En 1977, la narratrice vient d'avoir 18 ans. Trois ans plus tôt, elle a fait ses débuts de comédienne.
Un soir, après le spectacle, un visiteur se présente dans sa loge du Théâtre de la Ville pour la saluer. Commence alors, avec cet homme hors du commun, de trente-sept ans son aîné, une véritable passion amoureuse.
C'est en voyant réapparaître par hasard, au fond d'un tiroir, un Polaroid pris par sa soeur à l'époque, que la romancière a eu, après toutes ces années, le désir de raconter cette histoire restée secrète.
Au long des jours est le 23e livre de Nathalie Rheims.
Conquistadors raconte un épisode de la conquête du monde telle que je l'ai rêvée, ouragan ou invasion de sauterelles. C'est en tous les cas un grand raout d'or et de sang, épopée glorieuse et vulgaire, comme elles le sont toutes, assortiment de hautes manoeuvres et de mauvais coups.
Cet épisode est celui de la conquête du Pérou par Francisco Pizarre et de la destruction de l'Empire inca. On y voit s'ouvrir la tragédie de notre monde, celui où nous vivons, par un grand fait divers où la mappemonde, Dieu, l'or et la poudre se rencontrent.
Ainsi, s'accrochant aux pentes sèches de la Cordillère pour la grande chasse à Dieu, les mercenaires d'Espagne soufflèrent sur les premières braises de l'empire le vent glacial du progrès.
É. V.
Sandrine Rousseau est ce qu'on appelle « une bonne cliente ». On se l'arrache autant pour ses punchlines provocatrices (quand elle appelle « à changer de mentalité pour que manger une entrecôte sur un barbecue ne soit plus un symbole de virilité ») que pour ses bourdes (quand elle juge qu'accueillir des terroristes afghans en France permet de mieux les surveiller). Pour le plus grand profit des médias et de l'intéressée. Mais derrière le cirque médiatique, Sandrine Rousseau travaille à l'avènement d'un inquiétant modèle de société.
Dans ce pamphlet, Éric Naulleau montre que le « rousseauisme » est un sectarisme aux relents totalitaires : il déconstruit la déconstructrice à partir de l'analyse serrée de ses propos, de ses écrits politiques et même de son unique roman. La reine est nue.
Écrivain, critique littéraire, animateur de télévision, Éric Naulleau est l'auteur de pamphlets très remarqués (Petit déjeuner chez Tyrannie, Au secours, Houellebecq revient !).
Si un parti anarchiste a peu de chances de voir le jour, son Manifeste est l'occasion de réfléchir aux intrusions abusives du pouvoir dans nos vies. À partir d'anecdotes intimes, Léo Scheer dessine un autoportrait inattendu et montre qu'on ne naît pas anarchiste, mais qu'on le devient.
Comment cette idée a-t-elle lentement infusé en lui jusqu'à être indissociable de son propre destin ? Pour y répondre, il retisse la mémoire de sa famille juive polonaise, une famille de tailleurs ayant vécu dans le ghetto de Cracovie. Aaron et Myriam, ses parents, Henri, son grand frère, né avant la guerre, ont survécu à plusieurs déportations, tandis que leurs familles respectives étaient intégralement décimées.
L'itinéraire de Léo Scheer, désormais unique survivant, et n'ayant lui-même pas de descendance, l'a conduit à porter un regard ironique et distancié sur l'existence. En devenant éditeur sur le tard, il a parfait sa propre histoire, guidée par le souci d'une liberté absolue.
Après de nombreuses vies professionnelles, Léo Scheer a fondé, en 2000, la maison d'édition qui porte son nom.
Comment Moustipic, chef-d'oeuvre d'Alexander Calder, a-t-il pu atterrir dans un club de vacances, où il servait d'étendoir pour maillots de bain ? Lucie de Clichy ne comprend rien à l'art contemporain, où même « rien » signifie quelque chose mais, pour Simon Bret, le commissaire-priseur fantasque qui l'a embauchée, elle devra retrouver l'origine de cette sculpture monumentale ; si elle réussit, Moustipic passera du statut de porte-serviettes à celui de stabile - soit une oeuvre d'art majeure, susceptible de battre un record en salle des ventes...
Dans ce roman plein de fantaisie et d'érudition, Marie Lebey élabore une véritable enquête peuplée de personnages hauts en couleur, comme le petit monde de l'art sait les agiter, et nous montre l'incroyable destin de Moustipic, simple tas de ferraille ou authentique trésor. N'est-ce pas cela, la valeur des rêves ?
Marie Lebey vit à Paris. La Valeur des rêves est son septième roman.
« Il fallait changer d'air. Une rencontre. Un regard. Autre chose que cette errance insensée. »
Sociable, charmant, dépressif, guitariste avorté et consommateur de femmes qu'il ne sait pas aimer mais possède avec frénésie, Gaspard, trente ans, rate le train pour sa ville natale. Un retour dans son appartement de Convention étant impossible - il a notamment développé une profonde terreur à l'égard des capitons de son canapé -, il décide de partir à la rencontre de son époque. Paris lui ouvre alors les bras.
Roman initiatique, désenchantement enchanté d'une contemporanéité fiévreuse, satire d'un monde en proie au chaos, où la liberté et l'amour, insaisissables, sont là pourtant, à portée de main, Gaspard s'inscrit dans la lignée des grands romans à prénom du xxe siècle.
Jules Matton, né en 1988 à Paris, est compositeur. Gaspard est son premier roman.
C'est l'histoire d'une ascension, celle d'une classique des Alpes, la traversée Charmoz-Grépon, par une cordée atypique : un guide de haute montagne et une cliente sur le point de perdre complètement la vue. Au milieu de cet environnement inhospitalier, les récits alternés de ces alpinistes, si différents l'un de l'autre, guident le lecteur dans le dédale de leurs émotions et souvenirs. De l'intériorité des personnages à l'extériorité absolue de la montagne, se trace, pas à pas, le chemin qui mène à soi.
Sophie Schulze est professeure de philosophie en Tunisie. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages parus aux Éditions Léo Scheer, dont Allée 7, rangée 38 (2011) et A+2 (2014). Le Livre ouvert est son quatrième roman.
« Je voudrais vous parler d'un personnage omniprésent dans la littérature. Un personnage discret et remarquable, connu de tous et mystérieux ; arriviste peut-être, il sait aussi séduire et fasciner. Le chat est ce personnage aux formes multiples, infiniment flexible.
Comment se douter qu'un être si petit, si familier, avait investi les listes des dramatis personae ? Son animalité, les masques variés avec lesquels il se déplace dans les oeuvres ne le rendent pas moins prépondérant dans les romans que dans la poésie ou le cinéma. Prépondérant, mais si délicat à cerner qu'il me fallait en faire un livre. Je n'étais pas au bout de mes découvertes. Se pouvait-il, pour paraphraser Rilke, que je prétendisse connaître les chats avant d'avoir écrit sur eux ? »
S. H.
Issue d'une famille iranienne exilée, Ava est fiancée à Simon, juif ashkénaze. Un été, elle se rend avec lui en Israël pour un mariage. Une fois arrivée à l'aéroport Ben Gourion, elle est l'objet d'un interrogatoire de plusieurs heures, visant à vérifier qu'elle ne représente aucun danger pour le pays.
Questionnée sur son rapport à l'Iran, à l'Islam et à l'histoire de sa famille, Ava n'a d'autre choix que de se confronter à cette double culture parfois lourde à porter, pour elle qui ne connaît rien du pays qu'a fui sa famille. La question de l'identité, mais surtout de ce flottement qui existe entre le regard des autres et la manière dont on se perçoit soi-même, est au coeur de ce roman.
Née en 1990, Suzanne Azmayesh vit à Paris.
Hubert Blanc-Francard est tombé dans la musique quand il était petit. À l'adolescence, grâce au home studio installé dans sa chambre par son père, il manipule boîtes à rythmes et synthétiseurs. Les années 80 se terminent quand il entre comme DA chez Polydor et participe à l'émergence du rap français, en coproduisant le premier album de MC Solaar.
Quelques années plus tard, c'est la découverte, avec Philippe Zdar, de la musique électronique : sous le pseudonyme de BoomBass, il crée, avec son alter ego, le duo Cassius qui devient, à côté des Daft Punk, l'un des fers de lance de la French touch, qui rayonne dans le monde entier.
Illustré par mille anecdotes et une playlist retraçant trente ans de musique pop, mettant en scène les artistes les plus mythiques, de Serge Gainsbourg à Pharell Williams, BoomBass est le récit de l'intérieur de cette histoire légendaire qui continue de marquer les générations.
Hubert Blanc-Francard est musicien. Il est le cofondateur du groupe Cassius. BoomBass. Une histoire de la French touch est son premier livre.
« Longtemps nous nous sommes regardés, comme on s'est regardés toi et moi, parfois à la dérobée, parfois franchement, directement.
Puis on s'est éloignés, comme nous nous sommes éloignés, sans nous retourner, entre attachement et arrachement, nous qui nous sommes aimés, toi dans l'instinct, dans l'instant, moi dans mes pensées, sans cet amour, en liberté. »
Après avoir travaillé pendant plusieurs années comme scénariste pour le cinéma et la télévision, Jean-Luc Nivaggioni décide, en 2007, de quitter la vie parisienne, pour vivre entre Berlin et São Paulo.
De cette expérience, il a tiré une série de textes sur la fin de l'amour, entre vertige et enthousiasme, comme autant d'épiphanies de l'hédonisme et de la liberté.
« Notre vie était impossible à croire, il me fallait rassembler des preuves. À chaque disque, chaque concert, je n'ai cessé d'écrire, comme autant de pièces à conviction. À la mort de mon frère, Fred, j'ai rencontré le néant. Rien. Après une année de stérilité artistique, je me suis replongé dans cet amas de textes, et j'en ai tiré ce témoignage : le road-trip d'une tournée, l'aventure infernale de notre duo au sein d'une scène underground magnifique et infecte à la fois. Tous les jours, 23 heures de souffrances motivées par le shoot d'une heure sur scène.
Les sales chiens, c'est nous, artistes enragés, mais c'est aussi une métaphore de l'amour inconditionnel qui nous lie toujours, Fred et moi, au-delà de sa disparition. »
Jb Hanak est musicien, auteur et plasticien. Avec Frédéric Hanak, ils ont créé le groupe dDamage : baptisés par la presse musicale, les « Moutons noirs de la French touch », ils ont été reconnus et salués pour leur parcours artistique sans concession.
Sales Chiens est son premier roman.
Sur le bureau de Nathalie Rheims, un encrier en bronze à l'effigie de Méphistophélès. L'auteure croit pouvoir s'adresser à lui, mais on ne convoque pas le Diable aussi facilement. Pour qu'un dialogue soit possible, même imaginaire, il faut trouver un tiers, un nouveau Faust.
Ce sera Roman, un homme qu'elle ne connaît pas, mais dont l'existence et l'oeuvre la fascinent depuis toujours. Décidée à suivre celui dont le destin s'est accompli d'abord dans ses films, avant de le rattraper dans la vie, Nathalie Rheims explore les mystères de ce que notre monde ressent comme la fin des temps.
Roman est le vingt et unième livre de Nathalie Rheims.
« J'avais fini par imaginer que les reins, parce qu'ils fonctionnent sans qu'on puisse rien en savoir, sont le véritable siège de l'inconscient. J'avais opté pour les maintenir dans cette sphère de mon ignorance. Inutile de fouiller dans ces zones d'ombre, je savais très précisément où cela me conduirait. Qui étais-je pour me croire l'égale de celui qui, seul, peut sonder les reins et les coeurs ? »
Pour écrire ce texte, Nathalie Rheims n'a pas été guidée par son imagination. Confrontée à une réalité implacable, elle raconte une année de lutte contre un mal singulier, qui, de génération en génération, frappe toutes les femmes de sa famille.
Arrivée aux limites de ce que le corps et la conscience sont capables d'endurer, elle doit faire un choix, auquel elle n'aurait jamais cru devoir faire face, un choix sublimé par le don, mais rongé par le sentiment de culpabilité.
Nathalie Rheims est écrivain. Elle vit à Paris. Les Reins et les Coeurs est son 20e livre.
La narratrice de ce roman a décidé, un jour, de couper les ponts avec le monde qui l'entoure, de renoncer à sa carrière d'écrivain, de quitter Paris pour se réfugier dans sa maison, perdue dans la campagne, au milieu du pays d'Auge.
Cela fait maintenant cinq ans qu'elle vit là, recluse, parfaitement solitaire, en dehors de son chien, Paul, qui l'accompagne partout. Depuis, elle n'a plus écrit une ligne.
À l'origine de ce changement de vie, il y a un traumatisme, si violent qu'elle en a perdu la mémoire. Des bribes de souvenirs vont pourtant refaire surface. Cette femme rendue à elle-même découvre alors qu'elle a été la victime d'un harceleur qui ne lui a laissé aucun répit, au point qu'elle a failli en perdre la vie.
Aujourd'hui, ce personnage monstrueux l'a retrouvée. Cette fois, elle n'a plus le choix : ce sera lui ou elle.
Nathalie Rheims vit toujours à Paris. Danger en rive est son vingt-deuxième roman.
Toute sa vie, Williams Burroughs n'a cessé d'intervenir, avec une méchanceté et une acuité remarquables, dans les grands débats de son époque. Au fil du temps, ses interventions ont fini par constituer une « mythologie », dont deux familles d'individus occupent les rôles principaux : les « Johnsons » et les « Shits ».
Les Johnsons n'attendent qu'une chose, qu'on les laisse vaquer à leurs propres affaires. Les Shits, eux, obsédés par le droit et la raison, prétendent s'ériger en centre autour duquel toute existence doit graviter. À l'heure où les Shits se multiplient, dans la politique comme sur les réseaux sociaux, la mythologie de Burroughs et les plans qu'il a formés pour se débarrasser des emmerdeurs sont plus que jamais d'actualité. La révolution sera Johnson ou ne sera pas.
Laurent de Sutter est professeur de théorie du droit à la Vrije Universiteit Brussel. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres, dont, chez Léo Scheer, Théorie du trou (2011) et Métaphysique de la putain (2012).
Après son divorce, une quadragénaire s'apprête à chercher un nouveau conjoint. Elle ignore qu'elle ne vaut plus rien ou presque sur le « marché matrimonial », ainsi que les difficultés relationnelles en tout genre qui l'attendent.
Or, loin de se résigner, l'héroïne de ce récit trouve une solution révolutionnaire : se mettre en couple avec elle-même. Elle ne se contente pas de trouver le bonheur de cette curieuse manière ; désormais, elle est persuadée qu'à l'avenir, chacun comprendra que cette recette est la seule viable pour l'humanité tout entière.
Marcela Iacub, directrice de recherche au CNRS, est auteure de nombreux essais dont, récemment, La Fin du couple ou Scandale à la porcherie, et de romans, dont Confessions d'une mangeuse de viande ou Belle et Bête.
« Le pacte que j'avais signé m'avait donc donné le pouvoir de me débarrasser de ce qui m'encombrait le plus. Encore fallait-il avoir une conscience précise de ce qui m'avait, jusque-là, gâché la vie.
Que de fardeaux transportés à longueur d'années sans le savoir, parfois même en finissant par aimer ses bourreaux et les causes de ses malheurs !
Il fallait bien y réfléchir, car le temps pourrait venir à me manquer, et choisir, sans me tromper, ce que je pourrais corriger, sélectionner ce que j'avais le plus envie de jeter par-dessus bord. »
Dans ce dix-neuvième livre, Ma vie sans moi, roman, Nathalie Rheims s'abandonne plus que jamais, et poursuit la démarche entreprise dans Laisser les cendres s'envoler (2014) et Place Colette (2016), ses deux derniers romans publiés aux Éditions Léo Scheer.
On peut lire La Logique et l'Amour comme un livre sur l'amitié et sur l'amour, sur ce que la pensée leur doit.
On y rencontre des êtres et des oeuvres que lient des affinités électives, des solidarités intellectuelles, des influences croisées.
On y revit les moments d'une époque dont un fameux mois de mai fut le symbole.
On y retrouve Lacan, Sollers, Bataille, Quignard, Klossowski, Vuarnet, Foucault, Le Brun, Genet, Pachet.
Philosophe de formation, élève de Jacques Lacan, Catherine Millot est psychanalyste. Elle est l'auteur, notamment, dans la collection « L'Infini » (Gallimard) de Gide, Genet, Mishima (1996), La Vie parfaite (2006), O Solitude (2011) et La Vie avec Lacan (2016).
De 2001 à 2004, Pierre Guyotat a donné à l'université Paris-VIII Saint-Denis, dans le cadre de l'Institut d'Études Européennes, devant un auditoire composé de jeunes étudiants en grande partie étrangers, un cours d'« Histoire de la langue française par les textes », qui est ici retranscrit dans sa quasi-intégralité.
Lectures commentées, éléments d'une pensée de la langue et de l'Histoire, récits de la vie intérieure, sociale, politique, des grands auteurs et de la scolarité de Pierre Guyotat, dans la continuité de ses derniers livres, Formation et Arrière-fond, permettent de renouveler l'idée que l'on se faisait des grands textes classiques et, en offrant une vue unique de la relation que l'auteur d'Éden, Éden, Éden entretient avec eux, de remonter aux sources d'une oeuvre, la sienne, qui ne cesse de s'inventer.
L'ensemble forme une anthologie à la fois intime et universelle: parcours de savoir et d'imagination dans l'Histoire de la France et de l'Europe, et au-delà - le Nouveau Monde, l'Empire ottoman, la Chine... Du Serment de Strasbourg à Paul Claudel, de Rutebeuf à Buffon, de Montaigne à Tocqueville, de la science à la peinture, à la musique, à l'architecture et aux lois, d'Ézéchiel à l'Henry V de Shakespeare, c'est toute une tradition occidentale qui est ici exposée librement et liée à l'actualité immédiate, par un des créateurs les plus puissants du dernier demi-siècle.
À Paris, un écrivain qui approche de la soixantaine tombe amoureux d'une cantatrice russe beaucoup plus jeune. Rencontre entre un homme de l'ombre et une diva ; rencontre difficile, dans laquelle intervient aussi la fille de la soprano, Dolores, 16 ans, venue d'Amérique. Nouvelle Lolita ou adolescente en quête de parents, la jeune fille les amènera devant leurs propres gouffres.
On retrouve ici le personnage de Pascal Bugeaud, double de l'auteur, cette fois placé devant une interrogation inédite : la cantatrice est-elle sa dernière passion, ou Dolores une autre figure amoureuse ? Est-ce pour lui la fin de l'écriture, ou bien, grâce à la musique, le début d'une nouvelle vie ?
Richard Millet est l'auteur de nombreux ouvrages dont, récemment, Tuer (2015), Province (2016) et Pour Bernard Menez (2017), publiés aux Éditions Léo Scheer.
Les images - films et photographies - prises à la libération des camps d'extermination nazis, ont bouleversé notre relation à l'image en général. Elles ont constitué les preuves de ce à quoi il eût été impossible de croire sans elles. Dans Nuit et Brouillard, Alain Resnais en fait un usage exemplaire. Plus problématique est l'évocation de la Shoah dans les films de fiction inévitablement marqués par une mise en scène artistique de l'horreur, laquelle a toujours suscité de sévères critiques.
C'est pourquoi l'accueil unanimement enthousiaste du film de Laszlo Nemes, Le Fils de Saul, qui s'expose aux mêmes reproches que La Liste de Schindler ou La vie est belle peut être interprété comme un symptôme. Un verrouillage théorique a été imposé au public, ralliant des personnalités concernées par le sujet, habituellement en désaccord.
Si Le Fils de Saul est considéré comme le chef-d'oeuvre sur Auschwitz, faut-il comprendre qu'il est temps de s'intéresser à d'autres sujets et que la Shoah est enfin passée de l'Histoire à l'histoire de l'art ?
Écrivain, cinéaste, plasticien, Alain Fleischer a publié plusieurs de ses romans, nouvelles et pièces de théâtre aux Éditions Léo Scheer, ainsi qu'une monographie consacrée à son oeuvre d'artiste, La Vitesse d'évasion (2003).
« J'ai perdu ma mère. Elle a disparu il y a plus de dix ans. Ma mère est morte, je le sais. Mais, lorsque j'y pense, je ne ressens aucun chagrin, pas la moindre émotion. »
Dans son quatorzième roman, Nathalie Rheims laisse apparaître, pour la première fois, la figure de la mère. Une femme se souvient, des années plus tard, du jour où, quand elle était adolescente, sa mère l'a abandonnée. Sa croyance en un amour maternel absolu, irrévocable, était-elle une illusion ?
Avec une lucidité intransigeante, Laisser les cendres s'envoler livre les secrets d'une relation brisée, les non-dits d'une famille singulière, les troubles enfouis qui, pour être démêlés, requièrent souvent une vie entière. Mêlant émotion et férocité, ironie et tendresse, Nathalie Rheims dévoile ses vérités les plus intimes, et invite le lecteur à venir à sa rencontre. »
À mesure que paraissent, dans La Revue littéraire, les pages du Journal, Richard Millet brûle les cahiers qui les rassemblent. Cette destruction est la condition pour qu'il accepte de livrer les traces de ce qui constitue une trajectoire : celle d'un écrivain qui a longtemps eu du mal à se dire tel, taisant des expériences fondamentales (découverte tardive de la sexualité, expérience de la ruralité, travail en usine, rencontre avec le Démon), en effaçant d'autres, comme la guerre du Liban, pour des raisons sur lesquelles il reviendra un jour.
On n'aura cependant pas là le « making off » d'une oeuvre ; ce qu'on lira ici c'est un texte en mouvement, le récit d'une expérience qui fait du journal une tentative pour exister non pas littérairement, mais dans ce dehors absolu qu'on appelle la vie.
Ce journal commence en 1971, et se poursuit jusqu'en 1994. La guerre, la sexualité, la solitude, l'amour, la maladie, la musique, la littérature, la distance entretenue avec un monde que l'écriture apprend à aborder de biais, en constituent les grands thèmes. Richard Millet est l'auteur de plus de quatre-vingt livres, dont, récemment, Tuer (2015), Province (2016), La Nouvelle Dolorès (2017) et Déchristianisation de la littérature (2018) publiés aux Éditions Léo Scheer.