents la quintessence même de la vie ensoleillée, la substance sublimée de l'expérience.
Les essais réunis en ce recueil attestent qu'outre une grande romancière, Virginia Woolf fut aussi la plus brillante des pamphlétaires et la lectrice idéale de toutes celles qui cherchèrent un autre phrasé plus androgyne que féminin.
L'amertume, la folie, la haine, le mépris, les dénigrements qui se donnent libre cours dans Mystères ne doivent pas nous faire oublier que Hamsun était d'abord et avant tout un amoureux de la nature, un solitaire, un poète du désespoir. Il est capable de nous faire rire aux moments les plus inattendus - parfois même au beau milieu d'une scène d'amour passionnée - et pas toujours pour de bonnes raisons. Il peut, en un clin d'oeil, retourner une situation. De fait, il paraît souvent vouloir se libérer, s'extraire de sa propre peau. Mais si incisif que soit son humour, si mordantes que soient ses récriminations, cela ne nous empêche pas d'avoir le sentiment, la certitude, que c'est là un homme qui aime, un homme qui aime l'amour, et qui est condamné à ne jamais rencontrer une âme accordée à la sienne. Hamsun est vraiment ce que l'on pourrait appeler un aristocrate de l'esprit.
Après Chronique de la vie qui passe, le présent volume vient compléter l'édition des Proses publiées du vivant de Pessoa telles qu'elles avaient été présentées au public français dès 1987 par José Blanco, l'un des meilleurs spécialistes du grand auteur portugais.
On y retrouvera la critique d'un esprit éminemment libre face aux hypocrisies et aux bigoteries de l'ordre social, et l'on verra derechef avec quel humour ses réflexions poussées souvent jusqu'aux paradoxes les plus subtils distillent un sain antidote aux mystifications des idéologies de toutes natures.
Patrick Dalroy, un jeune Irlandais à la force physique peu commune, rentré au pays après une campagne légendaire contre les Turcs, apprend de la bouche de son meilleur ami, que le tyran du Comté s'apprête, sous l'influence hautement maléfique d'un fanatique musulman, à fermer toutes les vieilles auberges du pays.
On devine la suite : le roman est tissé d'exploits et d'aventures dignes du chevalier à la Triste Figure. Nos amis sont bien décidés à rétablir la loi de la dive bouteille dans leur npays menacé par l'Infidèle de mourir de soif. Le tempérament de Chesterton peut alors se déployer dans tout son éclat, renouant avec la plus belle tradition picaresque anglaise, celle des Sterne, Fielding et autres Smollett.
Livre prophétique, L'Auberge volante, écrit Pierre Boutang, « pourra éveiller et instruire ceux qui, en l'Occident européen, songent encore à relever certains défis, et restent fidèles à leur héritage ».
« Quoiqu'il fût étendu, le répertoire de Molly, comme celui d'autres discoureurs plus célèbres, était limité. Bonne ménagère, elle savait utiliser en hachis les restes de la conversation du dîner de la veille pour suffire au déjeuner du jour ».
Les perfidies de l'intelligentsia britannique des années vingt n'ont pas échappé à l'oeil aiguisé d'Aldous Huxley. La société qu'il peint au couteau ne se contente pas d'avoir de la brillance. Elle a le talent d'être cynique. Ses paroles sont acérées comme les ongles de ces dames et ses usages secrètement codés.
Huxley possède l'art de composer une mélodie en jouant sur les dissonances. Maître en contrepoint, il réussit là un chef-d'oeuvre d'ironie, clin d'oeil de la passion à la raison.
Au début de l'année 1920, Friderike von Winternitz, une jeune et talentueuse romancière, devient l'épouse de Stefan Zweig, qu'elle connaît depuis 1912. C'est en femme résolue, aimante et « forte », comme elle le dit dans une des lettres qui précèdent leur mariage, qu'elle décide de l'assister dans sa vocation littéraire, mettant de côté sa propre carrière.
Jusqu'au début de l'année 1934, le couple et leurs filles vivent à Salzbourg puis leurs chemins se séparent : Stefan part vivre à Londres, où il tombe amoureux de sa secrétaire Lotte Altmann, tandis que Friderike reste en Allemagne. Après l'Anschluss, en 1938, le romancier divorce de Friderike, et au début de la guerre, se marie avec Lotte. Il n'en poursuit pas moins, jusqu'à son suicide à Rio en 1942, sa correspondance avec Friderike, lui confiant ses derniers tourments.
Au fil de cette abondante correspondance, la passion se mue en estime affectueuse. On y suit l'écrivain, de l'univers en décomposition du Monde d'hier, lieu de ses succès de jeunesse (cette Mitteleuropa dont il gardera toujours la nostalgie), aux années d'errance à travers une Europe ravagée par la barbarie nazie. La dernière lettre de Zweig à Friderike est écrite quelques heures avant son suicide : « Je suis certain que tu verras des temps meilleurs et tu me donneras raison de n'avoir pas pu attendre plus longtemps avec ma bile noire. »
Écrit par l'un des grands maîtres de la littérature yiddish, cette autobiographie, au-delà de sa valeur historique, demeure un témoignage unique sur un shtetl polonais de la fin du XIXe aux débuts du XXe siècle. D'un monde qui n'est plus évoque avec tendresse et précision les souvenirs d'enfance d'Israël Joshua Singer. Ces Mémoires nous emportent dans l'atmosphère pittoresque du shtetl de Lentshin, non loin de Varsovie, où s'est réfugiée - sous la houlette du père d'Israël Joshua Singer, le rabbin Pinhas Mendel - une communauté de Juifs paysans expulsés de leurs villages par la police russe. À travers le regard de l'enfant, on plonge dans un quotidien pétri de croyances et de rituels où le mauvais oeil attend au coin de la rue. On découvre les secrets de chacun, l'austérité de la vie au shtetl, mais aussi les déchirements identitaires et les discriminations qui bouleversent les communautés juives polonaises en ce début de XXe siècle.
A soixante-dix ans passés, Pelham Grenville Wodehouse (1881-1975), auteur de plus de cent ouvrages romanesques, reconnu comme le repère le plus stable du fameux humour anglais, passe enfin aux aveux.
Censé répondre aux questions d'un journaliste indiscret, il glisse rapidement sur sa vie privée pour mieux s'adonner à la digression, art dans lequel il excelle. Il sautille allègrement de la presse aux romans policiers, en passant par les chiens, Shakespeare, les chauffeurs de taxi, Hollywood, le ramassage des escargots, etc.
Ces propos sans importance et reconnus d'utilité publique sont dédiés à tous les inconditionnels du loufoque
Commencé pendant leur voyage de noces et publié en 1914, Les Vierges sages est une autobiographie romancée et sans complaisance de la cour douloureuse que Leonard Woolf a faite à Virginia Stephen, sur fond de satire acide d'une société anglaise conformiste qui se plaît au canotage et aux fêtes de charité au bord de la Grande Guerre. Étudiant des Beaux-Arts, fils de famille, Harry, jeune juif névrosé de la banlieue londonienne, qui rêve d'une vie entièrement transformée, hésite entre deux jeunes femmes : Gwen, douce et belle, conventionnelle à souhait, et Camilla, l'intellectuelle excentrique et riche. Le livre se conclut sur une défaite inéluctable, à laquelle assiste le lecteur impuissant. Il s'agit du second (et donc dernier roman) de l'éditeur essayiste et futur conseiller politique du Labour Party Leonard Woolf. La crudité des sentiments et des jugements anticonformistes est servie par l'invention du « discours intérieur » - avant le Joyce d'Ulysse, et avant Virginia Woolf : en 1912, elle n'a encore rien écrit de consistant.
Des lettres de condoléances ? Ce qui change tout et permet d'en faire un livre, c'est qu'un grand poète les a écrites et a trouvé les mots pour nous aider à assumer un deuil - peut-être qu'on ne s'y attendait pas de sa part. Et même s'il écrit qu'il trouve le mot consolation un peu léger, on osera dire que ses lettres font du bien et sont tout simplement consolantes. D'autant plus que nous avons parfois l'impression qu'il nous connaît et s'adresse à nous.
Le Guardian a fait l'éloge de ce livre à sa sortie en Angleterre, disant que c'était un trésor. Le mot est juste. Cette écriture chargée d'une humanité généreuse et réconfortante, nous prouve que l'on n'est plus dominé par les idées les plus noires dès lors qu'on les décrit, les consigne, les analyse, les enrichit philosophiquement - l'écrivain, dans ses pages, et nous, dans notre cerveau, une fois qu'on les a décodées grâce à lui.
Qu'ils soient farceurs ou tragiques, et bien souvent les deux à la fois, les courts récits de Tchekhov frappent surtout par une exceptionnelle modernité littéraire dont il paraît avoir pressenti toutes les facettes. Les nouvelles sont suivies de son roman de jeunesse. L'action de l'Offense se situe en Hongrie. Pour obtenir réparation d'une injure faite à son père par la comtesse de Golduagen, la pauvre mais très belle Ilka, fille du peuple, n'hésitera pas à mettre en oeuvre tous les moyens qui lui sont bons. Un jeune baron ruiné et débauché propose de lui venir en aide : qu'elle amasse seulement un million, lui dit-il, et il l'épousera. Une fois anoblie, elle pourra traîner l'orgueilleuse comtesse devant les tribunaux. Comment Ilka parvient à monnayer ses charmes sans pour autant attenter à sa vertu, - concluant d'éternels marchés de dupes - comment elle finira par épouser le baron et ce qu'il adviendra entre elle et la comtesse, au lecteur d'en suivre les multiples et savoureuses péripéties.
« ARRIVER LÀ-HAUT un matin d'été après que, la nuit, un orage a lavé le ciel et la terre, s'arrêter en silence pour regarder, et demeurer sous le charme parce que la beauté est telle que le regard ne sait où se poser, et on en a le souffle coupé. Rester ici jusqu'au couchant à écouter en silence la montagne raconter des légendes, des histoires de bergers, d'alpinistes, de guerre. »
Dans cet ultime livre, Mario Rigoni Stern raconte son expérience de jeune homme pendant la Seconde Guerre mondiale, de son enrôlement dans les troupes alpines à seulement dix-sept ans aux campagnes en Grèce, en Albanie et en Russie. À chaque page, l'autobiographie se confond avec l'histoire collective, pour se disperser ensuite dans le ruisseau d'histoires individuelles - ces épisodes apparemment marginaux qui recèlent un autre sens de l'histoire. C'est ainsi que, par à-coups et par fragments, l'histoire d'un homme et d'une époque nous parvient.
Voici un livre « mince en pages mais dense en vie », une distillation précieuse dans laquelle Rigoni Stern concentre un demi-siècle de son écriture d'une manière totalement nouvelle.
À la guerre, remarque Mario Rigoni Stern, on peut mourir à vingt ans, en une seconde, sur l'herbe, en plein printemps. Aucune polémique, aucun pathos, aucun héros dans le récit de cette guerre qui emmena Mario Rigoni Stern en France et en Albanie de 1940 à 1941, rien que la réalité. Tourmenté par les souvenirs et par les poux, Rigoni Stern traverse cette épreuve en moraliste pacifique. « Pour la plupart d'entre nous commença la fin de tout. »
Le Village dans la jungle est un livre très particulier, qui procède à la fois de la littérature anglaise, bien entendu, mais aussi d'une certaine façon de la littérature cinghalaise. On ne trouvera pas là un exotisme facile, quelque féerie cinghalaise dont furent si friands les voyageurs. Il s'agit d'une tragédie qui se déroule dans un cadre lointain certes, mais dont les acteurs sont authentiques et on ne pourra qu'être frappé par la vérité poignante du récit conduit par un auteur qui a parfaitement assimilé une culture, une pensée, une langue même qui ne sont pas les siennes. La jungle est au coeur du roman. "La jungle et les hommes qui vivaient dans les villages de la jungle me fascinaient", dira plus tard Leonard Woolf. "Quand je quittai Ceylan, cela obsédait ma mémoire et mon imagination et c'était, en quelque sorte, le sujet du livre. Plus on est dans la jungle, plus on a tendance à la sentir personnifiée, comme quelque chose ou quelqu'un d'hostile et de dangereux." Le village dans la jungle parvient, aujourd'hui comme hier, à communiquer à ses lecteurs cette passion, cette obsession, cette fascination de la jungle.
Gentleman doublé d'un érudit et d'un esthète, Robert Byron disparut en mer en 1941 quand son bateau fut torpillé au nord de l'Ecosse par la marine nazie. Il avait 36 ans. Pour Bruce Chatwyn - expert s'il en fut -, Byron fut le prince des écrivains voyageurs. On s'en convaincra aisément en lisant ce récit drôle, vivant et lyrique à la fois d'un long périple entrepris au début des années 30. On y voit notre auteur explorer avec curiosité Moscou, Leningrad et se passionner pour les églises de Novgorod. Puis, après un voyage plein de péripéties, rejoindre le Tibet qui le charme tant par la magie de ses paysages que par l'hospitalité de ses habitants. Trente ans avant le Léopard des neiges, le " toit du monde " avait déjà inspiré le chef-d'oeuvre que voici.
« Un jour, je devins journaliste par désespoir, devant l'incapacité de toutes les professions à me satisfaire », déclare Joseph Roth (1894-1939). Connu pour son oeuvre romanesque, il a pourtant dès 1919, une importante activité de chroniqueur dans les grands titres de la presse de langue allemande. Il parcourt l'Europe et brosse, dans de courts articles, des portraits saisissants de lieux (gare, frontière, trains, hôtels, cabarets, mines de charbon...), de personnages (voyageurs, bureaucrates, promeneurs, malfrats, nazis, juifs émigrés...) et de villes (Berlin, Leipzig, Vienne, Dortmund, Prague, Paris...). La forte personnalité de Roth écarte de ces chroniques lieux communs et banalités. Il a une vision singulière, vive, emprunte d'humour et d'un sens du détail exacerbé : « Tout pathos sonne faux, part en vaine fumée, en face des évènements microscopiques. [...] Un voyage en tramway est plus instructif qu'une traversée des mers et des terres. » D'un lieu ou d'une situation prosaïque, il en fait un signe fort et révélateur d'un monde en perdition, pris dans l'étau de l'anonymat, de l'urbanisation carnassière et de la montée des extrêmes propres à l'entre-deux-guerres.
Trente ans après la tragique retraite de Russie du Corps expéditionnaire italien consécutive à l'échec de la prise de Stalingrad et vingt ans après la publication du Sergent dans la neige devenu un classique de la littérature italienne du XXe siècle, Mario Rigoni Stern réalise un désir qui le taraude : retourner sur les lieux où tant de ses camarades ont trouvé la mort, au combat, de froid ou de faim. C'est l'occasion d'évoquer ses souvenirs. Passé et présent alternent. Jadis, les souffrances vécues ont rapproché les deux camps. Aujourd'hui, l'auteur retrouve les qualités de l'âme russe découvertes dans les camps de prisonniers où, réfractaire à poursuivre le combat aux côtés des troupes allemandes après 1943, il a côtoyé les soldats de la grande Armée Rouge. Déjà, durant la retraite les contacts humains avec la population locale, élémentaires autant qu'essentiels, recèlent une belle leçon de vie. Il évoque aussi son cher plateau d'Asiago, notamment lorsqu'une vieille scierie est convertie en camps d'internement pour des Juifs dont l'auteur s'efforcera après la guerre d'identifier les victimes et les survivants afin de nous faire aussi connaître leurs noms, à nous, lecteurs.
Comme dans tous ses livres, le grand écrivain italien nous fait partager avec une intensité rare les moments forts de sa vie qui, au-delà de son amour de la nature toujours présent dans ses écrits, forment une sorte d'odyssée courageuse entre toutes.
Mr. PARADENE, dont la fortune entretient toute sa famille, a décidé de déshériter ses proches et d'adopter Horace, un enfant inconnu qui fait en réalité partie d'une bande d'escrocs dont l'objectif est le vol de sa collection de livres rares. Son neveu, Bill West, jeune oisif auquel il versait une pension, décide donc de trouver du travail et accepte d'accompagner à Londres Judson Coker, le frère de sa fiancée, pour le chaperonner et, à tout prix, l'empêcher de boire. Mais Judson est capable de tout pour se procurer de l'alcool.
Ce roman constitue le second volet de l'Élu, le plus célèbre de tous les romans de Chaïm Potok. Fraîchement lancés dans leurs études universitaires, les deux amis ayant grandi à Brooklyn, Reuven Malter et Dany Saunders, doivent lutter pour rester fidèles à leur promesse et vivre conformément à leurs croyances et à leurs idéaux.
Chaïm Potok a choisi le Brooklyn des années 50 comme cadre de ce roman dont les thèmes essentiels sont la fidélité envers soi-même ainsi que le rapport parfois conflictuel à la foi juive et à ses enseignements traditionnels. Dans un monde où les croyances sont bouleversées, la quête de spiritualité des héros du livre forme comme un antidote au désespoir contemporain.