Au bord de l'Amazone, un vieil homme ami des Shuars, qui lui ont appris à connaître la forêt, découvre la lecture et chasse un jaguar.
Un livre impitoyable sur les regrets et le désespoir du remords. Une construction haletante et surprenante sur l'inévitabilité d'un passé qui refuse de se laisser oublier.
Troisième roman de la série Konrad, plus simenonien et mélancolique que jamais.
Une femme est assassinée chez elle. Sur son bureau, on retrouve le numéro de téléphone de Konrad, ancien policer. L'enquête révèle rapidement qu'elle l'avait contacté récemment pour lui demander de retrouver l'enfant qu'elle avait mis au monde cinquante ans plus tôt, et qu'elle avait abandonné juste après sa naissance. Maintenant désolé de lui avoir refusé son aide, Konrad s'emploie à réparer son erreur. Il retrouve les membres d'un mouvement religieux contre l'avortement et reconstruit l'histoire d'une jeune fille violée dans le bar où elle travaillait. Il retrouve aussi un clochard équivoque, des trafiquants de drogue et même des fragments de l'histoire de la mort violente de son père.
Lorsqu'il retrouvera l'enfant, il mesurera l'ampleur de la tragédie dans laquelle son intuition et son entêtement l'ont plongé.
Konrad se révèle un enquêteur sensible à la souffrance des autres, d'une humanité touchante.
Dans une construction particulièrement habile et haletante, La Pierre du remords est un roman captivant et impitoyable sur la honte, le désespoir et l'intensité des remords qui reviennent nous hanter.
Dans une vieille maison, dans laquelle toutes les femmes qui y ont vécu se sont senties oppressées sans raison, un mur de la cave s'effondre et on trouve un corps.
Konrad, très intrigué par ce cadavre inconnu, enquête et fait resurgir des affaires traitées dans ses trois romans précédents. Par ailleurs, il presse la police d'élucider le meurtre de son père mais il a oublié qu'à l'époque il avait menti et se retrouve inculpé. Toujours dans une ambiance à la Simenon et avec un Konrad très ambigu, moyennement sympathique et noyé dans l'alcool.
Le Mur des silences est un beau roman noir sur la violence familiale, la vulnérabilité, les sacrifices et l'impunité, dans lequel les cold cases ressurgissent toujours.
Inquiets pour leur petite-fille dont ils savent qu'elle fait du trafic de drogue, un couple fait appel à Konrad, un policier à la retraite, suite à sa disparition. Dans le même temps une amie de Konrad lui parle d'une jeune fille retrouvée noyée dans l'étang devant le Parlement en 1947. Elle lui demande de l'aider car l'enfant hante ses rêves. Il découvre que l'enquête sur la mort de cette dernière a été menée en dépit du bon sens. Lorsqu'on trouve le cadavre de la jeune trafiquante, il met encore en doute les méthodes de la police.
Konrad mène les deux enquêtes de front. Il nous apparaît comme un personnage solide, têtu, coléreux et rompu, par son enfance auprès de son père, à toutes les ruses des voyous. Toujours aux prises avec son enquête sur l'assassinat de son propre père, il avance vers la vérité.
Dans une construction particulièrement brillante, Indridason crée un suspens et des attentes sur des plans différents et surprenants. Il captive le lecteur et le tient en haleine avec brio. On peut dans ce volume saluer la naissance d'un nouvel enquêteur attachant, sensible mais violent, n'hésitant pas à faire le coup de poing. Par ailleurs l'auteur nous introduit au merveilleux islandais très insolite et terre à terre.
« On était donc fin juillet, le soleil incendiait le ciel ; les Parisiens migraient vers les plages, et alors que j'entamais ma nouvelle carrière, Philippe, mon fiancé flic, prenait son poste comme commandant aux stups de la 2e dpj.
- Comme ça on se verra plus souvent, m'a-t-il dit, réjoui, en m'annonçant la nouvelle deux mois auparavant, le jour de sa nomination.
J'étais vraiment contente pour lui, mais à cette époque je n'étais qu'une simple traductrice-interprète judiciaire et je n'avais pas encore une tonne deux de shit dans ma cave ».
Comment, lorsqu'on est une femme seule, travailleuse avec une vision morale de l'existence... qu'on a trimé toute sa vie pour garder la tête hors de l'eau tout en élevant ses enfants... qu'on a servi la justice sans faillir, traduisant des milliers d'heures d'écoutes téléphoniques avec un statut de travailleur au noir... on en arrive à franchir la ligne jaune ?
Rien de plus simple, on détourne une montagne de cannabis d'un Go Fast et on le fait l'âme légère, en ne ressentant ni culpabilité ni effroi, mais plutôt... disons... un détachement joyeux.
Et on devient la Daronne.
L'hiver est froid et dur en Laponie. À Kautokeino, un grand village sami au milieu de la toundra, au centre culturel, on se prépare à montrer un tambour de chaman que vient de donner un scientifique français, compagnon de Paul Emile Victor. C'est un événement dans le village. Dans la nuit le tambour est volé. On soupçonne les fondamentalistes protestants laestadiens : ils ont dans le passé détruit de nombreux tambours pour combattre le paganisme.
Puis on pense que ce sont les indépendantistes sami qui ont fait le coup pour faire parler d'eux. La mort d'un éleveur de rennes n'arrange rien à l'affaire. Deux enquêteurs de la police des rennes, Klemet Nango le Lapon et son équipière Nina Nansen, fraîche émoulue de l'école de police, sont persuadés que les deux affaires sont liées. Mais à Katokeino on n'aime pas remuer les vieilles histoires et ils sont renvoyés à leurs courses sur leurs scooters des neiges à travers l'immensité glacée de la Laponie, et à la pacification des éternelles querelles entre éleveurs de rennes dont les troupeaux se mélangent.
Au cours de l'enquête sur le meurtre Nina est fascinée par la beauté sauvage d'Aslak, qui vit comme ses ancêtres et connaît parfaitement ce monde sauvage et blanc. Que s'est-il passé en 1939 au cours de l'expédition de Paul Emile Victor, pourquoi, avant de disparaître, l'un des guides leur a-t-il donné ce tambour, de quel message était-il porteur ? Que racontent les joïks, ces chants traditionnels que chante le sympathique vieil oncle de Klemet pour sa jeune fiancée chinoise ? Que dissimule la tendre Berit malmenée depuis cinquante ans par le pasteur et ses employeurs ? Que vient faire en ville ce Français qui aime trop les très jeunes filles et a l'air de bien connaître la géologie du coin ? Dans une atmosphère à la Fargo, au milieu d'un paysage incroyable, des personnages attachants et forts nous plongent aux limites de l'hypermodernité et de la tradition d'un peuple luttant pour sa survie culturelle.
Un thriller magnifique et prenant, écrit par un auteur au style direct et vigoureux, qui connaît bien la région dont il parle.
La vengeance des victimes.
Elle est condamnée, il l'aime, elle l'entraîne dans sa vengeance mortelle.
A la sortie d'un bal, un couple pressé se réfugie dans le vieux cimetière, mais au cours de leurs ébats la jeune femme voit un cadavre sur une tombe et aperçoit une silhouette qui s'éloigne. Elle appelle la police tandis que son compagnon, lui, file en vitesse. Le commissaire Erlendur et son adjoint Sigurdur Oli arrivent sur les lieux pour découvrir la très jeune morte abandonnée sur la tombe fleurie d'un grand homme politique originaire des fjords de l'Ouest.
La victime a 16 ans, personne ne la connaît, elle se droguait. Erlendur questionne sa fille Eva Lind, qui connaît bien les milieux de la drogue pour en dépendre. Elle lui fournit des informations précieuses et gênantes à entendre pour un père. Il s'intéresse aussi à la tombe du héros national et va dans les fjords de l'Ouest où il découvre une amitié enfantine et une situation sociale alarmante. La vente des droits de pêche a créé un grand chômage et une émigration intérieure massive vers Reykjavík, dont les alentours se couvrent d'immeubles modernes pour loger les nouveaux arrivants. Sigurdur Oli, lui, s'intéresse plutôt à la jeune femme qui les a appelés.
Le parrain de la drogue, vieux rocker américanisé et proxénète, est enlevé au moment où la police révèle ses relations avec un promoteur immobilier amateur de très jeunes femmes. Pendant ce temps, contre toute déontologie, Sigurdur Oli tombe amoureux de son témoin.
Avec son duo d'enquêteur emblématique et classique, Erlendur, le râleur amoureux de l'Islande, et Sigurdur Oli, le jeune policier formé aux États-Unis, Indridason construit ses personnages et nous révèle leur passé, tout en développant une enquête impeccable dans laquelle on perçoit déjà ce qui fait l'originalité de ses romans : une grande tendresse pour ses personnages et une économie de l'intrigue exceptionnelle.
Comment élaguer, sans soulever de soupçons, toutes les branches d'un arbre généalogique pour arriver à un héritage. Un roman noir sarcastique avec des justicières pleines d'humour et de mauvais esprit qu'on n'a pas envie de condamner.
Au XIXe siècle, les riches créaient des fortunes et achetaient des remplaçants pour que leurs enfants ne partent pas à la guerre. Aujourd'hui, ils ont des héritiers très riches et des descendants inconnus mais qui peuvent légitimement hériter !
En 1870, l'un des fils d'une grande famille d'industriels a été un utopiste généreux et a reconnu un enfant illégitime. En 2016, Blanche, la non-conformiste aux béquilles, entend parler des deuils qui frappent cette famille sans scrupules et découvre qu'elle pourrait très bien elle aussi accéder à cette fortune. Devant le cynisme affairiste, elle va faire justice en se servant de tout ce que la modernité met à notre portée.
Une incroyable galerie de personnages : des méchants imbuvables, de riches inconscients, des idéalistes, une île où règne le matriarcat, des femmes admirables, avec en toile de fond une évocation magistrale de Paris assiégée par les Prussiens et le déménagement du Palais de Justice aux Batignolles.
Les touristes affluent en Islande et les glaciers reculent lentement. Le cadavre d'un homme d'affaires disparu depuis trente ans émerge du glacier de Langjökull. Son associé de l'époque est de nouveau arrêté et Konrad, policier à la retraite, doit reprendre bien malgré lui une enquête qui a toujours pesé sur sa conscience, en partie sabotée par la négligence d'un policier toujours en service.
Au moment où il pensait vivre sa douleur dans la solitude - le meurtre de son père n'a jamais été élucidé et sa femme vient de mourir d'un cancer -, Konrad doit reprendre ses recherches, malgré les embûches et la haine. Seul le témoignage d'une femme qui vient lui raconter l'histoire de son frère tué par un chauffard et le supplie de trouver ce qui s'est passé pourrait l'aider à avancer...
Ce nouvel enquêteur, jumeau littéraire d'Erlendur, permet à Indridason de développer le spectre de son talent. Konrad est né en ville, il a eu une enfance difficile, il vient de perdre l'amour de sa vie, il est en train de renoncer à lui-même. Arnaldur Indridason se place ici dans la lignée de Simenon, avec la construction d'un environnement social et affectif soigné et captivant. Un beau roman noir sensible aux rebondissements surprenants.
Paru en 1997, Les Fils de la poussière , premier roman d'Arnaldur Indridason, a ouvert la voie au polar islandais en permettant à ce genre littéraire d'accéder enfin à la reconnaissance et d'acquérir ses lettres de noblesse en Islande.
Le récit s'ouvre sur le suicide de Daniel, quadragénaire interné dans un hôpital psychiatrique de Reykjavík. Au mêm e moment, un vieil enseignant, qui a eu Daniel comme élève dans les années 60, meurt dans un incendie. Le frère de Daniel essaie de découvrir ce qui liait ces deux hommes et comprend graduellement que, dans les années 60, certains enfants ont servi de coba yes dans le cadre d'essais pharmaceutiques et génétiques qui ont déraillé...
L'enquête est menée parallèlement par le frère de Daniel et par une équipe de policiers parmi lesquels apparaît un certain Erlendur, accompagné du jeune Sigurdur Oli et d'Elinborg.
Dès ce premier roman, on trouve tous les éléments qui vont faire le succès international qu'on connaît.
Au moment où il écrit ce roman, après des études d'histoire, Arnaldur Indridason est journaliste chargé de la rubrique cinéma dans le principal journal de Reykjavík.
Il est le fils d'un écrivain reconnu, ce qui est aussi un défi.
Un formidable road-trip à travers les routes les plus inhospitalières et sidérantes du sud du monde où rien ni personne n'est ce qu'il semble être.
Un merveilleux premier roman.
Au volant de son camion, un énigmatique saxophoniste parcourt la géographie folle des routes secondaires de la Patagonie et subit les caprices des vents omniprésents.
Perdu dans l'immensité du paysage, il se trouve confronté à des situations aussi étonnantes et hostiles que le paysage qui l'entoure. Saline du Désespoir, La Pourrie, Mule Morte, Indien Méchant et autres lieux favorisent les rencontres improbables avec des personnages peu aimables et extravagants : un journaliste qui conduit une voiture sans freins et cherche des sous-marins nazis, des trinitaires anthropophages qui renoncent à la viande, des jumeaux évangéliques boliviens gardiens d'un Train fantôme, un garagiste irascible et un mari jaloux...
Au milieu de ces routes où tout le monde semble agir avec une logique digne d'Alice au pays des merveilles, Parker tombe amoureux de la caissière d'une fête foraine. Mais comment peut-on suivre à la trace quelqu'un dans un monde où quand on demande son chemin on vous répond : « Vous continuez tout droit, le jeudi vous tournez à gauche et à la tombée de la nuit tournez encore à gauche, tôt ou tard vous allez arriver à la mer » ?
Ce fabuleux premier roman est un vrai voyage à travers un mouvement perpétuel de populations dans un paysage dévorant, auquel le lecteur ne peut résister.
Présentation du livre par Eduardo Fernando Varela réalisée par la Librairie Mollat à l'occasion des Correspondances de Manosque.
Prix Casa de las Americas - 2019.
Prix de l'Université Inter-Ages du Dauphiné - 2021.
Prix du Premier roman : sélection catégorie romans étrangers - 2020.
Prix Expression 2020 : sélection (prix de la librairie Expression à Châteauneuf de Grasse) - 2020.
Prix Femina étranger : finaliste - 2020.
Prix LDB 2020-2021 : sélection (prix de la librairie des bauges à Albertville) - 2020.
Prix Transfuge du Meilleur roman hispanophone - 2020.
Sélection rentrée littéraire Fnac - 2020.
Un recueil d'essais captivant sur les sujets chers au grand écrivain cubain : l'amitié, l'exil, la littérature, le cinéma et l'écriture.
Les livres du grand écrivain cubain Leonardo Padura sont un dialogue entre l'Histoire et la littérature, l'île de Cuba et l'exil, la puissance de l'amitié et la dureté des rêves frustrés. Dans ce captivant recueil d'essais, l'auteur explore les coulisses de ses oeuvres les plus célèbres et emblématiques et les sujets qui lui sont les plus chers (la cubanité, la musique, le cinéma, la littérature, le base-ball...). Véritable immersion dans la salle des machines littéraire d'un auteur mondialement reconnu, ce livre personnel et évoca-teur est également un hommage au genre du roman, qu'il maîtrise et affectionne tant.
Une fascinante fenêtre ouverte sur le métier d'écrivain, sur la création artistique et l'importance de la littérature. Une masterclass humaine, brillante et profonde sur l'art du roman avec le rythme, les contradictions, l'humour et les saveurs de Cuba.
Arora vit en Angleterre et sa soeur Isafold en Islande, elles sont très différentes et ont des relations compliquées. Isafold disparaît et leur mère, ne faisant pas la différence entre enquêtrice financière et enquêtrice policière, supplie Arora d'aller chercher sa soeur.
Arora ne peut pas s'empêcher de pratiquer ce qu'elle fait de mieux, démasquer les fraudeurs et les faire payer. Elle va donc profiter de ce voyage pour examiner de près certains investissements financiers douteux, et analyser la corruption islandaise tout en testant ses capacités de séduction sur deux hommes.
Elle découvrira surtout la violence domestique à laquelle était soumise Isafold et qu'elle niait farouchement subir ; au cours des témoignages qu'elle reçoit, elle voit évoluer les nuances de ses sentiments pour sa soeur. En même temps, des personnages inquiétants émergent peu à peu.
Nous suivons son enquête au fil des détails qu'elle nous donne sur les façons de vivre et de se parler, et par ce travail de dentelière elle nous fait entrer dans un monde plus complexe que ce dont il a l'air.
Un représentant de commerce est retrouvé dans un petit appartement de Reykjavik, tué d'une balle de Colt et le front marqué d'un «SS» en lettres de sang. Rapidement les soupçons portent sur les soldats étrangers qui grouillent dans la ville en cet été 1941.
Deux jeunes gens sont chargés des investigations : Flovent, le seul enquêteur de la police criminelle d'Islande, ex-stagiaire à Scotland Yard, et Thorson, l'Islandais né au Canada, désigné comme enquêteur par les militaires parce qu'il est bilingue.
L'afflux des soldats britanniques et américains bouleverse cette île de pêcheurs et d'agriculteurs qui évolue rapidement vers la modernité. Les femmes s'émancipent. Les nazis, malgré la dissolution de leur parti, n'ont pas renoncé à trouver des traces de leurs mythes et de la pureté aryenne dans l'île. Par ailleurs on attend en secret la visite d'un grand homme.
Les multiples rebondissements de l'enquête dressent un tableau passionnant de l'Islande de la «Situation», cette occupation de jeunes soldats qui sèment le trouble parmi la population féminine. Ils révèlent aussi des enquêteurs tenaces, méprisés par les autorités militaires mais déterminés à ne pas se laisser imposer des coupables attendus.
Dans ce roman prenant et addictif, le lecteur est aussi fasciné par le monde qu'incarnent les personnages que par l'intrigue, imprévisible.
Un vieil homme solitaire est retrouvé mort dans son lit. Il semble avoir été étouffé sous son oreiller. Dans ses tiroirs, des coupures de presse sur la découverte du corps d'une jeune couturière dans le passage des Ombres en 1944, pendant l'occupation américaine.
Pourquoi cet ancien crime refait-il surface après tout ce temps ? La police a-t-elle arrêté un innocent ?
Soixante ans plus tard, l'ex-inspecteur Konrad décide de mener une double enquête. Jumeau littéraire d'Erlendur, il a grandi en ville, dans ce quartier des Ombres si mal famé, avec un père escroc, vraie brute et faux spirite. Il découvre que l'Islande de la « situation » n'est pas tendre avec les jeunes filles, trompées, abusées, abandonnées, à qui on souffle parfois, une fois l'affaire consommée, « tu diras que c'était les elfes ».
Un polar prenant qui mêle avec brio deux époques et deux enquêtes dans un vertigineux jeu de miroirs. Où l'on découvre que les elfes n'ont peut-être pas tous les torts et que les fééries islandaises ont bon dos...
Toute la famille Temple se retrouve dans la maison de vacances au Portugal après la mort du père, un professeur de psychologie reconnu pour sa méthode de discréditation des théories complotistes. Pour Amanda, la nouvelle nounou des voisins, ils semblent tout avoir : la mère a été une actrice célèbre, les trois enfants sont des adultes comblés. Mais la perfection n'existe pas, et moins encore en famille. Leur passé commun les met en face des comptes à régler.
Seize ans auparavant, la petite Niamh Temple est morte dans cette maison. Amanda commence à penser que l'un des membres de la famille cache quelque chose d'inavouable... et avoir des soupçons peut s'avérer dangereux.
Une intrigue psychologique tendue et palpitante, où même les twists ont des twists. Avec un talent hors pair, l'auteur nous mène de chausse-trapes en impasses jusqu'au bout. Un roman qui montre la séduction des théories du complot et à quel point les pires mensonges sont ceux que l'on se raconte à soi-même. Un thriller familial étouffant, surprenant et subtil qui vous fera réfléchir à deux fois avant de partir en vacances avec une famille élargie.
Voici peut-être le premier roman où la nature s'exprime directement et où les histoires semblent surgir organiquement le long d'une ligne de faille qui fait trembler la terre et tout ce qu'elle contient de l'océan Indien à l'Himalaya.
Deux jeunes mariés s'installent dans une ancienne demeure coloniale, sur les îles Andaman, et tentent de s'apprivoiser. Ils savent qu'ils se sont déjà aimés dans d'autres vies. Girija Prasad est un scientifique fasciné par les volcans lilliputiens et les phénomènes naturels de l'archipel. Chanda Devi est un peu sorcière. Elle sait amadouer les éléphants en colère, prévoir les tremblements de terre et parler aux arbres et aux fantômes qui peuplent les îles.
Plusieurs personnages plus loin (un jeune révolutionnaire, un trafiquant désabusé, un yéti mélancolique, une tortue, une strip-teaseuse...), on retrouve le descendant de nos héros le long de la ligne de faille sismique : un géologue chargé de s'assurer que le prochain sommet himalayen, prévu pour être plus haut que l'Everest, surgira bien dans le cadre des frontières de l'Inde, pour encourager le tourisme.
Avec ce premier roman au souffle et au charme incroyables, l'auteur surprend par sa puissance narrative, à la hauteur des tsunamis qu'il contient.
En 2004, Iván, écrivain frustré et responsable d'un misérable cabinet vétérinaire de La Havane, revient sur sa rencontre en 1977 avec un homme mystérieux qui promenait sur la plage deux lévriers barzoï. « L'homme qui aimait les chiens » lui fait des confidences sur Ramón Mercader, l'assassin de Trotski qu'il semble connaître intimement.
Iván reconstruit les trajectoires de Lev Davidovich Bronstein, dit Trotski, et de Ramón Mercader, connu aussi comme Jacques Mornard, devenus les acteurs de l'un des crimes les plus révélateurs du XXe siècle. De la Révolution russe à la guerre d'Espagne, il suit ces deux itinéraires jusqu'à leur rencontre dramatique à Mexico. Ces deux histoires prennent tout leur sens lorsque Ivan y projette ses aventures privées et intellectuelles dans la Cuba contemporaine.
Dans une écriture puissante, Leonardo Padura raconte, à travers ses personnages ambigus et convaincants, l'histoire des conséquences du mensonge idéologique et de sa force de destruction sur la grande utopie révolutionnaire du XXe siècle ainsi que ses retombées actuelles dans la vie des individus, en particulier à Cuba.
Pourquoi l'inspecteur Erlendur use-t-il sa mauvaise humeur à rechercher l'assassin d'un vieil homme dans l'ordinateur duquel on découvre des photos pornographiques immondes et, coincée sous un tiroir, la photo de la tombe d'une enfant de quatre ans Pourquoi mettre toute son énergie à trouver qui a tué celui qui s'avère être un violeur? Pourquoi faire exhumer avec quarante ans de retard le cadavre de cette enfant ? Comment résister à l'odeur des marais qui envahit tout un quartier de Reykjavic?
A quoi sert cette collection de bocaux contenant des organes baptisée pudiquement la Cité des Jarres? Pourquoi partout dans le monde la vie de flic est toujours une vie de chien mal nourri ? Erlendur le colérique s'obstine à tenter de trouver les réponses à toutes ces questions.
Ce livre écrit avec une grande économie de moyens transmet le douloureux sens de l'inéluctable qui sous-tend les vieilles sagas qu'au Moyen Age les Islandais se racontaient pendant les longues nuits d'hiver. Il reprend leur humour sardonique, l'acceptation froide des faits et de leurs conséquences lointaines.
La Cité des Jarres a obtenu le prestigieux prix Clé de Verre du roman noir scandinave. Il figure en tête des listes des best-sellers en Allemagne et en Angleterre.
Elle arrive de New York, il vient de Cuba, ils s'aiment. Il lui montre une photo de groupe prise en 1989 dans le jardin de sa mère et elle y reconnaît la sienne, cette femme mystérieuse qui ne parle jamais de son passé. Ils vont chercher à comprendre le mystère de cette présence et les secrets enfouis de leurs parents...
Leonardo Padura nous parle de Cuba et de sa génération, celle qui a été malmenée par l'histoire jusqu'à sa dispersion dans l'exil : « Poussière dans le vent. » Nous suivons le Clan, un groupe d'amis soudés depuis la fin du lycée et sur lequel vont passer les transformations du monde et leurs conséquences sur la vie à Cuba. Des grandes espérances des nouveaux diplômés devenus médecins, ingénieurs, jusqu'aux pénuries de la « période spéciale » des années 90, après la chute du bloc soviétique (où le salaire d'une chercheuse représente le prix en dollars d'une course en taxi) et la fuite dans l'exil à travers le monde.
Des personnages magnifiques, subtils, nuancés et attachants, soumis au suspense permanent qu'est la vie à Cuba et aux péripéties universelles des amitiés, des amours et des mensonges. Ils vont survivre à l'exil, à Miami, Barcelone, New York, Madrid, Porto Rico, Buenos Aires. Ils vont prendre de nouveaux départs, témoigner de la force de la vie.
Leonardo Padura écrit un roman universel. Il utilise la forme classique du roman choral mais la sublime par son inventivité et son sens aigu du suspense, qui nous tient en haleine jusqu'au dernier chapitre.
Ce très grand roman, qui place son auteur au rang des plus grands romanciers actuels, est une affirmation de la force de l'amitié et des liens solides et invisibles de l'amour.
Le terme de « Maligredi » désigne l'avidité du loup qui ne se contente pas de tuer la brebis qui rassasierait sa faim mais tue l'ensemble du troupeau.
Dans les monts de l'Aspromonte calabrais, Africo est un bourg dont la population turbulente a été déportée sur la côte malsaine et marécageuse par les autorités sous prétexte d'un danger d'éboulement. Niccolino, un adolescent, nous raconte sa vie dans cet endroit marqué par la pauvreté, l'isolement et l'abandon, où même les trains ne s'arrêtent pas, ils ralentissent juste pour que les collégiens puissent en sauter ou les prendre au vol.
La vie de tous est réglée sur les allées et venues des hommes entre le bourg et les villes, tout le monde surveille tout le monde, les petits trafics et le militantisme politique occupent les esprits. Les hommes travaillent en Allemagne, les mères sont admirables dans leur lutte contre la misère, elles gardent le souvenir de l'ancien village, de la grève des cueilleuses de jasmin et de leur révolte, tandis que les mafias sont à l'affût malgré l'immense pauvreté.
L'action tourne aussi bien autour d'un bar, animé par un amateur de musiques modernes et observateur désabusé des moeurs calabraises, que de la vie des quartiers, avec leurs solidarités, leurs fêtes et leurs rites religieux. Tout cela, porté par une bande de jeunes amis cherchant à faire les quatre cents coups, se développe entre épopée et polar, roman social et lyrisme païen, dans une nature sublime.
Hammerfest, petite ville de l'extrême nord de la Laponie. Les bords de la mer de Barents, le futur Dubai de l'Arctique. Tout serait parfait s'il n'y avait pas quelques éleveurs de rennes.
L'histoire se déroule au printemps, quand la lumière ne vous lâche plus, obsédante. Autour du détroit du Loup qui sépare l'île où se trouve Hammerfest de la terre ferme, des drames se nouent. Alors que des rennes traversent le détroit à la nage, un incident provoque la mort d'un jeune éleveur. Peu après, le maire de Hammerfest est retrouvé mort près d'un rocher sacré qui doit être déplacé pour permettre la construction d'une route longeant le détroit. Et les morts étranges se succèdent encore.
À Hammerfest, les représentants des compagnies pétrolières norvégiennes et américaines ont tout pouvoir sur la ville, le terrain constructible est très convoité, ce qui provoque des conflits avec les éleveurs de rennes qui y font paître leurs animaux l'été.
Les héros de ce grand centre arctique de la prospection gazière sont les plongeurs, trompe-la-mort et flambeurs, en particulier le jeune Nils Sormi, un plongeur d'origine sami.
Klemet et Nina mènent l'enquête pour la police des rennes. Mais pour Nina, troublée par les plongeurs, une autre histoire se joue, plus intime, plus dramatique. Les jeunes plongeurs qu'elle découvre lui rappellent ce père scaphandrier qui a disparu depuis son enfance. Subissant cette lumière qui l'épuise, elle va partir à la recherche de ce père mystère, abandonnant Klemet à sa mauvaise humeur, à ses relations ambiguës avec son ombre.
Et c'est une police des rennes en petite forme qui va faire émerger une histoire sombre venue des années 1970, dévoilant les contours d'une patiente vengeance tissée au nom d'un code d'honneur venu d'un autre monde, montrant à quel prix a été bâtie la prospérité de la région.
Une pluie continue épuise les hommes et les bêtes.
Alors que les éleveurs du clan Balva procèdent à l'abattage annuel des rennes, des ossements humains sont retrouvés dans l'enclos, au pied de la Montagne rouge.
Or, le clan est opposé à un groupement de forestiers et de fermiers dans un procès exceptionnel à la Cour suprême de Stockholm. L'enjeu - le droit à la terre - est déterminant pour tous les éleveurs de rennes du pays : qui était là le premier ?
La patrouille P9 de la police des rennes est chargée de l'affaire, mais l'identification du squelette, en l'absence de crâne, est difficile. Klemet et Nina commencent une enquête auprès des musées et des institutions, et découvrent un XIXe siècle collectionneur de types humains et un XXe siècle porté sur les idéologies purificatrices, perdus dans les tréfonds nauséabonds de l'histoire suédoise. Ils se heurtent à l'inertie, à la défiance voire à l'hostilité de l'administration. Ils découvrent aussi une mystérieuse vague de disparition d'ossements et de vestiges sami, autant de preuves potentielles de la présence originelle des Sami.
Klemet, plus que jamais empêtré dans sa double identité lapone, et Nina, qui le supporte de moins en moins, croisent des personnages souvent ambigus. Des archéologues aux agendas obscurs qui s'affrontent. Petrus, le chef sami, écartelé entre son devoir, son fils et la poursuite des rêves de son père dans les paysages grandioses et désolés des forêts primaires du fin fond de la Laponie. Bertil l'antiquaire au passé politique douteux, et Justina l'octogénaire aux étranges talents de conductrice d'engins et son groupe d'adeptes de la marche nordique et du bilbingo. Sans oublier une masseuse thaïlandaise...
Ce troisième tome des aventures de la police des rennes est passionnant et troublant, ses héros sont complexes et attachants, le talent de conteur d'histoires d'Olivier Truc se déploie entre suspense, émotion et humour, et prouve une fois de plus que les 22 jurys de lecteurs qui lui ont à ce jour décerné leurs prix ne se sont pas trompés.