Des spécialistes en traductologie et en linguistique abordent, dans les travaux réunis ici, la traduction sous l'angle de l'interdépendance entre le culturel et le linguistique.
La langue étant un important réceptacle des croyances partagées, toute traduction ne peut ni faire l'économie du culturel ni le dissocier du linguistique. Qu'il s'agisse de textes de communication courante, littéraires ou spécialisés, de traduction humaine ou automatique, une problématique commune semble s'imposer d'elle-même à tout traducteur dont l'objectif principal est de transférer le contenu de la langue-source à la langue-cible avec un minimum de déperdition.
La diversité des points de vue, la richesse des contributions et la dimension épistémologique issue de la réflexion des auteurs font de cet ouvrage un outil précieux où étudiants, enseignants, chercheurs et traducteurs professionnels trouveront un ensemble de réflexions très denses autour des questions fondamentales que se posent actuellement la plupart des protagonistes du domaine de la traduction.
Les contributions dans cet ouvrage portent sur diverses périodes (médiévale et moderne) et régions (France et provinces de l'Empire ottoman) et s'interrogent sur les notions de pauvreté et de richesse, dans le discours et dans les actes.
Elles permettent d'approcher la variété des relations entre l'individu et la société : le pauvre et le riche peuvent n'être que des figures extrêmes d'un parcours strictement individuel. Mais la pauvreté et la richesse peuvent définir des statuts sociaux auxquels sont associés des attentes précises, des obligations et des droits reconnus. Fondés sur l'exploitation de différentes sources (Coran, chroniques, dictionnaires biographiques, règlements administratifs et documents d'archives publiques et privées), divers thèmes sont abordés : le vocabulaire utilisé pour cerner ces notions, les clivages socioculturels qui opposent - ou qui n'opposent pas - riches et pauvres au sein de la société, les modes alimentaires et d'autres éléments d'une culture matérielle que l'on commence à déchiffrer.
Sont également étudiés des parcours individuels, carrières, enrichissement voire déchéances, les réponses de la société à la gestion de la pauvreté et des pauvres : la pratique de l'aumône (zakât) comme un devoir religieux pour secourir les pauvres et encouragement aux actes de charité (sadaqa) par la création de fondations pieuses (waqf) en les associant aux valeurs de repentir et de pardon. Enfin, dans le cas de crises, quand la conjoncture de l'économie et celle de la misère concordent, comment ces institutions s'adaptent, le pouvoir et la société réagissent.