"Itinérance est un livre d'espoir. Dans un monde avec ses souffrances, ses discriminations, ses contradictions et ses barbaries, l'errance est un cri d'amour pour les coeurs épris de liberté. L'incessante recherche de l'expression de cette liberté dans la beauté des relations ne relève-t-elle pas de la grandeur humaine ? - "
Un jeune homme fuit son passé dans un coin de nature oublié. Un poète est contraint de prendre la route des migrants. Le premier est resté enfermé plusieurs années. Il veut renaître au sommet des Alpes, mais l'altitude le pousse à poursuivre plus loin vers le sud. Le second remonte vers le nord, il vient du désert et rêve d'atteindre la grandeur des montagnes. À travers quelques étapes de leurs parcours inversés, on entreprend un voyage initiatique et fantastique au coeur de l'Italie. Un récit qui se risque à imiter la marche, respire l'air vif du dehors et sent la terre. Des traces de poésie, de géologie et une histoire d'amour.
Dans la tourmente d'une glaciation, une poignée de survivants s'organise dans une ville submergée par le froid et les congères de neige. Le lecteur se trouve transporté dans un huis clos où les scènes du quotidien se succèdent au fur et à mesure de l'adaptation du groupe à sa propre évolution. Ce n'est pas seulement la survie de cette communauté qui se joue, mais aussi la pérennité de la présence humaine surTerre. En novembre 1967, Guy Heitz se confiait au Magazine littéraire : « J'écris dans l'espoir d'une époque qu'aucun dieu jaloux de nos douleurs ne viendra corrompre. »
Un village do l'Ardenne belge, dans les années cinquante. Un monde clos, avec son dialecte, ses traditions séculaires. Arrive l'abbé Choiron, le nouveau curé, qui laisse échapper une malédiction. Un jeune homme s'effondre, mort, dans la campagne. Comment ? Pourquoi ? On s'interroge.
"Valparaíso, Chili. Le conseiller diplomatique français disparaît. Trois proches ont leur idée sur ce qui a pu se passer : le consul, sa femme, et leur ami médecin. Chacun se l'explique à sa manière, à la lumière des tourments de sa propre histoire. Mais c'est peut-être le pays qui détient la clé du mystère : ses habitants taciturnes, sa mémoire trouble, le spectre de la dictature, ou encore le chauffeur qui a accompagné le conseiller dans ses moindres déplacements pendant plus de deux ans. À moins que ce ne soit la hantise d'un visage... L'énigme nous conduit au bout de la terre, de Santiago au Val Paradis, de l'Île de Pâques à la Vallée de la mort, jusqu'à la source de la tragédie."
"Ici, on voudrait s'aimer et on ne sait pas bien comment ; on parle sans toujours trouver les mots ; on s'accroche au quotidien comme on peut. Au fil des quinze histoires qui composent ce recueil, on croise des individus qui donnent parfois l'impression de marcher à côté de leur propre existence. Le propos est grave, souvent drôle, toujours tendre."
"L'histoire chaotique de Thomas est marquée par la fuite de sa mère et la virilité tyrannique de son père qui le chasse du foyer. L'héritage du grand-père paternel le force à se replacer dans cette lignée d'hommes dont il ignore presque tout. Avec l'aide de Léa, la gouvernante qui donne une âme à la maison vide du disparu, il prend conscience qu'une forme de haine s'est transmise de génération en génération. Touché par cette femme digne et discrète qui distille les révélations, il redécouvre des émotions enfouies et s'efforce de trouver une place dans cette famille qui l'a rejeté. Peu à peu, il s'attache à cette vieille dame bien plus qu'il ne le voudrait."
"Comme un pont qui s'élance pierre à pierre entre l'Espagne et la France, Arenitis suit le cours des anecdotes confiées en héritage par Daniel, républicain espagnol, à son petit-fils Emmanuel. Mais que reste-t-il à transmettre quand la vie s'est obstinée à tout vous prendre, quand elle vous a dépossédé tour à tour d'une victoire, d'un pays, d'un amour ? Peut-être encore l'essentiel : l'art de marcher dans le sable sans s'y enliser, l'art de chanter la vie par-delà la défaite, l'art de passer au suivant le témoin de l'espoir."
À travers une écriture qu'il a voulue aussi spontanée qu'un chorus de contrebasse, Charles Calamel nous invite à partager, dans cet essai, quelques réflexions sur le jazz, musique qu'il connaît de l'intérieur, intimement, et dont il cherche aussi à comprendre les conditions d'existence. Que disent les interactions musicales entre les jazzmen des interactions sociales qu'ils mobilisent alors ? Comment ces musiciens, dépassant rivalités et différends, en viennent-ils à s'engager, corps et âme, dans une production collective ? Le titre, Et alors..., est aussi la traduction de So What, nom du premier morceau de l'album mythique de Miles Davis, Kind of blue, dont le thème est joué à la contrebasse par Paul Chambers. Un hommage.
"Blanche, égérie Chanel en pleine déroute existentielle, regarde avec application les vitrines peuplées d'objets insolites que met en scène une vaste exposition sur l'histoire du design. Dans la foule des visiteurs, un homme l'observe. Puis l'aborde. Blanche, allégorie d'un monde marchand qui vacille, a tant à dire. Ce récit est un chemin dans une vie qui se transforme. Un exercice académique inédit qui s'affranchit des frontières entre l'essai et la fiction pour rendre compte d'un travail de recherche cherchant à interroger pour mieux les dépasser les tensions entre design et marketing. Des milieux se toisent et se confrontent. L'ironie n'est jamais loin. Une forme narrative s'invente au fur et à mesure de l'enquête de terrain."
Ces carnets relatent la traversée solitaire de la Patagonie et de la Terre du Feu, ainsi que les étapes pour atteindre ce bout du monde. Nous suivons l'auteur dans différentes villes latines, Santiago ou Valparaiso, et sur les pistes improbables qui mènent à ces territoires désolés. Mais c'est surtout le cheminement intérieur d'un poète qui se cherche entre voyage et écriture.
Qu'est-ce qui unit une vieille dame indigne en fugue, un adolescent mal dans ses baskets, une femme en quête d'une "passeuse", une détective un peu décalée, une homme monté par hasard dans un étrange autobus, et tous les héros de ces nouvelles ? C'est que les uns et les autres tentent d'échapper à une vie qui ne leur convient pas et de trouver leur route, parfois douloureusement, parfois dans le rire ou l'autodérision. Peut-être y rencontrerez-vous l'écho de vos envies d'ailleurs.
Les récits qui composent ce recueil prennent leur source dans un pays réel mais si méconnu qu'il en devient facilement imaginaire. Un homme retrouvé mort sur la plage, des femmes que tout le monde dit folles, un légionnaire inconsolable... pour chacun de ces personnages, la vie doit reprendre sous un jour neuf. Eux n'ont jamais existé, mais ils sont à l'image de ce pays bien réel : ils attendent leur propre résurrection.
Elle, c'est Isabelle. mais elle pourrait s'appeler Lydie, Brigitte, Aude ou Christine. Elle a la cinquantaine. Elle vient d'être quittée.
Lui, c'est Bernard. Comme il pourrait être Michel, Didier, Yves ou Jean-Luc. La cinquantaine pareillement. Il a décidé un beau matin de "reprendre sa liberté" comme il dit. A l'occasion de la rupture, Isabelle tente, à travers l'écriture, de faire le point sur sa vie, sur ce qu'elle est, sur cet autre qui la fuit après un quart de siècle de vie commune et sur cet amour qui s'obstine malgré l'épreuve...
Dans une maison de la banlieue parisienne, Albert vit seul avec sa vieille mère.
Pour surmonter sa solitude et la douleur du départ de Solange qui vient de le quitter, il se libère grâce au jeu de l'écriture, entreprenant d'inventer des histoires à une petite fille imaginaire dont il aurait voulu être le père: itinéraires de Maïa dont la fragilité fait la force, de Smaïn, vieil immigré rattrapé par son passé, de Delphine, victorieuse parce que mère, de Michel, jeune lycéen, piégé par son amour pour une femme douloureuse, Alissa...
Albert raconte ses propres errances depuis qu'il a quitté l'Algérie, son pays perdu, celles d'hommes et de femmes qu'il a connus et qui partagent ce même vertige d'être toujours un peu ailleurs, parfois en décalage avec la réalité, souvent meurtris au présent, mais conscients de se mesurer avec courage aux insolences du hasard.
" ...
ce fut les yeux fermés qu'il se dirigea vers louise, comme un aveugle qui connaît les moindres recoins d'une pièce, chaque encoignure de meuble. il arrivait maintenant à hauteur du lit. on lui prit la main, doucement, ensuite, terriblement. on l'attirait contre lui et les yeux toujours clos, il s'abandonna. ils restèrent ainsi, dans un pur instant d'éternité. et l'éternité ne fut pas de trop. "
on l'a surnommé l'idiot, et elle la vieille fille.
la bêtise des hommes les a séparés. désormais il vit seul à désert-plaisance, quant à la vieille fille, à saint-alban, elle s'est enfermée dans sa folie...
Nous sommes en 1345, la reine Jeanne s'est évanouie au cours d'une messe et son médecin-barbier est absent. Corvetta Giacommo, praticien à l'hôpital Sant'Eligio Maggiore à Naples, est appelé en urgence à l'église Santa Chiara pour le remplacer : il examine la reine et lui annonce sa grossesse. Pour le remercier, Jeanne l'invite à son château d'Aversa où l'atmosphère délétère qui y règne laisse Giacommo hésitant...
Périple initiatique, recherche d'un soi en déliquescence sous les moiteurs et les exubérances tropicales. Dérives existencielles, touristiques et sexuelles, dérèglement, anéantissements, déchéance d'une occidentalité avide d'exotisme frelaté, délires et soifs. Ce livre déjanté nous plonge au coeur d'uen réalité du voyage actuelle et pitoyable.
"Bribes d'un récit de guerre, amplifiant et refaçonnant la bonté et la cruauté, la lâcheté et le courage, bribes survivantes d'un doute constant entre vécu et imaginaire. Est-il possible de penser cette banalité d'un homme parmi cinq cent mille autres avec des marges sombres, des remugles, des refus, des aubes, du sang, les sueurs aigres d'une marche, la peur, la vacuité, la somptuosité d'une chevelure nocturne, la matité d'une peau, la pestilence d'un cadavre piégé et l'ouverture d'une figue fraîche près de la source ?"
"Isabel crut qu'en abandonnant son pays pour la France, elle parviendrait à chasser ses tourments. - Onze années se sont écoulées quand une terrible annonce réclame son retour. Une issue se dessine, mais implique l'affrontement avec sa famille : ces mêmes démons qui l'avaient autrefois incitée à partir. Isabel présume que sa reconstruction ne se fera pas sans dommages. Mais voici qu'un évènement imprévu s'emploie à compromettre une savoureuse revanche... - "
"À Sidi Lakkba, il s'en est passé des choses entre 1941 et 1962. Il y a eu bien du « ramdam », comme disaient les Français. Chacun y va de son histoire. Tout le monde, du plus humble au plus puissant, même les cigognes et les Spahis de passage, même les Simca, même les enfants, ceux qui vont à l'école et ceux qui prennent le maquis. Tous ceux du bled ! Et le parfum des orangers se mêlait à l'odeur de la poudre. Dans ce récit choral, la chronologie des « événements » se précise peu à peu pour composer une fresque historique haute en couleur. L'auteure laisse parler toutes ces voix qui font entendre le chant émouvant, tendre et violent d'un monde disparu qui résonne en nous car il touche à l'universel. C'est aussi le portrait d'une enfance qui, comme la guerre qui la voit grandir, ne porte pas de nom."
L'Europe croit s'apaiser, oublier le passé. On reconstruit. Un homme, une femme se rencontrent sur les ruines de l'Histoire. Il devient urgent de franchir les frontières, de retrouver une langue. Comment s'aimer malgré les blessures ? Petit à petit, la musique de la langue se fait une place, inscrit un rythme, va les chercher et les trouver à l'endroit de leur passé.Ce roman raconte le saisissement provoqué par les images, les mots ordinaires qui remontent la mémoire oubliée, et ouvre le chemin qui dépasse les interdits.
Sur la butte Montmartre, il s'est passé bien des événements. La Commune de Paris y a débuté. Plus tard, les affranchis s'y sont installés, dans le sillage d'Aristide Bruant. Aujourd'hui, elle bourdonne de touristes et... de pickpockets. Et demain, que deviendra ce confetti, si le monde survit et change ? Sur la butte Montmartre, du temps de la Commune, se sont croisés des personnages historiques luttant pour une société meilleure : Louise Michel, Jules Vallès, Théo et Marie Ferré... De nos jours, les petits-enfants des écrivains Pierre Mac Orlan, Albert Simonin ou Marcel Aymé célèbrent la beauté germant du quotidien interlope. Dans un monde futur, quel beau décor pour concevoir l'union de l'idéal et du bonheur ! De tous les coins du monde on vient sur la Butte, admirer Paris à ses pieds. Il ne faut pas oublier de tourner son regard vers l'intérieur de ce volcan, éteint seulement en apparence, dans les ruelles duquel se fondent les différences de genres, de milieux et d'époques.