À la découverte d'un territoire solaire, qui fut le pays de Giono et d'Alexandra David-Néel.Jusqu'en 1970, le département des Alpes-de-Haute-Provence était désigné sous le nom de « Basses-Alpes ». Or c'est justement aux parties les plus alpines, la haute Ubaye (qui culmine à plus de 3 400 m avec l'aiguille de Chambeyron), le haut Verdon et la vallée de la Blanche que va s'intéresser ce numéro, ainsi qu'à la montagne de Lure. Terre de transhumance et de migrations, ce territoire a cette particularité d'avoir une double identité, alpine et méditerranéenne. Ce numéro tissera ainsi des liens entre amont et aval, Alpes et Provence. Au sommaire :- L'invention d'un département.
- Parlez-vous occitan? Première leçon : apprendre à s'insulter en patois valéian !
- Au coeur de la transhumance. Ou comment la région s'est imposée comme le lieu central de cette pratique pastorale depuis le Moyen Age.
- Carnet de fouilles. Zoom sur les découvertes archéologiques récentes.
- « Vous êtes ici. » Cinq ans d'immersion dans le triangle Saint-André-les-Alpes - Thorame-Haute - Annot, le long de la ligne de chemin de fer du train des Pignes. Un portfolio signé Éric Franceschi.
- L'eau en partage. Sécheresses, crues... L'eau est une ressource irrégulière qu'il a fallu très tôt gérer et partager.
- La montagne de Lure sous l'égide de Giono. Le portrait sensible d'un relief battu par les vents.
- Salagon ou l'aventure du Musée ethnologique des Alpes-de-Haute-Provence.
- Le tourisme des racines. Quand les familles d'anciens émigrants partis aux Amériques reviennent sur les terres de leurs ancêtres en Ubaye...
- Hiver en station. Chroniques de ski dans les vallées de la Blanche, du Verdon et de l'Ubaye.
- La tête dans le ciel. La longue histoire de l'astronomie dans le département depuis Pierre Gassendi à l'Observatoire de Haute-Provence.
- Rêves d'Icare? Combien sont-ils, ces mordus de sports aériens attirés par les reliefs et les conditions thermiques de ce département vélivole?
Drames et sauvetages ponctuent l'histoire de la haute et moyenne montagne. Des pratiques séculaires aux secours professionnels, une autre histoire du secours en montagne.Avalanches, éboulements, inondations, incendies... Les risques naturels sont inhérents à la vie en montagne. Comment les communautés alpines ont-elles géré ces risques depuis le Moyen Âge ? Quels faisceaux de savoirs et de pratiques ont-elles mis en place pour se prémunir de ces catastrophes naturelles et donner naissance au corps professionnel que l'on connaît aujourd'hui ?
Si les risques naturels ont toujours influencé les façons d'habiter la montagne (architecture, rites et pratiques, toponymie), les accidents liés à l'apparition de l'alpinisme et au développement des sports de montagne vont bouleverser en profondeur l'organisation des secours en haute montagne. Aujourd'hui, la surfréquentation de certains territoires de montagne, les nouvelles pratiques sportives, leur surmédiatisation continuent d'alimenter le débat. À travers une réflexion sur la gestion des risques naturels, des chroniques de sauvetage, ainsi que l'histoire du secourisme et sa médicalisation, ce numéro dresse un portrait de ce corps de métier encore méconnu.
Au sommaire :- L'histoire de la gestion des risques par les communautés alpines.- Les bergers face aux intempéries.- Solidarité : quatre chroniques de secours.- Titanic sur le Léman ou 150 ans de sauvetage.- Le drame Vincendon et Henry.- L'organisation du secours en montagne : quel modèle pour demain ?- Y a-t-il un toubib dans l'hélico ? Histoire de la médicalisation du secours en montagne.- Petite philosophie du renoncement.- L'accident, ressort de la littérature alpine.
Les 25 ans d'une revue pionnière ! 100 parutions et autant de thèmes explorant la culture et les patrimoines de l'arc alpin. Un immense merci à nos lecteurs, libraires et partenaires fidèles, ainsi qu'à l'ensemble de nos contributeurs !En 1998 naissait une revue pionnière, un « mook » peu ordinaire, qui prenait pour sujet les Alpes comme terres humaines. 99 numéros plus tard, L'Alpe continue de questionner les cultures et patrimoines de l'Europe alpine à sa façon : mettre à la portée du grand public les dernières recherches, privilégier les angles décalés et... accorder une très belle place à l'iconographie.Son premier numéro s'intitule Gens de l'Alpe ; son numéro 100 : Alpins, 7000 ans d'adaptation. Depuis le Néolithique, période à laquelle les premières communautés se sédentarisent (les premières traces humaines remontent à 100 000 ans environ), les hommes ont dû sans cesse s'adapter aux contraintes particulières de ce territoire : à la pente, au froid, à la neige, aux avalanches, aujourd'hui au dérèglement climatique. Ils ont dû faire face aux contextes politiques et socio-économiques changeants. Ces adaptations vont entraîner des migrations à différentes échelles : proches ou lointaines, définitives ou saisonnières. S'en dégage l'image de sociétés de montagne en constante mutation. C'est à ces diverses formes d'adaptation que va s'intéresser ce numéro. Il accompagnera la nouvelle exposition de référence du Musée dauphinois de Grenoble, partenaire de la revue depuis ses débuts. Au sommaire- Comment raconter l'histoire des sociétés alpines sur un temps long, dans sa complexité et sa diversité ? C'est le chantier d'envergure dans lequel s'est lancé le Musée dauphinois.- Les Alpes domestiquées. Au Néolithique, les communautés paysannes s'implantent durablement dans les Alpes. Elles adaptent leur économie agropastorale à la topographie et au climat montagnard.- S'il est un eéveénement majeur dans les Alpes durant l'Antiquiteé, c'est bien la conquete des Gaules. Mais que sait-on vraiment de la romanisation des populations alpines ?- L'histoire peu ordinaire d'une armoire, celle des Escartons à Ville-Vieille, symbole d'une forme originale de gouvernance, qu'expérimentèrent cinq hautes vallées du Dauphiné à partir du XIVe siècle.- La formidable ascension des libraires et colporteurs du Briançonnais au XVIIIe siècle, dont le réseau s'étendait en Europe et même outre-Atlantique !- L'étourdissante vitesse des mutations des sociétés de montagne du XIXe siècle à aujourd'hui (industrialisation, exode rural, tourisme).- Plongée dans les archives de Villard-de-Lans pour retracer le chemin de ces acteurs inconnus qui ont oeuvré à la transformation du Vercors.- Portfolio. Le photographe suisse Hans Peter Jost s'est intéressé à l'hypertourisme qui frappe les montagnes suisses chantées jadis par Haller. On rit, certes, mais on rit jaune !- Quel avenir pour les jeunes montagnards ? Va-t-on vers une révolution numérique de la montagne ?- Demain la montagne : une sélection de solutions environnementales et sociales portées par différents acteurs en faveur d'une montagne plus durable.- Carte blanche à l'écrivain Philippe Claudel, grand amoureux de la montagne, inquiet de l'emprise de l'homme sur ses paysages. Un manifeste amer et aimant à la fois.
Un numéro d'hiver résolument goûteux et réconfortant. Issu d'une tradition plurimillénaire, le pain est l'aliment de base dans l'ensemble des Alpes. De l'eau, de la farine et du levain, et le tour est joué ou presque... Car imagine-t-on les efforts pour cultiver des céréales en altitude ? Quand le blé ne pousse plus, le seigle résiste encore. Encore faut-il pouvoir cuire le pain. Par manque de bois, à Villar-d'Arène et dans d'autres villages des hautes vallées dauphinoises, on le cuisait autrefois une fois l'an seulement. De seigle ou de froment, de nombreuses spécialités ont vu le jour dans les différentes régions alpines, dont certaines, désormais labellisées, connaissent un regain d'intérêt jusque dans les plaines. Ces dernières années, le pain commence à regagner ses lettres de noblesse, même si le chemin à parcourir est encore long pour qu'il s'impose comme un véritable aliment gastronomique. Au sommaire :
- Le seigle, emblème de la montagne.
- L'engouement pour le levain, le renouveau des variétés céréalières anciennes, l'attrait pour la boulangerie, la médiatisation des boulangers paysans, etc. : ces tendances ne doivent pas cacher les consommations de pain d'origine industrielle. À quoi ressemble le paysage du pain aujourd'hui en France?
- Les maîtres du pain sous l'Ancien Régime, ou l'histoire des fourniers et des premiers boulangers du Dauphiné.
- « Le secret de maître Cornille » d'Alphonse Daudet : quel bonheur de se replonger dans ce conte mettant en scène un vieux meunier enragé ! Il en dit long sur la transformation de la meunerie au XIXe siècle.
- Que la fête commence ! Dans l'espace alpin, le pain est célébré, béni, partagé lors de fêtes et célébrations qui témoignent à leur façon de la valeur inestimable des céréales.
- Rencontre avec l'historien américain Steven Kaplan, spécialiste de la question des subsistances au XVIIIe siècle. Ardent défenseur du goût, il s'insurge contre la consommation encore majoritaire des baguettes blanches dans cet entretien décapant.
Le dossier est ponctué d'autres interviews avec des acteurs de la filière : boulangers du Dauphiné, du Val d'Aoste et du Valais, minotiers, chercheurs en agronomie, ainsi qu'avec le chef étoilé Christophe Aribert.
Du glacier du Rhône à la Camargue, l'histoire d'un géant, de ses aménagements à sa renaturation. Plus qu'un fleuve, une civilisation.Les Alpes, château d'eau de l'Europe ! Trois des grands fleuves européens y prennent leur source : le Pô, le Rhin et... le Rhône, qui court sur 812 km (un tiers en Suisse, deux tiers en France). Dès l'Antiquité, le Rhône s'impose comme un axe de transport incontournable entre la Méditerranée et le nord de l'Empire romain. Au fil des siècles, sur ses rives, les bateliers vont tisser leur propre culture, avec leurs savoir-faire, leurs croyances, leur parler propre. Longtemps redouté pour ses crues violentes, le Rhône a été tour à tour corrigé, aménagé, oublié puis retrouvé. Utilisé pour le transport, l'hydroélectricité et l'irrigation, il fait depuis près de trente ans l'objet de campagnes de restauration écologique visant à le rendre à nouveau « vif et courant ». Au dossier :- Les relations des hommes avec le Rhône ont été aussi tumultueuses que son cours. Histoire de la lente et continue appropriation du fleuve.- Comment naviguait-on sur le Rhône durant l'Antiquité ? Reconstitution de la remonte jusqu'à Seyssel, un voyage aventureux qui durait plusieurs semaines.- Portrait du Rhône médiéval et de ses « riveyrands » avec le médiéviste Jacques Rossiaud.- Portfolio : à travers une multitude de saynètes prises selon le même angle, le photographe français Bertrand Stofleth livre un portrait fort et singulier des rives du fleuve, du glacier du Rhône à la Camargue.- Expressions, chansons, objets, croyances : la culture des mariniers en mots et en images.- Génissiat, la naissance d'un géant de l'hydroélectricité.- Les programmes de restauration écologique et hydraulique du Rhône.- Randonnée culturelle et gourmande sur la ViaRhôna entre Sablons et Tain-l'Hermitage.
Grottes, gouffres, mines, bunkers, laboratoires souterrains... découvrez les dessous des Alpes.Une fois n'est pas coutume, L'Alpe vous propose un voyage au centre de la Terre, ou plutôt au coeur des montagnes, dont les paysages souterrains sont aussi spectaculaires que ceux à la surface. Les massifs alpins, et tout particulièrement les reliefs karstiques, sont percés de milliers de cavités qui ont pu servir d'abris, de cachettes ou de lieux de culte, ont fait l'objet d'explorations scientifiques puis sportives ou sont devenues des lieux touristiques, telle la grotte de Choranche dans le Vercors ou les grottes de Skocjan en Slovénie, inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO. Au sommaire :- L'histoire méconnue de l'exploration scientifique et sportive de la face cachée des Alpes à partir du XVIIe siècle.- Les mots clés de la spéléologie- Dans le ventre de la préhistoire : à quand remontent les premières traces de passages dans les Alpes souterraines ? Que venaient y chercher les hommes préhistoriques ?- La folle aventure de l'eau ou le captage à haut risque dans le Trou qui souffle, pour alimenter le val d'Autrans-Méaudre.- Portfolio : un voyage photographique à couper le souffle qui nous révèle l'envers des paysages slovènes. Par un des meilleurs photographes spéléologues au monde, Peter Gedei.- Une double page méconnue de l'histoire : au cours de la Première Guerre mondiale, Italiens et Austro-Hongrois menèrent une sanglante guerre de tranchées dans les reliefs calcaires du Karst (front de l'Isonzo), terrés dans des grottes qu'ils aménagèrent en un vaste réseau souterrain. Ces cavités furent aussi, après le deuxième conflit, le tombeau de milliers de personnes.- Bunkers 2.0 : témoins d'une page conséquente de l'histoire suisse qui a marqué les imaginaires, 300 000 bunkers et 1 200 kilomètres de galeries se cherchent une nouvelle raison d'être. Certains sont devenus des centres de stockages de données ultra sécurisés.- Géotourisme souterrain : si l'aménagement des sites souterrains permet aux territoires de montagne de diversifier leur offre touristique, que propose-t-on aux visiteurs ? Du spectacle, de l'aventure ou bien l'occasion de comprendre in situ certains phénomènes naturels ?- On connaît son époux, Joseph Vallot, mais qui était Gabrielle Vallot ? Exploratrice intrépide, pionnière oubliée, elle a pourtant relaté par écrit ses découvertes souterraines dans les Cévennes.- Visite guidée sous le tunnel du Fréjus dans le laboratoire souterrain de Modane, le plus profond d'Europe, qui mène des recherches sur la matière noire à l'abri des rayons cosmiques. Et aussi :- Le Malp, musée archéologique du lac de Paladru, a ouvert ses portes le 7 juin dernier, présentant une collection rare d'objets du Néolithique et de l'an mil.- Escale dans le Trentin à Arte Sella, un parc qui propose un florilège d'oeuvres de land art.
Panorama à 360° d'un massif habité depuis la préhistoire, aux paysages grandioses, et protégé depuis 50 ans par le Parc naturel régional du Vercors.On connaît la beauté des paysages du Vercors, celle notamment de ses hauts plateaux, qui abritent la plus grande réserve naturelle de France. On croit également connaître l'histoire de ses maquis, mais sait-on que ce territoire est une construction humaine très récente ? Jusqu'à la fin du XIXe siècle, le Vercors est une mosaïque de pays, dont l'unité va être structurée par l'ouverture des routes, l'importance de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, sans oublier la création du Parc naturel régional en 1970. Aujourd'hui, le massif voit sa démographie en forte hausse et n'en finit pas de s'adapter aux nouveaux défis d'aujourd'hui : pression touristique, besoin en énergie, dérèglement climatique, etc.Au sommaire du dossier :- Les grandes étapes de la construction de ce territoire.
- La population du Vercors a bondi de 40 % en 40 ans. Qui sont ses nouveaux habitants et que viennent-ils chercher ici ?
- En 2020, le Parc naturel régional du Vercors a soufflé ses cinquante bougies. Quel modèle de développement singulier entend-il porter ?
- Énergie, recyclage, biodiversité, circuits courts : de nombreux acteurs se mobilisent dans le Vercors en faveur de la transition écologique.
- Portfolio. Réserve unique en France par sa taille et son état de préservation, les hauts plateaux du Vercors se révèlent d'une époustouflante beauté, pour qui se perd dans leurs pelouses, leurs forêts ou leurs champs de lapiaz.
- 3 juillet 1944 : la République française est officiellement restaurée dans le Vercors. Cet épisode fut-il un cas isolé en France ?
- Au gré des soubresauts de l'histoire, le Vercors a accueilli des réfugiés de tout horizon. Une tradition de l'accueil qui perdure jusqu'à aujourd'hui.
- Grand entretien. Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik fut accueilli, enfant, après la guerre, dans une institution de Villard-de-Lans, le Gai Logis. Un lieu et une époque dont il conserve des souvenirs fragmentés.
- Plongée dans l'histoire de l'exploration du réseau du Clot d'Aspres, qui dépasse les mille mètres de profondeur !
- Un carnet de saveurs, réunissant de bonnes adresses et de bons produits du Vercors.
Ce numéro spécial de la revue L'Alpe est entièrement dédié à un territoire riche de sa diversité culturelle et géographique, mais qui se sent souvent ignoré des médias. À l'extrême sud-est de l'Hexagone, les trois départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes et des Alpes-Maritimes voient leurs montagnes dévaler depuis les grands sommets de plus de 3000 mètres d'altitude jusqu'aux rivages maritimes.Comment la montagne a-t-elle marqué l'identité des hommes et des femmes des Alpes du Sud ? À quel point ces Alpes-carrefour, terres de passages et de migrations, sont-elles tournées vers la mer ? Comment les habitants ont-ils su se forger une identité ? Méridionalité ? Alpinité ? Méditerranéité ?
D'ailleurs, existe-t-il une et une seule identité propre aux Alpes du sud ? Probablement si l'on raisonne en termes d'opposition frontale aux Alpes du nord, aux verts pâturages dauphinois arrosés ou aux stations de sports d'hiver savoyardes. Mais pour le reste ? Quoi de commun entre petits hameaux du Briançonnais au nord et villages perchés au-dessus de la mer ? Alors, une histoire commune aux Alpes du Sud ? Pas même. Le comté de Nice, qui regroupe la majeure partie des Alpes-Maritimes n'est français que depuis 150 ans (et même moins pour quelques vallées reculées !).
C'est ce kaléidoscope de savoir-faire, de traditions et de cultures qu'explore ce numéro de L'Alpe en tentant non de lui plaquer une identité forcément réductrice mais bien de dévoiler les quelques grands traits communs et surtout les infinies petites variations qui rendent ce territoire si attachant.Également au sommaire de ce numéro :
- Clarence Bicknell, un érudit anglais découvreur des gravures protohistoriques de la vallée des Merveilles - Le Queyras, comme archétype de l'alpe - Les Alpes de Giono - Portfolio : les gueules d'alpages du photographe Patrick Domeyne - Le développement du tourisme et les (nombreuses !) routes patrimoniales - Le poids des parcs naturels - La grande tablée des produits du terroir - Et nos pages pratiques pour partir à la découverte des jardins secrets des Alpes du Sud.
L'Alpe souffle ses 20 bougies. Une belle réussite dans le monde des revues ! Ce numéro anniversaire revient sur les évolutions et les événements marquants qui ont changé le visage des Alpes européennes ces deux dernières décennies et surtout, se projette avec fantaisie et délectation sur nos 20 prochaines années !
En 1998 L'Alpe naissait de la volonté de valoriser les cultures et patrimoines alpins à l'échelle européenne. Le titre de son premier numéro, qui est aussi celui de l'exposition de longue durée du Musée dauphinois, partenaire de la revue depuis ses débuts, donnait le la : « Gens de l'Alpe ». Mettre l'humain au coeur de ses sujets : plus qu'une marque de fabrique, une ligne de conduite !
À l'occasion de cet anniversaire, le numéro 83 propose une radiographie des Alpes :
- Qu'est-ce qui a changé dans les Alpes ces vingt dernières années ? Quelles tendances au long cours peut-on dégager ?
- Quels défis doit relever le tourisme montagnard ?
- Qui sont les néo-alpins ?
- Pourquoi et comment faut-il éduquer à la montagne ?
La revue questionnera également l'activité de ceux qui la font et la nourrissent (acteurs culturels, musées, chercheurs, auteurs, artistes, etc.) :
- Qu'est-ce qu'être un musée alpin aujourd'hui ? Quelles politiques culturelles mener ?
- Pourquoi les questions alpines intéressent-elles tant la recherche universitaire ?
L'Alpe n'est pas la seule à fêter son anniversaire cette année : la Bibliothèque nationale autrichienne célèbre ses 650 ans, le Musée gruérien ses 100 ans, le musée de la Vallée de Barcelonnette ses 30 ans, le festival Messiaen, le musée de l'Ancien Évêché comme le château de Prangins ses 20 ans, etc. Ce numéro les conviera à sa fête !
L'Alpe s'offre de nouveaux atours pour fêter ses 20 ans !
Très moderne dès sa conception, la maquette L'Alpe évolue sans pour autant bouleverser les nombreux niveaux de lecture qui en font toute la richesse. Hervé Frumy, directeur artistique de la revue depuis sa création, a choisi une nouvelle typographie pour la titraille (due au graphiste bulgare Radomir Tinkov), associée à une meilleure signalisation visuelle des trois espaces qui rythment L'Alpe chaque trimestre et qui font son succès :
- Le dossier principal.
- Les articles de fond liés aux grands événements culturels.
- Le cahier rassemblant toutes les actualités de l'Europe alpine : expositions, rencontres, livres, musiques, gastronomies, cinéma, etc.
À découvrir dans le numéro 83 !
Comment se représente-t-on les Alpes à l'autre bout du monde ? Quel regard les artistes, écrivains, scientifiques japonais, sud-africains, néo-zélandais, mexicains portent-ils sur l'arc alpin ? En quoi leur vision « géo-décentrée » peut-elle enrichir nos propres connaissances ?
Au sommaire de ce numéro : Un portfolio signé Lavonne Bosman, une Sud-Africaine du Cap, qui a bénéficié d'une résidence d'artistes organisée par la fondation FDDM à Sion dans le Valais, oeuvrant en faveur du développement durable dans les régions montagneuses. Son axiome de départ ? « Nous sommes tous des migrants. » C'est avec cette idée en tête qu'elle a photographié des villageois de Medergen, pour les uns des descendants des Walser qui se sont installés là vers 1300, pour les autres des migrants africains, nouvellement arrivés. L'écrivain catholique japonais Shusaku Endo, auteur de l'histoire de Silence, que Martin Scorcese a adaptée au cinéma, raconte son séjour dans les années 1950 en Haute-Maurienne dans le village de Sollières puis dans un sanatorium à Combloux. Harriet Rosenberg ou quand une anthropologue canadienne ausculte l'histoire d'une petite communauté alpine, celle d'Abriès dans le Queyras. Et si les historiens mexicains, qui étudient les migrations ubayennes aux Amériques, en savaient plus sur notre micro-histoire ? Un Papou dans les Alpes : avec le photographe Marc Dozier, le chef papou Mundiya Kepanga fait son tour de France, découvrant l'étrange tribu des Français. Hallstatt, Grindelwald, Zermatt, Chamonix : les Japonais s'installent dans les Alpes. Quelle montagne imaginaire les a poussés à choisir les Alpes ? « Étage alpin », « alpinisme », « Alpes australiennes », « Alpes néo-zélandaises » : la terminologie alpine s'est imposée à la plupart des régions montagneuses du monde. Ce n'est qu'au cours du xxe siècle que le modèle alpin longtemps dominant a été bousculé et que la nécessité d'une diversité de regards s'est imposée pour rendre compte de la singularité de chacun des massifs, Alpes comprises.
La revue L'Alpe s'intéresse au goût des montagnes. Après avoir traité des vins, des fromages, du lait ou encore des douceurs alpines, c'est au prisme de la circulation et des échanges autour des produits gourmands que la rédaction évoque ces sujets qui succulent. AU SOMMAIRE DE CE NUMERO :- La fête des Vignerons de Vevey. Elle ne se déroule que cinq fois par siècle depuis... 1797 !- Comment voyager avec un... anchois ? Ou les drôles de choses que l'on trouvait parfois sur les foires et marchés du versant italien des Alpes.- Un siècle de réclames alpines. Eaux-de-vie et liqueurs ont généré une riche iconographie publicitaire.- Le grand retour des plantes oubliées. L'économie de subsistance dans les montagnes n'aura pas résisté longtemps au développement des moyens de communication. Jusqu'au regain d'intérêt actuel pour les produits alpins.- Le marché local s'ouvre au monde. Les échanges de produits gourmands passent désormais par Internet.- Et nos pages pratiques goûtues... & AUSSI : LES PÉPITES DE LA RÉDACTIONParmi les grands sujets liés à l'actualité culturelle européenne, d'autres articles à découvrir :- Danger avalanche. Les populations alpines ont dû très tôt se prémunir et cultiver des solidarités face à ce fléau, dont la gestion est désormais classée par l'Unesco au patrimoine immatériel de l'humanité.- Bêtes à manger du foin. Sommes-nous prêts à assumer la distance que l'idéologie végane souhaite mettre entre nous et les animaux ?- Portfolio : portraits en pente pas toujours douce. En Suisse, une formidable exposition met en scène plusieurs centaines de portraits de la collection de la Médiathèque Valais-Martigny.
Depuis l'Empire romain à l'actuelle Union européenne en passant par les États de Savoie ou l'Empire austro-hongrois, l'espace alpin a probablement été celui où les tracés de frontières entre états ou royaumes ont le plus fluctué au monde. Ce numéro de la revue L'Alpe va jouer à saute-frontières !
Au fait, où et comment s'arrêtent les Alpes ? Et qu'entend-on par frontière ? Sont-elles juste géographiques ou culturelles ? Qui en décide et comment ces choix se traduisent-ils sur le terrain ?
Qui plus est dans un espace montagnard le plus souvent très difficile d'accès, peu aisé à contrôler et habité par des populations volontiers frondeuses...
Quelle est l'histoire par exemple de ces deux îles alpines que sont les principautés (le Liechtenstein et Monaco) et de la Suisse dont les frontières ont connu une relative stabilité depuis le XVIIe siècle ?
Pourquoi la question des frontières et de l'identité est-elle encore problématique au Tyrol du Sud (ou Haut-Adige), province italienne majoritairement germanophone et très fortement autonome ?
Autre thématique brûlante : celle des migrants qui tentent leurs chances par les Alpes, soulevant concomitamment des élans de solidarité et d'hostilité. Dans ce domaine, le musée d'Innsbruck cherche à être un lieu de rencontres, de dialogue et de réflexion.
Aux côtés de ces sujets éminemment diplomatiques et géopolitiques inscrits à l'échelle du continent tout entier, ce numéro de la revue L'Alpe abordera également des aspects moins connus de cette question comme le patrimoine des bornes-frontières et des anciens postes de douanes, les contrebandiers (du sel, notamment) qui se sont longtemps joués des gabelous, l'étonnante principauté du Briançonnais (plus connue sur le nom de république des Escartons) qui a bénéficié d'un statut fiscal et politique très particulier entre le XIVe et le XVIIIe siècles ou encore les micromodifications de frontières intervenues après la signature du traité d'Utrecht en 1713 dans la région de Barcelonnette (vallée de l'Ubaye).
Enfin, ce dossier se conclura par un portrait et un grand entretien avec l'écrivain-voyageur italien Paolo Rumiz, journaliste à La Repubblica, auteur de Aux frontières de l'Europe et La légende des montagnes qui naviguent.
Alpine et provençale, le double portrait d'une rivière.Née près de Montgenèvre, la Durance court sur plus de 320 kilomètres jusqu'à Avignon, alimentant en eau toute la Provence. Chantée par Giono, peinte par Paul-Camille Guigou, la Durance a pourtant eu longtemps mauvaise réputation. Il faut dire que ses crues torrentielles détruisaient gués, ponts, cultures et habitations. Muselée par des barrages et des canaux, la belle s'est assagie et est aujourd'hui courtisée pour ses ressources hydrauliques et touristiques.
Au menu du dossier:
« Il faut vous dire que la Durance est un fleuve de montagne, vagabond, pillard, coléreux et qu'il a un lit de cailloux de plus de deux kilomètres de large. Au milieu se tord le gras de l'eau... » : seul Jean Giono pouvait célébrer ainsi cette rivière alpine. Portrait du poète, disparu il y a cinquante ans, auteur du scénario du film Hortense ou l'eau vive, dont la Durance est l'héroïne.
Quand les forêts des Hautes-Alpes alimentaient en bois les chantiers navals de la Méditerranée. Aux radeliers de la Durance d'acheminer les grumes de bois.
Il s'appelait Joachim Martin et était menuisier de son état. Dans les années 1880, alors qu'il installe le plancher du château de Picomtal, au bord du lac de Serre-Ponçon, il se confie aux lattes de bois, gravant sur leur revers ses secrets, ceux de sa famille, ceux du village aussi...
Les canaux d'irrigation du bassin de la Durance, dont les plus anciens remontent au Moyen Âge, permettent de réguler l'apport en eau pour l'agriculture, dans les périodes de sécheresse comme d'inondation. Ce maillage est parfaitement adapté aux caprices du climat méditerranéen. Et s'il l'était aussi aux bouleversements climatiques actuels ?
Le partage de l'eau, conflits et solutions. Avec plus de trente centrales, dont le barrage de Serre-Ponçon, la Durance et le Verdon constituent l'une des plus grandes ressources hydrauliques de France. Comment gérer cette richesse ? Enquête.
Le tourisme nautique, le nouvel or bleu, alternative au tout-ski ? Petite mer des Hautes-Alpes, la destination de Serre-Ponçon représente à elle seule 10 % du chiffre d'affaires touristique annuel du département.
Terre, galets, graviers : les matériaux de construction de la Durance. Une architecture sortie des eaux.
La forêt, au coeur de la vie des communautés alpines d'hier et des enjeux environnementaux d'aujourd'hui.
La forêt est l'élément central des paysages alpins de moyenne montagne. On estime à 41 % la superficie des Alpes françaises couverte de forêts (contre 30 % à l'échelle nationale). Alors que certaines régions du monde connaissent une déforestation très inquiétante, Amazonie en tête, la forêt alpine continue à progresser, même si le réchauffement climatique est en train de changer sa physionomie. Source de bois-matériau et de bois-énergie, réserve de biodiversité, lieu de détente, puits de stockage de CO2, filtre d'eau potable, elle est aussi en montagne un paravent contre les éboulements et les avalanches.
Il est né au coeur des Alpes et joue de la... balalaïka ! Gaspard Panfiloff organise chaque été, depuis quatre ans maintenant, la bal(l)ade de ses amis musiciens. Une tournée (pédestre !) de concerts dans les refuges qui fait résonner, comme en écho, les airs des grands compositeurs classiques sur les parois de granit entre les Savoies et le mont Viso.Cette approche « musiconoclaste » guidera les pas des lecteurs de L'Alpe au fil des pages. Qu'écoute-t-on dans la montagne ? Les cloches des vaches et des brebis, certes. Mais aussi le murmure ou le vacarme du torrent. Mais encore les craquèlements du glacier, le sifflement de la bise, le frémissement du couvert forestier, l'alerte de la marmotte que nos cousins québécois appellent si justement « siffleux ». Et bien d'autres choses.Le chef d'orchestre de L'Alpe vous a mitonné un arrangement composé de partitions de musique illustrées de paysages alpins issues des collections du musée de la Montagne de Turin, d'un entretien avec André Manoukian qui dirige une résidence d'artistes à Chamonix, de portraits de jeunes trublions helvétiques de la musique traditionnelle, d'un portfolio noir et blanc sur les violoneux. Et pour finir, un panorama très complet des grands festivals musicaux de l'été avec un agenda détaillé et les coups de coeur de la rédaction.
Cette symphonie alpestre en mots et en images se poursuivra par de nombreuses illustrations sonores en accès libre sur le site Internet de la revue. Bonne écoute !
Une traversée des Alpes d'ouest en est, du nord au sud, avec escales sur les grands cols.
Depuis le Néolithique, les Alpes sont des terres de passages, des terres de brassages. L'histoire militaire, économique, politique a façonné la cartographie des grandes routes alpines ; les cols en sont les points névralgiques. Traits d'union entre deux vallées, lieux de rencontres et d'échanges, tous figurent en bonne place dans les livres de géographie comme d'histoire, qu'ils se nomment Grand et Petit Saint-Bernard, Gothard ou Brenner.
Dans le dossier :
- Une brève histoire des routes alpines, depuis l'époque romaine.
- L'Izoard compte parmi les cols mythiques de l'histoire du cyclisme. Le grand amoureux du vélo, l'oulipien Paul Fournel se souvient de sa première ascension.
- L'accueil des voyageurs en haut des cols alpins, une longue tradition d'hospitalité. Une pérégrination entre trois cols, Grand-Saint-Bernard, Simplon et Gothard.
- Monuments, sanctuaires, inscriptions : c'est tout un patrimoine qui balise les cols, religieux ou païen, militaire, politique ou sportif.
- Le « silence des cols » raconté par l'immense écrivain-voyageur Nicolas Bouvier.
- La campagne des Alpes. De l'automne 1944 au printemps 1945, c'est une véritable guerre de crêtes et de cols que se livrent les fronts italiens et français dans les Alpes.
- Col fermé : regards croisés d'un photographe, d'un nivologue et d'un déneigeur qui ont tous trois tissé une relation intime avec les cols en hivernage. Le déneigement des routes offre chaque printemps un nouveau spectacle.
- Portfolio : Du col de Turini au passo di San Boldo en Vénétie, le photographe allemand Berthold Steinhilber a tiré les portraits de près de quatre-vingts cols alpins, en essayant d'en capter l'identité.
Un portrait du Valais loin des clichés et des vues cartes postales.Carrefour géographique au coeur des Alpes, terre d'histoire marquée par son bilinguisme, longtemps conservatoire de traditions, le Valais frappe aujourd'hui par son dynamisme culturel: il revisite avec humour et impertinence son patrimoine culturel et instaure par ses expositions un dialogue entre nature et culture.Découvertes archéologiques, savoir-faire viticole, place du tertiaire dans l'économie valaisanne seront autant de sujets abordés dans une perspective à la fois historique et contemporaine. Avec une belle place accordée à la création actuelle.Au dossier notamment:- L'identité plurielle du Valais, les relations entre Bas-Valais, Moyen-Valais et Haut-Valais, la question du bilinguisme et des différents patois.- L'eau, bien commun: l'usage actuel des bisses et du consortage. Les derniers aménagements du Rhône.- L'école de Savièse.Autour des oeuvres d'Ernest Biéler, Edmond Bille, Marguerite Burnat-Provins, Raphy Dallèves et Édouard Vallet et leur réinterprétation aujourd'hui par des artistes destreet art.- Le Valais à travers l'oeil des photographes de l'Enquête photographique valaisanne.- Les dernières découvertes archéologiques et leur reconstitution sous forme numérique avec le programme Valais-Wallis Time machine.-De la patrimonialisation de la cueillette des plantes sauvages à l'inquiétude autour des glaciers valaisans. Comment repenser notre rapport à la nature à l'ère de l'anthropocène ?- L'architecture du Valais auxxesiècle. L'exemple de Crans Montana.- Randonnée culturelle dans les vignobles valaisans, entre Sierre et Salgesh.
La montagne a généré un habitat particulier. Aujourd'hui, ce patrimoine bâti montagnard est menacé par la pression foncière et la banalisation architecturale. Il est urgent d'imaginer les modèles de développement urbanistique de la montagne de demain. L'occupation des Alpes s'est accomplie à un rythme très lent. De nombreux obstacles expliquent la lenteur de cette conquête : la difficulté de s'implanter sur de fortes pentes boisées et les causes surnaturelles (avalanches ou glissements de terrain). Toutefois, la plus déterminante des explications réside dans l'adaptation d'une activité agraire mixte, propre à la plaine, à une économie de montagne où l'élevage des animaux devient dominant. Il a fallu concevoir un habitat adapté au stockage de grandes quantités d'herbe pour les longs hivers où bêtes et gens sont confinés à l'intérieur. Cette économie traditionnelle millénaire, a volé en éclat avec les nouveaux usages de la montagne qui se sont développés depuis un siècle. Si les stations d'altitude créées ex nihilo ont fait l'objet, avec plus ou moins de bonheur, d'une certaine recherche d'intégration à l'environnement naturel, il n'en va pas de même, loin s'en faut, de l'extension des villages existants, à quelques exceptions notables. La conservation du patrimoine architectural et une réflexion sur les manières d'habiter la montagne à l'avenir sont pourtant des devoirs des populations alpines.
Depuis plus de dix ans maintenant, la revue L'Alpe fait appel aux meilleurs spécialistes dans toutes les disciplines des sciences humaines pour porter un regard différent, neuf, iconoclaste et décalé sur les cultures et les patrimoines de l'Europe alpine.
Loin d'être des terrains vierges, les paysages alpins portent partout la main de l'homme. Ici travaillés, là défigurés, ailleurs protégés. Quel rapport à la nature les Alpins ont-ils entretenu au fil de l'histoire ? À quoi ressembleront les Alpes de demain ?
De par leur situation géographique singulière (altitude, températures extrêmes, sites isolés), leur réseau très dense d'universités et leur histoire, les Alpes se sont imposées comme l'un des plus importants laboratoires du monde. Une vigie tournée vers le ciel ou les profondeurs de la Terre. Un observatoire pluridisciplinaire, ouvert sur l'astronomie, la météorologie, la glaciologie, mais aussi la physique des particules ou la médecine.Au sommaire :- Après l'observatoire du pic du Midi de Bigorre en 2013, le parc national des Cévennes en 2018, ce sera sans doute cette année au tour du parc du Gantrisch en Suisse de se voir décerner le label « réserve internationale de ciel étoilé » valorisant l'absence de pollution lumineuse. Lancé par les milieux de l'astronomie professionnelle et amateur, l'engouement pour la création de ces parcs d'un nouveau genre a notamment pris corps autour d'observatoires scientifiques de montagne.- Sur les hauteurs de Nice, l'observatoire (1887) ne manque pas d'attirer tous les regards. Cette imposante demi-sphère immaculée marque les temps pionniers d'une architecture singulière appliquée aux observatoires astronomiques. Avec ses mécènes comme le banquier Raphaël Bischoffsheim et ses figures de proue comme Gustave Eiffel ou l'architecte Charles Garnier.- Aoste, Bauges, Baronnies provençales, etc. : les centres astronomiques sont nombreux à ouvrir leurs portes au public. Un guide pratique pour programmer ses prochaines visites.- Arrimée à plus de 3 500 mètres d'altitude sur le col qui sépare la Jungfrau du Monch, la station scientifique suisse du Jungfraujoch a été, dès les années 1950, un laboratoire sentinelle pour observer la pollution et le réchauffement climatique. Des scientifiques du monde entier continuent d'y ausculter la chimie de l'atmosphère terrestre.- L'histoire de la construction de l'observatoire Vallot en 1890 par Joseph Vallot lui-même. Météorologue, glaciologue, botaniste et cartographe, il fait fi des réticences de tous pour construire un laboratoire à 400 mètres sous le sommet du Mont-Blanc pour y étudier les phénomènes météorologiques ou le mal des montagnes. De ce lieu improbable, il fera un petit bout d'Asie en décorant le salon à l'orientale.- Le laboratoire des rayons cosmiques, bricolé à dos d'homme au col du Midi à partir de 1947, n'aura pas fonctionné plus de dix ans. La théorie des quarks doit beaucoup à cet observatoire de particules élémentaires, le plus haut du genre à l'époque.- Au début du XXe siècle, Angelo Mosso se fait construire un laboratoire sur les pentes du Mont-Rose. Les études que le professeur de physiologie italien va y mener serviront surtout aux troupes de montagne ou aux futurs himalayistes, voire à l'étude de la santé des aviateurs, un métier alors en devenir.- Particulièrement sensible dans les Alpes, le dérèglement climatique actuel bouleverse les modes d'observation scientifique. La montagne bouge. La science aussi. Pour comprendre ces changements très rapides, les chercheurs en sciences de la nature comme en sciences sociales doivent mettre en place de nouvelles méthodes. Dont les maîtres mots sont « co-construction » et « participatif ». Et aussi :- Jean Mohr (1925-2018) nous a quittés en novembre dernier. Il nous laisse des archives imposantes dont une bonne partie est consacrée aux Alpes.- Vu par le « berger Carnino Michel », le monde pastoral prend des allures truculentes au fil de ses créations à l'Opinel.- José Le Piez sculpte les arbres. Et de ces sculptures, il tire des sons. Invité de la troisième saison de Paysage Paysages, manifestation artistique qui mobil
Dans son numéro d'hiver, L'Alpe revient sur un élément constitutif des identités alpines, la neige, à travers ses trois âges : l'ère des sociétés traditionnelles, le tout-ski et enfin la crise climatique actuelle.Au sommaire de ce numéro : Quelle place occupait la neige dans les sociétés alpines traditionnelles ? Un fléau, car synonyme de froid et d'immobilité, auquel il fallait s'adapter, ou bien une opportunité pour échapper aux travaux des champs et développer d'autres activités ? Le Musée d'ethnologie de Genève consacre sa nouvelle grande exposition à la « fabrique des contes ». L'occasion de se plonger dans ce patrimoine de l'imaginaire alpin, où neige et glace sont des personnages à part entière. Au pied des pentes en Oisans, en Savoie comme en Suisse, des microsociétés de freeriders se forment, guettant sur les webcams des stations voisines les meilleures fenêtres météo. Qui sont ces fondus de poudreuse ? Enquête. Albédo, cristaux, cryosphère, manteau neigeux, neige humide, prévention des avalanches, etc. : l'étendue des recherches en nivologie en 25 mots. La fonte actuelle des glaces laisse remonter à la surface des vestiges de la « guerre blanche » sur le front austro-italien en 1914-1918, quand les avalanches étaient détournées comme armes de guerre. Un témoignage photographique de l'Italien Stefano Torrione. À quoi ressemblaient les Alpes au moment des grandes glaciations du Quaternaire ? Le géomorphologue Sylvain Coutterand reconstitue le paysage des Alpes glaciaires comme pour mieux nous alerter sur leur disparition accélérée.
Attention, fragiles ! Les zones montagnardes sont touchées de plein fouet par le réchauffement climatique. Comment prendre soin d'elles ?
Recul inquiétant des glaciers, éboulements rocheux plus fréquents, enneigement plus faible, pollution atmosphérique des vallées, etc. : les Alpes sont particulièrement affectées par le bouleversement climatique de ces dernières décennies, qui y est plus fort et surtout plus visible. Voire tangible. Résultat : les montagnes sont devenues un observatoire à ciel ouvert pour les questions environnementales. Un laboratoire également où, loin du catastrophisme ambiant, de plus en plus d'initiatives sont éprouvées en matière de transport, d'habitat, d'agriculture, de tourisme aussi.
Au menu du dossier :
- Le bilan environneental s'alourdit dans les Alpes, mais la question de la durabilité ne se pose pas seulement en termes climatiques, la gestion des ressources est tout aussi essentielle.
- Le concept de « développement durable » serait obsolète. Mais comment désigner et définir la transition écologique et sociétale à mettre en oeuvre ?
- Portfolio : Trois artistes suisses, Laurence Piaget-Dupuis, Marie Velardi et Jacques Pugin représentent à leur manière la disparition des glaciers alpins. Une réflexion sur le temps.
- Quelles stratégies les communautés alpines d'hier avaient-elles mises en place pour assurer leur survie jusqu'à ce que la globalisation peu à peu les aliène ?
- Carnet d'initiatives : tour d'horizon des projets et solutions qui voient le jour partout dans l'arc alpin.
- La crise sanitaire du Covid-19 va-t-elle rebattre les cartes de la stratégie économique des stations de montagne, déjà affectées par le réchauffement climatique ?
- « Il faut cultiver notre jardin. » La récente crise a poussé nombre de ceux qui disposaient d'un potager à appliquer le précepte de Candide au pied de la lettre...
- Parcs nationaux, régionaux, réserves naturelles : plus d'un quart de l'espace alpin est protégé. Histoire et bilan de cette politique de protection.
Dans son numéro d'hiver, L'Alpe revient sur un élément constitutif des identités alpines, la neige, à travers ses trois âges : l'ère des sociétés traditionnelles, le tout-ski et enfin la crise climatique actuelle.
- Les saisons comme les météores ont une histoire. L'étude de la perception de l'hiver permet d'explorer les différents usages sociaux de la neige. Quelle place occupait-elle dans les sociétés alpines traditionnelles ? Un fléau, car synonyme de froid et d'immobilité, auquel il fallait s'adapter, ou bien une opportunité pour échapper aux travaux des champs et développer d'autres activités ?
- La perception des couleurs de la neige comme celle de ses différents états varient fortement d'une culture à une autre, d'une langue à l'autre. Un abécédaire tout en nuances de blanc.
- « Bureau des souvenirs retrouvés. N°1, le ski ». Le musée alpin de Berne inaugure une nouvelle forme d'exposition participative en proposant au public de venir enrichir ses collections par ses propres objets et souvenirs personnels. La première édition est consacrée aux joies de la glisse.
- La raréfaction de la neige liée au réchauffement climatique interroge en profondeur notre relation à la montagne. Elle remet notamment en question le modèle de développement mis en oeuvre dans les Alpes depuis plus de soixante ans, pour lequel elle a été et reste un moteur économique et symbolique central. À quelles transformations nous invite sa présence incertaine ?
- La Reine des neiges nous a accordé un entretien exclusif! Qui se cache derrière ce personnage qui ravit tant les enfants au grand dam de leurs parents ?
- La fonte actuelle des glaces laisse remonter à la surface des vestiges de la « guerre blanche » sur le front austro-italien en 1914-1918, quand les avalanches étaient détournées comme armes de guerre. Un témoignage photographique très impressionnant de l'Italien Stefano Torrione.
- Ils sont glaciologues, nivologues, météorologues, pisteurs. Ils auscultent au quotidien les glaciers, constituent des bibliothèques de carottes de glace, scrutent l'évolution du manteau neigeux, anticipent les avalanches. Enquête sur les spécialistes de la neige et de la glace.