" II y a une forme de légèreté et de grâce dans le simple fait d'exister, au-delà des occupations, au-delà des sentiments forts, au-delà des engagements, et c'est de cela que j'ai voulu rendre compte.
De ce petit plus qui nous est donné à tous : le sel de la vie". Dans cette méditation tout en intimité et en sensualité, l'anthropologue Françoise Héritier traque ces choses agréables auxquelles notre être profond aspire, ces images et ces émotions, ces moments empreints de souvenirs qui font le goût de notre existence, qui la rendent plus riche, plus intéressante que ce que nous croyons souvent et dont rien, jamais, ne pourra être enlevé à chacun.
« Sommes-nous entrés dans l'ère du déclin démocratique, voire dans un âge postdémocratique ? Admettons au moins l'existence d'une triple déception : la démocratie libérale souffre d'une terrible crise de la représentation, d'une grave impuissance publique et d'un profond déficit de sens. Autrement dit, elle aurait perdu, en cours de route, à la fois le peuple qui la fonde, le gouvernement qui la maintient et l'horizon qui la guide. » P.-H. T.
Pour Pierre-Henri Tavoillot, ce que nous avions pris pour un progrès acquis - la démocratie - se révèle en réalité un vertigineux chantier. Ce livre, qui renoue avec la tradition oubliée des traités d'art politique, nous invite à réfléchir à ce qui fait le secret de l'obéissance volontaire. Car, en démocratie, l'art de gouverner est surtout un art d'être gouverné. Comment l'envisager aujourd'hui ? Entre le cauchemar de l'impuissance publique et le spectre de l'autoritarisme, comment réconcilier la liberté du peuple et l'efficacité du pouvoir ?
« Longtemps, nous avons distingué la paix de la guerre. C'était même, souvent, la seule définition que nous donnions de la paix : l'absence de guerre.
Depuis une trentaine d'années, nous sommes passés dans un autre type de guerre, une guerre grise, presque anonyme, et même innommable, une guerre qui chasse les habitants de tout un pays vers d'autres terres, lesquelles, prises au dépourvu, ne savent ni les accueillir ni les repousser.
Une guerre qui a métamorphosé la paix, au point d'en empêcher toute définition.
De là ce livre sur la paix qui va d'Eschyle à Victor Hugo, du 11 Septembre à la Promenade des Anglais, de la paix des étoiles au repos de la tombe, autour de cette notion profondément mystérieuse, cette paix qui nous fait tant de mal et que nous appelons notre souverain bien. » J.-C. C.
Un éloge de la paix, un hymne à notre commune humanité.
?Scénariste, dramaturge, écrivain, Jean-Claude Carrière est l'auteur de grands succès comme Einstein, s'il vous plaît, Fragilité, Tous en scène et, plus récemment, Croyance.
À l'aube de sa carrière, Charles Darwin accomplit le périple qui lui permit de prendre la mesure de l'extraordinaire richesse du monde naturel. Pour lui, pas de vie sans évolution, et pas d'évolution sans diversité !
Un siècle plus tard, celui qui deviendra le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss, parti tout jeune à la découverte des peuples amazoniens, comprit que la diversité culturelle est tout aussi cruciale pour l'évolution de l'homme.
Pascal Picq imagine les deux savants partant à la redécouverte du nouveau monde. Ils seraient bien en peine de le reconnaître de nos jours, tant la diversité naturelle et culturelle a été atteinte. À mesure que des espèces disparaissent, que des cultures et des langues meurent, c'est notre avenir et celui de la Terre qui sont compromis.
Darwin et Lévi-Strauss nous avaient pourtant avertis.
Un appel passionné à une prise de conscience urgente et salutaire.
Comment la violence se met-elle au service de la religion ? Quel usage politique peut-on faire de la cruauté ? Par quels biais les logiques de haine aboutissent-elles au massacre de populations entières ? Telles sont quelques-unes des questions que pose ce livre à travers des réflexions sur la guerre civile en Colombie, l'épuration ethnique dans l'ex-Yougoslavie, le génocide des Rwandais tutsi, mais aussi la Bible, le droit musulman, la médecine ou encore le pouvoir.
Il privilégie une approche pluridisciplinaire pour cerner et comprendre ce qui fait basculer les sociétés dans la folie destructrice.
« L'homme est un animal politique », dit-on, en oubliant un peu vite que, s'il est politique, il reste aussi animal, et que peut-être d'autres espèces aussi sont elles-mêmes politiques. C'est ce que rappelle Pascal Picq dans cet ouvrage tonique et un rien provocateur où il explore les origines naturelles de la politique.
S'ouvrant à la manière de La Fontaine sur une petite galerie de fables et de portraits où il appartiendra au lecteur de deviner quelles personnalités se cachent sous les figures du babouin à toison grise, de l'orang-outang, du gorille ou encore du bonobo et du titi à fraise, ce livre n'est pourtant pas qu'une amusante suite de « singeries » ; c'est aussi une réflexion sur le pouvoir, dans ses jeux et ses enjeux, tels qu'ils apparaissent chez les animaux eux-mêmes, notamment les chimpanzés, les plus étudiés à cet égard.
Sexe, intérêt et conflits, mais aussi entente et réconciliation : nous n'avons rien inventé !
Ce livre est un plaidoyer contre la pensée unique.
Ce livre est un appel à la résistance.
Quand l'essentiel n'est plus distingué de l'accessoire, quand les projets intellectuels de haute volée se heurtent à la puissante inertie de la médiocrité ambiante et des petits desseins, quand l'uniformisation s'installe dans les goûts, les idées, dans la vie quotidienne, dans la conception même de l'existence, alors la pensée unique domine.
La langue anglaise domine le monde et sert aujourd'hui de support à cette pensée unique.
Mais le français est bien vivant. Et nombreux sont ceux, de par le monde, qui en mesurent l'apport au combat de l'homme pour la liberté de l'esprit.
C'est l'objet de ce livre que de proposer de nouvelles pistes pour déployer encore plus largement de nouvelles formes d'inventivité et de créativité.
L'évolution récente de nos sociétés a entériné un état de fait qui a profondément altéré la dynamique familiale.
Pas question, bien évidemment, de revenir en arrière ! Et pourtant, selon Aldo Naouri, ce sont nos enfants qui font les frais de cette situation : les troubles de leur développement affectif et ceux de leur comportement ont largement remplacé les maladies heureusement vaincues. Comment dès lors les préserver ?
L'évolution de notre espèce lui a fait don d'une instance singulière : le père, qui joue un rôle central dans le développement de l'enfant. Sans le vouloir, mais à condition que sa place soit reconnue, il fait don à l'enfant de la conscience du temps, à laquelle s'oppose la propension naturelle de la mère, désireuse, elle, de satisfaire sans délai un enfant qu'elle a du mal à penser être définitivement sorti d'elle.
À partir du moment où nos socié tés ont éjecté le père, privilégié la mère et hissé l'enfant au sommet de la pyramide familiale, on peut se demander comment faire pour redonner à l'enfant la conscience du temps et retrouver ce don du père ? La puériculture elle -même n'est-elle pas à repenser ? Parce qu'elle a été fondée sur les recommandations de pédiatres qui ont été eux mêmes avant tout maternants. Pas d'autre solution pour préserver, grâce à l'inestimable don du père, les prochaines générations.
Dieu, qui a changé la vie des hommes, et leur mort, a lui-même changé de vie, depuis sa naissance, il y a trois mille ans.
De visage et de sens. l'appellation d'origine demeure, mais l'être baptisé tour à tour devs dieu god n'a pas les mêmes caractères en l'an - 500, + 400 et + 2001, qu'on soit à jérusalem, constantinople, rome ou boston. le dieu de punition et de toute-puissance des hébreux n'est pas le dieu de consolation et d'intimité du chrétien qui n'est pas l'énergie cosmique impersonnelle du new age. notre propos : dégager à nouveaux frais les péripéties d'une genèse, les bifurcations d'un itinéraire, et les coûts de la survie. Comment ? en scrutant le terre-à-terre du ciel. En reculant les projecteurs de l'avant-scène vers les coulisses et les machineries de la production divine ; en remontant de la loi aux tables du même nom, tel l'idiot auquel le sage chinois montre la lune et qui regarde son doigt. et dans quel but ? pour éclairer l'une par l'autre l'histoire de l'éternel et celle de l'occident. zones d'ombre incluses. et pour nous éclairer nous-mêmes.
Suffit-il d'affirmer d'un urinoir que c'est de l'art pour qu'il puisse entrer au musée ? Cette question nous hante depuis que Marcel Duchamp, dans les années 1910, a réussi à faire exposer ses ready-made. Par-delà les polémiques récentes, deux grandes thèses semblent désormais triompher : l'art serait indéfinissable et les critères d'évaluation des oeuvres irrémédiablement subjectifs. Tout dépendrait de la décision de l'artiste et de la réception du public. Qu'en est-il vraiment ? Quelle définition générale, valable par-delà les styles et les préférences individuelles et culturelles, le philosophe peut-il aujourd'hui, courageusement, proposer ? Maître de conférence à l'université de Tours, Alain Séguy-Duclot est également l'auteur de Le Parménide de Platon ou le Jeu des hypothèses.
le sacrifice est-il un meurtre? a quoi sert la douleur infligée? quelles sont les limites du pacifisme et de la non-violence? telles sont quelques-unes des questions que pose ce livre à travers des réflexions sur la torture politique, les mises à mort publiques, mais aussi le statut de l'animal, le sacrifice de soi ou des autres, la vendetta et le bouc émissaire, la haine en bande organisée.
c'est la genèse de l'intolérance violente qu'il tente de décrire, pour servir de préalable à une éthique universelle.
Alors que la violence existe depuis les temps les plus reculés, la guerre est relativement récente dans la préhistoire et est liée aux changements qui ont accompagné le passage du Paléolithique au Néolithique. M. Patou-Mathis explore les causes de l'apparition des sociétés guerrières dans la préhistoire : sédentarisation, patriarcat, surplus agricole, rites sacrificiels, croyances, etc.
Qui sont ces hommes en redingote noire, portant barbe et papillotes, étonnamment proches des juifs de Pologne ou de Russie dépeints par les écrivains yiddish, qui peuvent surprendre aujourd'hui dans les rues de Paris ? Comment vivent-ils ? Comment travaillent-ils ? Qu'est-ce qui inspire et structure leur itinéraire et leur existence familiale et sociale ? Après des années d'enquête, Laurence Podselver propose, au plus près du quotidien, une radiographie des communautés hassidiques en plein développement. On y comprendra mieux les parcours individuels, les mécanismes de conversion, la fonction de l'école, le destin des femmes, etc. Avec, en filigrane, une interrogation : pourquoi la totalité ou presque des familles loubavitch que comptent Paris et sa banlieue est-elle composée de juifs " revenus " récemment à la religion ? Qu'est-ce que cela suggère sur la France et le judaïsme d'aujourd'hui ? Un document anthropologique rare.
« L'enseignement du fait religieux dans l'école du peuple n'exige pas moins mais plus de laïcité. C'est notre façon de poursuivre le chemin des Lumières que d'ouvrir au savoir les « mystères » du croire. Je ne sais si « le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas ». Je sais seulement que fermer les yeux sur ce qu'il est déjà ne peut qu'assimiler ce qu'on appelle « la revanche de Dieu » à un retour de bâton en pleine figure. » Régis Debray.
« L'école a besoin de sérénité. Seul un débat apaisé et une plus grande rigueur, à l'écart des emballements médiatiques, nourriront cet enseignement de l'histoire des religions qui fortifie le citoyen et doit faire consensus, au-delà des croyances et des opinions de chacun. » Jack Lang.
« Si je n'avais plus qu'une heure a` vivre, une heure seulement, exactement, ine´luctablement, qu'en ferais-je ? quels actes accomplir ? que penser, e´prouver, vouloir ? quelle trace laisser ?
Car dès lors tout devient plus intense, plus urgent et plus dense il faut e´carter les illusions, les trompe-l'oeil, ôter le superflu, aller à l'essentiel, direct, mais il est ou`, l'essentiel ? » R.-P. D.
Chacun de vous y a déjà songé au moins une fois.
Roger-Pol Droit propose ici un exercice radical, de´cisif, qui vaut toutes les leçons de philosophie et de sagesse.
Et si, à votre tour, vous n'aviez qu'un moment pour dresser le bilan, pour vous souvenir, pour chercher ce qui, pour vous, compte le plus ?
« Chacun cherche dans l'être des points d'amour qui soient pour lui, qui le «distinguent«, quitte à faire face aux ennuis que ça lui crée, quand il les trouve. Plus généralement, chacun, sujet ou groupe, tente d'exister en partant de son identité, dont il affronte les cassures, et transforme les secousses, comme il peut.
Or dans cette démarche, celle de tous sous les formes les plus variées, le peuple juif semble apporter quelque chose par sa façon bien à lui d'exister. Au-delà de ses Textes - d'ailleurs pris et repris pour faire de grandes religions -, son existence, qu'on n'a pas réussi à lui prendre, semble un apport qui dépasse «les Juifs« eux-mêmes, et acquiert une portée non pas singulière ou universelle, mais singulièrement universelle ; de quoi subvertir le clivage habituel entre ces deux termes.
Ce livre, explorant un jeu fécond entre l'existence et l'identité, s'adresse à tous ceux qui se sentent étouffer dans leur cadre d'identité ou de fonctionnement, et qui cherchent le passage vers un mouvement existentiel, où «écrire» la vie, soutenir sa texture et la transmettre, peut devenir une source d'énergie, de quoi maintenir l'existence comme une Question toujours vivante - qui serait le propre d'un peuple élargi de «passeurs». » D. S.
L'idée que chacun de nous se fait de la nature humaine affecte toute notre vie, de la manière dont nous élevons nos enfants à nos positions politiques.
Les sciences permettent aujourd'hui de mieux la comprendre, de mieux cerner les structures innées qui régissent nos pensées et nos sentiments. Et pourtant, beaucoup redoutent que ces découvertes ne viennent justifier les inégalités sociales, empêcher le progrès, ruiner la notion même de liberté et de responsabilité. S'appuyant sur les données scientifiques les plus récentes, Steven Pinker dénonce les dogmes qui obscurcissent la vision de ce que nous sommes.
Malgré sa popularité auprès de nombreux intellectuels au cours du XXe siècle, l'idée que tout en nous est acquis a peut-être fait plus de mal que de bien. Après tout, elle nie notre commune humanité et nous égare en matière d'éducation ou de politique. Non, l'idée de nature humaine n'est pas dangereuse !
Les avancées étonnantes des neurosciences ont fait évoluer le domaine de la psychologie et de la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent. En quoi ces apports permettent-ils de mieux comprendre le développement de la vie psychique ?
C'est tout l'objet de ce livre.
Comment le petit enfant est-il amené à dire « je » ?
Quels sont les mécanismes neuronaux qui permettent d'apprendre à lire et à calculer ?
Comment l'environnement sociétal et familial dans lequel vit l'enfant influence-t-il sa santé mentale ?
Comment des différences, comme la prématurité ou la précocité, peuvent-elles devenir sources d'épanouissement plutôt que d'isolement ?
Autant de thèmes essentiels qui illustrent la question de la plasticité cérébrale chez les enfants et les adolescents et montrent comment, quand tout ne fonctionne pas bien, il est possible de favoriser un bon développement.
Faut-il avoir peur de la Chine ? Dernier grand pays gouverné sans interruption depuis plus de soixante ans par un Parti communiste, la République populaire de Chine ne nourrit plus les rêves politiques des Occidentaux, mais devrait-elle susciter leur crainte ?
Le pays qui basculait, en 1949, dans la révolution de Mao n'a plus rien à voir avec la Chine d'aujourd'hui, en passe de devenir la première puissance économique de la planète. La vie des Chinois s'en trouvera-t-elle changée ? Vont-ils adopter un mode de vie semblable au nôtre et se transformer en un milliard et demi de consommateurs ? Ou bien cette position hégémonique conduira-t-elle la Chine à imposer sa loi et ses valeurs traditionnelles aux autres pays ?
Si la scène internationale est actuellement dominée par l'affrontement entre les nations occidentales et un monde musulman tenté par l'intégrisme, il n'est pas exclu qu'une Chine promue superpuissance puisse représenter, à plus ou moins long terme, un défi, voire une « menace » pour le reste du monde.
Sur le rôle moteur de l'apprentissage de l'écriture et de la lecture dans la réduction de la violence dans le monde et le maintien d'une réelle démocratie. Des propositions concrètes pour généraliser l'accès à la littératie.
Avoir une place, de l'argent, du pouvoir, une belle image : on peut ramener tous nos problèmes à des questions d'avoir. Tout sauf l'essentiel, qui est plutôt une question d'être.
Mais qu'est-ce que l'être ? L'infini des possibles ? La force qui nous fait exister ? Les Grecs anciens y ont beaucoup pensé, et, au XXe siècle, Heidegger en a fait le centre de son oeuvre.
Et pourtant. C'est d'abord dans la Bible hébraïque, nous révèle Daniel Sibony, qu'on trouve une pensée de l'être, sous forme non pas de concepts, mais d'histoires et de lois. Une pensée qui fut recouverte par les religions et qui, paradoxalement, inclut pour une large part celle de Heidegger, sans le repli narcissique et autoréférentiel qui la caractérise.
Telle est la double révélation qu'apporte ce livre, en montrant la voie d'une pensée de l'être vivante, capable de nous inspirer lorsque, loin des identités définies, nous n'avons pour appui que notre désir d'exister.
Le conflit entre Israéliens et Palestiniens n'a toujours pas trouvé d'issue.
Quelles en sont les causes profondes ? Pour nous aider à comprendre les passions du présent, ce livre explore les cheminements et les déchirements de l'histoire. Loin des clichés réducteurs, Nathan Weinstock retrace la dynamique conflictuelle qui a façonné, puis opposé deux nationalismes issus d'une même terre. S'appuyant sur des sources rarement exploitées, dont les travaux de chercheurs palestiniens, il renouvelle la lecture de cette histoire sur de nombreux points : le parallélisme entre le sionisme et le mouvement Back to Africa ; les conditions de ventes de terres aux Juifs à la fin du XIXe siècle ; l'engagement du Mufti de Jérusalem et de Ben Gourion aux côtés de l'oppresseur ottoman en 1914 ; les luttes ouvrières menées de front par les ouvriers juifs et palestiniens après la Seconde Guerre mondiale, etc.
Une somme qui devrait s'imposer comme l'un des ouvrages de référence sur la question.
"Oui, les Anciens étaient sensuels.
Autant que nous, autrement que nous. D'abord à Athènes et ensuite à Rome éclôt une véritable culture érotique qui réunit l'art d'aimer, la recherche du plaisir, la civilité du désir, l'amour homosexuel, l'ironie phallique et l'importance exemplaire du féminin. Tantôt idéalisé dans une distance infranchissable, tantôt pillé hors contexte, le monde classique reste mal connu. II nous faut refaire le voyage à Cythère avec un bon guide amoureux.
Le voici" - Giulia Sissa. Sur le désir et le plaisir, la différence des sexes et la fluidité des genres, la discipline sentimentale et le savoir-faire voluptueux, les Anciens ont encore tant à nous apprendre ! Où mieux que dans l'Ithaque de Pénélope, la salle de banquet platonicienne et la Rome d'Ovide pourrait-on être initié de façon aussi magistrale à toutes ces stratégies d'enchantement qui transforment le sexe en sensualité ? Pour un nouvel art d'aimer, plus libre, plus inventif, plus complice, plus raffiné, qui, comme en Grèce et à Rome, fait la part belle aux sens et aux corps désirants, sans figer de manière rigide les rôles, les genres et les identités.
Tout va-t-il de plus en plus mal ou de mieux en mieux ? Si tout le monde se plaint, personne ne souhaite pourtant revenir en arrière. Entre nostalgie du passé et crainte du futur, nous adorons détester notre époque. Comment expliquer ce paradoxe ? C'est l'objet du nouveau livre de Pierre-Henri Tavoillot.
Crise de l'autorité, montée des peurs et des fondamentalismes, troubles dans la laïcité, déclin de la culture générale, illusions du jeunisme et phobie du vieillissement : sur tous ces sujets, il s'agit de proposer une clé qui permette non pas nécessairement d'aimer notre époque si complexe, mais de la comprendre.
Car c'est poser un regard adulte sur notre temps que d'accepter qu'aucun progrès jamais ne pourra abolir le tragique.