Souvent évoquée, la figure de Fanon reste mal connue. Les textes ici rassemblés montrent la richesse de son oeuvre mue par une ambition constante : analyser les causes de l'oppression et lutter pour la libération des peuples. À la croisée de différents champs - antiracisme, psychiatrie, philosophie, anti-colonialisme - son oeuvre fonde une pensée révolutionnaire et humaniste. Tout en contextualisant ses grandes analyses - l'expérience du racisme, la violence révolutionnaire - cet ouvrage présente aussi certains textes moins connus (la psychiatrie en contexte colonial, le dévoilement des Algériennes par l'armée française...). Comme dans le reste de la collection « Découvrir », chaque extrait est commenté et agrémenté de pistes bibliographiques « pour aller plus loin ».
Trotsky appartient à une génération de théoriciens et dirigeants marxistes qui se forment à la faveur d'une période de crises, de guerres et de révolutions. Mais contrairement à d'autres de ses contemporains (Lénine, Luxemburg) Trotsky doit affronter l'entre-deux guerres qui le confronte à une série de problèmes théoriques et politiques tout à fait nouveaux : montée du fascisme, crise économique mondiale, bureaucratisation de l'URSS... Ce livre propose une série d'extraits de textes de Trotsky, commentés et expliqués par Jean Batou, et permet aux non-connaisseurs d'appréhender certains de ses apports fondamentaux : révolution permanente, impérialisme, rapport masses/parti dans la révolution, entres autres.
Ce livre cherche à donner à un lecteur non spécialiste les concepts clés de la sociologie de Durkheim et de contextualiser son travail afin d'en saisir l'importance pour la discipline. Claude Didry, sociologue et directeur de recherches au CNRS, offre son regard pour appréhender certains textes essentiels de Durkheim et introduire à sa pensée. L'ouvrage développe différents concepts de Durkheim : le fait social, le suicide, le droit, l'anomie, l'héritage, la place de l'État, les groupements professionnels, l'éducation. Sur le même principe que les autres ouvrages de la collection « Découvrir », chaque extrait est contextualisé et commenté, mais également agrémenté de pistes bibliographiques « pour aller plus loin ».
La pensée d'Antonio Gramsci, mort dans les prisons fascistes est, depuis plusieurs décennies, devenue incontournable au sein de la théorie politique. Certains de ses concepts, notamment ceux d'hégémonie et de guerre de position, ont fait l'objet de réappropriations très diverses, en dehors même du cadre « marxiste » dans lequel ils avaient été élaborés. À travers le commentaire de douze extraits issus aussi bien des Cahiers de prison que de textes de jeunesse, ce volume brasse des thématiques variées entend offrir un panorama de la pensée de celui qui fut à la fois l'un des fondateur du Parti communiste d'Italie et l'un des philosophes les plus innovants du XXe siècle.
Les concepts de Pierre Bourdieu font école tant et si bien qu'au-delà même de la sociologie critique, on les retrouve dans la littérature journalistique, dans les textes d'organisations, dans les discours politiques...
Le livre de Simon Lemoine, docteur en philosophie, professeur de lycée, veut éclairer pour un public non savant les articulations principales d'une pensée qui s'est vouée à la connaissance des mouvements de la société.
Comment les dominants dominent-ils ? La sociologie peut-elle servir à transformer les rapports de pouvoir, quelle est la puissance de la violence symbolique, qu'est-ce que l'habitus, la distinction, comment fonctionne la reproduction sociale?? Autant de questions qui animent ce «?Découvrir?» et en font une introduction essentielle à la sociologie de Bourdieu, et à la compréhension du présent.
Une introduction à l'oeuvre de la théoricienne allemande et dirigeante de premier plan du mouvement ouvrier à travers une sélection de douze textes commentés qui présentent les débats et les conflits auxquels elle a pris part ainsi que les grands thèmes de sa pensée : l'impérialisme, la guerre, la démocratie, le nationalisme et le socialisme.
Le Programme du Conseil national de la Résistance (Les Jours heureux), adopté en 1944, a jeté les bases du modèle social français d'après-guerre. Aujourd'hui il reste un symbole : certains appellent à le démanteler, d'autres s'en réclament. Mais connaît-on vraiment ce texte, son contenu, ses auteurs, les conditions dans lesquelles il a été rédigé et adopté ?
Pour permettre à tou.te.s de le comprendre, de mesurer ce qu'il a représenté et ce qu'il représente encore, cet ouvrage reproduit le programme complet assorti de commentaires et d'une série de textes (programmes antérieurs, documents d'archives, témoignages et souvenirs de résistants, extraits littéraires, discours et tribunes politiques) qui, éclairés par l'historien Laurent Douzou, le replace dans le temps long.
Est-il encore besoin de découvrir Marx ? Comme souvent, ce qui semble su comme une sorte d'évidence est en réalité mal connu. Ce qui s'applique particulièrement à Marx tant le rapport à son oeuvre fut l'occasion de grandes passions, de belles actions et de méfaits terribles. Marx n'en finit pas d'interpeller ceux qui s'essaient à penser nos sociétés et leurs mouvements, les actions humaines et leurs effets.
Découvrir Marx, c'est laisser de côté les formules et les simplifications pour se confronter directement aux écrits de l'auteur. Cet ouvrage, accessible à tous, présente, explique et commente douze textes de Karl Marx, douze textes utiles à la compréhension du monde moderne dont il fut l'un des grands annonciateurs et des plus subtils critiques.
S'il existe aujourd'hui plusieurs d'introduction à Weber, ils sont la plupart du temps destinés exclusivement à un public universitaire. Or, l'oeuvre du sociologue allemand s'adresse aussi à toutes celles et ceux qui veulent saisir la spécificité de la modernité capitaliste. L'auteur fait ici le pari que le monde que Weber voyait naître, celui de la grande industrie et de la bureaucratie, est plus que jamais le nôtre. En proposant à la lecture une dizaine de textes centraux, ce livre vise à expliciter un certain nombre de notions wébériennes qui peuvent permettre d'éclairer, de nourrir les débats actuels sur l'écologie et le capitalisme : rationalisation, désenchantement du monde, esprit capitaliste, etc.
L'ouvrage présente deux lectures du jeune Marx par la philosophe américaine Judith Butler.
Le premier est une conférence qu'elle a donnée en 2018 à l'ENS Paris, où elle remet en cause l'idée que Marx défend dans ses écrits la place centrale de l'homme dans les rapports de l'être humain à la nature. En discutant la notion de « corps inorganique de la nature », utilisée par Marx dans ses Manuscrits de 1844, Butler montre que ses écrits peuvent au contraire nous aider à repenser notre rapport à la nature aujourd'hui. Contre une distinction trop stricte entre la nature et les êtres humains, la philosophe incite, à partir de sa lecture de Marx, à reconnaître plutôt leur interdépendance. Une réflexion essentielle au regard des enjeux "écologiques" sur la préservation de la nature aujourd'hui menacée par l'activité des sociétés humaines. En regard de ce premier texte, l'ouvrage propose une traduction inédite d'un article de Butler paru en 2016. A travers le commentaire d'une célèbre lettre de Karl Marx à Arnold Ruge de 1843, Butler propose de (re)définir l'objectif et la tâche de la philosophie en une critique impitoyable et sans cesse recommencée de l'ordre établi.
Ce livre, dont l'édition américaine a été saluée par Noam Chomsky et Toni Negri, permet de (re)découvrir l'Association internationale des travailleurs (AIT), dont Marx, Engels et Bakounine furent les figures de proue.
Il associe, conformément au principe de la collection « Pour lire », un essai introductif (dans lequel l'historien Marcello Musto synthétise les connaissances disponibles au sujet de l'AIT) et un ample choix de textes d'époque, classés par thèmes, qui donnent la mesure des débats théoriques et stratégiques qui ont agité la Première Internationale.
Ce livre est une ressource inestimable pour celles et ceux qui s'intéressent aux fondements de l'histoire du mouvement ouvrier.
L'objet de ce livre n'est pas d'opposer Friedrich Engels à Karl Marx mais de faire apparaître la singularité du premier, son autonomie en quelque sorte. Et de l'extraire un moment de ce « Marx-Engels » infligé aux deux amis par une postérité qui leur a certes fait pire.
Les douze textes ici rassemblés abordent, entre autres, la question du mariage, le rôle de la violence, le suffrage universel, la religion, la nature de la causalité historique, l'origine du chômage ou le dépérissement de l'État...
Ils révèlent ainsi un homme profondément de son temps et engagé non seulement dans les révolutions sociales et politiques mais aussi dans les débats philosophiques, curieux des bouleversements scientifiques et culturels de son époque, ouvert à un monde déjà mondialisé.
Chaque texte, à la manière de la collection, est présenté, mis dans son contexte et commenté, proposant au lecteur des pistes pour aller plus loin.
Si Victor Hugo est connu pour ses engagements politiques, on réduit trop souvent ces derniers à des réactions indignées concernant des causes consensuelles (la défense de la liberté, le refus de l'injustice). À rebours de cette lecture traditionnelle, canonisée par l'institution scolaire, le pari de cet ouvrage est le suivant : il existe bien une pensée de Victor Hugo, qui est présente de manière diffuse dans son oeuvre littéraire (romans, poésie et théâtre) et dont le coeur est constitué par l'intuition d'une « Histoire » essentiellement tragique, mais qui, çà et là, offre tout de même aux êtres humains des opportunités d'actions transformatrices (« le progrès ») et quelques motifs d'espérer.
« Je vous propose de lire la composition du capital du point de vue des luttes des travailleurs, des résistances de la multitude face au commandement du capital - et éventuellement du point de vue des soulèvements du prolétariat. Je veux donc parler d'histoire du prolétariat, du rapport antagoniste entre le capital et le travail vivant, et par conséquent de la transformation de la composition technique et de la composition politique de la force de travail, des mutations des procès de travail et de valorisation, et puis enfin de celles des formes de vie et des institutions. » Antonio Negri, né en 1933 à Padoue, est l'un des grands intellectuels critiques de notre temps. Après un entretien dans lequel il revient sur le sens politique qu'il a attribué à la lecture de Marx aux différentes étapes de son parcours, de l'opéraïsme italien des années 1970 à sa collaboration actuelle avec Michael Hardt en passant par l'exil et la prison, voici une conférence où il ramasse sa pensée en une forte analyse du développement capitaliste, où l'économie est indissociablement politique.