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Belles Lettres
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« Cinq années d'ennui, sans même le son des trompettes ! » Dans ce livre, George Orwell relate son expérience d'officier dans les forces de l'ordre en Birmanie de 1922 à 1927. Il marque également sa prise de conscience personnelle et son interrogation sur le destin de l'Angleterre en tant que puissance coloniale. Ce récit donne à sentir - de l'intérieur toujours, et non sans force dramatique - le conditionnement fait d'extrême discipline, d'arrogance, de snobisme et de terreur travestie qui constitue le bagage de tout serviteur de l'Empire britannique. » Jil Silberstein, Le Passe-Muraille
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Vétéran de la Première Guerre mondiale, George Bowling, le narrateur et avatar de l'auteur, est un représentant en assurances, mal marié et père de deux enfants. En 1938, à 45 ans, le pressentiment d'une guerre prochaine déclenche en lui le souvenir de son enfance et de son adolescence à Binfield-le-Bas, petit village anglais dont il se rappelle comme d'un pays de cocagne.
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La lettre écarlate
Nathaniel Hawthorne
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 18 Octobre 2012
- 9782251210063
La lettre écarlate, c'est la marque au fer rouge qui désigne la femme adultère dans l'amérique du puritanisme obsessionnel de l'époque coloniale.
Trois personnages : hester qui vit avec une dignité admirable sa faute et sa solitude. arthur dimmesdale, le jeune pasteur dont les élans mystiques soulèvent à boston l'enthousiasme des fidèles mais qui, ensorcelé par hester, ne parvient ni à dominer ni à vivre sa sensualité. chillingworth, le mari, qui pendant des années tourmentera en silence le pasteur jusqu'à la folie et la mort. le premier des grands romans américains, la clef d'une sensibilité nationale toujours partagée entre la tentation du scandale et le démon de la culpabilité.
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Du monde j'ai fait le tour : poèmes et proses
Vladimir Maïakovski
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 6 Septembre 2024
- 9782251456058
Maïakovski (1893-1930) est un précurseur. Dès les années vingt, il détecte l'étrange proximité de deux grandes figures de la modernité : l'U.R.S.S. et les États-Unis, super modèle, concurrent de l'utopie soviétique, qui relèguent tous deux la vieille Europe au rang d'anecdote raffinée.
C'est ce que révèlent les textes de voyage du poète qui explore le monde avec cette passion de la vie immédiate et complète qui le caractérise. La France et l'Amérique principalement, mais aussi le Mexique, Berlin, Varsovie... Les témoignages qu'il nous a laissés de ces épisodes constituent un aspect original et peu connu de son oeuvre. Il s'y essaie à la prose tout en donnant quelques échantillons majeurs de son écriture poétique. Maïakovski reste fidèle à ses convictions fondamentales d'artiste et de militant, en les nuançant de nouvelles fascinations : la nature, le gigantisme de la puissance technologique, les raffinements européens.
Lors de ces voyages, il traverse plusieurs moments décisifs, entièrement nouveaux et longtemps ignorés de sa biographie sentimentale, qui sont essentiels à la compréhension du drame final. Peu avant sa mort, il arpente son pays natal à l'occasion de tournées : grand dialogue - corps à corps avec le nouveau public de la Russie soviétique avec lequel Maïakovski aura un curieux rapport fait d'espoir et de réserves. Cette relation est particulièrement éclairante sur le type de « compagnonnage », lucide autant que fervent, pratiqué par le poète à l'égard du régime.
Les voyages de Maïakovski sont un tour du monde « presque entier » vers la fin des années vingt et aussi un des reportages les plus complets dont on puisse disposer sur la personnalité profonde du poète, ses fastes et sa complexité. -
Seul ; Le pêcheur d'hommes
Evgueni Zamiatine
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 1 Mars 2024
- 9782251455372
Seul est la première nouvelle de Zamiatine, écrite en 1907 alors qu'il est encore étudiant. D'un style résolument moderne, l'auteur y démontre une superbe maîtrise dans l'expression de la douleur et de l'angoisse créée par l'isolement en prison d'un jeune révolutionnaire. Ce premier tour de force littéraire est suivi d'un ensemble de nouvelles écrites entre 1918 et 1935, dans lesquelles, influencé aussi bien par la littérature anglaise que par la veine gogolienne, Zamiatine fait preuve d'un talent hors du commun dans la synthèse du fantastique et du banal : qu'il observe les petits drames immobiles de la société anglaise avec une drôlerie infinie ou bien les hallucinations du pays de la vodka, Zamiatine met toujours en scène des êtres qui se débattent de manière presque imaginaire entre des forces d'entropie et des désirs d'énergie.
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Les essais, textes de conférence ici réunis datent pour l'essentiel des années 1920, jusqu'au départ pour l'exil, en 1934. C'est une période où Zweig connaît la célébrité à travers une production abondante, parcourt l'Europe en répondant à de multiples invitations, et en même temps une période de profonde désillusion, où l'écrivain se sent de plus en plus étranger au monde qui l'entoure, sur le plan politique, avec l'effacement de l'utopie européenne, la défiance face à l'idée d'un progrès de l'Histoire, et culturel, avec l'effacement de l'individu sous le poids du collectif. Un premier volet rassemble les écrits relevant de « la critique du temps » avec, en seconde partie, une sorte d'alternative offerte par la littérature et la fréquentation des grandes oeuvres (Tolstoï, Proust, Romain Rolland, Rilke, Hesse, Thomas Mann...). Mais ce recours - l'accès au monde par et à travers le livre -, comme on sait, ne retiendra pas l'écrivain lui-même, en 1942, lorsque le hiatus lui deviendra trop insupportable, « de préférer, comme il l'écrit, mettre fin à une vie pour laquelle le travail intellectuel a toujours représenté la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême sur cette terre ». Le présent volume, dans sa composition, épouse ainsi au plus près « l'optimisme du désespoir » propre à Stefan Zweig
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La citrouille a besoin de vous
Pelham Grenville Wodehouse
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 16 Août 2024
- 9782251455655
« La citrouille a besoin de vous », il ne s'agit de rien d'autre que du télégramme expédié de toute urgence par Clarence Emsworth, neuvième comte du nom, à son jardinier en chef. « Le monde de Wodehouse est ainsi... Des personnages saisissants, capables de produire une délectation sans pareille. Une argenterie délicatement ciselée, posée sur des meubles sculptés avec art, dans laquelle se cachent ici des toasts de bonne humeur, là un thé d'une saveur critique absolument décapante, seront votre pain quotidien. Ajoutez à cela un merveilleux valet, un homme d'une rare délicatesse et d'une vive intelligence, totalement dévoué à son jeune maître, dont les neurones amalgamés constituent, non plus une matière grise, mais un vague magma noirâtre d'où fusent excentricités et balivernes, et vous obtiendrez les mésaventures les plus cocasses et les plus humoristiques que vous puissiez imaginer. » Guillaume Guainville, Plaisir de lire
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Dans ce premier recueil de nouvelles, Ry Cooder explore les bas-fonds de Los Angeles comme l'ont fait jadis le Philip Marlowe de Raymond Chandler, le Sam Spade de Hammett ou le Lew Archer de Ross MacDonald. Mais fidèle à ses racines de musicien, il en profite pour rendre hommage au jazz, au blues et aux rythmes latinos d'une époque révolue. Il honore ainsi une certaine « famille » de musiciens certains assassinés et d'autres encore vivants en décrivant leurs poignantes existences. John Lee Hooker et Charlie Parker apparaissent au détour d'une page. Le plus souvent, les personnages de Cooder sont de parfaits inconnus, des « petites » gens. Ils sont guitaristes, batteurs, chanteurs dans des night-clubs californiens ou bien arnaqueurs, serveurs, mécaniciens. Les lecteurs de Cooder aimeront le mélange des genres entre musique et crimes car ses histoires ressemblent à ses chansons : elles vous prennent à la gorge calmement mais sans jamais desserrer prise. Cooder est un historien de Los Angeles passionné qui se concentre sur ceux qui ont élu domicile pour la vie à L.A. Son livre est le portrait d'une ville (le Los Angeles des années 1940-1950) qui a disparu au profit d'une mégapole tentaculaire. Les deux dernières lignes résument cette ville-personnage qui n'en finit pas de se réinventer : « Los Angeles était bien la ville du jour meilleur, quelque chose de bon allait sûrement se produire. »
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Les Termitières de la savane
Chinua Achebe
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 1 Mars 2024
- 9782251455334
Deux ans après le coup d'État militaire, un calme apparent règne dans l'État africain du Kangan. Déçu de n'avoir pas remporté les voix populaires qui auraient fait de lui un président à vie, « Son Excellence » soupçonne ses amis les plus proches de déloyauté.
L'avenir des hommes qui ont porté le dictateur au pouvoir devient soudain plus incertain. Les jours de Chris Oriko, Haut Commissaire à l'Information et ancien camarade d'école du dictateur, sont comptés. Ikem Osodi, poète et rédacteur en chef de « La Voix de la Nation », organe de presse officiel, essaie pour sa part d'infléchir encore son ami d'enfance. Mais une manifestation organisée à la suite d'une grande sé cheresse est écrasée dans un bain de sang. En compagnie de Béatrice Okoh, Chris et Ikem deviennent les protagonistes d'un drame à la mesure de l'histoire troublée de ce pays.
Les termitières de la savane est, par excellence, le roman de l'Afrique contemporaine, désenchantée, en proie à tous les dangers, mais qui garde, malgré tout, l'espoir. -
Les Cosaques, achevé en 1862, constitue l'oeuvre la plus audacieuse de Tolstoï, celle où s'exprime avec le plus de violence sa nature charnelle et où surgit en pleine lumière le visage païen de sa personnalité complexe.
Ce roman teinté d'autobiographie nous livre le souvenir vivace d'une expérience intime, celle d'un jeune citadin écoeuré par les frasques de sa vie mondaine qui découvre brusquement la vie paisible et simple des Cosaques. Dans sa quête du bonheur, Olénine, tout comme Tolstoï dans ses jeunes années, essaye de se dépouiller de tout l'acquis de son éducation pour devenir semblable à ceux qui l'entourent. Au milieu d'une nature partout présente et révérée, la vie du village est cadencée par les récoltes, la chasse, le bétail et les heures passées à l'ombre du verger.
Certes les abreks, montagnards inféodés, rôdent non loin, mais ils ne sont considérés que comme une distraction de plus pour juger de la bravoure des jeunes cosaques. Les officiers russes, à l'instar d'Olénine, peinent à s'intégrer à ces hommes frustes dont ils admirent pourtant l'insouciance. Le héros du roman, émerveillé par cette vie nouvelle, n'en finira pas moins par fuir, déjà oublié par ceux-là mêmes en qui il portait toutes ses espérances.
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Chronique de la vie qui passe
Fernando Pessoa
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 3 Mars 2023
- 9782251454245
Porté aux nues par les plus grands - d'Octavio Paz à Roman Jakobson et António Tabucchi -, Pessoa compte aujourd'hui, avec un Rilke, un Joyce ou un Kafka, comme l'un des sommets de la culture européenne de ce siècle.
Ce premier volume des proses publiées de son vivant par l'auteur réunit, parmi d'autres, certains des textes dont le style provocateur lui valut d'être remercié par les rédacteurs des journaux où ils furent publiés. Pessoa y soutenait « le contradictoire comme thérapeutique de libération », allant jusqu'à prétendre qu'« une créature de nerfs modernes, d'intelligence sans niveaux et de sensibilité éraillée a l'obligation cérébrale de changer d'opinion et de certitude plusieurs fois dans la même journée ».
Pour Pessoa, écrire, c'est comme fabriquer une bombe : il entoure sa dynamite d'une enveloppe de raisonnement, il lui met une traînée de poudre d'humour. Au lecteur d'allumer la mèche ! -
De la lecture et de la critique ; les fruits étranges et brillants de l'art
Virginia Woolf
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 3 Mars 2023
- 9782251454061
Jane Austen, Charlotte et Emily Brontë, Katherine Mansfield et Dorothy Richardson osèrent tour à tour entrer en un jardin interdit, afin de cueillir à l'arbre de la connaissance les fruits étranges et brillants de l'art.
Leurs oeuvres offrent, telle la grenade, sous une écorce parfois âpre, une chair douce et succulente emprisonnant en grains transparents la quintessence même de la vie ensoleillée, la substance sublimée de l'expérience.
Les essais réunis en ce recueil attestent qu'outre une grande romancière, Virginia Woolf fut aussi la plus brillante des pamphlétaires et la lectrice idéale de toutes celles qui cherchèrent un autre phrasé plus androgyne que féminin. -
Il s'agit de la publication des 17 nouvelles que Dostoïevski (1821-1881) a publiées de 1846 à 1877. Ces textes, moins connus que les grands romans de l'auteur, sont pour certains des chefs-d'oeuvre, comme Une sale histoire, Une femme douce ou les Notes d'un souterrain. Ils permettent de découvrir l'univers littéraire et philosophique de l'auteur, et même sa veine comique, depuis les premières nouvelles où Dostoïevski écrit sous l'influence de Gogol et où il s'attache à mettre en scène de petites gens, jusqu'aux nouvelles extraordinaires que l'auteur écrivit après son retour du bagne. Certains de ces textes sont d'une telle puissance qu'ils ont été adaptés au théâtre ou au cinéma. Dostoïevski s'oppose au rationalisme (« deux fois deux cinq est une charmante petite chose parfois », dit l'homme du souterrain), il exprime sa perplexité face aux soi-disant réformateurs, incapables de « tenir » le coup face au renouveau de la société russe après l'abolition du servage en 1861 et qui ne font que mettre les pieds dans le plat. C'est tout le monde russe de son temps que l'on découvre dans ces textes plus abordables que les grands romans, grâce à leur concision : on passe de l'aristocratie au peuple miséreux, des croyances populaires à l'utopie, de la simple mise en scène d'une centenaire, d'un moujik ou d'un petit garçon, à l'univers de la haute société. La traduction de Bernard Kreise, au plus proche du texte original, a été entièrement revue et retravaillée pour cette nouvelle édition
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Un soir de l'été 1848, Rome décide d'envoyer le père Latour, qui exerce son ministère près des Grands Lacs, ranimer la foi au Nouveau-Mexique. À dos de cheval, Jean-Marie Latour et son fidèle Joseph Vaillant inventorient leur diocèse au fil des années : des terres immenses aux couleurs changeantes, une flore chaque jour nouvelle. De village en village, ils font connaissance des populations indiennes et mexicaines souvent hautes en couleur, qui séduisent immédiatement nos deux prélats. Jean-Marie Latour y restera quarante ans et y mourra « d'avoir vécu ».
L'histoire du catholique monseigneur Latour est prétexte pour l'épiscopalienne Willa Cather à une éblouissante démonstration de ce qu'elle appelait la création véritable : « ce qui est ressenti sur la page sans y être spécifiquement nommé ». Son chef d'oeuvre incontestablement. -
Chaque fois qu'une image romancée de la vie américaine nous parvient, et surtout s'il s'agit de milieux populaires, c'est vers le cinéma que nous nous tournons pour comparer le roman avec les impressions d'un monde différent que nous enregistrons visuellement, venues d'Outre Atlantique. Pourtant Bessie Cotter, n'est pas de ces héroïnes que l'écran a rendues populaires. Elle vit d'une vie obscure et un peu végétative dans une sorte de « saloon » plein de jurons, des fumées du whisky, des notes criardes du piano mécanique. Bessie est souvent victime de sa bonté et de sa douceur, et le mauvais garçon auquel elle a donné son amour est la proie d'un tragique destin. Pauvre Bessie...
Mais Wallace Smith, est, en même temps qu'un écrivain réaliste de premier plan, un humoriste précis, ironique, amoureux de la cocasserie si émouvante de certaines existences, bourgeoises dans leur dépravation. Son roman est souriant et cynique et il s'en dégage une sorte de tendresse émue pour ses héros, à laquelle la littérature américaine de ces derniers temps ne nous avait pas habitués. Comment ne pas évoquer à propos de ce livre, ceux, parisiens cette fois, du maître de ce genre à la fois désabusé, cynique et tendre, Francis Carco ? -
L'amertume, la folie, la haine, le mépris, les dénigrements qui se donnent libre cours dans Mystères ne doivent pas nous faire oublier que Hamsun était d'abord et avant tout un amoureux de la nature, un solitaire, un poète du désespoir. Il est capable de nous faire rire aux moments les plus inattendus - parfois même au beau milieu d'une scène d'amour passionnée - et pas toujours pour de bonnes raisons. Il peut, en un clin d'oeil, retourner une situation. De fait, il paraît souvent vouloir se libérer, s'extraire de sa propre peau. Mais si incisif que soit son humour, si mordantes que soient ses récriminations, cela ne nous empêche pas d'avoir le sentiment, la certitude, que c'est là un homme qui aime, un homme qui aime l'amour, et qui est condamné à ne jamais rencontrer une âme accordée à la sienne. Hamsun est vraiment ce que l'on pourrait appeler un aristocrate de l'esprit.
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Comment les autres nous voient
Fernando Pessoa
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 2 Juin 2023
- 9782251454054
Après Chronique de la vie qui passe, le présent volume vient compléter l'édition des Proses publiées du vivant de Pessoa telles qu'elles avaient été présentées au public français dès 1987 par José Blanco, l'un des meilleurs spécialistes du grand auteur portugais.
On y retrouvera la critique d'un esprit éminemment libre face aux hypocrisies et aux bigoteries de l'ordre social, et l'on verra derechef avec quel humour ses réflexions poussées souvent jusqu'aux paradoxes les plus subtils distillent un sain antidote aux mystifications des idéologies de toutes natures. -
C'est en tant que correspondant de guerre que Léon Uris assista à la tragédie de l'Exodus ; trois cents enfants juifs, rescapés des camps de la mort et embarqués sur ce vieux remorqueur ancré en port de Chypre, menaçaient de mettre à exécution un pacte de suicide collectif si on ne les laissait pas appareiller pour la Palestine. Ce drame qui bouleversa le monde entier devint un épisode parmi tant d'autres dans l'immense aventure que raconte ce livre : celle de la naissance d'une nation.
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Sa vie est passée dans la vôtre : lettres sur le deuil
Ranier Maria Rilke
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 7 Octobre 2022
- 9782251453446
Des lettres de condoléances ? Ce qui change tout et permet d'en faire un livre, c'est qu'un grand poète les a écrites et a trouvé les mots pour nous aider à assumer un deuil - peut-être qu'on ne s'y attendait pas de sa part. Et même s'il écrit qu'il trouve le mot consolation un peu léger, on osera dire que ses lettres font du bien et sont tout simplement consolantes. D'autant plus que nous avons parfois l'impression qu'il nous connaît et s'adresse à nous.
Le Guardian a fait l'éloge de ce livre à sa sortie en Angleterre, disant que c'était un trésor. Le mot est juste. Cette écriture chargée d'une humanité généreuse et réconfortante, nous prouve que l'on n'est plus dominé par les idées les plus noires dès lors qu'on les décrit, les consigne, les analyse, les enrichit philosophiquement - l'écrivain, dans ses pages, et nous, dans notre cerveau, une fois qu'on les a décodées grâce à lui. -
Son plaisir d'écrire, sa folie narrative, sa capacité d'invention de situations plus délirantes que les autres font de ce livre une mine de burlesque et un vivier de trouvailles.
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Requiem pour un alpiniste
Mario Rigoni Stern
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 18 Février 2022
- 9782251452845
« ARRIVER LÀ-HAUT un matin d'été après que, la nuit, un orage a lavé le ciel et la terre, s'arrêter en silence pour regarder, et demeurer sous le charme parce que la beauté est telle que le regard ne sait où se poser, et on en a le souffle coupé. Rester ici jusqu'au couchant à écouter en silence la montagne raconter des légendes, des histoires de bergers, d'alpinistes, de guerre. »
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L'amour inquiet : correspondance (1912-1942)
Stefan Zweig, Friderike Zweig
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 7 Octobre 2022
- 9782251453477
Au début de l'année 1920, Friderike von Winternitz, une jeune et talentueuse romancière, devient l'épouse de Stefan Zweig, qu'elle connaît depuis 1912. C'est en femme résolue, aimante et « forte », comme elle le dit dans une des lettres qui précèdent leur mariage, qu'elle décide de l'assister dans sa vocation littéraire, mettant de côté sa propre carrière.
Jusqu'au début de l'année 1934, le couple et leurs filles vivent à Salzbourg puis leurs chemins se séparent : Stefan part vivre à Londres, où il tombe amoureux de sa secrétaire Lotte Altmann, tandis que Friderike reste en Allemagne. Après l'Anschluss, en 1938, le romancier divorce de Friderike, et au début de la guerre, se marie avec Lotte. Il n'en poursuit pas moins, jusqu'à son suicide à Rio en 1942, sa correspondance avec Friderike, lui confiant ses derniers tourments.
Au fil de cette abondante correspondance, la passion se mue en estime affectueuse. On y suit l'écrivain, de l'univers en décomposition du Monde d'hier, lieu de ses succès de jeunesse (cette Mitteleuropa dont il gardera toujours la nostalgie), aux années d'errance à travers une Europe ravagée par la barbarie nazie. La dernière lettre de Zweig à Friderike est écrite quelques heures avant son suicide : « Je suis certain que tu verras des temps meilleurs et tu me donneras raison de n'avoir pas pu attendre plus longtemps avec ma bile noire. » -
« Le grand homme est trop souvent fait d'une pièce ; c'est l'homme moyen qui est une multitude d'éléments contradictoires. Il est inépuisable. Vous n'arrivez jamais au bout des surprises qu'il vous réserve ». Quand Maugham publie The Summing up en 1938, son nom est devenu une légende dans le théâtre, le roman et la nouvelle. Il avait dans l'idée de raconter l'apprentissage de son métier d'écrivain. « Il me semblait que je voyais beaucoup de choses qui échappaient aux autres », note-t-il.
« Il paraît incroyable que le simple bon sens puisse nous éblouir, qu'un tel esprit puisse nous enchanter : tel est le cas de ce livre » écrivit Jorge-Luis Borges au moment de sa parution. The Summing up se lit comme une conversation intime avec un des plus grands esprits du XXe siècle. -
D'un monde qui n'est plus
Israël Joshua Singer
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 13 Janvier 2023
- 9782251453903
Écrit par l'un des grands maîtres de la littérature yiddish, cette autobiographie, au-delà de sa valeur historique, demeure un témoignage unique sur un shtetl polonais de la fin du XIXe aux débuts du XXe siècle. D'un monde qui n'est plus évoque avec tendresse et précision les souvenirs d'enfance d'Israël Joshua Singer. Ces Mémoires nous emportent dans l'atmosphère pittoresque du shtetl de Lentshin, non loin de Varsovie, où s'est réfugiée - sous la houlette du père d'Israël Joshua Singer, le rabbin Pinhas Mendel - une communauté de Juifs paysans expulsés de leurs villages par la police russe. À travers le regard de l'enfant, on plonge dans un quotidien pétri de croyances et de rituels où le mauvais oeil attend au coin de la rue. On découvre les secrets de chacun, l'austérité de la vie au shtetl, mais aussi les déchirements identitaires et les discriminations qui bouleversent les communautés juives polonaises en ce début de XXe siècle.