Une économie libertaire ? Ces deux termes semblent antithétiques. Et pourtant, comment ordonner la production et les échanges, essentiels à l'organisation de toute société humaine, sans repenser fondamentalement les rapports économiques qui régissent notre quotidien ? Quelles formes pourrait prendre une économie fondée sur l'égalité, la liberté, la responsabilité, l'entraide et la justice sociale ? Cet opuscule, sans prétendre constituer un programme définitif et dogmatique, offre à la réflexion des pistes sur les moyens d'atteindre un autre modèle de société dont l'objectif ne serait plus le profit en faveur d'une minorité, mais l'épanouissement de chacun au sein de la collectivité. Nouvelle édition augmentée.
Fondatrice du journal The Woman Rebel et du Planning familial, Margaret Sanger a bousculé lAmérique conservatrice du début du XXe siècle par son combat pour le droit des femmes à disposer librement de leur corps. Avec ce roman graphique, documenté, drôle et inspiré, Peter Bagge signe une biographie haute en couleur de cette militante radicale, provocatrice et controversée, qui a fait de laccès à la contraception et à léducation sexuelle une arme contre la pauvreté et loppression. Femme rebelle marque ainsi la rencontre étonnante et décapante entre lun des auteurs majeurs de la BD underground américaine et une pionnière du féminisme dont laction reste, aujourdhui encore, dune troublante actualité.
Fraîchement débarqué des années 1980, un gamin découvre comment internet et les nouvelles technologies ont envahi nos vies et modifié notre rapport au monde. Tel Candide, il pointe les dysfonctionnements de nos sociétés hyperconnectées incarnées par son alter ego adulte, David Snug lui-même. De la dépendance aux smartphones à l'emprise des réseaux sociaux, de Google à Amazon, de l'ubérisation de l'économie de service aux sites de rencontre, rien n'échappe à son regard impertinent et décalé. Après "Dépôt de bilan de compétences", David Snug nous livre un manuel d'autodéfense numérique mêlant humour et satire sociale. Préface de Cédric Biagini, fondateur et animateur des éditions L'échappée et auteur de "L'Emprise numérique" (L'Échappée, 201
L'artiste mexicaine Frida Kahlo fascinait ses contemporains par ses tenues et inspire encore aujourd'hui de nombreux couturiers et créateurs de mode. Qu'elle porte les exubérants costumes traditionnels indigènes, qu'elle se travestisse en homme ou qu'elle arbore fièrement son corset orthopédique en guise de bustier, peu de peintres ont, comme elle, mis en scène leur garde-robe. Mais, pour cette artiste féministe et engagée, les vêtements sont plus qu'un simple atour : ils sont une seconde peau qui mue au fil de sa vie et nous révèlent ses choix identitaires et idéologiques. Nouvelle édition luxe et augmentée à l'occasion de l'exposition dédiée à la garde-robe de Frida Kahlo au Musée Galliera de la mode à Paris.
Publié pour la première fois en 1892, La Conquête du pain de Pierre Kropotkine (1842-1921), géographe, explorateur, militant et théoricien du communisme anarchiste, est l'un des ouvrages majeurs de la pensée libertaire.
Opposé à l'État et à l'économie bourgeoise, l'auteur, en se basant sur l'expérience de la Commune de Paris de 1871, y expose le versant pratique de sa pensée, en faisant de la municipalité libre le socle du nouvel ordre social. Progrès technique et satisfaction des besoins, rapport de la ville aux flux mondialisés, sens et organisation du travail sont autant de sujets cruciaux abordés dans ce livre, dont il est, aujourd'hui encore, essentiel de faire l'inventaire.
Introduit et commenté par Renaud Garcia.
Désabusé par le rôle que l'armée lui attribue, Jake, jeune Afro-Américain parti combattre l'ennemi allemand en France, déserte. Après une brève escale à Londres, il retourne là où son coeur l'appelle : chez lui, à Harlem. De cabarets en maisons de jeux, de petits boulots en nuits alcoolisées, Jake navigue dans les bas-fonds festifs du Harlem des années 1920, au rythme du jazz et des plaisirs charnels. Sa rencontre avec Ray, un intellectuel noir originaire d'Haïti aux positions politiques radicales, vient ébranler ses convictions. Ode à la sensualité et portrait cru de l'humanité, Retour à Harlem est un des grands romans de la Renaissance de Harlem.
"Nous avons décidé de faire entendre notre voix dans le concert social et d'exiger notre part de plaisirs au banquet de la vie. Et comme nous ne voulons dépendre de personne, brandissons nous-mêmes l'étendard rouge et partons au combat... sans dieu ni patron ni mari". Publié à Buenos Aires en 1896, La Voz de la Mujer est le premier journal anarchiste féministe. Dans ses pages, ses rédactrices proposent de fournir aux femmes prolétaires les outils, théoriques et pratiques, nécessaires à leur émancipation.
Partisanes de l'amour libre, elles y expriment leur volonté d'en finir avec toutes formes d'oppressions, qu'elles soient religieuse, capitaliste ou patriarcale. Préface d'Hélène Finet.
« Quand la majorité s´engourdit dans la besogne quotidienne, devenant incapable de contribuer à la marche de l´histoire, surgissent des hommes organisés pour se rebeller contre les idées admises et promouvoir des tempêtes. » Dans ces essais, le philosophe et poète péruvien Manuel González Prada (1844-1918), précurseur du modernisme latino-américain, développe sa vision de l´anarchisme qui réside dans la liberté et le bien-être de l´individu avec, pour corollaire, l´abolition de l´État et de la propriété privée. Préface de Joël Delhom.
Dans L'Entraide, Pierre Kropotkine (1842-1921), géographe, explorateur, militant et théoricien libertaire, expose les fondements naturels du communisme anarchiste tout en combattant farouchement le darwinisme social, idéologie scientifique du capitalisme. L'auteur s'y distingue aussi par ses intuitions pionnières : une vision écologique avant l'heure des rapports entre l'être humain et son milieu, une reconsidération des peuples autochtones, une réhabilitation des institutions médiévales et l'élaboration d'une historiographie par en bas.
Face au chacun pour soi et à la compétition, ce texte de philosophie sociale, d'une troublante actualité, nous rappelle que la solidarité est le meilleur chemin vers l'émancipation de toutes et tous.
Né de l'association d'une disquaire punk énervée, Virginie Despentes, d'une étudiante bohème, Cara Zina, d'un guitariste anarchiste, Gilles, d'un graffeur agité, Hashan, et d'un passionné de P-funk, MC, Straight Royeur est un groupe de punk rap féministe qui a sévi de 1989 à 1992 en France et alentour.
C'est la rencontre improbable de deux filles déterminées à faire entendre leur voix et de lascars à la rage contenue. C'est le punk rock qui se réinvente au contact du hip-hop.
Premier laboratoire créatif de l'écrivaine Virginie Despentes, Straight Royeur laisse des textes pétris de révolte et des images jamais publiées. "Fear of a Female Planet" retrace, à travers le témoignage de ses membres, l'histoire de ce groupe et son apport inédit au paysage musical français.
Par Cara Zina, auteure de Heureux les simples d'esprit et Handi Gang (Libertalia) et Karim Hammou, sociologue au CNRS et auteur de Une histoire du rap en France (La Découverte).
« L'anarchisme, tel le ferment de la pensée, nourrit aujourd'hui tous les domaines de l'activité humaine. La science, les arts, les lettres, le théâtre, le combat pour l'égalité économique, chaque lutte individuelle ou collective contre le désordre ambiant, en somme, est éclairée par la lumière spirituelle de l'anarchisme. C'est la philosophie de la souveraineté de l'individu. C'est la théorie de l'harmonie sociale. C'est une vague de vérité vivante et puissante qui déferle sur le monde et inaugurera une aube nouvelle ».
Dans ces textes, Emma Goldman (1869-1940), active militante et éditrice de la revue Mother Earth, livre sa définition de l'anarchisme : une philosophie révolutionnaire conciliant les intérêts de l'individu et ceux de la société.
Dans cette nouvelle BD, David Snug s'inspire de son parcours professionnel pour nous livrer une critique du travail décalée et documentée. Héritier de Bob Black et Paul Lafargue, il dénonce avec humour l'absurdité du salariat et les travers du capitalisme tout en cultivant ce goût pour la liberté et l'autonomie qui lui sont chers.
De ses études d'art appliqué à l'usine en passant par la case chômage, l'intérim et son lot de boulots précaires, il aborde la question du déterminisme social, la pénibilité du travail à la chaîne, la vacuité des formations dites professionnalisantes, pour pointer les disfonctionnements du système et prôner une vie en marge, mais pas oisive, et envisager des pistes alternatives d'activités.
« C'est la lutte contre tout pouvoir officiel qui nous distingue essentiellement ; chaque individualité nous paraît être le centre de l'univers, et chacune a les mêmes droits à son développement intégral, sans intervention d'un pouvoir qui la dirige, la morigène ou la châtie. » Dans ce texte de 1894, Élisée Reclus (1830-1905) géographe et anarchiste, énonce les grands principes, toujours actuels, de l'idéal anarchiste.
Suivi de L'Anarchiste et Pourquoi sommes-nous anarchistes ?
Lower East Side, Manhattan, 1900. L'envers du rêve américain. Dans les taudis, les immigrés juifs, irlandais, italiens s'entassent et se tuent à la tâche. Dans la rue, les gamins grandissent entre prostituées, gangsters, vendeurs ambulants et travailleurs exploités.
« Effervescence, crasse, bagarres, chaos ! La rumeur de ma rue montait comme le grondement d'une fête foraine, comme l'onde de choc d'une catastrophe. Ce bruit résonnait constamment à mes oreilles. Même dans mon sommeil, je l'entendais ; je l'entends encore aujourd'hui ».
Michael Gold, fils d'immigrés juifs d'Europe de l'Est, chef de file de la littérature prolétarienne américaine, nous plonge, à travers ses souvenirs d'enfance, dans le quotidien d'un quartier populaire de New York.
« Être anarchiste c'est nier l'autorité et rejeter son corollaire économique : l'exploitation. Et cela dans tous les domaines où s'exerce l'activité humaine. L'anarchiste veut vivre sans dieux ni maîtres ; sans patrons ni directeurs ; alégal, sans lois comme sans préjugés ; amoral, sans obligations comme sans morale collective. » E. Armand (1872-1962), théoricien de l'individualisme anarchiste, expose, dans ce recueil de textes, son rejet de la domination sous toutes ses formes et sa volonté de faire de l'individu libre le pilier d'une société nouvelle, juste et égalitaire.
Née en 1891 en Alabama, romancière et anthropologue, essayiste et dramaturge, cofondatrice de la revue FIRE!!, Zora Neale Hurston est une des figures majeures de la Renaissance de Harlem, mouvement de renouveau artistique de la culture africaine-américaine qui émergea dans le New York des années 1920.
Ses écrits, qui portent un regard nouveau sur la condition des Noirs dans le sud des États-Unis, leur folklore et la culture vaudoue, vont bousculer les codes de son temps et susciter tant l'enthousiasme que des inimitiés de tous bords.
Avec FIRE!!, Peter Bagge signe une biographie documentée et décapante de cette femme de lettres à l'esprit libre et à la personnalité flamboyante.
« Dès qu'un homme a eu la criminelle ingéniosité de tirer profit du travail de son semblable, de ce jour, l'exploité a, d'instinct, cherché à donner moins que n'exigeait son patron. Ce faisant, cet exploité a fait du sabotage, manifestant ainsi, sans le savoir, l'antagonisme irréductible qui dresse l'un contre l'autre, le capital et le travail ».
Émile Pouget (1860-1931), anarchiste et syndicaliste révolutionnaire, secrétaire adjoint de la Confédération générale du travail, livre un manuel subversif de résistance à l'exploitation capitaliste, fondé sur le principe : « À mauvaise paye, mauvais travail ! ».
Veracruz, vers 1900. Un groupe d'anarchistes italiens, fuyant la misère et la répression, débarque au Mexique pour y fonder une commune agricole. Parmi eux, un prestidigitateur, une poétesse, un boxeur, une prostituée et même un curé.
Mais, face à un gouvernement corrompu et des propriétaires terriens voraces, les apprentis paysans voient leur rêve d'une vie nouvelle vaciller. Pris dans la tourmente d'une révolution qui s'annonce, ils devront choisir leur camp.
Quatre-vingts ans plus tard, hanté par de vieux démons, Lucio Doria, le cadet de la bande, entreprend un retour rédempteur à Naples.
Humour et tragédie se conjuguent dans ce roman de Paco Ignacio Taibo II qui nous plonge au coeur des espoirs brisés des luttes révolutionnaires du XXe siècle.
Indomptables, insoumises et rebelles, ouvrières ou paysannes, mères de famille ou partisanes de l'amour libre, syndicalistes ou adeptes de la lutte armée, combattantes et « guérillères », les femmes anarchistes espagnoles, depuis la fin du XIXe et tout au long du XXe siècle, n'ont cessé de clamer leur désir d'émancipation sociale en leur nom.
Si l'histoire retient surtout le rôle de ces militantes lors de la guerre civile et de la révolution de 1936-1939, cet ouvrage met l'accent sur la continuité et la pluralité des formes de luttes qui témoignent d'une véritable spécificité de l'engagement des libertaires espagnoles.
Contre l'invisibilisation d'un combat ponctué par l'expérience des luttes, de la guerre et de l'exil, il s'agit ici, à travers des trajectoires individuelles ou de groupes de reconstruire une mémoire collective au féminin, tout en soulignant le caractère transgénérationnel de l'anarchisme espagnol au sein duquel les femmes ont joué un rôle déterminant.
Nouvelle édition.
Pierre Kropotkine (1842-1921), géographe, zoologiste, explorateur et militant libertaire, est l'un des principaux théoriciens du communisme anarchiste. Cet ouvrage, inédit en français, est un recueil d'articles et de conférences publiés dans le journal anarchiste anglais Freedom entre 1886 et 1907. L'auteur y expose les grandes lignes du programme antiautoritaire et les bases du fonctionnement d'une société libertaire à l'échelle d'un pays - l'Angleterre où il réside alors.
En dépit des changements économiques, politiques et sociaux, les propositions de Kropotkine, à plus d'un siècle de distance, restent des pistes d'une grande actualité. Agir par, et pour, soi-même, sans intermédiaire, constitue sans aucun doute, encore et toujours, la voie à suivre pour parvenir à l'émancipation.
C'est l'histoire d'un gamin qui grandit avec pour seul horizon les tours d'une cité-dortoir et rêve de devenir dessinateur. Entre drames familiaux, vie de quartier, échec scolaire, découverte du punk et des stupéfiants, son parcours chaotique le conduit, à 19 ans, en prison.
Thierry Guitard livre un récit sans concessions ni clichés, empli d'une rage communicative et d'un optimisme à toute épreuve face à l'injustice sociale et la fatalité. À travers son histoire, c'est celle des banlieues, de la culture underground, des victimes de la précarité, de l'acharnement judiciaire et du système carcéral qui nous est racontée.
Né en 1966, Thierry Guitard est l'auteur, entre autres, de La Véritable Histoire de John Dillinger (Denoël Graphic), Double Violence (Verticales) et 1er Round (Un Regard Moderne). Il a également illustré des textes de Jack London, Gaston Leroux ou Marcus Rediker (Libertalia) et dessine pour la presse (Libération, Rock & Folk, Politis, The New Yorker, etc.).
Pionnière de la chanson réaliste et figure incontournable de la Belle Époque et des Années folles, Fréhel a marqué de son empreinte la scène musicale française, de Serge Gainsbourg aux Garçons Bouchers.
Dans ce roman graphique, Johann G. Louis redonne vie à cette artiste entière et passionnée qui brûla sa vie, se consumant dans l'amour, la fête, l'alcool et la « coco ».
Plongez avec elle dans le Paris canaille, entre scènes de music-hall et plateaux de cinéma, caf'conc' et voyages au pays des paradis artificiels ! Et, comme Maurice Chevalier, Mistinguett et Jean Gabin, laissez-vous emporter par La Java bleue !
27 juin 1905, Chicago. Deux cents délégués fondent les Industrial Workers of the World (IWW). Leur objectif: détruire le capitalisme et l'État pour en finir avec la domination. Leur arme: un syndicat internationaliste réunissant tous les exploités, hommes et femmes, américains ou immigrés, sous la bannière "One Big Union". Leur méthode : la lutte des classes et l'action directe.
Ces hommes et ces femmes, connus sous le nom de wobblies, sont à l'origine du mouvement le plus radical de l'histoire des États-Unis. Pionniers de la contre-culture américaine, dont les influences perdurent jusqu'à aujourd'hui, ils vont faire trembler le système capitaliste et subir une répression à la hauteur de la menace qu'ils représentaient pour le pouvoir.
Leur histoire, rapportée ici par quelques grands noms de la BD underground (dont Harvey Pekar, Peter Kuper, Mike Konopacki, Seth Tobocman, Jay Kinney, Sabrina Jones, Sharon Rudhal), constitue un exemple inédit de lutte pour l'égalité et la liberté.
En ce début de XXe siècle, la criminalité augmenterait dans des proportions inquiétantes. La France a peur et la Belle Époque n'est qu'un leurre. Tout en haut, une bourgeoisie arrogante et triomphante. Tout en bas, la masse des traîne-misère et l'ordre répressif. Pas bouger, le pauvre ! Sinon, prison, bagne, échafaud. Le droit de vivre ? Il ne se mendie pas pour le voleur Alexandre Jacob. Le droit de vivre ? Il se prend, nom d'une pince-monseigneur ! Avec Jacob et sa bande, le vol se pratique de manière industrielle et la rapine devient politique. Travailleurs de la nuit, maison anarchiste fondée en 1900. Mais l'honorable entrepreneur de démolition sociale va payer cher ses atteintes à la propriété.
Nouvelle édition revue et augmentée.