Filtrer
Éditeurs
Lettre Volee
556 produits trouvés
-
Pasolini, poète et romancier : de la pulsion de régression à la crise de la représentation
Philippe Di Meo
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 12 Janvier 2024
- 9782873176235
Dès ses premiers poèmes, l'essentiel de l'oeuvre de Pier Paolo Pasolini s'articule autour de la figure de Narcisse. C'est travers l'évocation de ce mythe qu'il assouvit un impérieux besoin de confession publique. Mais Narcisse livre une lutte perdue d'avance contre le passage du temps. Pasolini mène ce combat en faisant un usage immodéré de l'analogie pour essayer de concilier instant et durée. Bientôt ce jeu acrobatique se révèle intenable. Il remet alors en cause l'idée même de représentation qui avait été initialement la sienneà travers deux oeuvres majeures : La Meilleure Jeunesse (1975) et Pétrole (posthume, 1992), mais également dans un court-métrage comme Que nous disent les nuages ?(1968). Il invente alors des formes nouvelles comme malgré lui et contre ce en quoi il avait longtemps cru : un univers fondé sur l'éternel retour.Philippe Di Meo est écrivain, critique et traducteur. On lui doit notamment des traductions françaises couronnées de plusieurs prix des oeuvres de Giorgio Manganelli, Andrea Zanzotto, Carlo Emilio Gadda, Bartolo Cattafi, Pier Paolo Pasolini, Giorgio Caproni, Giuseppe Bonaviri, Federigo Tozzi, Edgardo Franzosini, etc. Il a en outre écrit denombreux essais sur la littérature française et italienne, la peinture et le cinéma et collabore à de nombreux sites et revues littéraires.
-
Mario Luzi (1914-2005), l'un des plus grands poètes italiens du XXe siècle, est aussi l'auteur d'une oeuvre importante d'essais sur la littérature et son histoire. Si l'essentiel de son oeuvre poétique est désormais traduit en français, il n'en va pas de même pour ses essais. Ce livre est la première traduction de son étude sur Stéphane Mallarmé, publiée en 1952. En Italie, pour sa génération, le poète français avait été un modèle d'autonomie spirituelle à opposer à la rhétorique du régime fasciste. Luzi y revient après la guerre, dans un moment de crise et de régénération de son pays et de sa poésie, et le réinscrit dans un contexte européen : au-delà des filiations évidentes, françaises, il retrouve les échos de Mallarmé chez Yeats, George, les Espagnols, mais surtout chez Eliot, Rilke et Ungaretti. C'est à partir de leur expérience radicale du langage et de la poésie, qui est aussi la sienne propre, que Luzi relit le corpus poétique de Mallarmé. Par des analyses denses et rapides, il retrace une « biographie intellectuelle » du poète, où le contexte n'est plus séparable des significations intérieures. La finesse de son analyse esquive certaines alternatives trop simples de l'histoire littéraire (continuité / discontinuité, influence / invention) et rend à l'histoire et à l'expérience de la poésie la complexité qui leur revient.
-
Herstory : féminisme, minorité et visualité
Maryam Kolly
- Lettre Volee
- Essais
- 5 Mai 2023
- 9782873176013
Ce livre rassemble des récits de féministes minoritaires du début du vingt-et-unième siècle en Europe. À travers des auto-ethnographies de la sororité, l'ouvrage répond à un objectif : celui de réécrire l'histoire du point de vue des dominées - en mettant l'accent sur l'utilité des images à cette fin. Un terme issu des sciences sociales anglosaxonnes traduit ce geste que l'on reprendra à notre compte ici, en disant que l'ensemble des contributrices sont ici les instigatrices d'une HERstory iconique intersectionnelle et décoloniale. Contributions de Salwa Boujour (journaliste multimédia, assistante chargée d'exercices à l'ULB, conférencière et formatrice), Maja-Ajmia Yde Zellama (réalisatrice, directrice de casting, DJ, event-manager et travailleuse sociale), Manal Yousfi (fonfatrice de la plateforme Soeur Muz qui concerne les femmes musulmanes), Souhaïla Amri (coordinatrice de projets socio-culturels à Ras El Hanout et chargée de formations chez TYN), Fatima-Zohra Ait El Maâti (artiste, programmatrice d'art et curatrice), Samira Hmouda (curatrice et manager culturelle), Malika Hamidi (enseignante suppléante du cours Islam en Europe contemporaine du Master en Sciences Politiques à l'Université Libre de Bruxelles), Benedikte Zitouni (sociologue à l'Université Saint-Louis de Bruxelles), Nadia Fadil (Professeur au département d'anthropologie culturelle et sociale à la Katholieke Universiteit Leuven). Maryam Kolly est sociologue, enseignante-chercheuse à l'USL-B, membre du GECo à l'ULB et conférencière à l'École de Recherche Graphique, après une trajectoire d'intervenante sociale jeunesse d'une dizaine d'années. Licenciée en Philosophie et Lettres et Docteure en sciences sociales et politique, elle a publié deux monographies, Diplomate au pays des jeunes (Academia, 2019) et De la religion que l'on voit à la religion que l'on ne voit pas (Presses USL-B, 2018) issues de recherches doctorales et postdoctorales sur les politiques de prévention et le travail social, les jeunesses urbaines, les masculinités et féminités marginales postcoloniales, l'épistémologie pragmatique.
-
« Depuis plusieurs années, nous dit Sophie Carlier, je tiens régulièrement mon journal en faisant plus irrégulièrement des photos. Un jour j'ai fait un autoportrait dans le miroir au-dessus du lavabo d'une chambre d'hôtel. Premier autoportrait, j'avais 21 ans, le mauvais âge. Dans mon souvenir il était flou et mal cadré, mais il m'avait fasciné. Moi qui ai toujours eu une aversion pour les miroirs, il me semble qu'après cet autoportrait, je me suis sentie moins inexistante. Je ne sais pas ce qu'est devenu cette photo. Depuis que je multiplie les autoportraits, j'ai quasiment arrêté d'écrire mon journal. Est-ce que la photo me suffit ? Je ne sais pas. Les autoportraits racontent d'une autre manière que le journal les mêmes histoires tristes d'amours ratées et de solitude amère. Il me semble que ces «tentatives d'autoportraits« ne parlent que de ça, de l'impossibilité de rencontrer l'autre. Ce sont des messages codés bizarres, des bouteilles à la mer, des tentatives de captation visuelle ou de traversée des miroirs... »
-
Ce livre de photographie consacré aux nus du photographe belge Michel Hanique réunit ses prises de vue qui suivent un protocole immuable, à savoir le choix du lieu et de la pose par ses modèles qui s'exposent librement et délibérément à son objectif pour révéler et offrir au regard quelque chose de leur désir, de leur plaisir - ce que le photographe exprime par ces mots qu'il voulait placer en exergue du livre : « Je ne te prendrai pas en photo... ».
-
C'est ainsi : Vérène, Toinon, Ulrich et Cécile voient sans cesse la misogynie ordinaire se rejouer dans leur vie?; constamment, il et elles en subissent la logique. La haine des femmes s'y double de l'horreur du féminin - le féminin en chacune et en chacun. Le féminin comme marque d'un certain penchant, d'un goût plus ou moins prononcé pour ce qui reste ouvert, ce qui fuit, ce qui ne se suffit pas. Autant dire que Vérène, Toinon, Ulrich ou Cécile ne sont plus à l'abri de rien, quand celles et ceux qui préfèrent les formes closes et les ensembles pleins croisent leur chemin. Tôt ou tard - c'est certain -, on leur décochera un énoncé mortifiant. Alors, la flèche fusera et, se fichant dans leur chair, les projettera au bord de l'abîme où on les verra vaciller. Avec une encoche dans l'âme - encore une -, quelque part entre le coeur et l'abdomen.
-
L'art et la cécité : voir et ne pas voir
Anne Sauvageot
- Lettre Volee
- Essais
- 12 Janvier 2024
- 9782873176259
De tous les archétypes qui peuplent nos imaginaires depuis les temps les plus anciens, la figure de l'aveugle, demeure sans doute l'une des plus présentes. La peur des ténèbres entretient toutes sortes de fantasmagories, celles de nos mythologies grecques comme celles des récits bibliques, celles de la littérature comme celles des arts tout au long de leur histoire. Comment ainsi comprendre et interpréter la démarche d'artistes contemporains qui ont fait de la cécité leur thématique ? Si certains d'entre eux choisissent d'oeuvrer en partenariat avec des aveugles - Sophie Calle, Miquel Barceló, Javier Téllez, Prune Nourry... - d'autres s'exercent eux-mêmes à peindre ou sculpter en aveugle, notamment les yeux bandés ou obturés, tels Robert Morris, Giuseppe Penone, Claude Jeanmart... Comment nous donnent-ils à interpréter la cécité, à la voir et à la comprendre ? La réflexion de manière plus large porte sur la dialectique du voir et du ne pas voir. Les frontières entre le visible et l'invisible sont en effet de plus en plus ténues. Certains artistes et scientifiques travaillent ensemble pour donner à voir ou redonner à voir certaines oeuvres retravaillées à des échelles inédites, celles du musée du Louvre entre autres.
-
Il y a vingt ans, dans le cadre de la manifestation « Bruxelles 2000 », Thierry de Duve a monté au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles une grande exposition intitulée Voici, 100 ans d'art contemporain comprenant plus de 200 oeuvres remontant jusqu'à Manet et Rodin ainsi que trois installations commandées à des artistes contemporains (Michael Snow, Dan Graham et Sylvie Blocher).?Manifeste des principes qui construisent sans solution de continuité l'art moderne et contemporain selon Thierry de Duve, le catalogue (épuisé) contenait un long essai de Thierry de Duve repris dans Voici - vingt ans après, accompagné d'une soixantaine de photos d'installation dues à Philippe De Gobert ainsi que d'une sélection de quelques articles marquants qui avaient salué et vilipendé l'exposition dans la presse artistique internationale, des conférences de Herman Parret et de Mieke Bal données autour de Voici dans un colloque organisé à Louvain à l'époque et les réponses faites par Thierry de Duve.
-
Correspondances dans le labyrinthe des sons
Alexandre Castant, Philippe Franck
- Lettre Volee
- 4 Juin 2024
- 9782873176310
Ce recueil de textes critiques (2005-2022) constitue une correspondance - au sens propre comme au figuré -, entre Alexandre Castant et Philippe Franck autour des arts sonores. Ce sont des parcours mais aussi des écoutes actives en dialogue avec des oeuvres et des artistes contemporains dont le commun dénominateur est cette matière sonore mise en espace, mais aussi en images, en réseaux et en formes diverses. Le champ exploratoire principal en est le festival international des arts sonores City Sonic, créé en Fédération Wallonie-Bruxelles en 2003 par Transcultures sous la direction artistique de Philippe Franck, et qu'Alexandre Castant a suivi et commenté depuis ses débuts. De manière plus générale, cet ouvrage propose une vision ouverte et hybride des arts sonores d'aujourd'hui considérés dans leur grande diversité de pratiques et d'esthétiques. L'acquisition de ce livre donne également accès à une compilation de pièces sonores extraites du catalogue City Sonic (label Transonic).
-
Né à Privas le 4 mars 1927 et disparu le 27 octobre 2012 à Paris, Jacques Dupin offrit à ses lecteurs, par des livres rares et intenses, de Gravir (1963) à Dehors (1975) jusqu'à Contumace (1986]) ou Discorde (2017), la traversée d'expériences âpres, toujours tendues vers ce qu'elles ignoraient d'elles-mêmes. La tâche à laquelle le poème de Jacques Dupin se doit est celle d'un dehors à affronter. Dépassionnée et comme à distance, tout autant qu'exposée à ses pulsions contradictoires, son écriture se mesure à cette ironie, à ses affres, autant qu'aux embardées réitérées dont elle fit son moteur. ce livre rassemble tous les textes (essais, portraits, chroniques, etc.) d'emmanuel Laugier sur l'oeuvre de Jacques Dupin écrits entre 1993 et 2017. ces textes, dont certains inédits, ont tous été revus, même s'ils conservent intacts l'élan et la tonalité qui les motivèrent. c'est d'ailleurs la variation des voix qui a présidée à l'agencement de l'ouvrage. Ainsi l'ensemble du livre dit l'attention fidèle portée à l'oeuvre de Jacques Dupin, tout autant que les mouvements internes qui en animent la lecture. « ils esquissent puis précisent le parcours du lecteur que j'ai été depuis plus de vingt ans et que je ne cesse d'être vis-à-vis du poète et de l'ami », dit l'auteur.
-
Longue suite composée de 91 poèmes, ce livre de poésie se présente sous la forme d'une adresse au poète et écrivain Claude Esteban, d'un dialogue avec l'auteur disparu. Il y a dans cette suite quelque chose d'une complicité magnifique entre l'auteure et celui auquel elle s'adresse, ce dont témoigne la plupart des poèmes, discrètement mais sûrement, dont celui-ci : « Tu te souviens / elle n'était pas / morte / tout à fait / ni / sa main / ni / le pourpre des / peintures ni / la langue où / je la veille». On y trouve une parole poétique d'une très grande maîtrise, et qui, dans l'adresse à l'autre, cherche à formuler ce que nous sommes, sans jamais préjuger de ce que nous serons. Les lieux sont rarement déterminés et pourtant témoignent des itinéraires, qui sont ceux de la vie. Comme souvent chez cette auteure, le moment réflexif, l'ordre de la pensée jamais refermée sur elle-même accompagne ces moments de surgissement de la parole poétique en cette distance par rapport à la banalité de la traversée des jours.
-
La métaphore transpercée : Hélion, Ponge, Lacan
Pierre Malengreau
- Lettre Volee
- 10 Mai 2024
- 9782873176372
Il y a dans la parole analysante une forme d'inertie et de polarisation qui se répète et que l'expérience d'une psychanalyse rend incandescente. Il est alors légitime de se demander s'il est possible d'y introduire du nouveau. La référence que Lacan fait à Francis Ponge éclaire ce que serait un nouvel usage des mots, un usage qui permettrait de rejoindre de temps en temps ce qu'il y a de réel, d'insensé et d'ininterprétable dans toute parole. Ponge, dans un texte qui s'intitule « Hélion », aborde cette question en faisant entrer son lecteur dans l'atelier du peintre Jean Hélion. Tout est fait dans ce texte pour suggérer une oeuvre dont le mode d'engendrement passe par une mise en cause permanente de la figuration. Ponge ne décrit pas les tableaux d'Hélion, il les écrit. Il fait passer dans la langue l'indécidable qui les habite. Il introduit dans le sens que nous leur donnons un « je-ne-sais-pas-quoi » qui le transperce.
-
« Avec les arts plastiques, je n'ai pu que m'engager en terrain ennemi », disait Marcel Broodthaers. Quel est le sens de cet engagement ? Quel est l'enjeu du combat qui le conduit à la douloureuse décision de délaisser le champ de l'écriture poétique ? Son oeuvre multiforme déjoue les interprétations. Plusieurs fils s'y tressent, selon une logique originale que déploie cet Éloge. Les références essentielles en sont Mallarmé, qu'il tient pour « l'inventeur de l'espace moderne », Magritte, à qui il fait crédit d'un « resserrement de la notion de sujet » et Lacan, pour qui « la vérité a structure de fiction ». Une poétique de l'objet et de l'absence d'objet s'en déduit, ainsi qu'une pratique ironique des équivoques de la communication. S'y dessine la figure d'un artiste génial, qu'on n'a pas fini de découvrir.
-
Surgi de la salvation, Andrea Zanzotto
René Noël
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 12 Janvier 2024
- 9782873176242
Fidèle à toutes les inscriptions de la poésie de son siècle, non seulement d'Italie mais d'Europe occidentale jusqu'à l'Inde, l'art poétique d'Andrea Zanzotto (largement traduit en français par Philippe Di Meo) ne se réduit pas à un échantillonnage, à une combinaison de genres et de styles antagonistes mais compose et joue le va-tout de la poésie par rapport à ses périodes fastes et même décadentes. Zanzotto a l'oreille musicienne initiant les formes nouvelles du poème, ouïe qui prend langue avec l'oeil et la parole mobile des vivants rapportant les mémoires des morts, portant leurs langues, leurs mots et leurs paroles vives au coeur du présent.René Noël (né en 1959 à Givet dans les Ardennes), poète et critique vivant à Strasbourg, est l'auteur de deux recueils de poèmes : Bancs de Rayons (Toulon, La Termitière, 2010) ; D'étoiles (Toulon, La Nerthe, 2023) et d'un essai consacré à Vélimir Khlebnikov : Créations critiques (des mimésis). Khlebnikov (Toulon, La Nerthe, 2020). Ses poèmes et études critiques sur Alejandra Pizarnik, Paul Celan, Gerard Manley Hopkins et d'autres poètes contemporains sont publiés notamment dans les revues La Polygraphe, L'Étrangère, Cahier critique de poésie et sur le site Sitaudis.fr.
-
Fiction territoriale (art, jeu, scène, territoire)
Raya Lindberg
- Lettre Volee
- 20 Novembre 2023
- 9782873175689
L'ouvrage de Raya Lindberg, à la fois essai esthétique et archives, est composé de trois parties : les propositions de la plateforme de recherche et d'expérimentation artistique espace potentiel fondée en 2018 ; des essais de l'autrice avec un abstract en anglais et quatre entretiens avec les artistes invités. Le livre envisage ainsi la création artistique contemporaine dans son articulation au document et selon la notion élargie de dramaturgie. Il regroupe une vingtaine d'artistes belges, français et internationaux invités à exposer et à dialoguer à partir de ces approches. La forme et les enjeux de l'exposition y sont abordés selon une expérience critique permettant une compréhension renouvelée du monde actuel. Artistes convoqués : Agnès Adam, Louisa Babari, Tatiana Bohm, Eve Bonneau, Delphine Bretesché, Philippe Calandre, Claude Cattelain, Effi & Amir, Gary Farrelly, Michel François, Gary Hill, Gilles Hellemans, Mikhail Karikis, Daphné Le Sergent, Thy Nguyên Truong Minh, Kika Nicolela, Ben Rivers, Robert Suermondt, Simon Whetham.
-
Alfreda Hitchcock & sisters
Martine Doyen
- Lettre Volee
- Livres D'art Et De Photographie
- 19 Novembre 2021
- 9782873175825
Partant du paradoxe que son panthéon cinématographique est quasi exclusivement composé d'hommes dont les films la touchent profondément et l'inspirent, en tant que cinéaste mais aussi en tant que spectatrice, Martine Doyen s'est prise au jeu de féminiser les traits de ses idoles pour découvrir ce qu'ils seraient en femmes, à défaut de pouvoir imaginer ce que leurs films auraient pu être, s'ils l'avaient été. et en attendant que s'installe la parité chez les réalisateurs et réalisatrices de films, cela soulage et permet de continuer à les adorer car, dans le fond, nos grands cinéastes sont des femmes aussi. reste à savourer cette galerie de portraits en tentant de reconnaître qui se cache derrière chacune de ces femmes dans ce who's who du cinéma international.
-
écriture et expérience de la vie ordinaire : Perec, Ernaux, Vasset, Quintane
Maryline Heck
- Lettre Volee
- 6 Octobre 2023
- 9782873176174
L'une des marques de fabrique du contemporain littéraire réside dans son investissement du réel, conçu comme un espace à arpenter et documenter, un terrain d'enquêtes plus ou moins exotiques, et une matrice de l'écriture. De ce projet général, cet essai met au jour un aspect singulier car il porte sur des textes s'élaborant à partir de protocoles d'action, qui orientent les gestes de leurs auteurs et autrices, et les modalités de leur écriture. Qu'il s'agisse de faire des courses, un trajet en métro, d'arpenter les friches urbaines ou d'observer les passants dans la rue, ce sont toujours des formes et des usages de la vie ordinaire qui sont en jeu. Ces écrivains et écrivaines s'attachent à les enregistrer ou bien à instruire des règles vouées à en détourner le cours, en s'inspirant souvent des pratiques de l'art contemporain ou des méthodes des sciences sociales. Dans leur minimalisme parfois radical, leurs textes, qui s'échelonnent des années 1970 à nos jours, questionnent autant notre rapport au réel que notre imaginaire de la littérature. On se propose ici de montrer comment ils contribuent à la définition de quelque chose comme un contemporain en littérature.
-
Nucléo : sur les travaux de Cécile Massart
Aldo Guillaume Turin
- Lettre Volee
- 17 Mai 2024
- 9782873176303
Aldo Guillaume Turin s'attache dans ce recueil de textes, datant de plus de vingt ans et publiés dans des revues et livres divers au fil des ans, à livrer un certain nombre de clés de compréhension et d'interprétation des travaux menés par l'artiste Cécile Massart. Depuis près de trente ans déjà celle-ci travaille sur la thématique et les lieux d'enfouissement des déchets nucléaires à l'échelle de la planète afin de leur fournir des marqueurs pour les génération futures. Elle oeuvre ainsi à l'émergence d'une véritable culture nucléaire qui soit à la fois une conscience éclairée de notre passé comme de notre devenir nucléaire et une forme de poésie qui permette de rendre ce monde technique viable. Entretiens avec l'artiste et réflexions plus personnelles sont l'occasion pour le sémiologue qu'est Aldo Turin d'interroger de façon croisée le renouveau de l'art et de partager des impressions sur l'analyse de ses principes et ses valeurs.
-
Regards sur le paysage urbain
Lise Lerichomme, Sophie Suma
- Lettre Volee
- Essais
- 15 Avril 2022
- 9782873175870
Dans l'imaginaire commun, la notion de paysage demeure fermement attachée au monde rural. A contrario, il reste complexe de définir ce que pourraient constituer les paysages urbains. Ce processus, auquel contribue l'émergence des sciences sociales et leurs conversations avec les champs artistiques et littéraires s'intensifie avec le développement des imaginaires et des techniques de diffusion des représentations de la ville, que ce soit par la gravure, la photographie, l'imprimé à bas coût ou le roman populaire, puis par le cinéma, la vidéo et les modélisations 3D. Ces représentations des paysages urbains disent les usages comme les systèmes de dominations, la formalisation des paysages coloniaux autant que l'hégémonie du paysage-marchandise dans la ville capitaliste, mais aussi les paysages de loisirs ou ceux façonnés par les revendications d'un droit à la ville. Ouvrage collectif sous la direction de Lise Lerichomme (Artiste et enseignante-chercheuse en arts plastiques à l'Université de Picardie Jules Verne et au Centre de recherches en arts et en esthétique de l'Université d'Amiens) et Sophie Suma (maîtresse de conférences contractuelle en Histoire culturelle de l'architecture et de la ville à l'Institut national des sciences appliquées (INSA Strasbourg) et docteure en arts visuels et architecture, elle enseigne également les études visuelles et le Design à la Faculté des Arts de l'Université de Strasbourg). Contributions de Daniel Payot (« Regards et légendes de paysages »); Lise Lerichomme (« Paysages sociaux »); Katrin Gattinger (« Le mobilier urbain comme figure d'ajustements artistiques du politique »; Guillaume Bonnel (« La ville invisible »); Caroline Guittet (« Construire la mémoire sociale des paysages urbains : quel photographe pour quelles représentations?? »); Bruno Steiner (« Le paysage à l'essai à Strasbourg : entre grand récit manifeste et explorations situées »); Sophie Lapallu (« Comment vivre en ville?? Quand l'art descend dans la rue : les Street Works »); Sophie Suma (« Le mall comme paysage »); Vivien Philizot (« Le Colorama de Kodak et la construction du regard dans le paysage urbain »; Sarah Calba et Olivier Crocitti (« La tâche de Sketch-up »).
Grand format 24.00 €Sur commande
-
Sur Robert Smithson : variations dialectiques
Olivier Schefer
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 19 Novembre 2021
- 9782873175818
Cet essai propose la première traversée théorique de langue française de l'oeuvre de l'artiste américain robert smithson (1938-1973) depuis ses premières toiles figuratives jusqu'à ses oeuvres environnementales en passant par son travail de sculpture (non-sites). Figure majeure du Land Art, proche du minimalisme et de quelques artistes conceptuels, smithson est surtout connu pour son oeuvre implantée sur le Grand Lac salé, la Spiral Jetty.
Mais il est aussi un théoricien, un écrivain et un lecteur avisé de la littérature d'avant-garde (Beckett, robe-Grillet), un connaisseur des sciences humaines des années 1960, auxquelles il emprunte plusieurs concepts, et un spécialiste de séries B et de Pop culture. ces Variations dialectiques suivent le parcours multiforme de cet artiste multimédia avant l'heure et montrent comment les différents champs des arts et des sciences, de la philosophie et de l'ethnologie, de la fiction et du document s'interpellent et se recoupent chez lui dans une dialectique ouverte et relationnelle qui récuse l'autonomie de l'oeuvre moderniste « absolue », promue par les critiques clément Greenberg et Michael Fried. cet ouvrage est par ailleurs le fruit de recherches menées à Washington Dc dans les Archives de l'artiste (smithson et nancy holt Foundation). il comporte des documents peu connus et des traductions inédites de textes de l'artiste.
-
Depuis Art Poems, stéphane Lambert nourrit sa poésie de sa fréquentation des oeuvres d'art, convaincu que s'y jouent à échelle réduite les grands enjeux de l'être. sensible à la temporalité parallèle à laquelle donne accès la création, il rapproche la genèse et la forme de l'écriture poétique de celles de l'image peinte, sans les substituer l'une à l'autre.
À partir de ses émotions esthétiques, il éprouve et traduit la profondeur du regard en faisant résonner le bouleversement provoqué par la confrontation à la polysémie des oeuvres - leur portée indéterminée. Dans ce nouveau recueil, il élargit le spectre de la création à des questionnements cosmogoniques qui, à leur tour, se fondent dans la plasticité du geste artistique. « Du bout des lèvres, stéphane Lambert tire [...] de ses expériences esthétiques, des idées sur le temps ; sur les cycles ; sur les territoires totalement neufs ou inédits, où débarque l'esprit. Du bout des lèvres, ses poèmes disent combien nos corps, nos esprits, sont littéralement mobilisés, ébranlés, à force de contempler les ruines, les restes de fresques antiques, par exemple, les matières quasi minérales laissées par des traits, des traces de couleurs. Du bout des lèvres, stéphane Lambert nous incite à y aller voir de plus près. De tenter nous aussi l'expérience, en somme. D'aller voir ce qu'on peut, nous autres, humains humaines, corsetés dans nos corps, en tirer.
Ce n'est pas rien. c'est superbement ambitieux. superbement littéraire », dit vincent tholomé à propos d'Art Poems. -
Dans L'Interprétation des rêves (Die Traumdeutung, 1899), Sigmund Freud s'applique à lui-même la méthode d'analyse qu'il préconise : parmi les cent soixante rêves cités, un bon tiers est de lui. Dans le récit d'un rêve intitulé « L'injection faite à irma », on lit des choses étonnantes. Plus il s'enfonce dans l'analyse de sa propre matière onirique, plus il se confronte aux limites de sa méthode qu'il désigne, dans une petite note, par une étrange formule : « l'ombilic du rêve ». Cet ouvrage se veut une invitation à sonder les limites de notre conscience à travers l'imaginaire graphique de quatre artistes d'exception. Il met en regard dessins et gravures de Félicien Rops (1833-1898), Max Klinger (1857-1920), Alfred Kubin (1877-1959) et Armand Simon (1906-1981), dont les oeuvres révèlent des liens et des préoccupations communes.
Quatre écrivains se sont prêtés au jeu du dialogue en nous proposant des textes inédits. François Emmanuel nous plonge dans une affaire de disparitions inquiétantes en mêlant subtilement un étrange fait divers au mystère des théories freudiennes naissantes. Dans ses textes courts, aussi efficaces et intemporels que des haïkus, Caroline Lamarche aborde les questions relatives au rêve et à la mort : autant de récits qui succèdent aux images dévoilant une horreur que l'on veut oublier... Caroline De Mulder nous interpelle par l'originalité de son écriture et l'univers mental du pauvre hère qu'elle met en signes : son personnage décide de ne pas dormir pour ne pas rêver et mieux écrire. Pour conclure, Yves Vasseur nous propose un vibrant témoignage de sa rencontre avec Armand Simon et l'univers graphique des artistes évoqués dans cet ouvrage.
-
L'architecture au subjonctif ; une phénoménologie de l'espace et de son aménagement
Benjamin Delmotte
- Lettre Volee
- Essais
- 11 Juillet 2018
- 9782873175092
Où vivons-nous ? Qu'est-ce qui caractérise l'aménagement contemporain de l'espace ? Pour répondre à cette question, l'essai prend la forme d'une enquête phénoménologique et part de la description des pratiques les plus quotidiennes de l'espace : descendre dans le métro, faire ses courses dans un centre commercial, emménager, visiter un musée, s'installer à une terrasse de café... C'est sur la base de cette description du vécu de l'espace que s'élabore sa conceptualisation, à la croisée de la philosophie, de la théorie de l'architecture et de l'économie politique. si l'espace contemporain peut se définir comme un espace de l'éjection, en lien avec l'économie mondialisée, la phénoménologie de l'espace et de son aménagement laisse apparaître la possibilité d'une autre architecture : celle-ci impose le subjonctif, et se caractérise avant tout par sa dimension charnelle.
-
L'espace vertical : colonnes et obelisques dans la sculpture du vingtième siècle à nos jours
Pierre Tillet
- Lettre Volee
- Essais
- 7 Octobre 2022
- 9782873175887
Le point de départ de cette étude est empirique. Quiconque s'intéresse de près à la sculpture du XXe siècle l'aura remarqué : le type de la colonne - voire celui de l'obélisque - est récurrent dans les productions en trois dimensions de cette période. Les raisons en sont multiples. Elles tiennent à l'un des attributs fondamentaux de la sculpture, sa verticalité, soit le triomphe de la forme érigée contre la gravitation, contre l'horizontalité associée par anthropomorphisme à la perte de vitalité tout autant qu'à une égalisation des valeurs, l'idée même de valeur provenant de la représentation de ce qui s'élève. Analyser et mettre en perspective des oeuvres dont le modèle est celui de la colonne ou de l'obélisque permet alors d'examiner à nouveaux frais certains mouvements modernistes, de s'interroger sur la crise de la notion de monument (mais aussi sur de nouvelles formes de monumentalité), de scruter des questions aussi diverses que celles de l'efficacité spatiale de la sculpture, de son rapport avec l'architecture, de sa dématérialisation, etc.