Centré sur la période périnatale, cet ouvrage s'intéresse au vécu des femmes et des hommes qui deviennent parents grâce à un don d'ovocytes. Il propose aussi un état des lieux sur le devenir de ces familles et les enjeux cruciaux associés à ce mode de procréation.
Chaque année, entre 800 et 1 000 nouveaux couples sont demandeurs d'un don d'ovocytes en France. Cette nouvelle façon de devenir parents introduit une dissociation inédite dans l'histoire de l'humanité : la femme qui a porté l'enfant et accouche n'est pas la génitrice. Les interrogations des couples concernés sont nombreuses : qu'est-ce que devenir mère en l'absence de lien génétique avec son enfant ? Qu'est-ce que devenir père dans ce cadre ? Allons-nous reconnaître ce bébé comme le nôtre et va-t-il nous reconnaître comme parents ? Comment l'inscrire dans notre lignée familiale ? Que lui dire de l'histoire de sa conception ? Quel est le statut de la donneuse et quelle place l'enfant lui attribuera-t-il ? La complexité du travail psychique qu'implique le don d'ovocytes et ses effets sur la parentalité sont souvent ignorés par les futurs parents et les professionnels. Une meilleure connaissance de ces questions est indispensable pour mieux accompagner ces familles.
Ce livre permet de comprendre les troubles alimentaires de l'enfant avec autisme, en tenant compte de l'ensemble de son développement et en s'appuyant sur l'approche sensori-motrice d'André Bullinger.
Les troubles des conduites alimentaires présents dans les troubles du spectre autistique (TSA) sont souvent considérés sous le seul prisme de la nécessité de se nourrir. Or cette fonction nécessaire à notre survie ne peut se comprendre et se prendre en charge que si elle est mise en perspective avec l'ensemble du développement de l'enfant. Être capable de se nourrir n'est pas un acte naturel, inné, mais le fruit d'une construction impliquant tout autant les aspects posturaux, praxiques, sensoriels et émotionnels. Cette construction débute dès la vie intra-utérine et concerne non seulement la capacité à s'alimenter mais aussi les capacités de redressement, la mise en place de coordinations ainsi que les capacités langagières. En mettant en lumière les processus sensori-moteurs et en évoquant le concept de « chaîne narrative du repas », André Bullinger a montré tous les enjeux impliqués dans la fonction alimentaire et ouvert des pistes de prises en charge des troubles qui tiennent aussi compte des compétences émergentes de l'enfant.
Après Le berceau vide, ce nouvel ouvrage approfondit la question du soin et de l'accompagnement des mères après la terrible épreuve de la perte d'un bébé avant ou après la naissance.
Pour permettre à des mères de survivre à la terrible épreuve de la perte d'un bébé pendant la grossesse ou autour de la naissance, des cliniciennes créent et animent un groupe de parole thérapeutique. Dans cet ouvrage, le lecteur trouvera tant des témoignages de mères ayant participé au groupe que des réflexions théorico-cliniques plus particulièrement destinées aux professionnels, afin de comprendre la pertinence de ce type de dispositif et d'avoir les outils nécessaires pour créer un groupe.
À l'heure où fleurissent les publications grand public dénonçant les violences obstétricales ou revendiquant la participation active des futurs parents à la naissance de leur enfant, l'auteur, psychologue clinicienne et psychanalyste travaillant en maternité, aborde l'accouchement du point de vue de la femme qui en fait l'expérience en s'intéressant aux raisons qui sous-tendent le choix du recours à la césarienne sans indication médicale.
Accoucher ne va pas toujours de soi. Ainsi, certaines femmes demandent, sans raison médicale, sans avoir jamais accouché auparavant, une césarienne. Ces demandes laissent parfois perplexes les soignants qui y sont confrontés. Tout mettre en place pour que l'accouchement se déroule dans les meilleures conditions n'est-il pas au coeur des préoccupations des équipes ? Alors quoi ? Que veulent ces femmes? Éviter ? Maîtriser ? Mais quoi, mais qui ? S'appuyant sur une recherche-action menée dans la maternité où travaille l'auteur, cet ouvrage revisite l'expérience de l'accouchement à la lumière de certains concepts psychanalytiques et interroge en retour la place de cet événement au sein de la psychosexualité féminine. Il rend compte de l'extraordinaire richesse et de la grande complexité de ce qui se joue pour la femme au cours de l'expérience de l'accouchement et illustre à travers plusieurs vignettes cliniques la diversité des demandes inconscientes adressées aux équipes. Enfin, plus largement, il interroge l'opportunité de remaniements psychiques que représente, pour toutes les femmes enceintes, au-delà du devenir mère, l'expérience féminine intrinsèque de l'accouchement.
Longtemps considérées comme antagonistes, la psychanalyse et la théorie de l'attachement de John Bowlby sont convoquées dans leurs complémentarités pour penser la clinique auprès des enfants, des adolescents et de leur famille.
John Bowlby s'est toujours revendiqué comme psychanalyste, même s'il a tenté d'intégrer à la théorie psychanalytique les notions les plus récentes tirées de l'éthologie, de la cybernétique et de la psychologie cognitive. Ses travaux, trop souvent réduits à la théorie de l'attachement, ont longtemps été frappés d'une sorte de « conspiration du silence » par l'ensemble de la communauté psychanalytique. Mais depuis au moins vingt ans, la plupart des psychanalystes, prenant en compte la fécondité de cette notion, ont intégré l'attachement dans leurs théorisations. Cet ouvrage a pour ambition d'approfondir ce dialogue, afin de saisir ce qu'il a encore à nous apprendre, non seulement à un niveau théorique mais aussi en prenant en compte ses implications sur les pratiques cliniques, qu'elles soient plus classiquement psychanalytiques et adaptées aux différents âges de la vie ou qu'elles s'étendent à des approches familiales ou institutionnelles.
Mieux comprendre comment se construisent les bébés, et mieux aider ceux qui présentent des difficultés évolutives et leurs parents, telle est la démarche de Bullinger, qui propose dans le domaine du cognitif, une éthique du sujet compatible avec une éthique du savoir. Cet ouvrage complet et original allie théorisation de premier plan et présentation concrète du bilan sensori-moteur. Il retrace un parcours de recherche et un travail clinique auprès d'enfants porteurs de déficits variés. La perspective présentée est développementale et cherche à décrire un processus : l'Enfance où se tissent des dimensions physiques, biologiques, émotionnelles et sociales.
Paru en 1998 chez Gaëtan Morin, cet ouvrage a reçu le Prix scientifique de la Fondation pour l'Enfance à sa parution, puis il est devenu introuvable suite à la fermeture de la maison d'édition en France. Pourtant, il est considéré comme un outil de référence tant clinique que pédagogique pour les professionnels de la petite enfance et de la protection de l'enfance, ainsi que pour les étudiants dans ces domaines. Synthétisant des thématiques théoriques et cliniques concernant le bébé, ses parents et les professionnels, il en propose une approche globale et intégrative et offre des repères aisément utilisables pour intervenir dans ces situations de souffrance familiale qui fragilisent les professionnels par leur fort impact émotionnel. Une réédition attendue.
L'auteur présente la théorie de l'attachement de Bowlby et de ses héritiers et étudie tous les points de contacts théoriques et cliniques avec la psychanalyse. D'une grande clarté didactique, ce premier livre de Peter Fonagy traduit en français a été bien accueilli par les professionnels de la périnatalité et de la pédopsychiatrie.
La théorie de l'attachement et la psychanalyse ont longtemps été opposées : c'est ainsi que l'oeuvre de Bowlby est restée dans l'ombre. Elle est aujourd'hui redécouverte par les psychanalystes qui s'intéressent à la petite enfance et qui, dépassant les a priori théoriques, mettent en lumière les avancées qu'elle permet. Peter Fonagy présente ici une revue critique très complète des différentes positions. Les éléments de convergences, de divergences et d'enrichissements mutuels de ces deux théorisations fondamentales du XXe siècle sont examinés dans une perspective novatrice par l'un des plus fins connaisseurs du moment.
Une expérience collective et plurielle de quarante ans dessine l'essence d'une pratique riche et créatrice, fière de ses résultats thérapeutiques indéniables.
Cet essai de transmission vise à rendre de l'espoir aux enfants, aux familles et aux professionnels à partir des valeurs humanistes orientées par la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle d'aujourd'hui, alors que la critique, souvent justifiée, d'une psychiatrie dogmatique et culpabilisante et la baisse constante des dotations budgétaires remettent en cause tout l'édifice institutionnel du soin psychique destiné aux enfants.
L'ouvrage aborde un large éventail de situations à risque psychotraumatique autour de la naissance : allant de l'hémorragie lors de l'accouchement, aux violences conjugales, aux traumatismes de la migration au réveil de traumatismes du passé... Il ouvre des perspectives cliniques et d'accompagnements.
Cet ouvrage à plusieurs voix, soutenu par la Société Marcé francophone, fait le point sur les situations variées à potentiel psychotraumatique qui surgissent à l'aube de la vie et dont l'impact est parfois déterminant sur la vie de l'enfant et de ses parents. Sont abordées la clinique du traumatisme psychique, ses diverses mises en perspective possibles autour de la naissance et de l'accès au devenir parent, ses interprétations, notamment psychanalytiques. Un large éventail de situations à risque psychotraumatique, allant de l'hémorragie de la délivrance aux violences conjugales ou aux traumatismes psychiques résultant de la migration, ouvre sur les perspectives thérapeutiques.
Des connaissances et des perspectives nouvelles dans le champ de la psychopathologie de l'enfance et de l'adolescence exposées par des cliniciens et des chercheurs de premier plan.
Comment se théorise et se développe la recherche clinique dans le domaine de la psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent ?
Dans la suite de l'ouvrage de référence depuis longtemps épuisé, La recherche clinique en psychopathologie (dirigé par M. Bydlowski et Odile Bourguignon, PUF, 2006), ce livre aborde les étapes de la démarche de recherche et des méthodologies précises dans le champ en pleine expansion des recherches dédiées aux jeunes enfants. À partir de travaux exemplaires et novateurs, les auteurs montrent que la vocation de la recherche est de permettre la mise en place d'outils de prévention et de soin.
Cet ouvrage présente un abord thérapeutique innovant pour les enfants qui ne peuvent communiquer leur souffrance qu'à travers leur corps. Considérant l'enfant dans sa globalité, les auteurs théorisent et illustrent le recours au corps comme un levier relationnel qui permet de dynamiser le psychisme défaillant.
L'évolution de la clinique infantile confronte de plus en plus souvent les professionnels à des enfants dont le psychisme n'a pu se développer harmonieusement. Les relations à autrui, parents, camarades de classe, sont marquées soit par l'excès - impulsivité et violence -, soit par le retrait - inhibition. Chez de tels enfants, on retrouve conjointement des troubles du narcissisme, un déficit de la symbolisation, des difficultés dans la gestion de l'agressivité ainsi que des troubles dans l'organisation psychomotrice. C'est pourquoi l'espace de jeu créé dans la rencontre corporelle avec le thérapeute contribue à l'émergence d'expériences de satisfaction accroissant leur sentiment de bien-être et confortant les fondements de leur identité. Ces expériences de plaisir partagé favorisent la relance du fonctionnement psychique.
Les auteurs montrent qu'il est incontournable d'associer les parents à la thérapie : les accompagner soulage leur culpabilité, atténue la blessure narcissique, le sentiment d'échouer dans la tâche qui leur incombe. La mobilisation de leurs parts inconscientes produites par les modifications relationnelles chez l'enfant nécessite une écoute attentive et pertinente.
Dix ans après la parution de son livre de référence, André Bullinger nous fait part, dans ce tome 2, des avancées dans sa compréhension du développement sensori-moteur. Il reprend sous forme d'une synthèse actualisée, l'ensemble de ses points de vue sur le développement psychomoteur, en y intégrant ses nouvelles observations et hypothèses majeures relatives à l'espace de la pesanteur qu'il situe entre l'espace utérin déjà décrit antérieurement et l'espace oral. Il s'attache à affiner ses descriptions et à ouvrir ainsi de nouvelles perspectives pour les enfants prématurés et ceux porteurs d'un trouble envahissant du développement.
L'alimentation est, dès la naissance et tout le long du développement, un enjeu majeur de la relation parent-enfant. Les troubles du comportement alimentaire sont fréquents. Ils sont abordés ici de manière théorique et clinique à chaque âge de la vie, du bébé à la mère souffrant de TCA.
Un bébé régurgite, un enfant est obèse, un autre refuse la cuillère, une adolescente alterne anorexie et crises boulimiques, une femme anorexique en aménorrhée désire un bébé... telles sont quelques situations cliniques qui éclairent les enjeux majeurs de l'alimentation dans le lien intersubjectif parent-enfant dès les premiers échanges. Manger, donner la vie sont au coeur des échanges humains mais il arrive que ces actes autant ancrés dans l'intime de la relation que dans le culturel fassent souffrir physiquement et psychiquement. Les auteurs des textes réunis dans cet ouvrage, sont des professionnels de terrain. Ils apportent une lecture essentiellement psychanalytique aux troubles de la relation parent-enfant centrés sur l'alimentation dans une dynamique individuelle, interactionnelle et transgénérationnelle.
Ces textes rassemblés pour la première fois montrent l'ouvre pionnière et trop peu connue de Myriam David (1917-2004), « grande dame » de la pédopsychiatrie française. Son apport constitue le socle de nombreuses pratiques professionnelles dans le champ de l'enfance, du travail social et de la recherche clinique.
Ce recueil de textes frappe par le caractère novateur des contributions de Myriam David lorsqu'elles furent publiées et plus encore par leur étonnante actualité aujourd'hui, ce que soulignent, dans chaque domaine exploré, des spécialistes, amis et élèves. À l'heure où beaucoup de pratiques dans le champ du social, de l'enfance et de la petite enfance sont ébranlées, ce regard porté du côté de leurs fondations est salutaire.
Myriam David (1917-2004) était pédopsychiatre. Ses recherches ont particulièrement porté sur les interactions mère-bébé, leurs perturbations dans les familles carencées ou en cas de maladie mentale de la mère, le travail de prévention, les facteurs de carence institutionnelle. Elle a fondé deux institutions au fonctionnement original : en 1966, le Centre familial d'action thérapeutique de Soisy sur Seine (accueil familial à visée thérapeutique) ; en 1976, l'Unité de soins spécialisés à domicile pour jeunes enfants de la Fondation de Rothschild (Centre Myriam David depuis 2006). Elle a publié plusieurs ouvrages dont Le placement familial (Dunod), L'enfant de 0 à 2 ans (Privat, 1960, rééd. Dunod), L'enfant de 2 à 6 ans (Privat, 1960, rééd Dunod), Lóczy ou le maternage insolite (avec G. Appell, Le Scarabée, 1973, rééd. érès, 2008) et de nombreux articles sur ses expériences cliniques et sur les études qu'elle a menées dans ces deux institutions.
La participation active du bébé par une " mise en scène " permet de comprendre les enjeux à l'oeuvre dans les troubles des interactions parents-bébé. L'auteur décrit sa technique des thérapies conjointes basée sur l'observation psychanalytique du bébé.
En conjuguant sa formation psychanalytique et son expérience de la formation par l'observation du bébé selon E. Bick, l'auteur a développé sa technique des thérapies conjointes. Grâce à l'attention consacrée en même temps au discours des parents et aux réactions du bébé, l'éclairage des conflits relationnels qui sous-tendent les symptômes fonctionnels du bébé sont mis en évidence. En effet, dans la plupart des cas, le bébé réagit aux paroles des parents quand ils abordent le point sensible, par une mise en acte qui éclaire la compréhension de l'analyste.
Qu'ils soient ceux qui repèrent, qui évaluent la situation des enfants en danger au sein de leur famille, ou qu'ils soient ceux qui prennent la décision de les placer dans une famille d'accueil ou dans une institution, tous les professionnels impliqués dans la protection de l'enfance sont en souffrance, mais n'osent pas en parler dans la crainte d'être jugés voire disqualifiés. Coconstruit par et pour les professionnels dans le cadre d'une formation continue, cet ouvrage témoigne de leur souffrance au travail et propose des outils théoriques et pratiques pour leur venir en aide ainsi qu'une bibliographie très ciblée.
Martine Lamour, psychiatre Marceline Gabel, assistante sociale de formation initiale, chercheure et formatrice Marceline Gabel (1928-2014) était assistante sociale de formation initiale, chercheure et formatrice, a toujours ouvré en faveur de la protection de l'enfance, tant sur le terrain que dans ses fonctions de conseillère technique sociale au ministère de la Santé et des Affaires sociales. Elle a été secrétaire générale de la grande cause nationale 1997 : « Protection de l'enfance maltraitée ». Également chargée de cours à l'université Paris Ouest-Nanterre-La Défense, elle a publié de nombreux articles et ouvrages sur l'enfance en danger.
Martine Lamour, psychiatre, a exercé pendant 28 ans dans une unité spécialisée de soins psychiatriques pour jeunes enfants et leurs parents (centre Myriam-David, Paris 13e). Les nourrissons, exposés à des troubles graves de la parentalité, dans le contexte d'une psychopathologie parentale, étaient au cour de sa pratique. Clinicienne, chercheuse et formatrice, elle a publié de nombreux articles ainsi que des ouvrages sur les perturbations des relations parents-nourrisson et leur impact sur les professionnels.
Une nouvelle édition ouvre une nouvelle étape de la vie d'un livre. Ce livre-ci est paru en 2010, et depuis lors beaucoup de choses se sont passées dans le monde des professionnels du bébé.
Cette nouvelle édition veut témoigner de la modernité persistante du concept de psychopathologue qui ne saurait se réduire à une vision seulement endogène ou seulement exogène des difficultés psychiques des bébés, des enfants et des adolescents.
L'avenir psychique des enfants dépend en grande partie de la qualité des soins qu'ils reçoivent au commencement de leur existence.
La notion de lien s'avère centrale et c'est elle qui a guidé le choix des nouveaux chapitres qi sont venus se substituer à certains chapitres de la première édition alors que la structure globale de l'ouvrage a été conservée (problématiques générales, les commencements, les devenirs, certaines ouvertures psychopathologiques enfin). » B.G.
Une psychanalyste de terrain nous conte son expérience (dans des conditions excessivement dangereuses) avec des patients (enfants, adolescents et adultes) ayant vécu ainsi que leur famille parfois sur plusieurs générations des violences sociales extrêmes. Elle met sa clinique singulière au service des cures dites classiques :
Réflexion sur l'écoute, le cadre et le type d'intervention.
Cet essai psychanalytique qui nous emmène au Liban déchiré par la guerre - mais cela pourrait être en Syrie, en Afghanistan, ou dans tout autre pays dont nous accueillons les réfugiés - part à la recherche du fil rouge qui mène au cri muet des enfants polytraumatisés par les violences sociales. À la manière des matriochkas, un chapelet d'énigmes et de rébus, emboîtés les uns dans les autres, nous permet de suivre le cri muet de l'épicentre du traumatisme dans une trajectoire qui transperce les générations. Cette expérience professionnelle atypique déclenche deux questionnements majeurs :
Comment entendre la parole ? Comment travailler en tant que psychanalyste en dehors du cadre d'une cure type ? Comment travailler également avec ce qui n'est pas mentionné verbalement en séance ?
« Ce travail est le fruit de réflexions qui ont cheminé en moi, depuis plus de dix ans, en tant que psychologue-psychanalyste exerçant au Liban, et confrontée à une clinique dite « de l'extrême ». Je travaillais auprès de patients, petits et grands, « difficiles » et dans des conditions particulièrement délicates au quotidien. En effet, le cadre clinique et thérapeutique était souvent à créer et à « bricoler ». Je devais faire des efforts pour maintenir la constance du cadre, au sein de structures (organismes non gouvernementaux et/ou couvents) chaotiques, implantées dans un pays plongé dans le chaos.
Ma démarche a également été nourrie d'une expérience de « décentration » vécue à travers ma formation de clinicienne et grâce aux voyages réguliers que j'ai pu effectuer pour rencontrer mes superviseurs et formateurs à l'étranger. D'une part, ces déplacements m'ont permis l'immersion dans des pays très différents du mien. J'ai ainsi pu observer des personnes vivre et évoluer au quotidien dans des univers stables. D'autre part, l'enseignement clinique puis psychanalytique m'a amené à découvrir des théories produites en d'autres lieux et à rencontrer certains auteurs.
Ma participation à la vie « scientifique » au Liban m'a conduit à débattre avec mes amis et collègues libanais mais le rejet de mes premiers questionnements m'a paru surprenant, d'autant plus que mes référents occidentaux m'encourageaient ouvertement à persévérer dans ma démarche. Ces attitudes paradoxales m'ont poussée encore plus à la recherche de nouvelles connaissances théoriques et de nouveaux modèles identificatoires.
Dans cet ouvrage, Beyrouth-Est est considéré comme un petit village et/ou une famille élargie qui englobe le psychanalyste et le patient, dans le sens où ils partagent à pied d'égalité, la banalité du quotidien et le poids des « secrets de famille », de la rumeur et du « non-dit ». Les faits réels du vécu infantile ainsi que l'impact de l'actuel étaient les mêmes pour les deux protagonistes (patient et clinicien). En effet, tous les habitants de l'ancien Beyrouth-Est ont connu entre l'année 1975 et 1990 la guerre au quotidien. C'est une certitude à laquelle ne peut se soustraire aucun de mes patients adultes puisque nous avions fréquenté la même ville, les mêmes clubs ou les mêmes établissements scolaires et par conséquent connu les mêmes événements traumatiques. Il s'agit de la clinique de l'extrême ainsi que de celle des traumatismes de guerre, abordés en situations extrêmes et violentes au service de la psychanalyse dite classique. Mon questionnement est le suivant : Pourquoi aucun de mes patients n'a spontanément abordé le thème du vécu de la guerre, en séance ? S'agirait-il pour les Libanais d'un vécu banal, intégré aux moeurs et au style de vie ? » D. K-D.
Cet ouvrage est le fruit d'un travail collectif élaboré par une trentaine d'auteurs en majorité psychologues qui prennent en charge de manière ponctuelle ou régulière des enfants en soins palliatifs et leurs familles. Ils exercent dans des services hospitaliers de spécialité, de proximité, dans des établissements médico-sociaux ou encore à domicile.
Les situations cliniques décrites sont enrichies par des analyses et des apports théoriques.
Chaque chapitre propose une thématique « originale », peu décrite dans la littérature, qui apporte une réelle contribution à la réflexion psychologique en pédiatrie palliative et démontre que le temps palliatif est un temps de vie singulier.
Destiné aux psychologues en exercice ou en formation, cet ouvrage ouvre également le champ des compétences des médecins, pédiatres et soignants sur les aspects psychologiques des soins palliatifs en pédiatrie.
Un état du droit et des connaissances psychologiques sur le vécu de la parentalité en détention.
Cet ouvrage offre une réflexion approfondie, en appui sur des contributions pluridisciplinaires (droit, psychologie, sociologie), sur la difficile question de la parentalité en prison. De la présentation de l'état du droit au recueil de la parole de parents détenus en prison, il allie approche fondamentale et données issues d'une recherche de terrain. Cette démarche permet de se tenir au plus près de la réalité vécue par les parents détenus. Le témoignage d'une personne adulte, dont le père a connu la détention pendant toute son enfance, ponctue, du point de vue de l'enfant, cette plongée dans le vécu des relations parent-enfant dans le cadre de la prison.
À partir de là, l'ouvrage fournit un certain nombre de points de repère pour penser les pratiques professionnelles liées à la prise en compte de la parentalité en prison, au travers de ses enjeux et de son accompagnement. Des propositions pour une évolution des pratiques, selon les différents acteurs de la détention, concluent l'ouvrage.
Avec son style naturel et direct d'écriture, Juan Larbán Vera transmet sa grande expérience de diagnostic et de traitement précoces du fonctionnement autistique de l'enfant tout en démystifiant la croyance envers son irréversibilité.
L'auteur adopte une perspective relationnelle afin de comprendre le développement humain et sa psychopathologie. Elle est renforcée par les progrès récents des neurosciences démontrant comment les aspects environnemental et relationnel contribuent au développement psychique cérébral, en modifiant et régulant les processus génético-biologiques de l'être humain. Ils ouvrent ainsi une voie pavée d'espoir vers une compréhension intégratrice de l'autisme.
Il s'agit du premier ouvrage en France à aborder la complexité des impacts psychiques de ces temporalités entrechoquées : celles d'un diagnostic de cancer maternel effectué pendant la grossesse ou la 1ère année de vie du bébé. Il s'ouvre sur quatre témoignages de jeunes mères qui sont suivis d'écrits théoriques et cliniques de professionnels : gynécologues-obstétriciens, oncologues, pédiatres, sages-femmes, « psys » en maternité, en oncologie, en libéral, en crèche, en unité petite enfance et parentalité. L'objectif est de copenser l'impensable simultanéité vie-mort et de proposer aux professionnels susceptibles d'être un jour à leur tour confrontés à cette problématique, des pistes pour une prise en charge plus ajustée de ces femmes et de leurs familles.
Anne-Françoise Lof est psychologue clinicienne exerçant en crèches et RAM (relais d'assistantes maternelles) Anne-Françoise Lof est psychologue clinicienne exerçant en crèches et RAM (relais d'assistantes maternelles).
Perdre un jumeau à l'aube de la vie est une épreuve douloureuse, souvent ignorée par les proches et la société. Cet ouvrage cherche à comprendre les enjeux de ce deuil singulier. Comment l'accompagner et trouver le ton juste, sans rendre obsédante la présence du jumeau mort au jumeau vivant, ni banaliser ou nier sa perte ?
La perte périnatale d'un enfant jumeau constitue une crise violente, aux facettes multiples et complexes. Parfois, la douleur reste encore vive des années plus tard. Pour les familles comme pour les professionnels qui les accompagnent, il s'agit de relever le véritable défi d'affronter la douleur de la perte et de s'occuper du bébé survivant. Ce sujet est ici traité de façon vivante à travers le récit autobiographique d'une jumelle qui a perdu sa sour à la naissance ; le portait « thérapeutique » d'une autre jumelle ; un entretien avec des parents confrontés à ce deuil particulier, une étude psychologique approfondie.
Béatrice Asfaux a perdu sa soeur jumelle peu après la naissance. Titulaire d'un DEA de philosophie, l'écriture lui a permis de partir à la quête d'un sens et d'une possible renaissance...
Benoît Bayle est psychiatre des hôpitaux au centre hospitalier Henri-Ey de Bonneval (28), responsable d'un centre médico-psychologique adulte à Chartres et d'une unité de psychologie périnatale à Châteaudun. Également titulaire d'un doctorat de philosophie, il préside le comité d'éthique de cet établissement.