«?Ça commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage, on craint d'agir de manière déplacée. On a le sentiment de ne pas «être à sa place». Mais qu'est-ce qu'être à sa place, dans sa famille, son couple, son travail ? Quels sont les espaces, réels ou symboliques, qui nous accueillent ou nous rejettent ? Faut-il tenter de conquérir les places qui nous sont interdites, à cause de notre genre, notre handicap, notre âge, notre origine ethnique ou sociale ? Peut-être faut-il transformer ces lieux de l'intérieur et s'y créer une place à soi ??» Dans cet ouvrage aussi passionnant que sensible, la philosophe Claire Marin explore toutes les places que nous occupons - quotidiennement, volontairement ou contre notre gré, celles que nous avons perdues, celles que nous redoutons de perdre - et interroge ce qui est à la fois la formulation d'un désir personnel et un nouvel impératif social. Encore reste-t-il à savoir si l'on finit tous par trouver une place, ou si le propre d'une place n'est pas plutôt de sans cesse se déplacer, ou de déplacer celui qui croit pouvoir s'y installer...
Sophia L est une star, une vraie - adulée et enviée par le monde entier. Mais alors qu'elle s'extrait à peine d'un divorce difficile, que sa fille prend en âge et en indépendance et que sa mère, malade d'Alzheimer, est envoyée à l'hôpital, Sophia a le sentiment de perdre pied. D'autant plus que la vieille dame, qu'elle visite tous les jours à la clinique, ne cesse de lui parler de l'autre... son autre mère. L'enquête qu'elle mène auprès de sa famille lui confirme que, enfant, la petite Sophia n'avait de cesse de parler de sa première mère, celle qui la gâtait de mangues et lui chantait des berceuses créoles. Lorsque des flashs de ce qui ressemble à une ancienne vie viennent zébrer ses nuits, Sophia prend la décision de partir à la poursuite de cette alter-ego du passé - à la recherche de sa vie antérieure. Du Brésil à la Martinique, Sophia L sera rejointe dans sa quête par un capoeiriste engagé, un guitariste séducteur et sa petite amie bel--liqueuse, ou encore un Japonais spécialiste de l'art du Kintsugi lui-même en plein désarroi identitaire. Il lui faudra affronter une tempête tropicale, -traverser une jungle et une transe spirituelle ou encore faire fi des menaces et mauvais sorts pour dissiper la brume des secrets entourant celle qu'elle fut... Frédérique Deghelt se fait la plume fidèle de la mystérieuse Sophia?L et convoque un décor de conte au travers d'une initiation mystique et colorée. Un voyage jubilatoire.
2 mai 1923. Comme chaque jour, Clemenceau s'installe à sa table de travail. Malgré ses 82 ans, il n'a rien perdu de sa flamboyance ni de son orgueil. A l'aube du XXe siècle, alors que la République l'a remercié, le "Père la Victoire" ignore ce matin-là qu'il se prépare à vivre ses années les plus passionnées. Marguerite Baldensperger, éditrice de quarante ans sa cadette, s'apprête à passer sa porte pour lui proposer d'écrire un livre.
Dès lors, leurs destins seront liés. Pourtant, tout les oppose. Elle aussi réservée et discrète que le "Tigre" est colérique et tempétueux. Mais dès leur rencontre, un pacte les unit : "Je vous aiderai à vivre , vous m'aiderez à mourir". Marguerite surmontera ainsi le grand chagrin de sa vie et reprendra goût à l'existence. Clemenceau puisera dans sa présence une vigueur nouvelle pour le combat politique et retrouvera la fougue de ses anciennes batailles.
Malgré les années qui les séparent, ils vont s'aimer, chacun à leur façon. Par sa plume enlevée, réjouissante et ironique, Nathalie Saint-Cricq fait revivre la grande figure de Georges Clemenceau, son terrible caractère, ses mots d'esprit dévastateurs, et, avant tout, son coeur ardent.
Guy Marchant a réfléchi, c'est lui, l'homme providentiel. Il veut offrir à la France le meilleur. Il est prêt à négocier, au plus haut sommet du monde, avec ses homologues internationaux. Il est prêt à se battre pour relever les défis de toutes les crises : sanitaires, économiques, sociales, environnementales et culturelles. En un mot, il est prêt à entrer dans l'Histoire. Mais avant, il y a cette épreuve majeure qu'est la campagne électorale. Un passage ultime en démocratie, un temps à part avant les grandes affaires. Affiches, meetings, annonces, porte-à-porte, communiqués de presse, discours, poignées de main, slogans... Pour mettre toutes les chances de son côté, notre homme et son équipe vont suivre, tant bien que mal, mais à la lettre, les codes décalés d'une partie de campagne. Votez Guy Marchant !
« J'allais conjurer le sort, le mauvais oeil qui me collait le train depuis près de trente ans. Le Voyant d'Étampes serait ma renaissance et le premier jour de ma nouvelle vie. J'allais recaver une dernière fois, me refaire sur un registre plus confidentiel, mais moins dangereux. » Universitaire alcoolique et fraîchement retraité, Jean Roscoff se lance dans l'écriture d'un livre pour se remettre en selle : Le voyant d'Étampes, essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l'Essonne, au début des années 60. A priori, pas de quoi déchaîner la critique. Mais si son sujet était piégé ? Abel Quentin raconte la chute d'un anti-héros romantique et cynique, à l'ère des réseaux sociaux et des dérives identitaires. Et dresse, avec un humour délicieusement acide, le portrait d'une génération.
« Ce second tome des Mémoires d'outre-vies, marqué par la création de L'Événement du jeudi et de Marianne, rythmé comme le premier de rires et de pleurs, de petitesses et de grandeurs, d'espérances et de désillusions, traversé d'épisodes improbables ou extravagants, drolatiques ou tragiques, en dérangera certains. Pourquoi ? Parce que cela même qui fait que je suis fier de pouvoir, malgré quelques échecs, revivre avec les lecteurs l'intensité de nos combats, l'actualité parfois stupéfiante de nos empoignades, leur fera, à ceux-là, grincer les dents. La raison est toute bête : car même si, oui, nous avons globalement échoué, replongeant dans les batailles que nous avons menées, les fausses routes que nous avons pointées, les dérives que nous avons dénoncées, les catastrophes contre lesquelles nous avons mis en garde, ces lecteurs auront, faits et textes à l'appui, l'occasion unique de trancher : qui finalement a eu tort, et qui a eu raison ? Et c'est ce classement qui, à beaucoup, ne fera pas plaisir. »
Rien ne va plus à Krasnaïa depuis qu'un incendie volontaire a ravagé le Bois Rouge. Le cheval prudent que les animaux se sont donné pour Régent sera-t-il à la hauteur du crime ? Ou faudra-t-il le remplacer, lors des Dragatiques, par un animal moins mou ? Et qui alors, de l'ânon furieux, de l'ourse animaliste ou du jeune loup, recevra l'onction de la horde ? Comment se conduiront les albinos ? Les femellistes ? Les enragés (si tant est qu'ils existent) ? Et les inordinaires ? Mystère. Les renards tenteront-ils de se soustraire à la loi commune ? Les hirondelles feront-elles basculer l'opinion vers la haine ? L'art de la discussion suffira-t-il à contenir la violence ? Nées trop tard dans un monde trop juste, les bêtes parviendront-elles à supporter la paix, ou céderont-elles, de nouveau, à la tentation de se faire la guerre ?
Un soupçon s'est insidieusement levé, un matin : que la vie pourrait être tout autre que la vie qu'on vit. Que cette vie qu'on vit n'est plus peut-être qu'une apparence ou un semblant de vie. Que nous sommes peut-être en train de passer, sans même nous en apercevoir, à côté de la « vraie vie ».
Car nos vies se résignent par rétractation des possibles. Elles s'enlisent sous l'entassement des jours. Elles s'aliènent sous l'emprise du marché et de la technicisation forcée. Elles se réifient, enfin, ou deviennent « chose », sous tant de recouvrements.
Or, qu'est-ce que la « vraie vie » ? La formule, à travers les âges, a vibré comme une invocation suprême. De Platon à Rimbaud, à Proust, à Adorno.
La « vraie vie » n'est pas la vie belle, ou la vie bonne, ou la vie heureuse, telle que l'a vantée la sagesse.
Elle n'est surtout pas dans les boniments du « Bonheur » et du développement personnel qui font aujourd'hui un commerce de leur pseudo-pensée.
La vraie vie ne projette aucun contenu idéal. Ce ne serait toujours qu'une redite du paradis. Elle ne verse pas non plus dans quelque vitalisme auto-célébrant la vie.
Mais elle est le refus têtu de la vie perdue ; dans le non à la pseudo-vie.
La vraie vie, c'est tenter de résister à la non-vie comme penser est résister à la non-pensée.
En quoi elle est bien l'enjeu crucial - mais si souvent délaissé - de la philosophie.
Parler aujourd'hui d'écologie au singulier n'a guère de sens tant les mouvements qui s'en réclament sont multiples et opposés entre eux. De fait, l'écologie se divise désormais en sept grands courants : les "effondristes", qui tiennent la catastrophe pour inévitable ; les alarmistes révolutionnaires, héritiers de la critique marxienne du capitalisme, qui plaident pour la décroissance, comme les écoféministes, les décoloniaux et les véganes, qui considèrent la lutte pour l'environnement comme indissociable de celle pour le droit des femmes, des colonisés et des animaux ; les réformistes, qui pensent au contraire que la solution se situe dans la croissance verte et le développement durable.
Viennent enfin les partisans de "l'écomodernisme" et de l'économie circulaire que je défends ici. Ces différentes composantes s'accordent sans doute sur le fait que la planète va mal, mais leur opposition n'en reste pas moins parfois radicale, les effondristes et les révolutionnaires tenant notamment la croissance verte et le développement durable pour des impostures. C'est à analyser les idées, les convictions et les propositions qui les animent que ce livre est consacré, mais aussi à proposer une alternative écomoderniste à l'écologie punitive, une vision du monde qui esquisse enfin un grand dessein enthousiasmant pour une humanité réconciliée avec elle-même comme avec sa planète.
Combien vaut une vie détruite par le terrorisme ? Combien pour la perte d'un proche ? Combien pour des crises d'angoisse ? Ou pour un traumatisme tel qu'il empêche de reprendre le travail ? Durant deux ans, Mathieu Delahousse a exploré la façon dont s'estiment en France les vies brisées par les attentats. Seul à suivre les audiences du nouveau juge de l'indemnisation des victimes d'actes de terrorisme,? et recueillant la parole de dizaines de rescapés, il nous fait découvrir le roman noir de ces procédures nécessaires, mais toujours insatisfaisantes. Nos dispositifs pour les victimes du terrorisme sont les meilleurs au monde, mais des comptes d'apothicaire engendrent des malaises infinis. Des malentendus terribles s'exacerbent. Des courages insoupçonnés s'éveillent, tandis que des profiteurs n'hésitent plus à se glisser parmi les réelles victimes... Heureusement que des juges viennent remettre un peu d'ordre dans ces procédures qui semblent trop souvent inspirées à la fois de Kafka et de Courteline.
Un retournement démographique est en marche dans notre pays, et il aura des répercussions gigantesques dans notre vie quotidienne. La France vieillit et n'a jamais compté autant de seniors. Défi collectif à la fois inédit et inéluctable, ce «?grand vieillissement?» ne fait que commencer. Ses conséquences se font ressentir partout?: il gonfle les prix de l'immobilier et la dépense publique, creuse les inégalités de revenus et de patrimoine entre les âges, grippe notre modèle social. Il fait aussi dériver notre démocratie vers une irrémédiable gérontocratie, avec des électeurs âgés et mobilisés, en décalage avec une jeunesse minoritaire qui boude les urnes. Plus la France vieillit, plus les actifs triment, et plus les jeunes trinquent. Valideront-ils sans broncher ce nouveau contrat entre les générations?? Accepteront-ils de cotiser et travailler toujours plus pour financer la retraite des boomers ? Et qui va prendre en charge la dépendance??
Voltaire, quand l'obscurantisme revint au XVIIIe siècle, qu'on se mit à brûler des livres et des hommes, décida que l'Encyclopédie en 30 volumes de Diderot et d'Alembert ne suffisait pas. C'était trop. Il décida de condenser ses idées : de réunir en un seul livre tout ce que les hommes devaient savoir pour lutter contre la frilosité de la pensée, et contre ce qui ne s'appelait pas encore le communautarisme.
C'est cette structure et cette méthode dont se sert ici Philippe Val, ancien patron de Charlie Hebdo et de France Inter, pour combattre les maux de notre époque. Le communautarisme, l'antisémitisme, les fake news, le relativisme, la confusion de la pensée woke, l'autocensure des médias : tout y passe, tout est analysé, disséqué, déconstruit, dans ce dictionnaire d'utilité publique, à emporter partout avec soi.
Guillaume est un jeune professeur qui semble vivre dans la France de 2022, mais en pire. Dans son monde, il n'est pas toujours simple de distinguer les discours des candidats à la présidentielle des générateurs d'éléments de langage. Les parents d'élèves ne trouvent rien à redire aux cours co-construits pour « décoloniser, dégenrer et désexualiser » Les Fleurs du Mal. On ne séduit plus, on rédige une demande de fréquentation en bonne et due forme. Plus personne ne se parle vraiment, de peur de révéler son non-véganisme, son attachement à la langue française (honteusement masculiniste), ou ses doutes sur le « Greta d'urgence » qui va bientôt être décrété pour sauver la planète... Bref, Guillaume vit dans un cauchemar moderne qu'il appelle « la dictature du minoritariat ». C'est ce cauchemar hilarant que nous lisons ici, dans ce récit qui tient du roman d'anticipation comme du pamphlet politique. En des chapitres courts, des dialogues qui font mouche, des caricatures saisissantes, Samuel Piquet nous plonge dans une France hystérique, ivre de bien-pensance, folle de ressentiment et incapable de produire autre chose que des mots vides de sens. On rit à chaque page, de crainte de bientôt pleurer si ses prédictions se réalisent.
Après le succès de De l'autre côté de la Machine, Aurélie Jean nous entraîne dans un nouveau voyage : au coeur de nos institutions juridiques et des algorithmes qui s'y exercent. Comment la loi est-elle pensée et appliquée au temps des algorithmes ? Comment les algorithmes sont-ils utilisés au sein du système judiciaire ? Et est-il vraiment possible de les réguler ? C'est un fait : les algorithmes rythment nos vies. Ils nous aident à nous déplacer, à travailler, à nous soigner, et même à légiférer. Certains, alarmistes, diraient qu'ils sont de partout... Or, peu d'entre nous les comprennent, sans parler d'en maîtriser les subtilités. Nos dirigeants, parlementaires et nos juristes n'y font pas exception, et participent pour certains à augmenter la confusion autour de leur utilisation et de leur supposé danger... Pourtant, il est aujourd'hui nécessaire, voire capital, de comprendre le fonctionnement des algorithmes développés, mais aussi d'anticiper leur développement, de l'encadrer et de l'accompagner aussi judicieusement que justement. Une chose demeure cependant certaine : les algorithmes ne disposent d'aucune personnalité juridique face à un tribunal. En revanche, s'ils ne peuvent réellement faire la loi, ils l'influencent et en orientent désormais la pratique. Mal employés, ils deviennent une menace pour ses principes de transparence et d'équité. Bien maîtrisés, ils peuvent, au contraire, guider ceux qui la font et l'exercent afin de garantir le traitement égalitaire de chacun face à la justice. Consciente du défi qui nous attend, Aurélie Jean nous appelle à agir et propose de dompter (plutôt que de réguler) les algorithmes à travers des lois souples et anticipatrices, afin de ne rien sacrifier au progrès tout en les pensant dans la plus grande objectivité scientifique, sociale et économique. Car c'est cette même transparence intrinsèque à l'exercice de la justice qui doit s'appliquer dans le champ des algorithmes afin de permettre à chacun - du citoyen au législateur - de garantir l'harmonie, la justice et l'essor intellectuel au sein de nos sociétés.
Dans le pays où est né Oumar, il n'existe pas de mot pour dire ce qu'il est, seulement des périphrases : stigal basakh vol stag, un « homme couleur de ciel ».
Réfugié à La Haye, le jeune Tchétchène se fait appeler Adam, passe son baccalauréat, boit des vodka-orange et ose embrasser des garçons dans l'obscurité des clubs. Mais il ne vit sa liberté que prudemment et dissimule sa nouvelle vie à son jeune frère Kirem, à la colère muette.
Par une journée de juin, Oumar est soudain mêlé à l'impensable, au pire, qui advient dans son ancien lycée.
La police est formelle : le terrible attentat a été commis par un lycéen tchétchène.
Des hommes couleur de ciel est l'histoire de deux frères en exil qui ont voulu reconstruire leur vie en Europe. C'est l'histoire de leurs failles et de leurs cicatrices. Une histoire d'intégration et de désintégration.
Kabukichô, Tôkyô, Japon. Quartier des plaisirs tokyoïte et fief des yakuzas. C'est aussi le foyer d'adoption de Junpei Sakamoto, 21 ans, jeune homme fringant et débrouillard, et nouvelle recrue du clan mafieux Hayata. En dépit de sa relative inexpérience, Junpei se voit confier une mission, une vraie, par ordre direct du chef : éliminer un membre important d'une faction rivale, le clan Isoe. Avec trois jours devant lui pour abattre sa cible, le jeune yakuza décide de profiter de ses dernières heures dans les rues de Kabukichô, où il s'adonne à tous les plaisirs et croise voyous, drag queens, hôtesses de bar et autres gigolos, policiers, et même un ancien professeur d'université...
Sans oublier Kana, une jeune femme qui a vite fait de s'enticher de Junpei. Ivre d'alcool et de cette liberté inattendue, Junpei voit défiler au fil du temps suspendu les fragments de son passé. Le lundi venu, Junpei, encore embrumé, se rend sur le lieu de la confrontation et se voit confronté à un terrible dilemme. Ira-t-il au bout de sa dangereuse mission ? Traduit du japonais par Mathilde Tamae-Bouhon.
Qui veut la peau de Sylvain Bourdarias ? Lorsque le corps du patron de la toute-puissante chaîne Globe Info est retrouvé criblé de coups de couteau, les réseaux sociaux se déchaînent et répandent les rumeurs les plus folles, bientôt relayées par les médias. Sur la chaîne endeuillée, le directeur de l'information Jacques Leroy et sa présentatrice vedette Justine Berger exploitent sans vergogne la mort de leur patron, alors que la ministre de l'Intérieur Salma Rossel, pressée par le président de la République, court en vain après le mystérieux tueur. Les messages anonymes se multiplient, menaçant politiques et journalistes. Le commissaire Le Goff, en charge de l'enquête, piétine : chaque jour livre son lot de suspects. À chercher le scoop à tout prix, on finit par se brûler les ailes... Dans ce thriller cruel et caustique, Robert Namias brosse un portrait au vitriol de la scène médiatique et politique. Un jeu de dupes jubilatoire.
Quand on est au mauvais endroit, au mauvais moment, il convient de prendre très vite les bonnes décisions. Dimanche 15 août 2021. Kaboul, la capitale de l'Afghanistan, tombe aux mains des talibans, quasiment vingt ans après qu'ils en ont été chassés par les Américains. Après l'évacuation de leur personnel, par hélicoptère pour la plupart, toutes les ambassades occidentales ferment, exceptée celle de la France. Dans l'enceinte du bâtiment, entre 300 et 400 personnes sont ainsi prises au piège. Des milliers de personnes en panique essaient d'entrer dans l'aéroport, tandis que la menace terroriste enfle. David Martinon, ambassadeur de France à Kaboul, est à la manoeuvre. Mais comment secourir le plus de gens possible ? À qui demander de l'aide ? À qui, surtout, ne rien demander ? Dans ce livre au plus près du réel, sorte de polar sans une goutte de fiction, David Martinon revient non seulement sur la débâcle de Kaboul, mais aussi sur les conditions qui l'ont permise, et sur les signes terribles qui l'annonçaient et que trop peu ont voulu voir. Une véritable leçon de géopolitique. Un hommage bouleversant à ceux qui ont pu fuir, comme à ceux qui ont dû rester.
Face à l'urgence écologique, institutions et citoyens entreprennent des politiques de ville durable, d'agriculture urbaine, de consommation locale... Autant d'efforts aussi louables et nécessaires qu'inéluctablement limités. Un élément fondamental est oublié?: le lieu de vie de la population.
Dans cet essai militant, Henri Landes démontre la nécessité d'une meilleure répartition de la population sur le territoire français et propose des solutions concrètes pour amorcer ce changement. Ce nouvel exode pourra s'accomplir grâce à une prise de conscience individuelle et à une volonté d'accompagnement par les pouvoirs publics et les entreprises?: investir dans l'économie rurale, créer des microsociétés plus autonomes, reconnecter les citoyens-consommateurs au monde agricole, sensibiliser les nouvelles générations aux richesses de la ruralité pour, en somme, faire revivre ces territoires plus aptes à s'adapter aux conséquences du changement climatique. La véritable transition écologique est à notre portée. Repeuplons les campagnes !
C'est par hasard que Balak rencontre Lydia dans un bus bondé, et que débute entre les deux idéalistes une idylle. Le hasard, pourtant, est loin d'être anodin dans cet Alger onirique : Balak fait en effet partie de la secte rationaliste des Zahiroune, dont la doctrine s'articule autour de la chance, symbolisée par un mystérieux dé noir. Le jeune révolutionnaire ignore que le directeur des Sectes au ministère de l'Intérieur s'apprête à lancer ses espions à sa poursuite... Au coeur de cette guerre de croyances, le cocon de l'amour naissant est le prétexte à une exultation philosophique bouillonnante. L'enchevêtrement de pensée de ce couple bohème et révolté s'avère douloureusement représentatif d'une jeunesse algérienne qui a soif de débats et d'idées - comment vivre lorsque le concept même de raisonnement devient illégal ? Chawki Amari se joue des codes du polar et du roman d'anticipation pour pointer du doigt les défaillances politiques d'un pays dont il brosse un portrait aigu. Amari pose une nouvelle pierre à son grand-oeuvre avec ce texte engagé, corrosif, brillant.
Ancien agent à la DGSE, Olivier Mas a dédié trois ans de son existence au service des "légendes" , envoyé sous couverture à l'autre bout du monde. A chaque mission il a dû inventer et endosser une nouvelle identité relevant du secret absolu, une personnalité fictive, mais aussi simuler une nouvelle profession, tisser à partir de rien un réseau d'amitiés, se procurer des faux papiers, et plus encore...
Désormais libéré du poids du secret, il dévoile, pour la première fois à découvert, comment la DGSE et les autres services d'espionnage internationaux forment, préparent et encadrent ces mystérieuses et fascinantes "légendes" : du montage méticuleux de la légende pendant plusieurs mois à la réalité opérationnelle, puis au démontage de la légende et de la vie construite autour, abandonnée une fois la mission terminée.
En s'appuyant sur sa propre expérience et celle de cinq "légendes" qui ont marqué l'histoire de l'espionnage dans le monde entier - un espion du Mossad, un agent américain du service des douanes, deux agents de la Résistance et un espion russe -, Olivier Mas nous plonge dans les rouages techniques mais aussi psychologiques à l'oeuvre chez chaque agent secret, sans cesse confronté au secret, au risque de préférer leur vie exaltante de clandestin, et à la peur, permanente, d'être découvert...
Au lendemain de l'élection présidentielle, le journaliste Renaud Dély analyse la manière dont la gauche a trahi le projet des Lumières et les idéaux du progrès. Quand Emmanuel Macron a moqué le «?modèle amish?» à propos de ceux qui refusaient le déploiement de la 5G, était-il si éloigné de la réalité ? La gauche n'aurait-elle pas bel et bien trahi le progrès, si cher à ses pères fondateurs ? Au fil de l'ouvrage, Renaud Dély dissèque la métamorphose d'un camp qui se détourne de ses idéaux et se fourvoie dans des combats hermétiques. Entre dérives identitaires, repli communautaire, rejet du patriotisme et conversion au catastrophisme, cette famille politique fondatrice de la République tourne le dos à l'avenir et se referme sur des certitudes désuètes, déconnectées du réel et de l'époque. L'indignation lui tient lieu de réflexion. Privilégiant l'invective et le sectarisme au dialogue et à la nuance, cette gauche de l'entre-soi exclut aujourd'hui tout, jusqu'à elle-même. La gauche en France n'est plus. Au lendemain de l'élection, il y a urgence à en mener l'autopsie, dans l'espoir de la voir un jour opérer son indispensable résurrection.
A Varosha, ancien lieu de villégiature des stars hollywoodiennes, le temps s'est figé en 1974 lors de l'annexion du nord de Chypre par la Turquie. Depuis, ce quartier de la ville de Famagouste, qui accueillait sur ses plages des touristes de tout le Moyen-Orient et des célébrités comme Sophia Loren ou Brigitte Bardot a été déserté, prisonnier des barbelés et des bougainvilliers qui se dressent au milieu des maisons, là où, autrefois, la vie battait son plein.
De nos jours, à Nicosie, ville divisée, une jeune femme, Ariana, débarrasse les tables du Tis Khamenis Polis, le café de « La Ville Perdue », où se réunissent ceux qui vivaient à Varosha et qui n'ont désormais plus rien : ni passé, ni racines, ni futur ou certitudes.
Ancienne étudiante en architecture, elle n'a plus qu'un seul espoir:
Pouvoir, un jour, reconstruire la maison où est né son père, et où vécurent ses grands-parents, Aridné et Ioannis, dont elle ne connaît que des bribes de vies, comme si les barrières de fortune interdisant l'accès à Varosha avait aussi fait barrage à leur mémoire.... et leurs secrets. Quand Ariana apprend que la maison sera démolie par les bulldozers turcs et qu'avec ses murs disparaîtra l'histoire d'Aridné et Ioannis, la jeune femme , aidée par une écrivaine, double captivant de l'auteure, décide de tout mettre en oeuvre pour sauver ce qu'il reste de la mémoire familiale et de comprendre quel est le lourd secret qui pèse sur ses ancêtres.