Tous les livres que j'ai écrits ont été précédés d'une phase, souvent très longue, de réflexion et d'interrogations, d'incertitudes et de directions abandonnées. A partir de 1982, j'ai pris l'habitude de noter ce travail d'exploration sur des feuilles, avec des dates, et j'ai continué de le faire jusqu'à présent. C'est un journal de peine, de perpétuelle irrésolution entre des projets, entre des désirs. Une sorte d'atelier sans lumière et sans issue, dans lequel je tourne en rond, à la recherche des outils, et des seuls, qui conviennent au livre que j'entrevois, au loin, dans la clarté. Il y a quelque chose de dangereux, voire d'impudique, à dévoiler ainsi les traces d'un corps à corps avec l'écriture. Mais, en publiant ces pages, j'ai voulu porter témoignage de celle-ci, telle qu'elle se vit au jour le jour, dans la solitude.
Un certain Marcel Proust, dix-neuf ans en juillet 1890, fait paraître son premier texte imprimé dans le troisième numéro de la revue Le Mensuel. De novembre 1890 à septembre 1891, sous son nom, ses initiales et quelques pseudonymes, il donne au Mensuel dix textes : récits, chroniques sur la mode ou les beaux-arts, comptes rendus de la vie mondaine et culturelle. Il y évoque aussi des « choses normandes » et le souvenir d'une certaine Odette, jadis aimée, et qu'il visite des années plus tard dans la nostalgie du temps perdu. Jérôme Prieur s'est penché sur l'histoire et le contexte de ces premiers pas littéraires jusqu'ici demeurés inédits. Il nous invite à découvrir le jeune Marcel dans le monde éphémère et brillant dont l'oeuvre, ici en germe, s'est nourrie.
Sur les Chantiers de Marie-Hélène Lafon, tout fait ventre et matériau, les céréomnies de l'enfance paysanne et catholique, le quotidien des familles, les chansons enfouies, les gestes et les corps, les pantoufles de Suzanne au bain, Flaubert, Claude Simon ou Bill Viola.On rit, on se souvient, on s'émeut, on s'y retrouve et on s'étonne. On rentre sous la peau de l'écriture et dans la chair du vivant.
Début 1951, René Char fait la connaissance de Nicolas de Staël à Paris. De cette rencontre naît le projet d'un livre commun Poèmes accompagné de quatorze bois gravés. Une année durant, Staël délaisse ses pinceaux pour exécuter à coup de gouges ses gravures, et rend fidèlement compte à Char de ses avancées et de la passion qui l'anime. Neuve alliance, faite d'admiration et d'estime.Lors de ses voyages, Staël ne cesse de parler à son jumeau aux « sabots ailés » pour l'entretenir de sa quête artistique et de ses chocs visuels. En 1953 Staël et les siens s'installent dans le Sud à proximité du poète, dans son milieu intime et familier. Trois ans durant, les lettres et cartes échangées jalonnent leur chemin de créateurs et racontent à demi-mot leur magnifique histoire d'amitié.C'est cette correspondance que les éditions des Busclats présentent ici avec un avant-propos de Anne de Staël fille ainée du peintre et des notes établies par Marie Claude Char, épouse du poète.
22 octobre 1922, Marcel Proust n'a plus qu'un mois à vivre. A son chevet, Reynaldo Hahn, l'amour de ses vingt ans, l'ami d'une vie et Robert Proust son frère médecin. Marcel refuse d'être transporté dans une clinique comme le lui propose son frère. L'un des rares visiteurs qu'il accepte ce dernier mois de sa vie, c'est Reynaldo Hanh.
C'est cet amour qui dura deux ans entre Reynaldo musicien vénézuelien, coqueluche des salons mondains de la Belle Epoque, et Marcel dandy en quête d'ascension sociale, et leur amitié parfois contrariée mais intacte, que retrace Lorenza Foscini dans ce récit brillant et riche.
Alors que Marcel construit son oeuvre et devient Proust. Reynaldo a du mal à inscrire sa musique dans la modernité. Au père Lachaise où l'un et l'autre sont enterrés le nom de l'un brille en lettre d'or, celui de l'autre s'est peu à peu effacé. Reste la richesse d'une relation que la romancière retrace avec panache.
Lorenza Foscini est journaliste et écrivain. Elle est l'auteur du Manteau de Proust ( La Table ronde)très chaleureusement accueilli par lecteurs et critiques.
Lorenza Foscini est une star de la télévision italienne et une amoureuse de Proust. Elle a dirigé de nombreux programmes et animé des émissions populaires et des séries documentaires
Elle a traduit en italien des inédits de Proust et écrit le Manteau de Proust qui a connu un succès international. Devenu livret d'opéra, le Manteau de Proust ouvrira la saison lyrique du théâtre de Lille.
Outre ses nombreuses créations artistiques à travers le monde, le chorégraphe et danseur Thierry Thieû Niang a travaillé avec des malades alzheimer, des détenus et des enfants d'ici et d'ailleurs. L'écrivain Marie Desplechin l'a accompagné lors d'une session avec de jeunes autistes qu'il faisait danser. Ensemble, ils ont observé cette brèche de lumière que la danse ouvre chez ces enfants du silence.
Le chorégraphe et l'écrivain ont rendu compte de cette bouleversante expérience avec leurs mots, leurs fantômes, leurs vies. Marie Despléchin revisite ces temps terribles où ses pas la portaient, défaite, vers l'hôpital psychiatrique où un être aimé était interné.
Thierry Thieû Niang raconte les séances avec les enfants autistes: leurs craintes, leur peur du contact, le miracle d'un mot, d'un sourire, d'une étreinte. A ce journal se mêlent les images d'un amour finissant et celles furtives du pays perdu de son père.
D'une émouvante poésie ce double récit nous invite à écouter le silence de ces enfants aux bois dormants pour qui la tendresse, l'amour, la danse sont des princes charmants.
Après la lecture de l'Atelier noir, journal d'écriture d'Annie Ernaux, Henri Raczymow a eu l'idée de revisiter cette part de son histoire que contiennent et réfléchissent les lettres d'amis, de connaissances, de lecteurs, reçues de 1970 jusqu'à ces dernières années. Ce demi-siècle de correspondance qui a ponctué, accompagné son parcours d'homme et d'écrivain ressuscite une part de sa vie qu'il commente au fil de la relecture.Le passé endormi est ici réveillé à la lumière du présent et compose une sorte de journal que Raczymow rédige sans complaisance.On y retrouve les thèmes chers à l'écrivain: la judéité, l'érudition, l'écriture, les questionnements intimes sur le couple, les enfants.Entre tendresse et humour, Henri Raczymow mène avec élégance sa recherche du temps perdu, sa quête d'un temps retrouvé.
Sur Favitas, île perdue au large de terres violentes où se livrent des guerres sans nom et se perpétuent des massacres, parle Vita une vieille femme solitaire. Elle vit ici avec ses souvenirs, ses morts dont elle porte les ombres, ses chèvres et les paniers qu'elle tresse. Vita est la dernière résidente de Favitas, celle qui a aimé le corps des hommes, l'amour libre, le bleu de la mer, les coquelicots rouge sang, et les bêtes. Celle qui a aimé passionnément Yann, un extrémiste de ces pays en guerre, mort assassiné. Le fils de Yann, jeune champion de course à pied, débarque sur l'île. Il court à perdre le souffle, interrogeant sa vie, en quête de ce qui pourrait faire de lui un homme, un père. Roman solaire et crépusculaire à la fois, l'Anse des coquelicots a la beauté des tragédies grecques anciennes. Vita des Ombres y est une Iphigénie des temps modernes, l'inoubliable héroïne de notre cruelle modernité. Pour son premier roman: D'Argile et de feu, publié aux éditions des Busclats, Océane Madelaine avait reçu outre le chaleureux accueil du public, le prestigieux Prix Première décerné en Belgique.
Née en 1980 dans la Drôme, Océane Madelaine poursuit une double carrière de potière et d'écrivain. Son premier roman D'Argile et de feu ( éditions des Busclats 2015), lauréat du prix Première belge, réunissait ses deux passions. Elle vit et travaille désormais en Bretagne auprès de son mari écrivain et de ses deux enfants.
Cécilia guide l'exposition "Tableaux d'hiver de Brueghel" à Wavre en Belgique. Le clou en est le célèbre "Massacre des Innocents" dont Pieter Brueghel fils a fait plusieurs copies à partir des dessins préparatoires de l'original signé de feu son père Brueghel l'ancien.
Ce paysage de neige et de tuerie, Cécilia le connaît par coeur. Elle a grandi dans son ombre blanche. Une des copies de cette oeuvre trônait chez ses parents, en Argentine.
Mais où est passé ce Massacre qui a accompagné sa jeunesse? Entre histoire du tableau, histoires familiales, guerres et dictatures, Cecilia, relayée par sa fille Camille, tente de reconstituer les parcours et le destin d'une oeuvre inspirée de l'Evangile selon saint Matthieu, qui raconte un drame et en côtoie bien d'autres. Histoire de l'art, du monde, roman familial, quête et enquête, le roman de Patricia Emsens s'écrit dans l'intensité et l'émotion aux lisières poreuses de l'intime, de l'art et de la vie.
Après Retour à Patmos et Deux mères pour une fille, Histoires d'un massacre est le troisième roman de Patricia Emsens publié aux éditions des Busclats.
Patricia Emsens est née en 1954 en Belgique où elle réside aujourd'hui après avoir habité l'Espagne puis la France. Elle a longtemps exercé le métier d'interprète ( anglais - espagnol) dans les instances internationales. Elle se consacre à sa passion: l'écriture. Histoires d'un Massacre est son troisième roman.
Lorsque, depuis son portable, dans la rue, Brigitte rompt avec son amoureux Jérôme Epilogue au prétexte qu'il a reçu un texto d'amour d'une certaine Sophie, la vie de Jérôme s'effondre. Et lorsqu'en rentrant de sa banque, les affaires de Brigitte ont disparu, il sait que c'est vraiment fini. Un seul objet, symbole de leur amour, semble oublié sous un meuble. Une boule de neige avec un couple d'esquimaux. Quand on la secoue, ils se frottent le nez en un baiser sans fin ...
D'une situation banale, Alain Rémond tire une comédie où l'absurde le dispute au réel. A la manière d'un Raymond Devos, il nous embarque dans un récit cocasse où s'invitent les travers, les chimères et les mensonges de notre monde contemporain. On rit, un peu, beaucoup. Beaucoup.
Journaliste et écrivain, Alain Rémond, auteur de nombreux ouvrages, retrouve ici la verve et l'humour de sa célèbre chronique Mon Oeil longtemps publiée dans Télérama.
Alain Rémond est journaliste et écrivain. Il a longtemps travaillé à Télérama, où il tenait la rubrique Mon oeil. Il a publié une vingtaine de livres, dont Les Chemins de Bob Dylan (Ed. de l'Epi, 1971), Montand (Ed. Henri Veyrier, 1977), parmi lesquels plusieurs récits autobiographiques très remarqués dont Chaque jour est un adieu (2000), Un jeune homme est passé (2002) publiés au Seuil comme son dernier ouvrage: Un putain de vent de nord-est (2018).
Chose peu fréquente au XVIIIème siècle, un ferblantier parisien fait un procès à sa femme pour adultère. Les pièces de l'accusation dénoncent chez l'épouse des pratiques et des faits qui n'appartiennent pas à son monde. Alors qu'on est en milieu populaire, les témoignages dépeignent l'accusée comme sortie d'un tableau de Fragonard ou d'un roman libertin de Crébillon. Les forfaits et débauches dont elle est accusée ne sauraient être les siens tant ils débordent de luxe, rubans, bijoux et autres signes de richesses apanages des seules classes supérieures.Arlette Farge se livre à une analyse passionnée et passionnante des mots transcrits dans les archives de police. Avec un vrai sens du suspense et une rigueur d'historienne, elle dévoile et éclaire des silences et des ombres du siècle des Lumières.
Trente ans déjà que Simone Signoret a disparu. Elle n'en avait alors que soixante-quatre, en paraissait bien davantage. Entre la figure lumineuse, d'une insolente beauté de Casque d'or, et l'intellectuelle femme de lettres qui a su incarner une Madame Rosa au corps et au visage flétris de La vie devant soi, quelle incroyable métamorphose !Chantal Pelletier, dont les éditions des Busclats ont déjà publié l'émouvant A coeur et à Kriss, s'est passionnée pour ce grand personnage dont la liberté de penser interroge nos préceptes lisses et nos consensus mous d'aujourd'hui.Signoret ou la traversée des apparences n'est pas une énième biographie, mais l'exploration subjective du parcours de Signoret à la lumière de ses rôles, de ses écrits, de ses engagements, de son indéfectible amour pour Yves Montand. Redoutable d'intelligence, Signoret a su passer outre toutes les convenances pour faire triompher son ambition et sa liberté de femme.Et à terme, peut-être, la liberté des femmes.
Que dit la poésie du monde tel que nous le recevons par voie de presse ? Peu de choses de nos valeurs profondes et de nos désirs. Les marchés, les réseaux de communication, la recherche scientifique au service du profit ou de la guerre, le nombrilisme culturel, les mensonges politiques recouvrent tout.
Reste la littérature. Quelques vers ressassés suffisent pour retrouver le frisson de notre présence au monde.
Stances est un spectacle poétique composé de six textes et six chansons, regroupés sous six rubriques telles qu'on les trouve à l'intérieur d'un quotidien : Art, Communications, Science, Culture, Politique, Littérature.
Les frontières de la vie et de la mort, du rêve et de la réalité, de la mémoire et de l'oubli sont poreuses dans l'univers étrange et envoûtant des Rêves du jour et de la nuit. Car Marc Augé flirte avec les limites, joue avec nos angoisses, nos fantasmes, nos peurs. Un homme en train de mourir et qui sort un instant de son coma et parle au téléphone pour un dernier adieu; un amnésique qui ne cesse de fuir pour remonter le temps et retrouver la femme aimée depuis longtemps disparue; un autre qui découvre dans la rubrique nécrologique du Monde sa mort et la date de son enterrement.Marc Augé bouscule le réel, juste ce qu'il faut pour faire cohabiter fantastique et vraisemblance. Et son écriture limpide, précise, troublante, ajoute à l'élégance et au mystère de ces explorations du coeur de l'homme.
La fascination qu'exercent tatouages et tatoueurs sur le narrateur l'a conduit à dessiner pour l'un d'eux, son ami Dimitri. Mais il a longtemps résisté à offrir sa peau aux poinçons et à l'encre. C'est une phrase latine sur les heures qui passent Vulnerant omnes, ultima necat, (toutes blessent, la dernière tue), qui le fera changer d'avis et bouleversera son existence. Dès que Dimitri la lui tatoue sur la poitrine, il devient un autre homme dans ses rapports aux femmes, au temps, à l'existence. Mais très vite l'encre des premiers mots pâlit et, étrangement, son sang en fait autant...Dans une langue dense et puissante, Stéphanie Hochet écrit une fiction aux marges du fantastique, une méditation sensuelle sur le sang et l'écriture, la peau et la mémoire, les traces et l'oubli.
Après Bohème et La Vie privée publiés aux éditions Gallimard, Olivier Steiner clôt ce tryptique sur ses années de formation avec La main de Tristan.Ce troisième texte n'est pas tout à fait un roman, pas tout à fait un récit. C'est une lettre d'amour, un journal de deuil. Ou simplement un roman au sens que lui donne Pascal Quignard : "le roman est l'autre de tous les genres."Né à Tarbes en 1976, Olivier Steiner a d'abord été comédien avant de tourner vers l'écriture et publier son premier livre en 2012.
Un homme se jette dans l'écriture d'un journal comme on saute dans le vide pour échapper aux flammes. Pas de parachute, juste des mots qui tissent une corde à laquelle se cramponner. Cet homme est fou. Fou de tous ces livres lus qui l'habitent si intensément qu'il ne reste plus de place en lui pour faire vivre sa propre voix. Il est un écrivain Mort-Debout que visitent des fantômes.
Cette folie, il l'analyse peu à peu au fil de pages déchirantes, érudites, intimes. Il est "victime d'une intoxication littéraire".
L'écriture d'Emmanuel Godo nourrie de toutes ces oeuvres qui le bouleversent et l'éloignent, est d'une évidente virtuosité. Et l'on se plonge avec délice dans le flux d'une langue sensuelle, riche de tant de livres aimés qui, à l'ombre tutélaire de René Char, fait valser la beauté.
Auteurs d'essais littéraires et poète, Emmanuel Godo enseigne la littérature au lycée Henri IV à Paris.
Vie de Damoclès est une brillante manière de réécrire l'histoire en jouant sur ces trous que l'érosion du temps a creusés dans les manuscrits anciens dont il ne reste que des bribes, des fragments. Avec un humour servi par une langue souple, riche, malicieuse, Pascal Ory campe un Damoclès libertaire et lucide confronté à des problèmes antiques et contemporains, éternels. Qu'il discute avec ses disciples de philosophie ou affronte des travaux herculéens, le Damoclès de Pascal Ory, qui emprunte bien des pensées à l'auteur, distille une philosophie libérée des contraintes de la bienséance et des étroitesses de la morale ordinaire. Pascal Ory mêle érudition, provocation, histoire. Tout est politique, nous dit-il dans les silences qui séparent ces fragments. Même l'amour.
« Depuis vingt et un mois, les mots que j'écris sont comme des coquilles vides. Ils sonnent faux. Ils sont vains.Depuis vingt et un mois, j'ai perdu le chemin.Je voudrais, par l'écriture de ce journal, retrouver un chemin. Un chemin où les mots auraient du sens. Ce journal sera mon journal de quête. C'est ce que j'ai proposé à mes éditrices, un pari : que ce livre soit une plongée dans ma nuit pour, peut-être, dans l'écriture, par l'écriture, retrouver une lumière. Pouvoir écrire à nouveau. C'est le seul livre possible aujourd'hui. Le seul livre possible parce que précisément impossible. C'est sans doute un projet périlleux, effrayant, mais je n'ai pas d'autre désir. Seulement celui-ci, immense. »Ainsi Laurence Tardieu a-t-elle marché vers cette lumière des mots perdue après l'écriture de son dernier roman: La Confusion des peines.
« Le corps de l'homme est constitué de quatre-vingts pour cent d'eau, son présent de quatre-vingt dix pour cent de mémoire et sa mémoire d'une très grande proportion de presque riens, sans lesquels elle serait irrespirable. De longues et futiles recherches ont été nécessaires pour définir ces territoires qui bordaillent le néant, une rigoureuse et arbitraire sélection a permis de ne conserver ici qu'un ensemble aléatoire d'entrées, présentées dans le seul ordre philosophiquement justifié à régir l'univers : l'ordre alphabétique. » Ainsi, dans sa Grande encyclopédie du presque rien, Pascal Ory nous promène aux marges de notre mémoire et de nos ignorances. Les mots, les personnages, les coutumes dont il réveille ici l'histoire et le sens avec une bonne dose d'humour et un soupçon de nostalgie sont de vraies perles de culture.
Il y a vingt ans, Nathalie Kuperman publiait son premier roman qui s'intitulait déjà Le Contretemps, une histoire d'amour écrite à fleur de vie. Aujourd'hui, romancière confirmée, elle s'est replongée dans ce récit de jeunesse qu'elle réécrit, riche de son expérience d'écrivain et de femme. La rencontre, la passion, la carambole des coeurs, la vie en marge de la vie, la perte des repères, le mensonge, l'alcool pour s'aimer, se perdre, s'oublier. Nathalie Kuperman cible la fragilité des êtres et la cruauté des choses avec une précision digne de Georges Pérec...
Jean est mort et Marie, sa femme, se rend pour la première fois sans lui à Patmos. Patmos, c'était la maison de Jean, son enfance, ses amis, que Marie va retrouver non sans une certaine crainte. Dès l'arrivée sur l'île, les souvenirs l'assaillent : sa rencontre avec Jean, leur vie, la maladie, sa passion folle pour Pierre, metteur en scène et amant insaisissable avec lequel elle a partagé travail et amour avant que Jean n'entre dans sa vie puis à nouveau, plus tard. Et alors qu'elle avance, incertaine dans cette revisitation du passé, Pierre arrive, rejoignant à Patmos son frère et ses neveux en vacances.Comme dans une tragédie antique, le destin brouille les cartes, et l'île est un théâtre où se joue la dernière scène d'une histoire qui attendait sa fin.
Il est des liens d'adolescence que la vie ne parvient pas à dénouer. Ainsi ceux qui unissent Thierry Soulard à Yann Lebée alias Yann Andréa, dernier compagnon de Marguerite Duras, auteur de M D, Cet amour là, Ainsi et Dieu commence chaque matin.
Les deux jeunes gens se rencontrent en classe de seconde. Et dès lors, ils ne se quittent pas. En apparence, ils n'ont rien en commun. Thierry est timide, hésitant. Yann est déjà un dandy cultivé, un philosophe en herbe, le fils d'une famille joyeuse. La vie s'ouvre à lui riche d'avenir. Mais, soudain, il s'éloigne de tout et de tous. Il se consacre à Duras, à l'écriture de Duras..., jusqu'à devenir fantôme et à disparaître lorsqu'elle n'est plus là, laissant Thierry orphelin de leur jeunesse.
Dans l'émouvant récit Qui es-tu Yann Andrea? Thierry Soulard retrace avec finesse le contour d'une amitié qui repose, intacte, dans sa mémoire vive, et que seuls les mots peuvent ressusciter.
Thierry Soulard est juge honoraire. Il est l'auteur de deux recueils de nouvelles et d'un roman parus aux éditions Raison et Passion.
Découvrir l'Egypte dans l'oeuvre d'Albert Cossery, auquel il a consacré sa thèse, a conduit Pierre Gazio à s'installer au Caire.
Cette ville de coeur, dont il parle la langue, il l'a parcourue en tous sens et en connait les mystères et les secrets. C'est par le métro qu'il nous la dévoile dans un récit savoureux, savant et complice.
Sous le macadam d'une ville turbulente qui bouge et résiste, circule, à l'ombre des regards et des censures politiques et religieuses, une certaine liberté. Et nous voilà, allant de station en station à la découverte de sept quartiers du Caire où cohabitent, comme dans un inventaire à la Prévert, intégrisme islamique, basilique à la gloire de sainte Thérèse de Lisieux, charcuteries coptes, sanctuaire de la petite fille du prophète Ali, souvenir de Dalida native de Choubra, petits mécréants en mal de survivre...
Guide éclairé, récit ethnologique, livre d'histoire et de géographie, recueil de contes, Sept stations du Caire est aussi le roman d'une ville aux mille visages. Son épopée du quotidien.
Pierre Gazio est né à Saint Brieuc Professeur de littérature français, il vit au Caire où il a enseigné au Lycée français.
Il est l'auteur de trois ouvrages. Un Petit dictionnaire des pharaons, une Histoire et un guide du Fayoum et un récit: La Sirène du Caire.